jeudi 29 septembre 2011

Encore lui?!?

Samedi le 24 septembre dernier, à Rivière-Ouelle, nous avons trouvé un Goéland à bec cerclé portant une étiquette jaune à une aile. L’oiseau sommeillait sur un banc de sable dans la rivière Ouelle, mais, avec un peu de patience, nous avons pu lire le numéro inscrit sur l’étiquette que Christiane s’est empressée d’inscrire dans son calepin : 250. Depuis 2008, une étude est menée sur les mouvements des goélands fréquentant les réservoirs du centre du Massachusetts et nous nous doutions bien que notre goéland avait été marqué dans ce secteur. D’ailleurs, ces dernières années, nous avons observé à quelques reprises des Goélands à bec cerclé portant de telles étiquettes à l’aile. Le directeur du programme, Dan Clark, nous a toujours fourni rapidement les détails concernant les oiseaux observés.
De retour à la maison, en regardant les messages sur les goélands marqués échangés depuis trois ans, quelle ne fut pas notre surprise de constater que nous avions déjà vu le #250 l’an dernier! Eh oui, le 27 juin 2010 à Rivière-Ouelle, nous avions observé ce même goéland à 2,5 kilomètres du site de samedi dernier. Une vieille connaissance, quoi! Dan Clark nous a répondu que le #250, une femelle, avait été marqué le 9 février 2010 à Chicopee, Massachusetts. Nous avons été les premiers à revoir ce goéland le 27 juin 2010 avant qu’il ne soit signalé à Victoriaville et à Saint-Norbert-d’Arthabaska le 14 novembre. L’hiver dernier, le #250 a été vu à trois reprises à Bohemia, Long Island, entre le 26 janvier et le 24 février 2011.
Il n’existe pas de colonie de Goélands à bec cerclé dans la région de La Pocatière/Rivière-Ouelle. D’après le premier atlas des oiseaux nicheurs (1984-89), la colonie la plus près se trouvait sur les îlots rocheux au large de Montmagny (il se pourrait fort bien que, depuis, les Goélands argentés et marins aient pris toute la place…). Le #250 a sûrement niché près de Rivière-Ouelle (peut-être sur la Côte-Nord?) puisqu’en 2010, il est apparu dans la région le 27 juin, soit juste au moment où apparaissent les premiers Goélands à bec cerclé nés durant l’été.
Si jamais vous trouvez un goéland portant une étiquette rouge ou jaune à l’aile, n’hésitez pas à faire suivre l’information (numéro de l’étiquette, lieu, date, état physique de l’oiseau) à Dan Clark à l’adresse suivante : dan.clark@state.ma.us.

lundi 26 septembre 2011

La fin de septembre

Les trois dernières journées passées sur le terrain n’ont pas vraiment été à la hauteur des attentes. Il faut dire qu’une température estivale comme celles des derniers jours (plus de 25°C) et des vents plus ou moins favorables n’avaient rien pour pousser les oiseaux jusqu’à nous. Comme à notre habitude, nous avions consulté la météo et la table des marées afin de planifier notre fin de semaine de la façon la plus efficace possible. Des températures très (trop?) douces étaient prévues pour les trois jours avec des vents légers. C’est samedi que l’humidité devait être la moins élevée avec un petit vent soufflant du nord. Ce fut donc la journée que nous avions réservée pour notre sortie à Rivière-Ouelle. Puisque nous observons les oiseaux surtout en matinée (simplement parce que c’est la meilleure période!) et que la marée était basse tôt le matin, les deux autres journées allaient donc servir à inspecter les oiseaux loin du fleuve.

