mardi 30 avril 2013

Buses le vendredi, catmarins le samedi et pics le dimanche

Nous avons enfin connu une fin de semaine chaude, ensoleillée et pratiquement sans vent et chacun en a profité à sa façon. Pour Christiane et moi, ce fut bien entendu en parcourant la région à la recherche d’oiseaux, les rares comme les communs, les nouveaux arrivants comme les hivernants. En terminant notre semaine de travail, nous faisions face à un heureux dilemme : quels sites devrions-nous favoriser durant les deux journées de la fin de semaine? Il est certain que Rivière-Ouelle demeurait un incontournable, mais nous hésitions entre consacrer l’autre journée à la recherche des oiseaux forestiers (c’était mon choix) ou encore, encouragés par le beau passage de migrateurs du samedi précédent, réserver la journée pour les oiseaux de proie (c’était le choix de Christiane). Imaginez notre enthousiasme lorsque nous avons pu ajouter une journée supplémentaire à notre fin de semaine et mettre tous nos plans à exécution!

Vendredi, des petits vents du nord-est soufflant à moins de 15 km/h étaient idéals pour encourager les oiseaux de proie à survoler la région et le petit voile de nuages en après-midi était parfait pour nous aider à les repérer.

Notre excursion à La Pocatière de vendredi le 26 avril s’est étirée de 6 h 30 à 15 h 30 et nous aura permis de voir 62 espèces, dont :
  • 2000 Oies des neiges
  • 2 Canards branchus
  • 18 Canards chipeaux
  • 17 Fuligules à collier
  • 4 Grands Hérons
  • 10 Urubus à tête rouge – Ces oiseaux sont maintenant omniprésents dans le ciel de la région et il est pratiquement impossible de différencier les migrateurs des oiseaux locaux. Il y a 25 ans à peine, la présence d’un seul oiseau dans le voisinage créait encore toute une commotion!
  • 1 Balbuzard pêcheur
  • 9 Busards Saint-Martin – Cinq de ces busards étaient présents sur les battures, mais les quatre autres étaient de réels migrateurs se déplaçant en altitude.
  • 18 Éperviers bruns
  • 1 Épervier de Cooper – Un adulte au jabot bien rempli.
  • 8 Petites Buses
  • 92 Buses à queue rousse – Probablement aidées par les vents faibles, les buses volaient très haut!
Buse à queue rousse immature – La Pocatière – 26 avril 2013 © Claude Auchu
  • 5 Buses pattues
  • 150 Goélands à bec cerclé
Goéland à bec cerclé – La Pocatière – 26 avril 2013 © Claude Auchu
  • 30 Goélands argentés
  • 3 Goélands arctiques
  • 10 Goélands marins
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Geais bleus
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 9 Grands Corbeaux
  • 60 Alouettes hausse-col – Plusieurs petits groupes en migration se déplaçaient pratiquement à la même altitude que les rapaces.
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune – Il semble bien que l’oiseau noté dans un boisé de La Pocatière les 5 janvier et 9 mars dernier y soit encore!
  • 1 Grimpereau brun
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Grive solitaire
  • 30 Plectrophanes des neiges
  • 8 Bruants hudsoniens
  • 2 Bruants des prés
  • 3 Bruants des marais
  • 75 Sizerins flammés
  • 5 Chardonnerets jaunes – Nos premiers depuis le 27 octobre.
Comme prévu, les vents du nord-est, même légers, ont encouragé les oiseaux de proie à migrer vers le sud-ouest. Si, certaines journées, plusieurs rapaces migrent en longeant l’escarpement situé à la limite sud de La Pocatière, la majorité des oiseaux observés vendredi arrivaient plutôt en ligne droite de Rivière-Ouelle. Un observateur posté sur un promontoire à Saint-Pacôme durant cette même journée nous a d’ailleurs dit n’avoir observé pratiquement aucun rapace migrateur. La topographie du territoire de Rivière-Ouelle, avec son altitude maximale de seulement 38 mètres et sa géographie presque péninsulaire, n’a rien pour attirer les oiseaux de proie en déplacement. Je suis certain que la majorité des Buses à queue rousse qui migrent au-dessus de Rivière-Ouelle le printemps le font en cherchant un endroit pour traverser le fleuve. Ce sont sûrement les conditions de vent, qui devaient être défavorables pour une traversée vendredi, qui décident si les oiseaux continueront ou non leur route vers La Pocatière.

Samedi, les conditions étaient parfaites pour notre sortie à Rivière-Ouelle avec des vents presque nuls. En route vers le quai avant le lever du soleil, le décor était plutôt fantomatique avec des bancs de brume partout au-dessus des champs et le long de la rivière. Mais, une fois au quai, la visibilité au large était excellente (mais pas exceptionnelle) ce qui allait nous permettre d’identifier sans trop de difficulté même les oiseaux les plus lointains.
Nous avons été témoins et victimes d’un drôle de phénomène durant l’avant-midi. La marée finissait de monter à notre arrivée, ce qui poussait doucement vers l’amont les Plongeons catmarins posés à l’eau et encourageait la majorité des oiseaux en vol à se diriger dans la même direction. Fidèle à son habitude, Christiane les comptait méticuleusement un à un mais, lorsque la marée a commencé à baisser, les catmarins à l’eau ont bien entendu commencé à redescendre le fleuve. Ils risquaient donc d’être comptés une deuxième fois! Ce problème a été résolu en recommençant le compte à zéro! À noter que les oiseaux en vol ont, eux aussi, commencé à se diriger vers l’est! Pour l’anecdote, précisons que le compte était rendu à 661 catmarins au moment de la remise à zéro… Nous devons négocier régulièrement avec des changements de marée durant une excursion, mais c’est la première fois que les raisons et les résultats sont aussi évidents!

