dimanche 31 juillet 2011

De Saint-Onésime vers Sainte-Louise

Elle était prévue depuis longtemps celle-là! À vrai dire, elle aurait même dû être faite il y a cinq ou six semaines! Mais, faute de temps, ce n’est que jeudi le 28 juillet que nous avons enfin pu effectuer notre excursion traditionnelle vers Saint-Onésime et Sainte-Louise, deux petits villages de l’arrière-pays. Ce long circuit que nous effectuons à vélo nous conduit de La Pocatière à Saint-Onésime et, de là, vers Sainte-Louise à travers les champs plus ou moins abandonnés, les érablières et, finalement (même s’ils sont moins intéressants), les champs de monoculture céréalière en revenant vers La Pocatière. Cette année, puisque la saison de nidification est pour ainsi dire terminée, nous avons légèrement raccourci le circuit qui a tout de même totalisé 45 kilomètres!

Nous avons complété un feuillet d’observations quotidiennes pour Saint-Onésime et un autre pour Sainte-Louise. Voici le total de des deux feuillets réunis pour certaines espèces:
  • 1 Canard branchu
  • 2 Plongeons huards
  • 1 Butor d’Amérique – Dans les champs de céréales!
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 5 Bécassines de Wilson – Au moins trois de ces oiseaux étaient encore en parade nuptiale!
  • 9 Colibris à gorge rubis
  • 2 Martins-pêcheurs d’Amérique
  • 9 Pics flamboyants
  • 3 Piouis de l’Est – Particulièrement rares (ou discrets?) cette année.
  • 27 Moucherolles des aulnes – Avec eux, les champs dits «abandonnés» ne le sont jamais réellement!
  • 9 Moucherolles phébis
  • 8 Tyrans tritris
  • 41 Viréos aux yeux rouges
  • 21 Hirondelles à front blanc – Dans la région, ces hirondelles ne sont jamais fidèles très longtemps à un site de nidification. Après deux ou trois ans, elles quittent un endroit qui leur semblait favorable sans aucune raison pour s’installer ailleurs. Ainsi, c’est la première fois que nous avons une quantité aussi élevée d’oiseaux en faisant notre circuit.
  • 26 Hirondelles rustiques
  • 15 Merlebleus de l’Est – Cela m’a prit un certain temps à mes débuts en ornithologie pour réaliser que les champs à La Pocatière étaient de trop bonne qualité pour intéresser les merlebleus. Maintenant, je sais bien que pour les trouver en bons nombres, il faut aller plus loin à l’intérieur des terres, vers les terres de roches!
  • 8 Grives fauves – Elles ont maintenant fini de chanter; au début du moins d’août, elles cesseront de crier et deviendront pratiquement introuvables!
  • 65 Merles d’Amérique
  • 5 Moqueurs chats
  • 7 Parulines à flancs marron
  • 28 Parulines masquées
  • 29 Bruants familiers
  • 68 Bruants chanteurs
  • 9 Cardinaux à poitrine rose
  • 1 Sturnelle des prés
  • 2 Bec-croisés bifasciés
Comme je l’ai déjà écrit précédemment, à vélo, plus on fait de kilomètres, plus le nombre d’individus augmente. Je vous laisse donc imaginer les résultats lorsque l’on fait ce circuit un mois plus tôt…!