En ce vendredi 23 septembre, c’est donc par une température particulièrement douce que nous avons débuté notre excursion. Un petit brouillard matinal était présent et le restera d’ailleurs durant toute la fin de semaine. Des boisés et des champs près de La Pocatière avaient été choisis pour leur proximité, mais aussi pour leur diversité. Les oiseaux en migration se déplacent habituellement en petits groupes, on peut donc être de longues minutes sans voir un oiseau avant de rencontrer le groupe mixte tant espéré. Nous nous sommes bien vite rendus compte que, malgré la chaleur, la migration automnale avait déjà fait son œuvre et que la diversité des espèces diminue peu à peu. Ainsi, puisque le nombre d’arrêts était limité, notre excursion n’a duré que 3 h 30 et ne nous a rapporté que 38 espèces! Bien sûr, nous n’avons pas touché aux espèces aquatiques…

Voici donc certaines des espèces rencontrées :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 2 Viréos aux yeux rouges
  • 31 Geais bleus – De bons groupes sont rencontrés régulièrement cet automne!
  • 11 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 6 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Grive solitaire
  • 1 Paruline obscure
  • 10 Parulines à joues grises – Elles accompagnaient des groupes de bruants en bordure d’un champ de maïs.
  • 43 Parulines à croupion jaune
  • 13 Bruants familiers
  • 15 Bruants des prés
  • 33 Bruants chanteurs
  • 65 Bruants à gorge blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 200 Quiscales bronzés – Les champs de maïs de plus en plus présents dans le décor kamouraskois a multiplié par dix les chances de voir de bons groupes d’ictéridés jusqu’aux premières neiges. Il y a 25 ans, j’avais parfois de la difficulté à trouver quiscales et carouges dès les premiers jours de l’automne!
  • 30 Tarins des pins – Enfin, les voilà! Avec l’abondance de cônes de conifères un peu partout dans la région, il est inquiétant de voir que très peu de fringillidés sont en mesure d’en profiter. C’est donc avec une grande satisfaction que nous avons été témoins de l’arrivée bruyante de quelques tarins durant la fin de semaine. Maintenant, si les roselins, gros-becs et becs-croisés peuvent faire de même…!
  • 16 Chardonnerets jaunes
Le matin du samedi 24 septembre, il y avait bien un petit vent qui soufflait, mais venant de l’est plutôt que du nord comme annoncé. Les conditions de visibilité étaient encore très acceptables à Rivière-Ouelle au lever du soleil, avant de se détériorer au fur et à mesure que l’avant-midi avançait. L’ouverture officielle de la chasse avait lieu samedi et c’est donc sur un fond de pétarades que nous avons effectué notre excursion. Heureusement, le nombre de ces pétéradeurs a baissé énormément depuis mes débuts en ornithologie; il y a déjà longtemps que je n’ai pas été victime de tentatives d’intimidation de leur part…