Nous avons patrouillé Rivière-Ouelle entre 5 h 15 à 13 h 40 samedi le 27 avril pour atteindre l’excellent total de 67 espèces. En voici une liste partielle :
  • 1350 Oies des neiges
  • 33 Bernaches cravants
  • 1265 Bernaches du Canada – Un groupe de plus de 1000 oiseaux était posé dans la rivière en début d’après-midi.
  • 3 Canards d’Amérique
  • 137 Canards noirs
  • 9 Canards colverts
  • 35 Canards pilets
  • 13 Fuligules à collier
  • 32 Fuligules milouinans
  • 6 Petits Fuligules
  • 252 Eiders à duvet
  • 146 Macreuses à front blanc
  • 11 Macreuses brunes
  • 8000 Macreuses à bec jaune – Posées à l’eau en un long ruban loin au large!
  • 64 Hareldes kakawis
  • 2 Petits Garrots
  • 45 Garrots à œil d’or
  • 4 Harles couronnés
  • 45 Grands Harles
  • 207 Harles huppés
  • 1 Gélinotte huppé
  • 4597 Plongeons catmarins – Pour atteindre ce total, ça valait sûrement la peine de recommencer le compte à zéro! À peine quelques oiseaux ont maintenant leur plumage nuptial. En 1964, l’abbé René Tanguay considérait le catmarin comme un migrateur régulier dans la région, soit qui se rencontre souvent sans être commun. Il faut dire qu’à la distance où ces oiseaux circulent, un bon télescope est indispensable pour être témoin de leur abondance!
  • 4 Plongeons huards – Le Plongeon huard est nettement plus résistant au froid que le Plongeon catmarin et quelques-uns réussissent même à hiverner au Québec. Pourquoi alors arrivent-ils dans la région au printemps près d’un mois après les catmarins!?! La raison en est simple. Comme les canards, les plongeons muent toutes leurs rémiges simultanément, ce qui les rend incapables de voler durant plusieurs semaines en hiver. Si certains catmarins débutent leur mue dès la fin de novembre, les huards attendent plutôt le milieu ou la fin de l’hiver pour le faire! Voilà une excellente raison pour retarder leur migration printanière!
  • 1 Grèbe esclavon – Une rare visite printanière de l’espèce dans la région mais, curieusement, il existe quelques mentions estivales.
  • 1 Fou de Bassan
  • 210 Cormorans à aigrettes
  • 4 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 10 Éperviers bruns
  • 1 Petite Buse
  • 20 Buses à queue rousse – En milieu d’avant-midi, plusieurs oiseaux de proie ont été observés près du fleuve, attendant sans doute les conditions idéales pour risquer une traversée.
  • 1 Buse pattue
  • 87 Mouettes de Bonaparte – Plusieurs petits groupes se dirigaient vers l’est au large du quai; il s’agit d’une belle quantité pour la toute première mention de l’année!
  • 8 Goélands arctiques
  • 55 Petits Pingouins
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 29 Hirondelles bicolores – Au petit matin, alors que le mercure était encore près du point de congélation, deux oiseaux sont partis vers Charlevoix au-dessus du fleuve! Ces oiseaux sont vraiment résistants!
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 2 Troglodytes des forêts
  • 11 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 6 Plectrophanes des neiges – Alors que nous étions installés au bout du quai, un oiseau s’est posé quelques secondes sur la tête de Thomas, notre compagnon d’excursion!!! Une scène qui serait très difficile de provoquer volontairement!
  • 120 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune
Si les canards migraient très près du quai peu après le lever du soleil, les oiseaux observés après 8 h 00 étaient souvent très loin au large. Une personne présente au quai sans jumelles ni télescope à ce moment n’aurait rien vu des milliers de macreuses et Plongeons catmarins pourtant présents loin au large!

Pour dimanche, il restait notre excursion à prédominance forestière. Encore une fois, les conditions d’observation étaient vraiment près de la perfection, avec un temps doux sans vent. Les pics ont été particulièrement en évidence durant la matinée, autant par leurs cris que par leurs tambourinages.

À La Pocatière, dimanche le 28 avril, ce sont 68 espèces que nous avons recensées à vélo entre 5 h 30 à 13 h 15, comme par exemple :
  • 2900 Oies des neiges
  • 1 Bernache de Hutchins
  • 6 Urubus à tête rouge
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 3 Éperviers bruns
  • 4 Petites Buses
  • 7 Buses à queue rousse
  • 4 Pluviers kildirs
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 13 Pics maculés
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 19 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic – Un mâle travaillait avec ardeur à une immense cavité.
Grand Pic – La Pocatière – 28 avril 2013 © Claude Auchu
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons – Depuis deux semaines, un couple annonce à grands cris leur intention de nicher dans notre quartier.
  • 10 Moucherolles phébis
  • 18 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Cette espèce est encore une nicheuse rare à La Pocatière. Est-ce que certains des nombreux oiseaux présents l’hiver dernier s’installeront pour nicher? La sittelle observée dimanche était présente dans l’érablière où j’ai fait presque toutes mes observations estivales de l’espèce dans la région.
  • 8 Troglodytes des forêts
  • 9 Roitelets à couronne dorée
  • 10 Roitelets à couronne rubis
  • 11 Grives solitaires
  • 70 Merles d’Amérique
Merle d'Amérique – La Pocatière – 28 avril 2013 © Claude Auchu
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 6 Bruants hudsoniens
  • 8 Bruants familiers
  • 18 Bruants des prés
  • 48 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 27 Bruants à gorge blanche
  • 85 Juncos ardoisés
  • 1 Sturnelle des prés – La sturnelle est maintenant un nicheur rare dans la région. L’oiseau de dimanche était nettement en migration.
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 5 Roselins pourprés
  • 40 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre – Un individu accompagnait les Sizerins flammés à une mangeoire dans la ville. Il s’agit de ma mention printanière la plus tardive dans ma région, battant celle du 16 avril 1994.
  • 1 Tarin des pins – Un autre fringillidé qui réapparaît dans la région après l’avoir désertée l’hiver dernier.
  • 4 Gros-becs errants
Nous avons terminé cette longue fin de semaine avec un excellent total de 97 espèces. La table est mise pour le mois de mai!

mardi 23 avril 2013

239 Buses à queue rousse!

La semaine dernière, le thermomètre a finalement permis au printemps d’ouvrir ses portes et de laisser les oiseaux, les passereaux en particulier, atteindre la région. Les roitelets et les bruants sont maintenant bien présents. Ce réchauffement de la température fut rendu possible grâce à des vents du sud qui ont atteint leur paroxysme durant la nuit de vendredi et la journée de samedi avec des rafales atteignant les 70 km/h!