lundi 25 juillet 2011

Les premiers migrateurs automnaux

Voilà, c’est le temps des vacances estivales! Deux semaines à ne rien faire! Rien faire??? Oh non! Il y a plusieurs oiseaux que nous avons manqués plus tôt cet été faute de temps et que nous devons maintenant rattraper. En plus, il nous reste quelques sites traditionnels à visiter… à chaque année, nous ajoutons certains sites à notre liste, mais le nombre de fins de semaine reste le même!
C’est ainsi que samedi le 23 juillet, nous voilà sur les battures du Saint-Laurent à La Pocatière, à inspecter le rivage, le large ou les différents bosquets. Comme prévu, les oiseaux ne sont pas nombreux, mais sachant à l’avance où chercher, nous trouvons rapidement les quelques espèces présentes. Parmi elles, notons particulièrement :
  • 8 Oies des neiges
  • 80 Canards chipeaux – Encore plusieurs familles avec des jeunes de tous âges.
  • 5 Canards d’Amérique
  • 32 Sarcelles d’hiver – À chaque année, un petit groupe de sarcelles célibataires passent l’été sur les battures.
  • 20 Eiders à duvet – Une vingtaine d’eiders dérivaient au large des battures. À chaque automne, et parfois même dès la mi-juin, des eiders remontent le fleuve jusqu’à la limite amont de l’eau salée, certains pour muer, d’autres en réelle migration. Et ce mouvement se poursuit ainsi jusqu’à la fin de décembre!
  • 1 Bihoreau gris – Une espèce maintenant rare dans la région…!
  • 1 Chevalier solitaire
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 10 Bruants de Nelson – En plus de neuf oiseaux observés sur les battures, un mâle chantait dans un champ de blé du côté sud de l’autoroute 20, à 400 mètres de ses marais à spartines. Pour un oiseau aussi sélectif dans son habitat, 400 mètres est énorme!
Dimanche le 24 juillet, nous prenons la route de Rivière-Ouelle… à vélo! Pourquoi à vélo? Parce que c’est l’fun!!! Bien sûr, le quai est trop loin pour être accessible, mais Rivière-Ouelle est bien plus qu’un quai. Chaque boisé, chaque kilomètre de rivage, chaque portion de champ mériterait un minimum d’exploration si nous avions le temps. Et, à vélo, nous avons l’avantage d’entendre tous les oiseaux qui se manifestent le long de la route.
Une bonne partie de la matinée fut consacrée à scruter le large où un petit mouvement de Macreuses brunes a été noté, nos premières de l’espèce depuis plus d’un mois. Tous ces oiseaux se dirigeaient vers l’est en petits groupes allant jusqu’à 24 individus. D’où venaient-ils? Où allaient-ils? Peut-être une migration de mue, c’est-à-dire des oiseaux ayant niché loin d’ici, mais qui se sont déplacés jusqu’ici expressément pour muer? Je crois plutôt qu’il s’agit d’oiseaux ayant estivé dans l’estuaire qu’un phénomène inconnu (mais que j’aimerais bien prévoir!) a poussé trop en amont.
Macreuses brunes - Rivière-Ouelle - 24 juillet 2011
Nous sommes restés à Rivière-Ouelle de 5h10 à 12h35 où nous avons observé:
  • 115 Eiders à duvet
  • 14 Macreuses à front blanc
  • 111 Macreuses brunes
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 4 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards
  • 5 Fous de Bassan
  • 110 Cormorans à aigrettes
  • 18 Grands Hérons
  • 1 Faucon pèlerin – Un immature est observé à deux sites distants de 3,3 kilomètres durant la matinée.
  • 3 Pluviers semipalmés
  • 1 Courlis corlieu – Un migrateur plutôt rare dans la région, surtout tôt en saison. Nous réussissons tout de même à voir un oiseau pratiquement à chaque année en juillet. Comme il se doit, il s’agissait d’un adulte, reconnaissable à son très long bec. Chez les limicoles, sauf exception (qui s’appelle le Bécasseau variable), les adultes migrent avant les oiseaux nés durant l’été.
Courlis corlieu - Rivière-Ouelle - 24 juillet 2011
  • 1 Tournepierre à collier
  • 1000 Goélands à bec cerclé – L’arrivée massive des juvéniles se fait sentir de manière agréable!
  • 5 Parulines obscures – Quatre adultes et une juvénile présents dans un site où l’espèce ne niche assurément pas. Les migrations sont commencées…?
Lundi le 25 juillet, dès le lever du soleil, nous nous sommes mis en route pour Saint-Pacôme, un des sites que nous aurions dû visiter plus tôt durant l’été, à l’époque de la nidification. La variété des nicheurs était moins élevée qu’à l’habitude, mais la présence de juvéniles pour certaines espèces a aidé à faire augmenter le nombre d’individus.
Parmi les 49 espèces observées, celles-ci ont été les plus marquantes:
  • 8 Canards branchus
  • 2 Viréos mélodieux – Il niche communément dans les bosquets de frênes bordant la rivière Ouelle.
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Toujours très difficile à trouver dans la région en été.
  • 55 Merles d’Amérique – De nombreux adultes et juvéniles ont été vus et revus se déplaçant fébrilement; ils ont fait lever nos jumelles plus d’une fois!
  • 4 Moqueurs chats
  • 1 Paruline couronnée – Un oiseau est trouvé dans une ligne de buissons entre deux champs. Nous n’avons jamais rencontré cette paruline dans les boisés environnants durant l’été. Il semble bien que, oui, les migrations sont commencées!
De nombreuses autres excursions sont prévues pour les prochains jours. Si les oiseaux veulent collaborer, il y aura probablement des messages supplémentaires cette semaine! Avec l’arrivée des premiers passereaux migrateurs, d’un nombre croissant de limicoles et des canards de mer remontant le fleuve, on peut commencer à penser que tout devient de plus en plus possible!

