lundi 11 juillet 2011

Du pareil au même

Samedi le 9 juillet, nous avons effectué une courte sortie dans le secteur le plus sûr de La Pocatière pour trouver le Moqueur roux. Cette espèce est de bonne taille et parfois assez bruyante, mais elle est devenue tellement rare depuis quelques temps que l’on peut facilement la manquer dans la région au cours d’une année. À La Pocatière, c’est dans le secteur de la montagne Thiboutot que ce moqueur est le plus régulier. Quelques autres espèces plutôt locales régionalement fréquentent aussi ce même site. Quelques bonnes sorties à la montagne Thiboutot sont donc de rigueur entre mai et septembre!
Dès notre arrivée près de la montagne, nous avons été accueillis par une quarantaine d’Urubus à tête rouge sommeillant, perchés au sommet de trois pylônes. Les oiseaux commençaient doucement à s’étirer, changeant parfois de pylône et marchant au sommet aussi adroitement qu’au sol.
Urubus à tête rouge - La Pocatière - 9 juillet 2011
Urubus à tête rouge - La Pocatière - 9 juillet 2011
En roulant lentement dans le rang (à vélo, bien sûr!), nous avons ajouté les autres spécialités recherchées, avec, dans l’ordre :
  • 3 Orioles de Baltimore – Dont un mâle adulte suivi de près par un juvénile.
  • 5 Merlebleus de l’Est
  • 1 Tyran huppé
  • 14 Hirondelles de rivage – Elles s’entêtent à nicher à chaque année dans les sablières locales.
  • 3 Moqueurs roux – Les trois oiseaux étaient ensemble; en scrutant entre les branches, nous avons réussi à confirmer la présence d’un adulte et d’un juvénile.
  • 2 Bruants vespéraux
À noter au départ, tôt le matin, un Faucon pèlerin adulte volait lentemant au-dessus de La Pocatière. Je ne connais pas de site de nidification dans la région immédiate de ma ville, mais comme il s’agit de notre troisième mention depuis une semaine…
En après-midi, nous avons décidé d’affronter la chaleur et de descendre sur les battures. À cette heure, c’était plutôt calme mais six Bruants de Nelson trouvaient encore la force de chanter.

Paruline masquée - La Pocatière - 9 juillet 2011

C’est dimanche le 10 juillet que nous avons effectué la sortie annoncée dans le message précédent. Nous nous sommes donc rendus dans un secteur plutôt coniférien avec de vastes parterres de coupe retournant lentement à la forêt, situé à Saint-Onésime, le minuscule village au sud de La Pocatière. Nous comptions sur cette sortie pour nous rassurer après la randonnée plutôt décevante côté quantités d’oiseaux dans un habitat semblable à Tourville la semaine dernière.
J’ai « découvert » ce site par hasard le 12 juillet 1992 lors d’une promenade sans destination fixe. À l’époque, une belle forêt coniférienne mature recouvrait le secteur. En moins de deux ans, elle a graduellement disparu, victime d’un invasion de scies à chaîne (si les invasions de Tordeuses des bourgeons de l’épinette font augmenter la population de certaines espèces habitant les forêts matures, ce n’est jamais le cas avec les scies à chaîne…). Les grands abatis (ou «bûchers» comme on dit souvent) créés par ces invasions accueillent tout de même certains oiseaux particuliers et, au fur et à mesure que les buissons se transforment en forêt, il est intéressant de suivre l’évolution des populations d’oiseaux du site. À Saint-Onésime, l’espèce nicheuse qui surprend le plus dans ce grand abatis est sans aucun doute la Paruline à couronne rousse. Curieusement, cette espèce des tourbières est une nicheuse régulière et commune à cet endroit précis depuis plusieurs années! Puisque la Paruline à couronne rousse est un migrateur plutôt hâtif et en considèrant les oiseaux vus à la fin de mai comme étant déjà rendus à leurs sites de nidification, cette espèce nicherait donc à cet endroit depuis au moins 1995. Cette année-là, j’avais vu un oiseau le 26 mai, puis un autre le 31 mai 1996. Le 19 juillet 2001, ce sont cinq individus qui fréquentaient le site! Et depuis ce moment, nous voyons régulièrement des oiseaux transporter de la nourriture! Le plus grand nombre que Christiane et moi avons vu à Saint-Onésime en plein été est de 13 oiseaux le 13 juin 2009.