Nous avons patrouillé Rivière-Ouelle entre 6 h 10 et 12 h 20, ce qui nous a permis de trouver 57 espèces, dont :
  • 300 Oies des neiges
  • 1320 Bernaches du Canada
  • 1 Canard d’Amérique
  • 160 Canards noirs
  • 36 Canards colverts
  • 3 Sarcelles à ailes bleues
  • 4 Canards pilets
  • 5 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à collier
  • 5 Fuligules milouinans
  • 66 Eiders à duvet
  • 18 Macreuses à front blanc – Elles semblent avoir retardé quelque peu leur arrivée dans la région cette année.
  • 19 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 3 Grands Harles
  • 6 Harles huppés – Eux, ils sont à l’heure! C’est toujours dans les derniers jours de septembre qu’ils arrivent à Rivière-Ouelle. Contrairement à la Haute-Côte-Nord, par exemple, il y a très peu d’individus qui estivent dans la région de La Pocatière et ce n’est qu’exceptionnellement que des oiseaux sont vus entre le 10 juin et le 20 septembre.
  • 22 Plongeons catmarins
  • 14 Plongeons huards
  • 2015 Cormorans à aigrettes – Un bon passage est noté au quai entre 6 h 15 et 8 h 30! Des groupes comptant jusqu’à 300 oiseaux ont traversé le ciel, souvent assez loin au-dessus des terres pour obliger Christiane à s’asseoir dos au fleuve afin de pouvoir effectuer son décompte!
  • 53 Grands Hérons
  • 9 Urubus à tête rouge
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Faucons pèlerins
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 9 Grands Chevaliers
  • 50 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Bécasseaux à poitrine cendrée
  • 1000 Goélands à bec cerclé – Dont un oiseau marqué à une aile. Des détails suivront plus tard cette semaine…
  • 1 Sterne arctique – Une juvénile nous surprend alors qu’elle passe tout près du quai en direction est! Cette espèce quitte habituellement l’Amérique du Nord dès le mois d’août pour aller se nourrir dans une zone riche en zooplanctons au centre de l’Altantique Nord, avant de se diriger vers leur territoire d’hivernage en Antarctique. Curieusement, nos trois seules mentions automnales de Sterne arctique sont plutôt tardives. En plus de celle de samedi, nous avions auparavant observé deux oiseaux à Rivière-Ouelle le 26 septembre 2010 (il y a presqu’un an jour pour jour!) et une autre aux Escoumins le 20 octobre 1997.
  • 2 Petits Pingouins
  • 1 Pic flamboyant
  • 325 Corneilles d’Amérique
  • 2 Merlebleus de l’Est
  • 4 Pipits d’Amérique
  • 15 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline masquée
  • 28 Bruants à gorge blanche
  • 2 Quiscales rouilleux
La matinée de dimanche le 25 septembre ressemblait énormément à celle du vendredi précédent, même si l’excursion a été plus longue (et incluait cette fois un détour par les battures du Saint-Laurent). Encore une fois, les bruants étaient à l’honneur, annonçant clairement l’arrivée prochaine du mois d’octobre : de moins en moins de parulines mais de plus en plus de bruants.
Bruant de Lincoln – La Pocatière – 25 septembre 2011 © Claude Auchu 
Voici les grandes lignes de notre excursion :
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 2 Moucherolles phébis
  • 11 Jaseurs d’Amérique
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 4 Parulines masquées
  • 18 Bruants familiers
  • 19 Bruants des prés
  • 35 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant de Lincoln
  • 3 Bruants des marais
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 20 Tarins des pins
Avec la température douce et un vent qui a soufflé du sud-ouest jusqu’à 30 km/h, je crois que nous avons croisé plus de Rainettes crucifères que d’oiseaux!
Tout ça n’est rien pour pousser vers le sud les migrateurs nordiques. C’est probablement pourquoi nous n’avons pas encore trouvé notre premier Bruant à couronne blanche de l’automne. Mais si, comme il arrive parfois, cette température a fait remonter jusqu’au Québec des espèces plus sudistes, il faudra probablement attendre le passage du prochain front froid pour les trouver, coincées dans ce que les anglophones appellent des « migrant traps ». Ce sont dans ces endroits que les birders les plus chanceux (ou les plus allumés) les trouveront!

lundi 19 septembre 2011

Deux journées si différentes

Une autre fin de semaine de beau temps! Cependant, la température a été beaucoup plus fraîche que la semaine précédente et, visiblement, plusieurs petits passereaux insectivores (parulines, viréos, etc.) en ont profité pour quitter la région. D’ailleurs, c’est toujours vers la mi-septembre que la majorité de ces espèces nous quittent.

Vendredi le 16 septembre, vous l’aurez deviné, c’est à Rivière-Ouelle que nous avons débuté notre fin de semaine. Un bon vent de l’ouest soufflait au bout du quai et, pour la première fois depuis le printemps dernier, j’ai frissonné (et pourtant, je suis capable d’en prendre)! Les oiseaux n’étaient pas particulièrement abondants en cette matinée, mais la visite de différents sites nous a permis d’accumuler une belle variété de canards barbotteurs, comme  c’est toujours le cas tout juste avant l’ouverture de la chasse… Côté parulines, seulement les deux espèces garanties en octobre ont été observées.