lundi 18 juillet 2011

La tranquille abondance

La deuxième moitié de juillet a toujours été pour moi une période de tranquille abondance. Plusieurs familles d’oiseaux fraîchement sorties du nid explorent leur territoire juste au moment où les premiers fruits de l’été sont mûrs juste à point et où une multitude d’insectes sont là pour les satisfaire. De plus, la température très douce du milieu de l’été semble parfois les plonger dans un curieux état de béatitude. Bref, il s’agit pour moi d’une des périodes de l’année les plus tranquilles pour les oiseaux, peut-être même tout juste après la deuxième moitié de janvier! Bien que le nombre d’individus des espèces nicheuses soit pratiquement multiplié par trois en comptant les jeunes oiseaux, encore faut-il pouvoir les trouver…!
C’est dans ces conditions que Christiane et moi avons fait une excursion à Rivière-Ouelle samedi le 16 juillet. Avec la chaleur typique de la mi-juillet, les conditions de visibilité au large du quai étaient plutôt moyennes, mais tout de même assez bonnes pour constater que peu d’oiseaux se déplaçaient. La marée haute à son maximum à notre arrivée à Rivière-Ouelle et l’absence de vent n’encourageaient pas non plus les oiseaux à voler et la majorité étaient posés à l’eau et dérivaient lentement devant nous. Plus tard dans l’avant-midi, nous avons inspecté la bordure des boisés et des rivages où quelques familles d’oiseaux et les premiers migrateurs automnaux se sont laissés observer.

Voici en partie ce que nous avons tiré de cette excursion:
  • 5 Oies des neiges
  • 42 Eiders à duvet
  • 13 Macreuses à front blanc – Plutôt rares cette année. Habituellement, nous connaissons quelques bonnes matinées de 100-200 oiseaux durant l’été.
  • 5 Garrots à œil d’or
  • 11 Plongeons catmarins – Dont deux oiseaux très près du rivage au lever du soleil.
  • 15 Plongeons huards
  • 6 Grèbes à bec bigarré – Deux adultes et au moins quatre très jeunes poussins étaient présents sur un étang artificiel. À ma connaissance, il s'agit de la première nidification de l'espèce à cet endroit que j'inspecte pourtant depuis plus de 30 ans!
  • 2 Grèbes jougris – La surprise de la journée! Deux adultes en plumage nuptial nageaient paisiblement sur le fleuve! L'automne, ce grèbe arrive habituellement dans la région de La Pocatière vers le 3-5 août. Ces dernières années, nous avons cependant observé l'espèce à quelques reprises à la toute fin de juillet... la voilà maintenant ici dès le 16 juillet?!? Étrange!
  • 105 Cormorans à aigrettes
  • 15 Grands Hérons
  • 1 Chevalier solitaire – Le premier migrateur de l’automne.
  • 4 Petits Chevaliers – Nos premiers de l’automne si on oublie l’oiseau vu à Saint-Pamphile le 4 juillet dernier.
  • 1 Tournepierre à collier – Un migrateur presque hâtif de ce limicole jamais commun dans la région a ajouté un peu de couleur à notre matinée.
  • 29 Hirondelles rustiques – Cette espèce semble enfin connaître une bonne année dans la région! Tant mieux!!! Plusieurs familles en âge de voler ont été observées depuis une semaine. C’est étrange de voir que les seules hirondelles qui semblent se percher régulièrement dans les arbres feuillus sont des juvéniles. S’y sentent-ils plus en sécurité?
  • 180 Étourneaux sansonnets – Il y a de moins en moins d’étourneaux en ville, mais de plus en plus à la campagne. La deuxième couvée semble donc terminée pour eux!
Hirondelle rustique juvénile - La Pocatière - 16 juillet 2011