Paruline à couronne rousse - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Paruline à couronne rousse - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Est-ce normal qu’une espèce autant associée aux tourbières décide de coloniser un simple abatis plutôt sec? Peut-être. Voici ce qu’en dit le premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec: « Dans les régions des rivières Nottaway, Broadback et Rupert et des réservoirs Eastmain et Opinaca, la Paruline à couronne rousse niche dans une variété de milieux ouverts souvent humides et parsemés d’arbustes. Elle a été signalée dans plusieurs types de tourbières, dans des brûlés, dans des pessières à mousses et à lichens, dans des peuplements de feuillus intolérants, dans des arbustaies riveraines ainsi que dans les zones de transition entre les forêts de résineux et les brûlés, les tourbières et les plans d’eau. Sous nos latitudes, au sud de la forêt boréale, la Paruline à couronne rousse niche surtout dans des tourbières où croissent des bouquets d’Épinettes noires ou de Mélèzes laricins. » Pourquoi l’espèce a-t-elle décidé de s’installer dans cet abatis en particulier, mais pas dans les nombreux autres que j’ai visités dans la région??? Chose certaine, c’est pratique de pouvoir observer cette paruline en nidification en gardant les deux pieds au sec!

C'est dans cet abatis que nichent plusieurs Parulines à couronne rousse. Comme le montre le chemin d'accès, l'endroit est plutôt sec! - Saint-Onésime - 10 juillet 2011
Voici une sélection des espèces observées à Saint-Onésime lors de notre excursion:
  • 6 Pics flamboyants
  • 5 Moucherolles des aulnes – Nous en avions vu 16 l’an dernier.
  • 2 Moucherolles à ventre jaune
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 17 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Mésangeais du Canada
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 7 Troglodytes des forêts – Versus 18 l’été dernier.
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 5 Roitelets à couronne rubis
  • 17 Grives fauves
  • 11 Grives à dos olive
  • 10 Grives solitaires – On est loin des 46 observées il y a un an!
  • 1 Paruline obscure
  • 21 Parulines à joues grises
  • 3 Parulines à collier
  • 2 Parulines à flancs marron
  • 18 Parulines à tête cendrée – C’est 26 de moins que l’an dernier.
  • 2 Parulines bleues
  • 5 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 7 Parulines à couronne rousse – Tous des mâles chanteurs.
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 4 Parulines couronnées
  • 2 Parulines des ruisseaux
  • 2 Parulines tristes
  • 26 Parulines masquées
  • 2 Bruants fauves – Le seul site que je connaisse où l’espèce niche près de La Pocatière.
  • 3 Bruants de Lincoln
  • 3 Bruants des marais
  • 36 Bruants à gorge blanche – Presque la moitié du nombre de l’été dernier.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 3 Roselins pourprés
  • 2 Becs-croisés bifasciés
Très peu de fringillidés, mais les conifères sont occupés à nous préparer une bonne production de cônes, ce qui fera peut-être changer les nombres pour le mieux d’ici l’hiver prochain. À noter aussi la présence d’un Coulicou à bec noir entendu en nous rendant vers le site. Et, comme vous pouvez le voir, les nombres ne sont pas plus spectaculaires que ceux de Tourville la semaine dernière! C’est du pareil au même. De toute évidence, il y a un creux dans les populations fréquentant ma région cette année… du moins, j’espère que ce ne sera que cette année!