Paruline masquée – Rivière-Ouelle – 18 septembre 2011 © Claude Auchu 
Nous avons passé près de six heures sur le territoire de Rivière-Ouelle (avec une petite interruption de 40 minutes pour une rapide visite à Saint-Denis), ce qui nous a permis de voir 58 espèces, parmi lesquelles :
  • 9 Oies des neiges – Des estivantes, aucune migratrice n’a été notée.
  • 98 Bernaches du Canada
  • 6 Canards branchus – Ils se sont envolés d’un petit étang à notre passage.
  • 5 Canards chipeaux
  • 2 Canards d’Amérique
  • 150 Canards noirs
  • 430 Canards colverts
  • 5 Sarcelles à ailes bleues
  • 15 Canards pilets
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules milouinans – En vol au large du quai…
  • 2 Petits Fuligules – …présents sur un étang.
  • 45 Eiders à duvet
  • 8 Macreuses à front blanc
  • 8 Macreuses brunes
  • 5 Plongeons catmarins
  • 13 Plongeons huards – Les oiseaux se déplaçaient vers l’est en petits groupes de 2 ou 3 individus.
  • 4 Grèbes jougris
  • 9 Fous de Bassan
  • 250 Cormorans à aigrettes
  • 46 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 5ième année fréquente un même site depuis maintenant trois semaines.
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 4 Faucons pèlerins – Quatre oiseaux à Rivière-Ouelle durant un avant-midi… une chose que nous n’aurions pu imaginer il y a quelques années à peine! Voilà une espèce qui a repris du poil de la bête!
  • 1000 Goélands à bec cerclé
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Roitelets à couronnes dorée – Ils commencent à sortir des forêts conifériennes…
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Bruant de Lincoln
  • 2 Juncos ardoisés
En quittant le quai de Rivière-Ouelle, nous avons fait un petit détour par Saint-Denis accompagnés d’un confrère ornithologue attiré, comme nous, par les limicoles de la région. Sur place, nous y avons vu :
  • 1 Faucon pèletin – …un autre…
  • 165 Pluviers argentés
  • 6 Pluviers semipalmés
  • 9 Tournepierres à collier
  • 65 Bécasseaux maubèches
  • 13 Bécasseaux sanderlings
  • 4 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Bécasseaux variables
  • 2 Bécassins roux – Ces deux oiseaux égalisent ma date la plus tardive pour l’espèce.
Comparé aux quantités notées il y a deux semaines, on peut remarquer l’absence du Bécasseau minuscule (il quitte habituellement avant la mi-septembre) et la nette diminution du nombre de Bécasseaux semipalmés. Cependant, les Bécasseaux variables sont maintenant présents et des juvéniles de Pluviers argentés accompagnent maintenant les adultes. On sait que, chez les limicoles, les adultes migrent vers le sud avant les jeunes nés durant l’été.

Samedi le 17 septembre en matinée, le vent de l’ouest n’ayant pas diminué, nous avons opté pour une excursion en forêt. Nous espérions que, comme nous, les passereaux auraient l’idée de se cacher dans certains sites stratégiquement situés à l’abri du vent. C’est effectivement dans ces endroits que nous avons pu trouver quelques parulines. Durant l’après-midi, avant que les coups de fusil ne rendent les canards trop nerveux (avec raison!), j’ai effectué une courte visite dans un milieu humide.

Goéland à bec cerclé – La Pocatière – 17 septembre 2011 © Claude Auchu 
Les cinq heures passées sur le terrain nous ont donné 47 espèces, parmi lesquelles :
  • 150 Bernaches du Canada
  • 12 Canards chipeaux
  • 1 Sarcelle à ailes bleues
  • 8 Canards souchets
  • 10 Sarcelles d’hiver
  • 1 Faucon pèlerin – Encore un, cette fois vu au-dessus des champs agricoles à trois kilomètres à l’intérieur des terres.
  • 3 Pluviers bronzés – Dans un champ labouré, pas très loin du Faucon pèlerin.
  • 50 Tourterelles tristes
  • 2 Moucherolles phébis
  • 2 Viréos aux yeux rouges
  • 11 Geais bleus
  • 4 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 8 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 6 Parulines obscures
  • 3 Parulines à joues grises
  • 2 Parulines à croupion jaune
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 1 Paruline noir et blanc – À noter qu’une Paruline noir et blanc a été photographiée les 17 et 18 septembre aux îles Scilly, situées dans le sud-ouest de l’Angleterre! Il arrive régulièrement que certains de nos oiseaux déportés au-dessus de l’océan finissent par se retrouver en Europe! L’opposé est cependant très rare…
  • 4 Parulines masquées
  • 17 Bruants familiers
  • 20 Bruants à gorge blanche
Nous avions prévu profiter de la journée sans vent de dimanche le 18 septembre pour faire une longue randonnée jusqu’à Rivière-Ouelle à vélo. Malheureusement, des imprévus nous ont obligé à modifier nos plans… nous avons donc opté pour une courte sortie à Rivière-Ouelle en voiture (le moyen de locomotion étant le seul compromis acceptable). Nous revoilà donc dans un site où les passereaux, limicoles, laridés et canards pouvaient être vus rapidement sans trop perdre de temps en déplacements de toutes sortes. Sur place, les oiseaux étaient très fébriles et bougeaient énormément, autant au large que dans les bosquets. Curieusement, aucun Fou de Bassan n’a été observé.

