mardi 19 mars 2013

Eider à duvet et Quiscale bronzé

Les choses peuvent changer rapidement en mars, lorsqu’on a un pied en hiver et l’autre au printemps. Et c’est justement ce que nous avons connu ces derniers jours! Après une semaine avec des températures au-dessus du point de congélation, le mercure a commencé à descendre à partir de vendredi dernier pour n’atteindre qu’un petit maximum de -11°C dimanche. À cela, il faut ajouter un bon vent du nord qui, je peux vous l’assurer, n’aide en rien lorsque l’on essaie de regarder le fleuve depuis la rive sud! De tels écarts de température sont monnaie courante en mars, mais ils ont toujours des répercussions physiques sur les sites que nous visitons (comme le retour des glaces le long des côtes du fleuve) et morales sur les humains que nous sommes.
Mais le temps doux de la semaine précédente avait-il eu le temps de faire son effet? La pluie qui est tombée mardi le 12 mars avait tout pour inciter les canards et les oiseaux noirs (carouges, quiscales et vachers) à se rendre jusqu’à nous. C’est souvent associés à de tels fronts chauds que ces oiseaux apparaissent dans la région. Malheureusement, en milieu de semaine, ce n’est pas facile pour nous de vérifier ces suppositions…

C’est justement pour cela que les fins de semaine existent! C’est donc avec enthousiasme que, samedi matin, nous nous sommes rendus à Rivière-Ouelle malgré les -9°C et les vents de 25 km/h soufflant du nord. Au quai, avec de tels vents, il est impossible de trouver un endroit abrité d’où l’on peut scruter le fleuve de façon efficace. La première partie de la matinée (nous commençons habituellement nos excursions à Rivière-Ouelle par son quai) fut donc plutôt pénible et pas aussi fructueuse que nous l’aurions souhaité. Il y avait pourtant cet Eider à duvet mâle à l’eau devant le quai, notre premier de l’année. Il y avait aussi quelques petits groupes de Garrots à œil d’or et Grands Harles qui fonçaient aveuglément vers le nord-est en frôlant le bout du quai, comme si ce fameux vent froid ne les dérangeait pas du tout. Mais, pour nous, ce fut particulièrement ardu, même si nous étions habillés comme durant les pires froids de janvier. Les oiseaux ont peut-être fini par ressentir le froid eux aussi car leurs mouvements migratoires ont cessé rapidement, comme c’est souvent le cas en tout début de saison. Nous avons continué l’excursion à des sites situés loin du fleuve, où les vents se faisaient moins sentir…

Malgré l’absence de plusieurs oiseaux pourtant réguliers, nous avons tout de même réussi à voir 20 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 16 mars entre 6 h 50 à 11 h 10 :
  • 2 Canards noirs
  • 1 Eider à duvet
  • 19 Garrots à œil d’or
  • 32 Grands Harles
  • 1 Gélinotte huppée
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 15 Goélands marins
  • 14 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 52 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tohi à flancs roux – Il est encore là, mais toujours aussi difficile à dénicher! Cette fois, guidés par ses cris caractéristiques, nous avons fini par le repérer alors qu’il se laissait chauffer au soleil, bien caché au pied d’un buisson. Si le propriétaire de la mangeoire où le tohi a hiverné n’avait pas eu la bonne idée de communiquer avec moi en novembre dernier, il est certain que nous n’aurions jamais trouvé l’oiseau, même si nous passons à cet endroit lors de toutes nos sorties à Rivière-Ouelle. Combien de ce type de rareté passe inaperçu???
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 16 mars 2013 © Claude Auchu
  • 17 Sizerins flammés
  • 3 Moineaux domestiques
Dimanche matin, probablement obnubilés par la température froide, nous avons eu le réflexe de faire une autre tournée des mangeoires de La Pocatière. À travers un brouillard de neige parfois très opaque, il n’était pas toujours facile de repérer les oiseaux. Nous avons tout de même réussi à revoir certains individus qui ont hiverné avec succès à des mangeoires; ils affichent maintenant des comportements qui nous ont rappelé que la saison de nidification n’est, malgré tout, pas si loin.

Voici ce que nous avons réussi à tirer de notre courte excursion à La Pocatière durant la matinée de dimanche le 17 mars :
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 3 Tourterelles tristes – Malgré les -11°C, le vent froid et la neige, un oiseau a trouvé la motivation de chanter.
  • 1 Pic mineur
  • 2 Geais bleus
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux – Dans un des grands champs qui font face à la ville, un coyote s’est approché à moins de deux mètres d’un corbeau avant que celui-ci ne s’envole. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir ces deux espèces opportunistes se côtoyer.
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 130 Étourneaux sansonnets
  • 2 Bruants à gorge blanche – Il s’agit de deux des trois oiseaux qui ont hiverné à une même mangeoire. L’un d’eux a même essayé de chanter!
  • 2 Cardinaux rouges – Les deux femelles notées régulièrement tout l’hiver, facilement attirées par l’imitation de leur chant faite par Christiane.
  • 1 Quiscale bronzé – Notre premier de la saison.
  • 2 Sizerins flammés
  • 30 Moineaux domestiques
Visiblement, les oiseaux sont nettement moins accablés par les écarts de température que je peux l’être! Tant mieux parce que, d’après mon tableau des dates d’arrivée, plusieurs canards et les autres oiseaux noirs devraient apparaître d’ici une semaine… même si on annonce encore de la neige!?!