mardi 22 janvier 2013

Un Bruant chanteur sorti de nulle part

« (…) les températures clémentes incitent souvent les oiseaux à sortir de leur trajet routinier. Espérons qu’ils croiseront le nôtre! »
C’est sur ces mots que j’avais terminé mon message précédent. Mais, honnêtement, mes espoirs n’étaient pas très élevés que les températures douces de la semaine dernière nous apportent de nouvelles espèces. Pourtant, il semble bien que ça se soit produit! Samedi, durant notre habituelle tournée des mangeoires, nous avons eu la surprise de croiser un Bruant chanteur dans un secteur de la ville pourtant bien exploré! Il accompagnait deux des trois Bruants à gorge blanche que nous suivons depuis la mi-décembre. Nous n’avons aucune idée d’où il pouvait bien provenir, mais il nous conforte dans notre décision de parcourir régulièrement les mêmes trajets. Nous sommes ainsi plus en mesure de bien apprécier l’importance de chaque observation. Bien qu’il ne soit pas présent à chaque hiver, un Bruant chanteur n’est pas une rareté majeure à La Pocatière en janvier; ce sont plutôt les circonstances qui ont amené à sa découverte qui sont intéressantes!
Comme plusieurs autres observateurs d’oiseaux au Québec, nous n’avons pu profiter que d’une seule journée convenable (et encore…) pour chercher nos amis à plumes durant cette dernière fin de semaine. Les conditions hivernales ont été très variables durant ces deux jours, passant de la neige légère avec des vents calmes samedi à de la neige très dense dimanche matin suivie de vents très violents en fin d’après-midi. Et que dire de la température qui est passée de -1°C à 16 h 00 dimanche pour chuter à -20°C à 8 h 00 lundi matin!

Samedi, appréhendant avec raison le pire pour dimanche, nous avons inspecté avec attention les mangeoires bien dispersées dans la ville de La Pocatière. Une neige fine est tombée pratiquement sans arrêt durant toute la journée, réduisant quelque peu la visibilité par moment. Le mois de janvier faisant son œuvre, le nombre d’oiseaux semble diminuer régulièrement depuis le début de l’année.

Voici les quelques espèces rencontrées à La Pocatière samedi le 19 janvier :
  • 12 Goélands arctiques
  • 15 Pigeons bisets
  • 11 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Geais bleus
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 37 Grands Corbeaux
  • 20 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 170 Étourneaux sansonnets
  • 30 Jaseurs boréaux
  • 1 Bruant chanteur – Cette espèce semble se comporter d’une façon bien à elle durant la saison froide. Les bruants les plus réguliers dans la région en hiver (Bruants à gorge blanche, Bruants hudsoniens et Juncos ardoisés) sont habituellement observés s’alimentant goulûment à une mangeoire. Les Bruants chanteurs, eux, sont le plus souvent trouvés voltigeant le long d’une haie ou perchés dans des endroits inattendus! Ne sont-ils donc pas aussi dépendants des mangeoires que les autres bruants???
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 1 Cardinal rouge
  • 2 Durbecs des sapins
  • 17 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre
  • 13 Moineaux domestiques
En début d’après-midi, d’un poste d’observation offrant une vue imprenable sur les champs et les battures du fleuve, j’ai encore vu un possible Faucon gerfaut! Celui-là était perché sur un bâtiment dans un champ à plus de 5 kilomètres de moi. Avec le mince rideau de neige qui tombait à ce moment, la visibilité n’était pas assez nette pour confirmer mes doutes, mais j’étais prêt à garder l’œil collé au télescope jusqu’à ce que l’oiseau s’envole. Malheureusement, une chute de neige plus intense est venue rapidement brouiller les cartes. Dix minutes plus tard, lorsque j’ai enfin pu distinguer à nouveau le perchoir de l’oiseau, il n’était plus là! C’est la deuxième fois en trois semaines qu’un possible gerfaut me glisse entre les doigts! Ce méga-faucon peut être observé un peu partout sur le territoire de La Pocatière, j’ai même quelques mentions d’oiseaux en vol directement au-dessus de la ville. Il n’y a donc pas d’endroit privilégié où le chercher, on ne peut se fier qu’à la chance (mais être à l’extérieur aide aussi!).

Dimanche après-midi, en pelletant les 25 centimètres de belle poudreuse tombée durant l’avant-midi, j’ai réentendu le Geai bleu qui imitait la Buse à queue rousse le 28 décembre dernier. Cette fois, il a ajouté une excellente imitation du cri de l’Épervier brun à son répertoire! C’était assez étrange de voir et d’entendre ce geai lancer ces deux imitations une à la suite de l’autre. Mais comment font-ils pour savoir que ce sont des oiseaux de proie qu’ils imitent? Et comment peuvent-ils les entendre assez souvent pour bien les mémoriser? Personnellement, en 37 ans de birding, je n’ai entendu les cris de ces deux rapaces qu’à quelques reprises sur le terrain!