Une promenade de trois heures à vélo dimanche le 17 juillet s’est aussi révélée assez tranquille. Mais nous avons tout de même trouvé un nid de Tyrans huppés! Même si je sais que cette espèce niche dans la région, je n’avais jamais réussi à trouver de nid. Dimanche matin, ce fut donc pour nous une bonne surprise de tomber par hasard sur un oiseau le bec débordant de nourriture perché sur un vieux poteau électrique perçé de plusieurs trous! Un autre adulte était présent tout près et les deux attendaient patiemment notre départ afin d’aller se délester de leurs chargements. Ce tyran niche dans la région depuis très longtemps. Le 20 juin 1943, un nid avait d’ailleurs été trouvé dans un nichoir à La Pocatière. À cette époque, il est bien possible que les adultes, le nid, son contenu, le nichoir et peut-être même le piquet aient été récoltés…!

Tyran huppé - La Pocatière - 17 juillet 2011

lundi 11 juillet 2011

Du pareil au même

Samedi le 9 juillet, nous avons effectué une courte sortie dans le secteur le plus sûr de La Pocatière pour trouver le Moqueur roux. Cette espèce est de bonne taille et parfois assez bruyante, mais elle est devenue tellement rare depuis quelques temps que l’on peut facilement la manquer dans la région au cours d’une année. À La Pocatière, c’est dans le secteur de la montagne Thiboutot que ce moqueur est le plus régulier. Quelques autres espèces plutôt locales régionalement fréquentent aussi ce même site. Quelques bonnes sorties à la montagne Thiboutot sont donc de rigueur entre mai et septembre!
Dès notre arrivée près de la montagne, nous avons été accueillis par une quarantaine d’Urubus à tête rouge sommeillant, perchés au sommet de trois pylônes. Les oiseaux commençaient doucement à s’étirer, changeant parfois de pylône et marchant au sommet aussi adroitement qu’au sol.
Urubus à tête rouge - La Pocatière - 9 juillet 2011
Urubus à tête rouge - La Pocatière - 9 juillet 2011
En roulant lentement dans le rang (à vélo, bien sûr!), nous avons ajouté les autres spécialités recherchées, avec, dans l’ordre :
  • 3 Orioles de Baltimore – Dont un mâle adulte suivi de près par un juvénile.
  • 5 Merlebleus de l’Est
  • 1 Tyran huppé
  • 14 Hirondelles de rivage – Elles s’entêtent à nicher à chaque année dans les sablières locales.
  • 3 Moqueurs roux – Les trois oiseaux étaient ensemble; en scrutant entre les branches, nous avons réussi à confirmer la présence d’un adulte et d’un juvénile.
  • 2 Bruants vespéraux
À noter au départ, tôt le matin, un Faucon pèlerin adulte volait lentemant au-dessus de La Pocatière. Je ne connais pas de site de nidification dans la région immédiate de ma ville, mais comme il s’agit de notre troisième mention depuis une semaine…
En après-midi, nous avons décidé d’affronter la chaleur et de descendre sur les battures. À cette heure, c’était plutôt calme mais six Bruants de Nelson trouvaient encore la force de chanter.