Ces conditions ne nous ont pas découragés et c’est avec grand plaisir que nous sommes partis en excursion ornithologique à vélo samedi matin, sous une fine pluie. Les précipitations ont rapidement cessé, il ne nous restait qu’à résister aux vents. Déjà satisfaits des oiseaux rencontrés en forêt, c’est en sortant du boisé que nous avons eu la surprise de la fin de semaine. Après n’avoir vu que trois buses et un épervier depuis le début de la promenade, voilà que moins d’une heure après être sortis en milieu ouvert, nous avons croisé un front d’oiseaux de proie en migration! Avec les buses, éperviers et autres qui se succédaient sans cesse au-dessus de nos têtes, nous étions comme des enfants dans un magasin de jouets! Depuis nos débuts en ornithologie, il y a près de 40 ans, nous avons vu plusieurs dizaines de milliers de rapaces en migration (!!!), mais on ne s’en lasse jamais! Pour nous, il est certain que ce mouvement migratoire ne faisait que commencer sinon nous l’aurions remarqué plus tôt, surtout que les oiseaux volaient relativement bas. Ces déplacements se sont déroulés entre 10 h 30 et 11 h 30 puis ont cessé aussi rapidement qu’ils avaient commencé, juste au moment où le ciel se dégageait. Tout porte à croire que des conditions vraiment particulières étaient présentes durant cette heure et plus de 300 oiseaux de proie en ont profitées!!!
Dans cette affaire, ce sont les conditions qui m’ont le plus surpris : nuages bas et, surtout, vents très forts du sud-ouest. Je surveille les migrations printanières des oiseaux de proie dans la région depuis longtemps. Au début des années 1990, en notant les conditions météorologiques à chacune des journées consacrées aux rapaces (et il y en avait beaucoup!), je m’étais rendu compte que ces oiseaux traversent la région en très grand nombre lorsque le vent souffle du nord-est. Ils se dirigent alors vers le sud-ouest, ce qui peut paraître surprenant quand on sait que ces oiseaux  remontent en fait vers le nord! Sachant que les rapaces recensés depuis des années à Saint-Fabien, près de Rimouski, migrent eux aussi majoritairement vers le sud-ouest, j’ai depuis longtemps émis une hypothèse sur le sujet. J’ai nettement l’impression que les vents du nord-est empêchent les rapaces de traverser le fleuve quelque part entre Saint-Fabien et La Pocatière et que les oiseaux « jugent » plus payant de continuer vers le sud-ouest, quitte à franchir le fleuve plus en amont que prévu. Bien entendu, un vent du nord-est ne garantit pas un bon passage d’oiseaux de proie, mais les meilleures journées dont j’ai été témoin dans la région se sont habituellement déroulées par vent du nord-est (c’est le cas, par exemple, pour les 414 Buses à queue rousse comptées le        7 mai 2005!). Ces conditions du vent du nord-est semblent particulièrement importantes pour observer l’Aigle royal dans la région. Des 18 individus que j’ai vus ici le printemps depuis 1986,    16 l’ont été par vents du nord-est…! Mais les oiseaux ont toujours le dernier mot et le passage migratoire observé samedi matin est de loin le meilleur dont j’ai été témoin avec des vents du sud-ouest.

À La Pocatière, samedi le 20 avril, nous avons observé 52 espèces entre 7 h 45 et 13 h 15, dont :
  • 1 Canard d’Amérique
  • 13 Canards pilets
  • 12 Fuligules à collier
  • 7 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un adulte.
  • 8 Busards Saint-Martin
  • 34 Éperviers bruns
  • 1 Épervier de Cooper – Cet épervier maintenant régulier dans la région n’est que rarement observé en migration. C’est plutôt près des mangeoires en hiver qu’il est facile à trouver!
  • 239 Buses à queue rousse
  • 18 Buses pattues
  • 1 Aigle royal – Un immature migrait parmi les buses, un événement rare par une journée de vents du sud-ouest.
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 3 Moucherolles phébis
  • 1 Geai bleu
  • 24 Hirondelles bicolores – Quelques petits groupes d’hirondelles se déplaçaient courageusement face aux vents parfois violents du sud-ouest.
  • 15 Mésanges à tête noire
  • 1 Grimpereau brun
  • 25 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 60 Merles d’Amérique
  • 20 Étourneaux sansonnets
  • 2 Bruants familiers
  • 2 Bruants des prés
  • 47 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 95 Juncos ardoisés
  • 2 Roselins pourprés – Nos premiers depuis le 28 octobre dernier!
  • 200 Sizerins flammés
  • 9 Gros-becs errants
Contrairement à l’idée reçue, il n’est pas rare que les oiseaux de proie se déplacent en bon nombre même par temps nuageux. Si le soleil peut leur fournir les ascendances thermiques dont ils ont besoin, les rapaces semblent réussir à négocier avec les nuages sans trop de problèmes si des vents ou des crêtes rocheuses sont présents au bon endroit et au bon moment.

