mardi 15 janvier 2013

Parenthèse printanière et Plectrophanes lapons

Nous avons connu cette dernière fin de semaine un redoux digne du printemps! Il est en effet plutôt rare d’atteindre les 7° C dans la région en pleine nuit durant le mois de janvier! Avec de telles températures, nous sommes toujours à la fois gagnants et perdants. Nous sommes gagnants puisque les belles conditions à l’extérieur facilitent grandement la recherche d’oiseaux, nous donnant même une petite poussée d’adrénaline comme celle que nous connaissons au mois de mars. Mais nous sommes aussi perdants puisque les oiseaux que nous suivons aux différentes mangeoires ne ressentent visiblement pas le même besoin urgent de s’alimenter que durant les journées de -20°C! C’est avec ces facteurs que nous avons dû négocier samedi et dimanche.

Pour samedi matin, de forts risques de pluie verglaçante ont retardé notre départ, d’autant plus que les images satellites indiquaient de telles averses tout juste à l’ouest de La Pocatière. Finalement, lorsque le jour s’est vraiment levé, nous nous sommes rendus compte qu’il n’était probablement tombé aucune précipitation à La Pocatière durant la nuit! En essayant de reprendre le temps perdu, nous nous sommes dépêchés de faire le tour de la ville avec l’espoir que les conditions printanières jouent en notre faveur. Ce ne fut visiblement pas le cas… Christiane m’a tout de même fait remarquer la présence de plusieurs chironomidea près de la rivière; ces petits insectes tournoyants étaient beaucoup plus actifs que les oiseaux!

Samedi le 12 janvier, notre tournée des principales mangeoires de La Pocatière nous aura fourni les espèces suivantes :
  • 43 Tourterelles tristes – Pratiquement aucune tourterelle n’était présente aux postes d’alimentation. Nous avons même trouvé 29 oiseaux perchés côte à côte, profitant du beau temps pour se balancer sur un fil électrique…
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 2 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique – Les corneilles croassaient plus qu’à la normale, mais leurs cris n’avaient pas encore tout à fait la tonalité printanière caractéristique.
  • 31 Grands Corbeaux
  • 27 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 3 Sittelles à poitrine blanche
  • 280 Étourneaux sansonnets
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Cardinaux rouges – Deux femelles.
  • 1 Durbec des sapins
  • 1 Bec-croisé bifascié – Il s’agira probablement d’une de nos rares mentions pour cet hiver, faute de graines pour les nourrir dans les conifères. Nous n’en avions pas vu depuis les deux oiseaux notés à La Pocatière le 5 décembre dernier.
  • 22 Sizerins flammés – Les belles troupes de sizerins observées à La Pocatière durant les Fêtes semblent s’être dispersées.
  • 38 Moineaux domestiques
Nous comptions bien reprendre dimanche la sortie annulée la veille pour cause de fausse alerte à la pluie verglaçante. C’est plein d’espoir que nous avions décidé de prendre la route vers Rivière-Ouelle dimanche matin, peu importe les conditions météorologiques. Avec les températures douces (7° C à 1 h 00 du matin!), nous n’avons pas été surpris de rencontrer du brouillard en bordure du fleuve. La visibilité au quai était donc très limitée et nous n’avons pas pu en tirer grand-chose, sinon de rêver à ce qui allait commencer à y circuler dans deux petits mois. En attendant, c’est entre les bancs de brouillard que nous avons continué notre excursion…

Ce fut donc bien tranquille à Rivière-Ouelle dimanche le 13 janvier, mais nous y avons tout de même noté :
  • 8 Perdrix grises – Notées à deux endroits différents. Cette espèce normalement difficile à dénicher semble vouloir devenir une des espèces les plus assurées durant une excursion à Rivière-Ouelle!!!
  • 1 Goéland arctique
  • 2 Goélands marins
  • 22 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 11 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 145 Étourneaux sansonnets
  • 15 Plectrophanes lapons – Ces quinze oiseaux nous ont fait la belle surprise de s’envoler de la route devant nous et de se déplacer parallèlement à la voiture (à exactement 55 km/h)! Les Plectrophanes lapons sont présents à chaque hiver dans la région, parfois en belles quantités. J’ai déjà vu des groupes de près de 50 oiseaux ici en plein cœur de l’hiver. Ils sont bien entendu observés plus régulièrement durant les migrations, mais en nombres qui semblent varier énormément depuis une centaine d’années. Le 9 février 1951, Willie Labrie écrivait à l’abbé René Tanguay : « Le Plectrophane de Laponie est rare depuis quelques années, il était aussi rare vers 1915, année où j’ai commencé ma collection, puis il est devenu commun et très commun vers 1930 alors qu’il n’était pas rare d’en voir des bandes de 50 à 100 et, depuis une dizaine d’années, il devient de plus en plus rare, mais cependant j’en remarque encore quelques-uns à tous les printemps, depuis les derniers jours de mars jusqu’en mai (…) ». Il est à la fois agréable et surprenant de constater qu’une région comme la mienne, qui ne compte encore que quelques milliers d’habitants, possède autant de données historiques sur ses populations d’oiseaux! Et c’est toujours une fierté pour moi d’ajouter mes propres observations via ÉPOQ.
  • 2 Durbecs des sapins
  • 40 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 25 Moineaux domestiques
Après cette fin de semaine quelque peu frustrante, nous allons sûrement savourer pleinement le retour aux températures de saison, avec les contraintes qu’elles imposent aux oiseaux (s’alimenter le plus régulièrement possible) et aux observateurs (se faire à l’idée que nous reverrons encore et encore les mêmes oiseaux pour les deux prochains mois). On m’a parlé de l’arrivée surprise d’un Carouge à épaulettes à une mangeoire de La Pocatière au milieu de la semaine dernière; les températures clémentes incitent souvent les oiseaux à sortir de leur trajet routinier. Espérons qu’ils croiseront le nôtre!