Paruline masquée - La Pocatière - 9 juillet 2011

C’est dimanche le 10 juillet que nous avons effectué la sortie annoncée dans le message précédent. Nous nous sommes donc rendus dans un secteur plutôt coniférien avec de vastes parterres de coupe retournant lentement à la forêt, situé à Saint-Onésime, le minuscule village au sud de La Pocatière. Nous comptions sur cette sortie pour nous rassurer après la randonnée plutôt décevante côté quantités d’oiseaux dans un habitat semblable à Tourville la semaine dernière.
J’ai « découvert » ce site par hasard le 12 juillet 1992 lors d’une promenade sans destination fixe. À l’époque, une belle forêt coniférienne mature recouvrait le secteur. En moins de deux ans, elle a graduellement disparu, victime d’un invasion de scies à chaîne (si les invasions de Tordeuses des bourgeons de l’épinette font augmenter la population de certaines espèces habitant les forêts matures, ce n’est jamais le cas avec les scies à chaîne…). Les grands abatis (ou «bûchers» comme on dit souvent) créés par ces invasions accueillent tout de même certains oiseaux particuliers et, au fur et à mesure que les buissons se transforment en forêt, il est intéressant de suivre l’évolution des populations d’oiseaux du site. À Saint-Onésime, l’espèce nicheuse qui surprend le plus dans ce grand abatis est sans aucun doute la Paruline à couronne rousse. Curieusement, cette espèce des tourbières est une nicheuse régulière et commune à cet endroit précis depuis plusieurs années! Puisque la Paruline à couronne rousse est un migrateur plutôt hâtif et en considèrant les oiseaux vus à la fin de mai comme étant déjà rendus à leurs sites de nidification, cette espèce nicherait donc à cet endroit depuis au moins 1995. Cette année-là, j’avais vu un oiseau le 26 mai, puis un autre le 31 mai 1996. Le 19 juillet 2001, ce sont cinq individus qui fréquentaient le site! Et depuis ce moment, nous voyons régulièrement des oiseaux transporter de la nourriture! Le plus grand nombre que Christiane et moi avons vu à Saint-Onésime en plein été est de 13 oiseaux le 13 juin 2009.

Paruline à couronne rousse - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Paruline à couronne rousse - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Est-ce normal qu’une espèce autant associée aux tourbières décide de coloniser un simple abatis plutôt sec? Peut-être. Voici ce qu’en dit le premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec: « Dans les régions des rivières Nottaway, Broadback et Rupert et des réservoirs Eastmain et Opinaca, la Paruline à couronne rousse niche dans une variété de milieux ouverts souvent humides et parsemés d’arbustes. Elle a été signalée dans plusieurs types de tourbières, dans des brûlés, dans des pessières à mousses et à lichens, dans des peuplements de feuillus intolérants, dans des arbustaies riveraines ainsi que dans les zones de transition entre les forêts de résineux et les brûlés, les tourbières et les plans d’eau. Sous nos latitudes, au sud de la forêt boréale, la Paruline à couronne rousse niche surtout dans des tourbières où croissent des bouquets d’Épinettes noires ou de Mélèzes laricins. » Pourquoi l’espèce a-t-elle décidé de s’installer dans cet abatis en particulier, mais pas dans les nombreux autres que j’ai visités dans la région??? Chose certaine, c’est pratique de pouvoir observer cette paruline en nidification en gardant les deux pieds au sec!

C'est dans cet abatis que nichent plusieurs Parulines à couronne rousse. Comme le montre le chemin d'accès, l'endroit est plutôt sec! - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Voici une sélection des espèces observées à Saint-Onésime lors de notre excursion:
  • 6 Pics flamboyants
  • 5 Moucherolles des aulnes – Nous en avions vu 16 l’an dernier.
  • 2 Moucherolles à ventre jaune
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 17 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Mésangeais du Canada
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 7 Troglodytes des forêts – Versus 18 l’été dernier.
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 5 Roitelets à couronne rubis
  • 17 Grives fauves
  • 11 Grives à dos olive
  • 10 Grives solitaires – On est loin des 46 observées il y a un an!
  • 1 Paruline obscure
  • 21 Parulines à joues grises
  • 3 Parulines à collier
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 18 Parulines à tête cendrée – C’est 26 de moins que l’an dernier.
  • 2 Parulines bleues
  • 5 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 7 Parulines à couronne rousse – Tous des mâles chanteurs.
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 4 Parulines couronnées
  • 2 Parulines des ruisseaux
  • 2 Parulines tristes
  • 26 Parulines masquées
  • 2 Bruants fauves – Le seul site que je connaisse où l’espèce niche près de La Pocatière.
  • 3 Bruants de Lincoln
  • 3 Bruants des marais
  • 36 Bruants à gorge blanche – Presque la moitié du nombre de l’été dernier.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 3 Roselins pourprés
  • 2 Becs-croisés bifasciés
Très peu de fringillidés, mais les conifères sont occupés à nous préparer une bonne production de cônes, ce qui fera peut-être changer les nombres pour le mieux d’ici l’hiver prochain. À noter aussi la présence d’un Coulicou à bec noir entendu en nous rendant vers le site. Et, comme vous pouvez le voir, les nombres ne sont pas plus spectaculaires que ceux de Tourville la semaine dernière! C’est du pareil au même. De toute évidence, il y a un creux dans les populations fréquentant ma région cette année… du moins, j’espère que ce ne sera que cette année!