Pour dimanche et notre sortie à Rivière-Ouelle, ce sont des vents du nord que nous avons eu à affronter. Si, officiellement, les vents ne soufflaient pas à plus de 10 km/h à La Pocatière, ils devaient sûrement dépasser les 30 km au quai de Rivière-Ouelle! Sur place, nous avons été jusqu’à six observateurs à résister tant bien que mal à ces vents pour assister à un déplacement d’oiseaux plutôt limité. À notre arrivée, nous étions certains que la visibilité réduite au large allait nuire au décompte des Plongeons catmarins. Mais c’était sans compter sur la ténacité de Christiane qui, avec patience et minutie, a réussi à faire grimper le total à plus de 600 oiseaux!
Nous avons ensuite continué à inspecter champs, battures, baies et boisés afin d’être certains que, malgré des conditions loin d’être optimales, nous terminions notre promenade avec un échantillon représentatif des oiseaux présents à Rivière-Ouelle.

Dimanche le 21 avril, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle entre 5 h 30 et 13 h 25 et réussi à y observer un total respectable de 55 espèces, parmi elles :
  • 200 Bernaches du Canada
  • 73 Canards noirs
  • 23 Canards colverts
  • 2 Sarcelles à ailes bleues – Il s’agit d’une date relativement hâtive dans la région pour ces canards frileux.
  • 27 Fuligules à collier
  • 13 Fuligules milouinans
  • 170 Eiders à duvet
  • 14 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 300 Macreuses à bec jaune
  • 2 Petits Garrots
  • 34 Garrots à œil d’or
  • 2 Garrots d’Islande – L’espèce semble réellement plus présente cette année.
  • 1 Harle couronné
  • 36 Grands Harles
  • 19 Harles couronnés
  • 1 Gélinotte huppée
  • 619 Plongeons catmarins – Un bon nombre migrait au large du quai à notre arrivée. Les déplacements ont cessé rapidement et ce sont surtout des oiseaux posés à l’eau qui ont par la suite été observés. Pas facile de les discerner entre les vagues!
  • 220 Cormorans à aigrettes
  • 3 Grands Hérons
  • 4 Busards Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 5 Pluviers kildirs
  • 1 Mouette tridactyle – Avec les vents qui soufflent fréquemment du nord-est ce printemps, il est surprenant que pas plus de Mouettes tridactyles soient notées!
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics flamboyants
Pic flamboyant – Rivière-Ouelle – 21 avril 2013 © Claude Auchu
  • 2 Moucherolles phébis
  • 34 Grands Corbeaux – Présents en un seul groupe le long du rivage. Les corbeaux qui nichent localement sont déjà occupés à couver. Ces 34 oiseaux sont-ils des nicheurs de l’Arctique remontant vers le nord ou encore des immatures nés dans la région l’an dernier qui sont encore trop jeunes pour nicher?
  • 150 Alouettes hausse-col – À cette date et avec un tel nombre, il s’agissait sûrement de la sous-espèce qui niche dans la toundra.
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 19 Roitelets à couronne dorée
Roitelet à couronne dorée – Rivière-Ouelle – 21 avril 2013 © Claude Auchu
  • 50 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant des prés
  • 11 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 10 Juncos ardoisés
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 83 Quiscales bronzés
  • 8 Vachers à tête brune
  • 50 Sizerins flammés
Je trouve toujours surprenant de constater à quel point le souvenir d’une excursion peut changer rapidement. Avec les vents que nous avons encore connus durant la fin de semaine, les excursions n’auraient pas dû passer à l’histoire. Mais, maintenant, la journée du 20 avril 2013 restera celle d’un mouvement migratoire historique d’oiseaux de proie dans la région!

mardi 16 avril 2013

Un Hibou des marais au quai!

Non, la dernière fin de semaine ne nous a pas comblé côté température… Mais, essayons de voir les choses du bon côté : la tempête de neige qui devait s’abattre sur nous avec ses « + de 25 cm » de neige n’en aura finalement laissé que 7 ou 8! Restait la pluie… C’est donc en négoçiant encore une fois avec cette météo que nous avons composé notre fin de semaine. Nous sommes souvent rentrés à la maison trempés (nos instruments optiques aussi), mais la mi-avril est trop importante pour rester à l’intérieur.
Auparavant, durant la semaine dernière, nous avons tout de même réussi à ajouter deux nouvelles espèces migratrices à notre liste, deux espèces qui ont presque battu de vieux records… d’arrivée tardive. En effet, nous avons finalement trouvé notre premier Bruant chanteur du printemps mercredi le 10 avril et notre premier Merle d’Amérique le lendemain. Pour le bruant, je dois remonter à 1992 pour avoir une date d’arrivée aussi tardive dans la région. Pour le merle, dont je n’ai pas de date d’arrivée à chaque année puisque l’espèce hiverne parfois localement en bon nombre, je dois me rendre jusqu’en 1984!!! C’en est presque gênant! Surtout que, l’an dernier, une promenade à vélo nous avait permis de voir 23 Merles d’Amérique et 38 Bruants chanteurs le 24 mars!!! Mais c’était en 2012 et c’est une toute autre chose en 2013.

Samedi matin, nous étions prêts au pire en parcourant la ville à la recherche de nouveaux arrivants poussés aux mangeoires par les quelques centimètres de neige qui continuaient à tomber. Les granivores qui arrivent en avril sont cependant habitués à de telles conditions et les Bruants chanteurs rencontrés s’égosillaient à qui mieux mieux. Plus tard dans la journée, un coup d’œil sur les battures du fleuve a fourni presque autant d’oiseaux de proie que de canards.