Deux becs très différents pour une même espèce!
Bécasseaux semipalmés – Rivière-Ouelle – 18 septembre 2011 © Claude Auchu 
Bécasseaux semipalmés – Rivière-Ouelle – 18 septembre 2011 © Claude Auchu 
Les 4 h 10 passées sur le terrain (6 h 00 à 10 h 10) nous ont permis de noter 64 espèces dont plusieurs avec des quantités bien différentes de celles notées deux jours auparavant. Voyez vous-même :
  • 2340 Oies des neiges – Des migrateurs remontant le fleuve ont été notés durant tout l’avant-midi.
  • 940 Bernaches du Canada
  • 500 Canards noirs
  • 200 Canards colverts
  • 3 Fuligules milouinans
  • 39 Macreuses à front blanc
  • 3 Plongeons catmarins – Les premiers juvéniles de l’automne sont arrivés!
  • 1 Plongeon huard
  • 4 Grèbes jougris
  • 63 Grands Hérons
  • 4 Busards Saint-Martin
  • 4 Éperviers bruns
Épervier brun à la recherche de limicoles – Rivière-Ouelle – 18 septembre 2011 © Claude Auchu 
  • 2 Faucons pèlerins – Avant même le lever du soleil, les deux pèlerins étaient déjà notés!
  • 30 Pluviers argentés – Plusieurs petits groupes de limicoles étaient en déplacements autant au large que le long du rivage.
  • 17 Pluviers bronzés
  • 17 Pluviers semipalmés
Pluvier semipalmé – Rivière-Ouelle – 18 septembre 2011 © Claude Auchu 
  • 1 Pluvier kildir
  • 4 Chevaliers grivelés
  • 9 Grands Chevaliers
  • 1 Petit Chevalier
  • 1 Tournepierre à collier
  • 1 Bécasseau maubèche
  • 4 Bécasseaux sanderlings
  • 175 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécasseau à poitrine cendrée
  • 1 Guillemot à miroir
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Paruline obscure
  • 1 Paruline à joues grises
  • 1 Paruline jaune – Une mention relativement tardive, les Parulines jaunes ont généralement quitté la région le 10 septembre.
  • 15 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 5 Parulines rayées
  • 4 Parulines masquées
Les résultats des excursions de vendredi et de dimanche permettent de bien voir la distinction entre les journées où les oiseaux sont en pause (comme vendredi) et celles où ils sont en déplacement (comme dimanche). Il reste à trouver ce qui peut rendre deux journées si différentes. Qu’est-ce qui pousse des oiseaux aussi variés que des oies, des bécasseaux et des parulines à tous migrer la même journée? Habituellement, n’est-ce pas le passage d’un front froid? Oui, mais pas cette fois! Le front froid est passé dans la nuit de jeudi à vendredi et ce n’est que dimanche que les mouvements ont été notés?!? Visiblement, il nous en reste beaucoup à apprendre…!

lundi 12 septembre 2011

Un ciel « bleu Petite Buse »