jeudi 7 juillet 2011

Promenade dans L'Islet-Sud

Même si nous sommes des observateurs très locaux, nous aimons bien parfois repousser un peu les frontières de « notre » région. C’est ce que nous avons fait lundi le 4 juillet, lorsque nous nous sommes rendus dans la portion sud-est du comté de L’Islet. Le point le plus éloigné de ce secteur ne se trouve pourtant qu’à 65 kilomètres de La Pocatière; c’est dire à quel point nous ne dévorons pas les kilomètres! Départ dès le lever du jour avec quelques très courts arrêts à des points stratégiques, mais notre premier vrai objectif est le lac Noir, situé tout  juste avant le petit village de Tourville. Malheureusement, et puisqu’aucun oiseau n’est jamais garanti en ornithologie, tout y était d’un calme désolant. J’y ai pourtant déjà vu des oiseaux très intéressants même en plein été! L’an prochain peut-être…?
Nous nous sommes ensuite dirigés vers un secteur de forêt coniférienne mélangée, on s’en doute bien, à des parterres de coupe. Il est toujours agréable pour des habitants de milieux agricoles et de forêts de feuillus comme nous de se retrouver dans un habitat peuplé d’espèces que nous voyons surtout lors des migrations ou en hiver.

Parmi les oiseaux trop rarement vus près du fleuve en été, nous avons observé :
  • 3 Moucherolles à ventre jaune
  • 3 Viréos à tête bleue
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 1 Mésange à tête brune
  • 5 Grives à dos olive
  • 1 Paruline obscure (oui, seulement une!)
  • 2 Parulines à collier
  • 2 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 3 Bruants de Lincoln
  • 12 Juncos ardoisés
  • 2 Quiscales rouilleux
  • 6 Becs-croisés bifasciés
  • 2 Gros-becs errants
Huit de ces espèces peuvent tout de même être retrouvées assez facilement à La Pocatière en été par quelqu’un qui s’en donne vraiment la peine. Vous avez sûrement remarqué vous aussi le très petit nombre d’individus pour chaque espèce! D’ici une semaine ou deux, nous prévoyons faire une sortie dans un habitat semblable situé près de La Pocatière. Nous visitons ce site à chaque année pour la variété des espèces et le nombre habituellement élevé d’oiseaux. Nous pourrons alors comparer notre site habituel avec celui visité lundi à Tourville…
Nous avons remarqué que les conifères dans l’Islet-Sud étaient bien chargés de jeunes cônes, comme c’est le cas également à La Pocatière. Pour l’instant, ça laisse entrevoir un hiver 2011-12 plus riches en fringillidés que l’hiver dernier!
Pour la deuxième moitié de l’avant-midi, nous nous sommes rendus jusqu’à Saint-Pamphile, une petite ville adossée à la frontière américaine. Sur place, nous visions surtout les quatre étangs de décantation de la municipalité. Pour moi, ces étangs représentent le modèle sur lequel devrait être copié tous les étangs de décantation du Monde! Je les trouve tout simplement fabuleux, rien de moins!