Notre excursion de quatre heures à La Pocatière samedi le 13 avril nous aura donné :
  • 14 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 6 Grand Harles
  • 6 Busards Saint-Martin – Les températures brumeuses avec de fréquentes averses semblent toujours plaire au busard.
  • 1 Pluvier kildir
  • 50 Goélands à bec cerclé
  • 15 Goélands argentés
  • 23 Goélands marins
  • 13 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 1 Geai bleu
  • 190 Corneilles d’Amérique
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Merles d’Amérique
  • 55 Étourneaux sansonnets
  • 4 Plectrophanes des neiges
  • 4 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 1 Cardinal rouge – Il s’agit d’une des deux femelles qui ont hiverné à une même mangeoire. D’après les propriétaires des lieux, la deuxième aussi serait encore présente. Il est rare de voir des cardinaux aussi tardivement dans la région; maintenant, il nous faudrait aussi des mâles!
  • 65 Carouges à épaulettes
  • 80 Quiscales bronzés
  • 4 Vachers à tête brune
  • 100 Sizerins flammés
  • 16 Moineaux domestiques
Ce n’est pas par erreur que j’ai placé le Faucon émerillon et le Faucon pèlerin entre le Pic chevelu et le Geai bleu. En juillet 2012, l’American Ornithologist’ Union annonçait sa décision de déplacer les faucons de leur position traditionnelle (tout juste après les « autres » rapaces diurnes) pour les placer devant les passereaux. Il faudra se faire à l’idée… jusqu’au prochain changement!

Dimanche matin, la pluie a peut-être retardé notre départ, mais rien ne m’aurait empêché d’aller au quai de Rivière-Ouelle cette journée-là en particulier. C’est que 30 ans auparavant, jour pour jour et heure pour heure, je redécouvrais le quai! Étant natif de La Pocatière, je fréquente le quai depuis ma plus tendre enfance, je me souviens même d’y avoir vu les toutes dernières goélettes y accoster. Mais l’excursion du 14 avril 1983 avec des compagnons ornithologues qui fréquentaient alors le cégep de La Pocatière occupe une place extrêmement importante dans mes souvenirs. Certains de ces birders sont encore bien actifs en 2013 alors que, pour un autre, c’est plutôt son fils qui a pris la relève!!! Je me souviens très bien à quel point j’avais été impressionné ce matin d’avril 1983 par le nombre et la diversité des canards observés ainsi que par la facilité avec laquelle on pouvait voir tous ces oiseaux circuler autour du quai. Nous devions être une dizaine au bout du quai ce matin-là, à discuter et à se contenter de regarder au télescope les oiseaux que nous repérions à l’œil. Christian, un de mes copains, était plus silencieux et restait accroupi sur le quai, l’œil collé à l’oculaire de son télescope. C’est bien sûr lui qui a fini par s’écrier : « Garrot de Barrow!!! » lorsqu’il a repéré l’oiseau-vedette de la matinée. Et, lors des sorties qui se sont succédées au cours du mois suivant, c’est souvent Christian qui, bien agenouillé derrière son télescope, nous dénichait la rareté de la matinée! C’est en partie pour l’imiter que je me suis procuré mon fidèle petit banc qui me permet maintenant de rester immobile et de me concentrer silencieusement sur ce qui circule loin au large. De toute façon, je sais bien que je verrai quand même les oiseaux qui passent le plus près.
C’est donc en pensant à cette matinée qui a eu une si grande influence sur le reste de ma vie que nous nous sommes présentés au quai de Rivière-Ouelle sous un crachin dimanche le 14 avril,     30 ans plus tard. Il y avait beaucoup moins d’oiseaux que lors de cette matinée historique, mais à partir de mon petit banc, j’étais encore bien installé pour scruter le large!

Dimanche le 14 avril, nous sommes demeurés sur le territoire de Rivière-Ouelle de 7 h 00 à 11 h 00 pour y voir les 38 espèces suivantes :
  • 30 Oies des neiges
  • 120 Bernaches du Canada
  • 10 Bernaches cravants
  • 30 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 1 Canard pilet
  • 8 Sarcelles d’hiver – Nos premières de l’année, enfin! L’an dernier, elles étaient présentes dès le 18 mars!
  • 2 Macreuses à front blanc – Comme par hasard, j’observe mes premières de 2013 à partir du quai le 14 avril, tout comme en 1983 et en 1993! Le 14 avril 2003, je n’étais pas dans la région…
  • 65 Macreuses à bec jaune
  • 3 Hareldes kakawis
  • 10 Garrots à œil d’or
  • 13 Grands Harles
  • 1 Harle huppé
  • 286 Plongeons catmarins – Le printemps tardif ne semble pas incommoder les catmarins dont les quantités augmentent avec régularité.
  • 24 Cormorans à aigrettes
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Buse à queue rousse
  • 2 Buses pattues
  • 100 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 5 Goélands marins
  • 7 Petits Pingouins
  • 28 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Hibou des marais – Alertés par les cris des goélands, nous avons pu voir un individu se poser un instant en bordure du quai pour ensuite le contourner et aller se percher le long du rivage plus à l’est. Il n’y a pas si longtemps, l’espèce avait régulièrement de petits pics d’abondance (comme en 1984, ’87, ’88 et ’93) avant de redevenir très discret les années suivantes. Maintenant, comme un peu partout au Québec, le Hibou des marais est rare en tout temps dans la région de La Pocatière.
Hibou des marais – Rivière-Ouelle – 14 avril 2013 © Claude Auchu
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 3 Geais bleus
  • 67 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 170 Étourneaux sansonnets
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – Le tohi chantait encore! Se pourrait-il qu’il décide de passer l’été dans la région, bien loin au nord de son aire normale de nidification?
  • 5 Bruants chanteurs
  • 35 Carouges à épaulettes
  • 55 Quiscales bronzés
  • 9 Moineaux domestiques
Un coup d’œil à mes notes du 14 avril 1983 m’a encore fait voir à quel point les oiseaux en général, et les passereaux en particulier, tardent à arriver. Comparativement à une saison moyenne, il est facile d’évaluer le retard à une dizaine de jours. Le pire dans une telle situation, c’est que le printemps se terminera tout de même à sa date normale. Les feuilles des arbres s’ouvriront vers le 25 mai et les derniers migrateurs disparaîtront au début de juin. Finalement, pour les observateurs d’oiseaux, le printemps 2013 aura peut-être duré deux semaines de moins…

mardi 9 avril 2013

Fraîcheur et Goéland brun

Ce fut une autre fin de semaine plutôt difficile! À vrai dire, elle aurait été considérée comme belle seulement si nous avions été en novembre… Et, comme tout le monde au Québec, nous avons encore une fois eu à vivre avec le froid, le vent et les nuages. Il y a eu quelques percées de soleil en début d’après-midi samedi, comme si la nature voulait nous narguer. Nous avons dû adapter continuellement nos plans en fonction de la météo afin de rendre cette fin de semaine la plus profitable possible. Mais, tant pis, on sert les poings (et on claque des dents) et on fonce!!!

