samedi 27 juillet 2013

Plume de corneille

Nous sommes réellement dans une bonne séquence météorologique! Les journées avec des températures avoisinant les 20°C et un temps clair alternent avec de courtes périodes de précipitations qui nous ramènent du beau temps sec. Que demander de plus? Un peu plus d’oiseaux peut-être? C’est vrai, mais ils doivent bien être quelque part et c’est à nous d’être à l’extérieur pour les trouver! Et c’est ce que nous continuons à faire pratiquement à tous les matins, souvent sans trop de succès…
 
C’est ainsi que, mardi matin, nous avons fait une petite tournée autour de La Pocatière. Nous avons visité certains secteurs délaissés depuis le début de l’été, faute de temps. Encore une fois, la variété d’espèces et le nombre d’individus ne nous ont pas semblé être à la hauteur, mais nous avons tout de même croisé quelques surprises.

À La Pocatière, ce sont 55 espèces que nous avons observées durant les quatre heures d’excursion de mardi le 23 juillet. En voici une sélection :
  • 1 Plongeon huard – Un oiseau tournoyait au-dessus d’un boisé en criant bruyamment. Les lacs étant très rares dans le secteur, il a dû continuer son chemin…
  • 32 Urubus à tête rouge – Tôt le matin, un groupe de 21 oiseaux sommeillaient perchés au sommet d’un des pylônes où nous en avions observés une quarantaine il y a deux ans.
Urubus à tête rouge – La Pocatière – 23 juillet 2013 © Claude Auchu
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Pics flamboyants
  • 3 Moucherolles des aulnes
  • 3 Moucherolles tchébecs
  • 22 Viréos aux yeux rouges – À notre grande surprise, cinq Viréos aux yeux rouges s’en sont pris violemment et bruyamment à trois Geais bleus! En plus de crier encore plus fort que les geais (ce qui n’est pas peu dire!), ils allaient même jusqu’à effectuer des piqués sur les geais et leur donner des coups de bec sur le dos! Les viréos, qui sont habituellement territoriaux durant la nidification, sont-ils reconnus pour s’unir pour défendre un nid?
  • 6 Geais bleus
  • 75 Corneilles d’Amérique
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 6 Grives fauves
  • 11 Grives solitaires
  • 36 Merles d’Amérique
  • 2 Moqueurs chats
  • 8 Jaseurs d’Amérique
L'absence totale de pointe cireuse au bout des rémiges secondaires indique
que cet oiseau est tout juste agé d'un an.
Jaseur d'Amérique – La Pocatière – 23 juillet 2013 © Claude Auchu
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 3 Parulines à joues grises
  • 13 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à gorge orangée
  • 3 Parulines jaunes
  • 1 Paruline bleue
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 6 Bruants des prés
  • 5 Bruants de Nelson
  • 23 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants des marais
  • 8 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 40 Carouges à épaulettes
  • 1 Sturnelle des prés – Alors que nous marchions dans le sentier longeant le fleuve, nous avons vu une sturnelle s’envoler des battures pour aller se poser dans les champs situés plus loin au sud. Même à l’époque pas si lointaine où la sturnelle était une nicheuse commune dans la région (c’était il y a dix ans à peine!), la sturnelle a toujours été rare dans les marais herbeux du fleuve durant la saison de nidification et à peine plus nombreuse lors des migrations.
Jeudi matin, c’est une randonnée à vélo jusqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies que j’avais en tête. Même s’il est déjà un peu tard pour profiter des nicheurs et trop tôt pour les migrateurs automnaux, je me voyais mal passer un été sans rouler à vélo jusqu’à ce village en empruntant la piste cyclable des battures. Cette année, cependant, je n’étais pas certain de pouvoir effectuer le « grand tour » que j’effectue habituellement avec Christiane : le village de Saint-Roch est présentement sens dessus dessous puisque d’importants travaux d’aqueduc sont en cours! Même s’il est toujours possible de passer n’importe où à vélo, j’étais loin d’être certain du temps dont j’aurais besoin pour traverser les deux parties du village! Finalement, tout s’est plutôt bien déroulé de ce côté et j’ai pu pleinement profiter de mon vélo de montagne puisque la route 132 était, à tout le moins, cahoteuse!
Les habitats traversés durant cette balade étaient très peu variés et ce sont surtout des champs, des zones buissonneuses et le village que j’ai patrouillés en plus, bien sûr, des marais côtiers du Saint-Laurent. Le nombre d’espèces rencontrées est donc plutôt réduit.