Quelle belle fin de semaine!!! Du temps sec, une température ni trop chaude ni trop froide, un beau ciel « bleu Petite Buse »* et des vents soufflant de directions variées selon la journée. Tout ça, en plein dans le meilleur de la migration automnale! Et, bien sûr, nous étions sur le terrain pour en profiter.
Même s’il est difficile de se convaincre d’aller observer les oiseaux ailleurs que le long du fleuve, particulièrement à l’automne, notre curiosité nous poussait depuis un certain temps à aller voir les oiseaux loin dans les terres. Ainsi, vendredi le 9 septembre, nous avons fait une promenade de 30 kilomètres à vélo dans le secteur de Saint-Onésime, le petit village situé au sud de La Pocatière. Déjà, en pédalant avec vigueur pour monter les côtes nous séparant de Saint-Onésime, les premiers oiseaux nous surprenaient! En effet, les Grives fauves étaient particulièrement en évidence. Ces grives sont toujours d’une discrétion proverbiale durant la migration automnale et elles sont souvent extrêmement difficiles à dénicher dès le mois d’août. Dans notre trajet vers Saint-Onésime, nous en avons entendu trois en plus de six autres une fois rendus dans la municipalité! De toute évidence, il y a eu un gros déplacement de Grives fauves la nuit précédente. Les oiseaux entendus alors qu’ils venaient de toucher terre ne sont sûrement qu’une infime partie de ce qui était réellement présent!

Entre 6h05 et 11h30, sur le territoire de Saint-Onésime, nous avons observé:
  • 2 Gélinottes huppées
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un adulte et un immature en plumage de deuxième année planaient ensemble au-dessus des champs.
  • 2 Pics maculés
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 1 Moucherolle phébi
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 12 Viréos aux yeux rouges
  • 31 Geais bleus – De petits groupes sont observés un peu partout durant la matinée.
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 16 Sittelles à poitrine rousse – Particulièrement communes dans tous les boisés contenant des conifères.
  • 6 Grives fauves
  • 1  Moqueur chat
  • 105 Jaseurs d’Amérique
  • 6 Parulines obscures
  • 5 Parulines à joues grises
  • 2 Parulines à collier
  • 3 Parulines à flancs marron
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 14 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 13 Parulines masquées
  • 30 Bruants familiers
  • 1 Bruant de Lincoln
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
  • 4 Goglus des prés
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 1 Bec-croisé bifascié
Une belle randonnée qui valait bien l’effort! Notre curiosité est satisfaite… du moins, pour un certain temps!

Les météorologues prévoyaient un vent soufflant du nord à une quinzaine de km/h pour samedi le 10 septembre. Nous avions donc choisi cette journée pour notre petite excursion hebdomadaire à Rivière-Ouelle. Même si les vents ne sont pas indispensables pour connaître une bonne matinée, les vents qui contiennent le mot « nord » sont habituellement aussi pratiques que froids! En plus de pousser vers le rivage les oiseaux qui circulent loin au large (et ce sont souvent les plus intéressants!), ces vents créent assez de vagues pour enlever le goût aux oiseaux de se poser sur l’eau. Donc, il y a plus de mouvements et ça, c’est toujours agréable!!!
La surprise de la journée s’est présentée sous les traits d’un Puffin des Anglais, une première dans ma région que nous attendions depuis longtemps!!! L’oiseau descendait rapidement le fleuve comme si le vent de face ne le dérangeait pas. En plus, à ce moment, un vieil ami que je n’avais pas vu depuis une dizaine d’années était avec nous pour savourer le puffin. Mes six observations précédentes de l’espèce ont été réalisées depuis les traversiers de Trois-Pistoles et de Matane. Au Québec, il existe au moins quatre mentions du Puffin des Anglais à l’ouest de Rivière-Ouelle: Saint-Nicolas le 31 juillet 1984, au lac Massawippi le 20 août 1993 (en Estrie, une mention surprenante à l’intérieur des terres!) et à Saint-Vallier les 20 août 2006 et 14 septembre 2008.