Pour samedi, notre idée première était de nous rendre à Rivière-Ouelle, surtout que des précipitations étaient prévues pour dimanche. Mais, durant la nuit de vendredi, en ressentant des vents assez violents pour déplacer la maison (c’est nettement l’impression que j’avais dans mon lit!) et qui soufflaient du nord-ouest, nous n’avons eu d’autre choix que de modifier notre programme.
Nous nous sommes donc retrouvés samedi matin à quadriller un boisé de La Pocatière en espérant y dénicher une rareté qui nous a été rapportée de façon très crédible la semaine précédente. La chance ne nous a pas souri cette fois mais, de toute façon, il est prévu que nous trouvions cette espèce dans la région d’ici l’an 2020… Comme il fallait s’y attendre, il y avait très peu de passereaux présents en forêt, même les espèces hivernales étaient discrètes. Par la suite, au début de l’après-midi, nous nous sommes rendus en bordure du fleuve pour nous rendre compte que les glaces, aidées par le  -7°C de la matinée, le vent du nord-ouest et la marée qui finissait de monter, avaient envahi le secteur des battures le plus recherché par les canards! Heureusement, quelques rapaces en migration ont remplacé les canards, ce qui nous permis de faire monter le total de la journée à 28 espèces… seulement.

Patrouiller le secteur de La Pocatière durant 4 h 30 samedi le 6 avril nous aura rapporté les oiseaux suivants :
  • 6 Bernaches du Canada
  • 21 Canards noirs
  • 2 Canards souchets – La présence de deux mâles relativement hâtifs nous a surpris par ce printemps froid. Ma date d’observation la plus hâtive pour cette espèce dans la région est le 5 avril 2010, durant un printemps nettement plus doux!
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 6 Grands Harles
  • 4 Urubus à tête rouge
  • 3 Busards Saint-Martin
  • 1 Buse à queue rousse
  • 6 Buses pattues
  • 110 Goélands à bec cerclé
  • 17 Goélands argentés
  • 4 Goélands arctiques
  • 4 Goélands marins
  • 5 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Geais bleus
  • 155 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 5 Roitelets à couronne dorée – Probablement de nouveaux arrivants, nous n’en avons pas vu un seul durant l’hiver.
  • 80 Étourneaux sansonnets
  • 120 Plectrophanes des neiges
  • 1 Carouge à épaulettes
  • 2 Quiscales bronzés
  • 35 Sizerins flammés
  • 10 Moineaux domestiques
C’est finalement dimanche que nous nous sommes rendus à Rivière-Ouelle, par une matinée nuageuse mais sans précipitations. Le vent qui soufflait du nord-ouest la veille provenait cette fois du sud-est, mais il avait conservé sa fraîcheur. Le nombre d’oiseaux en déplacement était encore très limité, surtout en comparant avec ce que nous avons vu la semaine précédente. N’eût été de la présence de plus en plus marquée des Macreuses à bec jaune et des Plongeons catmarins, nous nous serions vraiment crus le 20 mars!

Nous sommes malgré tout demeurés à Rivière-Ouelle de 6 h 05 à 10 h 50 dimanche le 7 avril, ce qui nous a permis de voir :
  • 44 Oies des neiges
  • 4 Bernaches cravants
  • 18 Bernaches du Canada
  • 40 Canards noirs
  • 2 Canards pilets
  • 4 Eiders à duvet
  • 300 Macreuses à bec jaune
  • 19 Garrots à œil d’or
  • 3 Garrots d’Islande – C’est une espèce toujours incompréhensiblement difficile à voir à Rivière-Ouelle! Elle est pourtant commune de novembre à avril à moins de 15 kilomètres du quai, mais de l’autre côté du fleuve.
  • 3 Grands Harles
  • 1 Harle huppé
  • 57 Plongeons catmarins – Les oiseaux se déplaçaient en petits groupes comptant jusqu’à une douzaine d’individus.
  • 2 Urubus à tête rouge – En milieu d’avant-midi, ils étaient posés au sommet de grandes épinettes avec la tête bien cachée entre les épaules, à résister comme nous aux aléas de la température.
  • 1 Pluvier kildir
  • 100 Goélands à bec cerclé
  • 25 Goélands argentés
  • 3 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Christiane et moi avons repéré en même temps cet adulte en déplacement au large du quai. Bien qu’encore rare, ce goéland européen est de plus en plus facile à trouver dans la région, particulièrement au printemps. La première mention ici remonte au 17 mai 1983.
  • 10 Goélands marins
  • 34 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pie-grièche grise – Les pies-grièches qui remontent vers le nord sont particulièrement communes ce printemps. Elles étaient passées presque inaperçu en descendant vers le sud l’automne dernier.
  • 1 Geai bleu
  • 62 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 3 Alouettes hausse-col
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 65 Étourneaux sansonnets
  • 9 Jaseurs boréaux – Ces neuf oiseaux on fait un petit allers-retours au-dessus du quai depuis le rivage, s’apprêtant peut-être à traverser le fleuve. Ce sont les premiers que nous observons depuis le 3 février.
  • 6 Plectrophanes des neiges
  • 35 Carouges à épaulettes
  • 37 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune
  • 5 Sizerins flammés
  • 2 Moineaux domestiques
Lorsque nous quittons pour Rivière-Ouelle avant le lever du soleil, nous espérons toujours y demeurer durant 7-8 heures. Mais les randonnées sont toujours écourtées par le manque d’oiseaux et, surtout, la température désagréable! Mais si je trouve pénible de devoir attendre la douce chaleur du printemps, comment doivent donc se sentir les oiseaux??? Dimanche après-midi, je regardais par la fenêtre une bande mixte d’une trentaine d’oiseaux noirs (étourneaux, quiscales, carouges et vachers) perchés dans les grands arbres du voisin. Normalement,  ils auraient dû être au sol à fouiller dans les flaques d’eau sur les pelouses. Mais, voilà, les flaques d’eau sont glacées!!!