Voici ce que nous y avons vu :
  • 14 Canards branchus
  • 4 Canards d’Amérique
  • 32 Canards noirs
  • 23 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 46 Fuligules à collier
  • 62 Garrots à œil d’or – Dont plusieurs familles de différents âges.
  • 6 Érismatures rousses – Quatre mâles et deux femelles nageaient côte à côte sur un des étangs! C’est un peu étrange de voir ces canards originaires des Prairies se retrouver ainsi dans une région surtout forestière. Mais ils sont des habitués de la place depuis longtemps, j’y avais vu un oiseau le 1er juillet 1989! Mieux encore, des ornithologues locaux ont même observé une famille de cinq canetons en juillet 2002, probablement encore la mention de nidification la plus à l’est au Québec!!!
  • 1 Petit Chevalier – Que faisait ce limicole à Saint-Pamphile un 4 juillet???
Érismatures rousses - Saint-Pamphile - 4 juillet 2011
À noter l’absence de Canard chipeau sur ces magiques étangs, mais un bon nombre de Fuligules à collier et de Garrots à œil d’or! Vraiment différent de ce qui se passe dans la région plus agricole de La Pocatière…! Nous avons finalement terminé notre tournée dans L’Islet-Sud avec 85 espèces! Pas mal!!!

lundi 4 juillet 2011

Le coeur de l'été

Samedi le 2 juillet, nous avons pris le chemin de Rivière-Ouelle. En plein cœur de l’été, nous savions bien que la variété d’espèces y serait assez limitée. En effet, nos excusions dans cette localité comprennent habituellement une bonne partie des meilleures heures de la journée à scruter le large. Vous vous doutez bien que durant la période de nidification, ce n’est pas l’habitat qui procure le plus de diversité! Mais, avec le nombre de raretés que j’y ai vues au fil des années, je suis bien prêt à sacrifier de la diversité au profit de la qualité. Pour moi, trouver une rareté est LA récompense pour avoir cherché, étudié et identifié des milliers de fois les espèces les plus communes. Et avec les milliers d’heures que j’ai passées à regarder les oiseaux depuis plus de 35 ans, je suis toujours fier de mériter une petite récompense!
La variété des habitats à Rivière-Ouelle est aussi plutôt limitée, ce qui se reflète bien entendu sur le nombre d’espèces nicheuses. Sauf pour une grande tourbière à peu près inaccessible, le reste du territoire est surtout composé de champs agricoles bordés près du fleuve de buttes rocheuses où poussent épinettes, trembles et bouleaux. À certains endroits le long de la rivière poussent aussi de grands saules qui, avec les fougères, créent des enchevêtrements d’allures tropicales.

Voici donc en partie ce que nous avons vu ce samedi à Rivière-Ouelle:
  • 2 Oies des neiges
  • 3 Bernaches du Canada
  • 17 Canards noirs
  • 18 Canards colverts
  • 1 Sarcelle à ailes bleues
  • 5 Canards pilets – Dont une femelle avec deux canetons.
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 54 Eiders à duvet
  • 110 Macreuses à front blanc
  • 0 Plongeon catmarin!!! – Aucun catmarin n’a été vu, un événement plutôt rare même en plein été!
  • 11 Plongeons huards
  • 82 Cormorans à aigrettes
  • 17 Grands Hérons
  • 1 Faucon pèlerin – Un oiseau qui est passé directement au-dessus du quai en direction de Charlevoix!
  • 300 Goélands à bec cerclé – Nous avons observé nos deux premiers juvéniles de l’été. Ils sont arrivés en plein dans les dates habituelles, malgré le printemps tardif! Il n’existe pas de colonies de cette espèce dans la région immédiate de La Pocatière.
  • 50 Goélands argentés
  • 20 Goélands marins
  • 1 Guillemot marmette
  • 7 Petits Pingouins
  • 9 Guillemots à miroir
  • 1 Tyran huppé – Très rarement observé à Rivière-Ouelle étant donné la rareté des grandes forêts de feuillus.
  • 3 Tyrans tritris – À notre dernière visite à Rivière-Ouelle, il y a deux semaines, nous avions observé un Tyran tritri disparaître sous un gros pont avec le bec débordant de nourriture. Pour nous, il était évident qu’il nichait quelque part sur un des gros madriers du pont (comme les phébis, les tritris nichent occasionnellement sur les structures humaines; si vous ne me croyez pas, regardez un peu plus loin dans ce message!). En passant sur ce même pont samedi, nous avons vu un tritri transporter de longs brins de foin et se poser dans un buisson sur lequel était perché un autre tyran. Tout ça est plutôt étrange! Le Tyran tritri n’a qu’une seule couvée par année (au Québec du moins) et l’indépendance des jeunes ne se fait que tardivement. Que faisait donc ces deux oiseaux commençant un nid sur le territoire où une autre couple semble être en pleine période de nourrissage des jeunes??? Nous ne pouvons pas croire qu’il s’agit des mêmes oiseaux!?!
  • 1 Viréo mélodieux
  • 2 Merlebleus de l’Est
  • 2 Grives à dos olive – Les boisés conifériens près du fleuve à Rivière-Ouelle sont les endroits les plus faciles d’accès pour voir cette grive dans la région. Il y a à peine 25 ans, elle était présente dans la majorité des forêts à prédominance coniférienne de La Pocatière. Ce n’est malheureusement plus la cas…
  • 1 Bruant de Nelson – Cette espèce est plutôt rare à Rivière-Ouelle où les aboiteaux sont construits très près de l’eau, laissant peu d’habitat au bruant. Cependant, depuis 3 ans, un mâle (probablement pas toujours le même d’ailleurs) chante le long de la rivière à 2,3 kilomètres du fleuve. Si on « déplie » la rivière de ses nombreux méandres, le bruant se retrouve plutôt à 5,5 kilomètres de son embouchure!
Ce fut une petite sortie typique du milieu de l’été, par une journée chaude où même les oiseaux d’origine tropicale cherchaient leur souffle!