L’excursion à Rivière-Ouelle s’est déroulée de 5h45 à 12h25, dont plus de 2h30 à résister aux vents au bout du quai. Mais l’effort en valait la chandelle! Nous avons observé 67 espèces dans la municipalité dont :
  • 58 Oies des neiges – Les premières migratrices de l’automne; plusieurs petits groupes sont observés remontant le fleuve au large du quai tôt le matin.
  • 97 Bernaches du Canada
  • 56 Canards noirs
  • 4 Sarcelles à ailes bleues
  • 6 Canards pilets
  • 25 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à collier
  • 3 Fuligules milouinans
  • 75 Eiders à duvet – Un quantité plutôt faible compte tenu du vent du nord.
  • 37 Macreuses à front blanc
  • 21 Macreuses brunes
  • 1 Macreuse à bec jaune
  • 12 Plongeons catmarins – Encore seulement des adultes en plumage nuptial. Les premiers juvéniles devraient arriver avant la fin du mois.
  • 2 Plongeons huards
  • 2 Grèbes esclavons – Deux oiseaux en déplacement vers l’est. Plutôt rare dans la région.
  • 4 Grèbes jougris
  • 1 Puffin des Anglais – Enfin!!!
  • 22 Fous de Bassan
  • 260 Cormorans à aigrettes
  • 33 Grands Hérons
  • 12 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Deux immatures à leur cinquième année; il s’agit du plumage le plus rarement observé.
  • 4 Busards Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 81 Sternes pierregarins
  • 2 Labbes parasites – Deux oiseaux ensemble relativement près du quai. C’est en remettant l’œil dans le téléscope après avoir suivi les labbes s’éloignant de nous à l’œil nu que j’ai repéré le puffin! Une seconde de plus et on le manquait…!!! Un conseil d’un vieux birder : gardez toujours l’œil bien collé à l’oculaire!
  • 2 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 3 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 3 Parulines obscures
  • 1 Paruline à collier
  • 7 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline rayée
  • 4 Parulines masquées
  • 22 Bruants des prés
  • 40 Quiscales bronzés
Paruline masquée – La Pocatière – 11 septembre 2011 © Claude Auchu 
Après ces deux journées bien remplies, diverses obligations nous ont tenu occupé dimanche le 11 septembre. J’ai tout de même trouvé le temps de faire une petite tournée matinale rapide sur les battures… au cas où. Le Traquet motteux espéré n’y était pas (mais un oiseau a été observé à New York et deux autres au Nouveau-Brunswick la semaine dernière), mais j’ai tout de même vu :
  • 7 Pluviers semipalmés
  • 225 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1 Bécasseau à poitrine cendrée – Mon premier de la saison.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 38 Tourterelles tristes – Un groupe de 35 oiseaux était rassemblé dans un petit stationnement de gravier tôt le matin. Peut-être étaient-ils occupés à consommer de petits cailloux après avoir passer la nuit dans les arbres voisins?
  • 1 Pipit d’Amérique
*Mais qu’est-ce qu’un ciel « bleu Petite Buse »? Après avoir effectué les rencensements de rapaces migrant par Tadoussac durant neuf ans, Christiane et moi avons pris l’habitude d’appeler un ciel bleu sans nuage un ciel « bleu Petite Buse ». Les Petites Buses migrent dans un mouvement de masse, la majorité des oiseaux passant à l’intérieur d’une même journée, habituellement vers le 12 septembre pour Tadoussac. En plus, elles ont l’habitude de migrer tellement haut que, dans un ciel sans nuage, il est TRÈS facile de les perdre de vue. Ainsi, le nombre d’oiseaux comptés augmente d’heure en heure jusque vers 10h30 avant de chuter… Bien sûr, nous savions que les quantités d’oiseaux en déplacement continuaient à augmenter d’heure en heure, mais il était simplement impossible de les distinguer sur un ciel bleu sans nuage! Je vous jure que les journées nuageuses entre le 10 et le 14 septembre étaient les bien venues parce qu’il est infiniment plus facile de repérer les buses sur fond de nuages!!! Maintenant, lorsque vous verrez un beau ciel complètement dégagé, vous saurez que vous avez au-dessus de vous un ciel « bleu Petite Buse ». Voilà pour l’anecdote!