mardi 12 mars 2013

Et arrivent les premiers canards

Cette fois, nous avons vraiment connu une superbe fin de semaine! Enfin!!! Le mercure légèrement au-dessus du point de congélation, le vent relativement léger et le ciel variable offraient tout ce dont nous avions besoin pour pouvoir profiter pleinement des premières vraies journées printanières. Bien sûr, comme nous nous y attendions, le nombre de passereaux observés est demeuré faible durant ces deux jours; il faudra probablement attendre l’apparition des premiers insectes (autres que les perles qui, elles, émergent des rivières aussitôt que le point de congélation est franchi et qu’il y a une ouverture dans la glace pour les laisser sortir…) avant de voir les premiers passereaux migrateurs. Durant cette fin de semaine, nous n’avons pratiquement pas vu de sizerins même si certaines personnes nous signalent des dizaines sinon des centaines de « petits oiseaux bruns » qui envahissent leurs mangeoires depuis quelques jours.

Il faut avouer que c’est avec un certain plaisir que nous avons délaissé notre traditionnelle tournée des mangeoires pour explorer d’autres sites puisque, cette fois, le beau temps nous le permettait. Samedi matin, bien installés sur un promontoire offrant une vue d’ensemble sur la région, nous avons passé les champs et le fleuve au peigne fin durant près de deux heures. Malheureusement, pas de canards en vue et même le nombre de goélands nous est apparu faible, mais les conditions étaient tellement belles que nous n’avons même pas eu le goût d’être déçus. De plus, en après-midi, nous avons fait notre première randonnée ornithologique à vélo pour 2013. Soyez assurés que ce ne sera pas la dernière, la bicyclette étant de loin le moyen de transport le plus efficace pour observer les oiseaux! À chaque printemps, je ressens le même sentiment de liberté la première fois que j’enfourche mon vélo!

Voici les quelques espèces rencontrées durant notre excursion de samedi le 9 mars à La Pocatière :
  • 1 Goéland argenté
  • 2 Goélands arctiques
  • 3 Goélands marins
  • 6 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Geai bleu
  • 190 Corneilles d’Amérique – Je serais curieux de savoir combien de corneilles ont traversé la région samedi, malgré le petit vent du nord-est! Les 190 oiseaux que nous avons notés n’en représentent sûrement qu’une très faible partie.
  • 45 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune – Il s’agit certainement de l’oiseau rencontré au même endroit le 5 janvier dernier, dans un boisé situé dans la ville.
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Sittelles à poitrine blanche
  • 115 Étourneaux sansonnets
  • 265 Plectrophanes des neiges – Plusieurs petits groupes se déplaçaient en direction nord-est au-dessus des champs en bordure du fleuve. Cette espèce a été plutôt discrète dans la région durant l’hiver.
  • 7 Durbecs des sapins
  • 2 Sizerins flammés
  • 6 Moineaux domestiques
Pour dimanche, la matinée était réservée pour une tournée à Rivière-Ouelle. Les vents qui soufflaient sans arrêt du nord-est depuis plus de dix jours étaient censés tourner au sud-ouest durant la nuit précédente. Même si ces vents sont loin d’être mes préférés lors des visites à Rivière-Ouelle, je trouvais qu’un peu de vent chaud ne nuirait certainement pas aux canards qui, pour la plupart, arrivent tout de même du sud. Même si les vents provenaient finalement du sud-est, nous avons pu assister à un passage tout de même respectable de canards pour la date. Comme la veille, le petit nombre de goélands nous a un peu désapointé, mais nous savons bien que d’ici deux semaines, nous ne pourrons plus les compter à l’unité.

Dimanche le 10 mars, nous avons exploré Rivière-Ouelle de long en large de 7 h 00 à 12 h 00 pour y trouver les espèces suivantes :
  • 5 Canards noirs
  • 40 Fuligules milouinans – Après avoir célébré le passage d’un oiseau au quai, nous avons été surpris d’en trouver 39 autres nageant un peu plus loin! Il s’agit de ma date la plus hâtive de présence pour l’espèce dans la région, qui suit cependant une tendance très nette depuis cinq ans. De plus, nous avions déjà vu un oiseau depuis le quai de Rivière-Ouelle le 14 janvier 2007, ce qui laisse croire que le jour où l’espèce se risquera à hiverner dans la région n’est peut-être pas très loin.
  • 13 Garrots à œil d’or
  • 25 Grands Harles
  • 1 Harle huppé – Une autre présence hâtive dans la région pour cet hivernant pourtant régulier dans l’estuaire.
  • 4 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques
  • 21 Goélands marins
  • 1 Guillemot à miroir – Le Guillemot à miroir est régulier en hiver tout juste de l’autre côté du fleuve (c’est-à-dire à moins de 15 kilomètres du quai), mais il nous faut souvent attendre jusqu’au mois de mai pour voir les premiers de ce côté-ci! Ce qui laisse croire que ceux que l’on voit ici avant l’été sont probablement un peu perdus.
  • 22 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise
Dimanche matin, à Rivière-Ouelle, nous avons croisé une Pie-grièche grise qui n'a malheureusement pas voulu se laisser photographier. Lundi, alors que nous nous préparions à souper, Christiane a repéré depuis la fenêtre de la cuisine une autre pie-grièche qui, elle, est restée perchée au même endroit durant plus de dix minutes. Celle-là, elle ne m'a pas échappé!
Pie-grièche grise – La Pocatière – 11 mars 2013 © Claude Auchu
  • 3 Geais bleus
  • 43 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 120 Étourneaux sansonnets
  • 1000 Plectrophanes des neiges – Ils étaient en un seul groupe, comme si tous les oiseaux que nous n’avons pas vus durant l’hiver se sont donnés le mot pour apparaître en même temps! Les plectrophanes se regroupent parfois en quantités effarantes, comme les 12100 individus vus le 7 avril 2007 ou les 15000 du 2 avril 2010 à La Pocatière.
  • 2 Sizerins flammés
  • 4 Moineaux domestiques
Voir cinq espèces de canards à Rivière-Ouelle un 10 mars aurait été impensable il y a 25 ans à peine! Ce cadeau nous est bien entendu offert par le réchauffement de la planète et n’est pas dû à un effort supplémentaire des observateurs. Maintenant, le fleuve et la baie de Sainte-Anne se dégagent de leurs glaces quatre ou cinq semaines plus tôt qu’en 1990 et les oiseaux qui dépendent de ces milieux ont adapté leur migration en conséquence. Je trouve vraiment étrange d’être un témoin de premier plan de changements aussi rapides et drastiques. Sans trop me réjouir de ce réchauffement, j’imagine ce que je penserais si ces modifications s’étaient produites dans l’autre sens, que le fleuve se libérait de ses glaces quatre ou cinq semaines plus tardivement qu’en 1990… ce ne serait sûrement pas plus drôle!!!