mardi 2 avril 2013

Des canards et des sizerins

Voilà enfin la longue fin de semaine de Pâques, un moment toujours très attendu qui, dans mon esprit, clôt l’hiver une fois pour toute. De plus, cette année, une température magnifique nous a accompagné durant la majeur partie de la fin de semaine. Un ciel parfois sans aucun nuage, un mercure grimpant jusqu’à 9°C et un vent faible ont fait notre bonheur de vendredi à dimanche (pour lundi, ce fut moins drôle mais, de toute façon, il faut bien faire le ménage un jour ou l’autre…). Après deux autres journées du nord-est, le vent a même tourné au sud-ouest pour dimanche, nous laissant enfin espérer l’arrivée de certaines espèces retardées par les vents contraires.
Nous avons l’habitude de visiter le maximum d’habitats durant une même fin de semaine afin de voir la plus grande variété d’oiseaux possible. Mais, cette fois, nous avions décidé de concentrer nos efforts sur le fleuve afin d’augmenter notre liste du mois de mars qui nous apparaît très pauvre en canards, particulièrement si on la compare à celle du printemps dernier. Notre liste de passereaux forestiers n’est pas très riche non plus, mais avec l’absence totale de nourriture pour eux en forêt, nous ne voyons pas ce qui pourrait les motiver à se présenter dans la région pour l’instant. Alors, on se concentre sur le fleuve…

Vendredi matin, c’est donc vers Rivière-Ouelle que nous nous sommes dirigés. En arrivant au quai, le premier coup d’œil au large depuis le stationnement donne souvent une bonne idée de ce que sera les deux ou trois heures suivantes. Ce ne sera peut-être pas la journée de tous les records, mais quelques garrots et harles allaient être bien présents, ce qui est dans les normes pour la fin de mars. 

À Rivière-Ouelle, vendredi le 29 mars, nous avons réussi à voir les 29 espèces suivantes entre 6 h 15 et 11 h 50 :
  • 2 Bernaches cravants
  • 2 Bernaches du Canada
  • 5 Canards noirs
  • 6 Canards pilets
  • 3 Fuligules milouinans
  • 9 Macreuses à bec jaune
  • 72 Garrots à œil d’or
Garrots à œil d’or – Rivière-Ouelle – 29 mars 2013 © Claude Auchu
  • 48 Grands Harles
  • 48 Harles huppés
  • 1 Plongeon catmarin
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun – Il est littéralement tombé dans un groupe d’une centaine de Sizerins flammés en vol!
  • 20 Goélands à bec cerclé
  • 39 Goélands argentés
  • 6 Goélands arctiques
  • 10 Goélands marins
  • 4 Petits Pingouins – À ma grande surprise, ces quatre oiseaux observés individuellement constituent mon observation la plus hâtive pour l’espèce. Le Petit Pingouin me semble être de plus en plus commun dans la région, ce qui explique probablement pourquoi il est possible d’en voir aussi hâtivement par ce printemps plutôt froid.
  • 6 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 80 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 55 Étourneaux sansonnets
  • 10 Carouges à épaulettes
  • 16 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 140 Sizerins flammés
La journée aurait pu être plus riche en canards et nous avons encore pointé le vent du nord-est comme étant le coupable (puisqu’il en faut un!). Mais il semble que certains endroits du haut Saint-Laurent soient encore bloqués par les glaces et la neige. Comme la majorité de nos canards doivent traverser ces régions pour se rendre jusqu’ici, il n’y a peut-être pas que le vent qui soit responsable…!

Samedi matin, c’était au tour des battures du fleuve à La Pocatière à recevoir notre visite. Si le quai de Rivière-Ouelle est l’endroit par excellence pour voir les oiseaux aquatiques en déplacement, le fond des grandes baies de la région est nettement plus favorable quand vient le temps de trouver des oiseaux faisant une halte pour se nourrir. L’idéal est alors de choisir une matinée peu venteuse (pour notre confort!) avec une marée commençant à peine à descendre et d’espérer que les canards soient sur place. Samedi, il ne manquait que cette dernière condition pour connaître une matinée sans faute. Mais, qu’importe, nous étions sur place pour le confirmer! Par la suite, une longue promenade à vélo à travers les rangs nous a fourni très peu d’espèces forestières, celles que nous avons vues étaient surtout concentrées autour des habitations.