Dimanche le 3 juillet, redoutant les orages annoncés, nous n’avons pas osé nous éloigner de la maison (c’est un des rares désavantages du birding à vélo!). Nous nous sommes tout de même risqués jusqu’au rare site de La Pocatière à abriter un nombre intéressant de canards en été.
Sur place, nous avons notés :
  • 50 Canards chipeaux
  • 1 Canard siffleur – Un mâle adulte!
Canard siffleur mâle adulte (encerclé) - La Pocatière - 3 juillet 2011
 
  • 6 Canards d'Amérique
  • 3 Canards colverts
  • 1 Sarcelle d’hiver
  • 1 Fuligule milouinan
  • 2 Petits Fuligules
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 1 Faucon pèlerin
Nous avons été plutôt surpris de revoir « le » Canard siffleur, exactement au même endroit où « il » était présent les 15 et 22 mai. Imaginez donc notre stupéfaction lorsque tous les canards se sont envolés et que nous avons compris qu’il s’agissait d’un autre Canard siffleur! L’oiseau du mois de mai ne portait pratiquement pas de blanc aux couvertures sus-alaires, indiquant ainsi qu’il s’agissait d’un mâle à son premier printemps. Chez le siffleur vu dimanche, les sus-alaires totalement blanches notées à l’envol prouvaient qu’il s’agissait cette fois d’un mâle adulte! Le 4 juin dernier, nous avions vu un autre Canard siffleur à Rivière-Ouelle, à plus de 14 kilomètres du site de La Pocatière. À ce moment, l’oiseau était posé à l’eau et nous ne l’avons donc pas vu en vol (tant mieux pour lui!). Il n’est pas impossible que ce soit un des deux oiseaux de La Pocatière, mais les chances ne nous semblent pas très élevées. J’ai vu ce canard eurasien à quelques reprises dans la région en plein été, dont mon tout premier à vie à La Pocatière les 28 et 29 juin 1983. Il ne s’agit cependant que de ma deuxième mention en juillet, après une femelle vue à Saint-Pascal-de-Kamouraska le 6 juillet 1990.

Tyran tritri au nid - La Pocatière - 28 juin 2011
Tyran tritri au nid - La Pocatière - 28 juin 2011
Et, oui, les Tyrans tritris nichent parfois sur des strutures humaines. Il y a trois semaines, un couple a commencé à rôder autour de notre lieu de travail. Les oiseaux semblaient particulièrement intéressés par la vieille gouttière située juste à côté de la porte d’entrée. Des Étourneaux sansonnets qui nichaient alors sous le toit les gênaient beaucoup, allant régulièrement jouer dans les matériaux que les tritris semblaient installer dans la gouttière. Il y a deux semaines, les étourneaux ont terminé leur nidification et les tyrans ont pu enfin prendre place. Maintenant, la femelle couve sans se soucier de nos allées et venues, seule la chaleur semble la tracasser un peu : elle couve souvent le bec grand ouvert!