mardi 19 février 2013

En attendant mieux...

L’hiver 2012-2013 se poursuit avec ses journées devenant de plus en plus tranquilles pour les observateurs d’oiseaux. Nous continuons à faire nos sorties ornithologiques avec régularité durant les fins de semaine en suivant pratiquement toujours les mêmes trajets. Au fur et à mesure que l’hiver avance, le nombre d’espèces et d’individus observés diminuent avec une régularité presque effrayante! Et en plus, cet hiver, nous avions commencé la saison froide avec un nombre déjà limité d’oiseaux, faute de nourriture naturelle disponible. Il faut noter qu’il n’y a d’ailleurs pas que les oiseaux forestiers qui sont affectés puisque même les espèces champêtres comme les plectrophanes semblent avoir désertées la région. Le déficit de nourriture serait donc généralisé! Pourtant, avec les redoux qui ont presque complètement éliminé la neige au sol depuis un mois, on aurait pu s’attendre à ce que les espèces des milieux ouverts soient plus en évidence. Ce n’est de toute évidence pas le cas!
Depuis le début du mois de février, trouver des Geais bleus, des Tourterelles tristes (!!!) et les espèces que nous suivions aux mangeoires depuis le début de l’hiver représente des défis pour nous à chacune de nos sorties! De mémoire, il faudrait remonter en 1993-1994 pour retrouver un hiver aussi pauvre en oiseau. Cet hiver-là, je n’avais eu aucune mention de Sittelle à poitrine rousse en décembre et en janvier et seulement deux en février. Pour que cette espèce quitte la région de la sorte, il fallait vraiment une pénurie massive de nourriture! Mes notes m’indiquent que c’est le 23 février que j’avais enfin trouvé mes premières Sittelles à poitrine rousse de l’année. Curieusement, j’en avais alors eu quatre à des sites dans la ville que j’avais pourtant inspectés presque quotidiennement depuis décembre. Je me demande encore d’où ces oiseaux pouvaient bien provenir… Toujours est-il que nous nous retrouvons avec une fin d’hiver qui s’annonce longue. Bien entendu, nous allons continuer à faire nos promenades habituelles avec autant d’attention mais, faute d’oiseaux, ces tournées nous semblent souvent écourtées.

Samedi dernier, avec le thermomètre indiquant tout juste le point de congélation au lever du soleil, l’occasion était belle de visiter le quai de Rivière-Ouelle. Nous espérions bien sûr que le Saint-Laurent soit libre de glaces et que la température douce des derniers jours ait motivé quelques goélands à se déplacer. Sur place, la visibilité était excellente, mais des vents de 30 km/h du sud-ouest sont venus anéantir nos espoirs! Les quelques goélands présents arrivaient du nord-est face aux vents et volaient presque sur place en franchissant le quai. Les Grands Harles se dirigeaient plutôt vers le nord-est, vent de dos, et passaient comme des flèches devant nous! Avec de tels vents, la partie forestière prévue pour cette excursion a été pour ainsi dire annulée.

Les résultats de l’excursion ont été très faibles, mais donnent tout de même une bonne idée du peu qu’il y avait à voir sur le territoire de Rivière-Ouelle ce samedi 16 février :
  • 4 Grands Harles
  • 4 Goélands marins
  • 55 Pigeons bisets
  • 1 Harfang des neiges – Il faisait presque pitié posé au sol dans un champ labouré sans trace de neige près de lui!
  • 8 Corneilles d’Amérique
  • 18 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 165 Étourneaux sansonnets
  • 17 Sizerins flammés
  • 1 Moineau domestique
Après les vents du sud-ouest de samedi, nous redoutions les autres vents de 30 km/h prévus pour dimanche, provenant cette fois du nord-est. Lorsque nous sommes sortis dimanche matin, les vents étaient encore acceptables (seulement 15 km/h), mais la neige qui arrivait du nord-est était déjà visible à l’horizon. Une tempête de neige remontant le long de la côte américaine devait en effet toucher l’est du Québec et La Pocatière a été frôlée de très près durant la journée de dimanche! La neige a effectivement commencé à tomber en milieu d’avant-midi et la quantité de « moins de 1 cm » prévue a été rapidement dépassée. Les oiseaux que nous espérions voir sont restés bien cachés et les groupes de sizerins qui parcourent la ville depuis quelques jours sont demeurés pratiquement insaisissables.

Voici ce que nous avons réussi à voir à La Pocatière dimanche le 17 février malgré les conditions adverses :
  • 6 Tourterelles tristes – Habituellement, il est plutôt facile de voir plus de 50 individus en une journée à La Pocatière en février.
  • 1 Pic chevelu
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 13 Grands Corbeaux
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine blanche
  • 7 Étourneaux sansonnets
  • 2 Juncos ardoisés – Ces deux juncos se trouvaient à un peu moins de 500 mètres de la mangeoire où jusqu’à sept oiseaux avaient été observés en janvier. Et les autres, où sont-ils?
  • 200 Sizerins flammés – La semaine dernière, en nous rendant au travail à pied, de bons petits groupes de sizerins avaient été aperçus. Les 200 observés dimanche ont été vus survolant la ville et n’arrêtant que brièvement aux mangeoires. Peut-on espérer que les oiseaux qui ont hiverné aux États-Unis remontent enfin vers le nord?
  • 9 Moineaux domestiques
Pendant que nous continuons à perdre les quelques oiseaux qui semblaient pourtant vouloir passer l’hiver 2012-2013 avec nous, la moitié sud des États-Unis accueille des espèces qui nous manquent cruellement ces jours-ci. Par exemple, un Bec-croisé bifascié a été trouvé en Georgie la semaine dernière! Des Sizerins flammés, quant à eux, ont été observés jusqu’au Kentucky et même au Texas (seulement leur 13e mention)! C’est donc là qu’ils se cachent?!?
Les premières corneilles migratrices devraient faire leur apparition dans la région d’ici deux semaines. Contrairement à l’an dernier où plusieurs individus avaient hiverné à La Pocatière, leur arrivée devrait cette fois être facilement remarquée. Les premiers signes du printemps se manifestent déjà chez les mammifères avec des pistes bien visibles de Ratons-laveurs et de Mouffettes rayées et l’odeur caractéristique des Renards roux en chaleur!