Samedi le 30 mars, nous avons patrouillé La Pocatière de 6 h 30 à 14 h 00, ce qui nous a permis d’observer :
  • 15 Oies des neiges
  • 7 Bernaches du Canada
  • 17 Canards noirs
  • 11 Canards colverts
  • 3 Canards pilets
  • 17 Fuligules milouinans
  • 3 Eiders à duvet
  • 2 Macreuses à bec jaune
  • 11 Garrots à œil d’or
  • 26 Grands Harles
  • 1 Buse à queue rousse
  • 2 Buses pattues
  • 2 Pluviers kildirs
  • 35 Goélands à bec cerclé
  • 16 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 6 Goélands marins
  • 30 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Comme il arrive souvent au printemps, le harfang était caché le long d’une clôture, bien à l’abri du regard des corneilles.
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 20 Grands Corbeaux – Le nid construit dans le pylone en plein champ il y a deux ans est occupé encore cette année. L’oiseau qui y couvait était facilement discernable, même de loin.
  • 4 Alouettes hausse-col
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 15 Carouges à épaulettes
  • 2 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 300 Sizerins flammés – Une belle bande de 300 sizerins se nourrissait fébrilement à un réseau de mangeoires. Parmi cette foule, nous avons repéré au moins un individu de la sous-espèce rostrata, qui niche dans l’île de Baffin et au Groenland. Cette sous-espèce est un hivernant rare mais régulier dans le sud du Québec.
Sizerin flammé flammea – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
Les sizerins de la sous-espèce rostrata sont nettement plus gros et plus grossièrement rayés que
 ceux de la sous-espèce flammea.
Sizerin flammé rostrata – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
  • 5 Sizerins blanchâtres – Au moins cinq Sizerins blanchâtres étaient également présents. Comme pour les Sizerins flammés, deux sous-espèces sont susceptibles de se retrouver dans le sud du Québec certains hivers : exilipes, la plus commune, et la sous-espèce nominale, hornemanni, qui est à la fois plus pâle et de plus grande taille. Parmi les oiseaux vus samedi, certains nous semblaient assez pâles pour être considérés comme des hornemanni, mais leur taille ne semblait pas vraiment différente de celle des autres sizerins. Il existe plusieurs sites internet sur l’identification des Sizerins blanchâtres; personnellement, je trouve très intéressant celui de Brandon Holden qui, en plus de présenter d’excellentes photos, a une façon bien particulière de relater les rencontres de l’auteur avec les sizerins hornemanni.
Sizerin blanchâtre exilipes (1) – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
Sizerin blanchâtre exilipes (2) – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
Remarquez les longues plumes le long des pattes de l'oiseau,
 un caractère souvent présent chez les Sizerins blanchâtres.
Sizerin blanchâtre hornemanni ? (1) – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
Sizerin blanchâtre hornemanni ? (2) – La Pocatière – 30 mars 2013 © Claude Auchu
  • 4 Moineaux domestiques
Après cette autre journée qui nous a prouvé que c’est en bordure du fleuve Saint-Laurent que se trouvent les nouveautés, il était donc décidé de retourner à Rivière-Ouelle dimanche matin. Surtout que le vent du nord-est devait enfin tourner au sud-ouest en apportant avec lui, nous l’espérions bien, une foule de nouveaux arrivants.
En nous levant avant le soleil le dimanche de Pâques, notre première idée n’était évidemment pas d’aller puiser de l’Eau de Pâques (pourquoi faire???), mais plutôt de nous précipiter au quai pour vérifier si la nature n’avait pas fait un miracle. Une fois sur place, un vent léger soufflait du sud-ouest et la visibilité au large était vraiment excellente. Le passage des oiseaux aquatiques fut tout de même moyen, mais il était plaisant de voir que le nombre d’individus augmente lentement.

Voici ce que nous avons pu tirer de Rivière-Ouelle dimanche le 31 mars entre 6 h 00 et 10 h 20 :
  • 44 Oies des neiges
  • 3 Bernaches cravants
  • 11 Bernaches du Canada
  • 96 Canards noirs
  • 28 Canards colverts
  • 10 Canards pilets
  • 2 Fuligules milouinans
  • 46 Eiders à duvet – Comme nous l’espérions, les quelques oiseaux observés se dirigeaient vers l’est, ce qui indique que ces puissants canards de mer ont pu survoler la terre ferme entre la côte de la Nouvelle-Angleterre et le haut estuaire du Saint-Laurent. Nos observations semblent indiquer que ce mouvement est plus rare (et avec raison!) lorsque les vents proviennent du nord-ouest ou du nord-est. Le petit sud-ouest a donc été ressenti par les eiders!
  • 33 Macreuses à bec jaune
  • 115 Garrots à œil d’or
  • 24 Grands Harles
  • 32 Harles huppés
  • 6 Plongeons catmarins
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 1 Pluvier kildir
  • 40 Goélands à bec cerclé
  • 7 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 5 Goélands marins
  • 4 Petits Pingouins
  • 12 Pigeons bisets
  • 12 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 115 Étourneaux sansonnets
  • 9 Plectrophanes des neiges
  • 1 Tohi à flancs roux – En sortant de la voiture au site où le tohi a hiverné, nous avons entendu deux petites notes à travers les cris enthousiastes des 60 carouges présents sur place. Ces notes se répétaient avec régularité, sans que nous puissions bien capter les sons qui suivaient. Seraient-ce les notes d’introduction du chant du Bruant chanteur? Pourtant non, nous réussirions sûrement à en saisir la suite… Finalement, nous l’avons trouvé : c’était le tohi qui chantait! Perché bien en vue, il émettait son chant caractéristique avec régularité. De près, un court trille d’ajoutait au deux notes que nous avions entendues plus tôt (comme au tout début de cette vidéo)! Dans ma région, j’ai vu deux mâles et deux femelles jusqu’à maintenant et j’ai réussi à entendre chanter les deux mâles! Le précédent avait été observé brièvement à La Pocatière le 23 mai 1995.
Tohi à flancs roux – Rivière-Ouelle – 31 mars 2013 © Claude Auchu
  • 75 Carouges à épaulettes
  • 27 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 10 Sizerins flammés
  • 1 Moineau domestique
C’est ainsi que le mois de mars s’est terminé. Je n’aurai finalement récolté qu’un petit 58 espèces durant le mois, loin derrière les 73 de l’année dernière! Mais en regardant mes résultats pour les mois de mars au cours des dix dernières années, je me suis rendu compte que ce petit 58 espèces est tout à fait dans la moyenne! C’est le mois de mars 2012, avec sa surabondance de nourriture en forêt et ses poussées de chaleur au-dessus de 20°C, qui a faussé les données… et mes souvenirs!