Jeudi le 25 juillet, je n’ai observé que 38 espèces à Saint-Roch-des-Aulnaies entre 6 h 15 à 9 h 50 :
  • 10 Oies des neiges
  • 5 Canards noirs
  • 45 Eiders à duvet – Deux petits groupes de mâles en mue se laissaient doucement dériver sur le fleuve. Il s’agit bien entendu d’oiseaux faisant une pause durant leurs déplacements automnaux vers le Haut-Saint-Laurent.
  • 15 Cormorans à aigrettes
  • 2 Grands Hérons
  • 16 Bécasseaux semipalmés
Bécasseau semipalmé – Saint-Roch-des-Aulnaies – 21 juillet 2013 © Claude Auchu
  • 1 Bécassine de Wilson – La bécassine s’est envolée d’une route rendue boueuse par les travaux d’aqueduc!
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 2 Goélands argentés
  • 2 Goélands marins
  • 2 Tourterelles tristes
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 2 Pics mineurs
  • 9 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 9 Viréos aux yeux rouges
  • 20 Corneilles d’Amérique
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Une autre! C’est ma cinquième Sittelle à poitrine blanche dans la région cet été, elle qui est généralement introuvable durant la saison de nidification.
  • 8 Grives fauves
  • 15 Merles d’Amérique
  • 5 Moqueurs chats
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 14 Jaseurs d’Amérique
  • 37 Parulines masquées
  • 10 Parulines jaunes – Normalement, j’aurais dû voir cinq fois plus d’individus durant cette sortie. Où sont les autres?
  • 1 Paruline à croupion jaune – Présente derrière l’église, en bordure du fleuve, cette paruline était déjà en déplacement post-nuptial.
  • 3 Bruants familiers
  • 2 Bruants des prés
  • 3 Bruants de Nelson – Dans ma région, il arrive parfois que l’on observe plus de Bruants de Nelson que de Bruants des prés! Cette fois, les Bruants des prés étaient surtout concentrés le long de la partie pocatoise de la piste cyclable.
  • 52 Bruants chanteurs
  • 9 Bruants des marais
  • 2 Bruants à gorge blanche
  • 1 Goglu des prés
  • 15 Carouges à épaulettes
  • 3 Quiscales bronzés
  • 1 Roselin pourpré
  • 36 Chardonnerets jaunes
  • 2 Moineaux domestiques
Durant l’après-midi, alors que nous flânions à La Pocatière, notre premier Tarin des pins depuis le 11 juin est apparu à une mangeoire. Espérons que ses congénères suivront bientôt!

Si nous avons pris un certain retard dans la visite de nos sites réguliers, il y a un endroit que nous avons omis volontairement de visiter plus tôt durant l’été : les merveilleux étangs de décantation de Saint-Pamphile! Le 4 juillet 2011, nous y avions trouvé six Érismatures rousses (quatre mâles et deux femelles) alors que l’an dernier, le 14 juillet, ce sont trois mâles qui étaient présents. Je dois avouer que notre décision d’attendre la fin de juillet pour visiter ce site a été prise en espérant découvrir cette fois une famille d’érismatures en duvet! Mais, les oiseaux ayant toujours le dernier mot, aucune érismature n’a été trouvée cette année… Notre objectif n’était toutefois pas irréalisable puisque l’espèce a déjà niché à Saint-Pamphile (juillet 2002). Sur ces étangs toujours très riches, plusieurs canards de tous âges étaient bien sûr présents et Christiane s’est fait le plaisir de les compter.

Malgré la rareté relative des passereaux, c’est tout de même 50 espèces que nous avons trouvées à Saint-Pamphile vendredi le 26 juillet. En voici une liste partielle :
  • 5 Bernaches du Canada
  • 28 Canards branchus
  • 5 Canards chipeaux
  • 11 Canards d’Amérique
  • 20 Canards noirs
  • 120 Canards colverts
  • 3 Canards souchets
  • 29 Sarcelles d’hiver
  • 84 Fuligules à collier
  • 60 Garrots à œil d’or
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Marouette de Caroline
  • 1 Martinet ramoneur – Comme les hirondelles, ce martinet est venu profiter des nombreux insectes qui semblaient voler au-dessus des étangs.
  • 1 Faucon émerillon – Lui, ce sont les oiseaux qui pourchassaient les nombreux insectes qui l’intéressait!
  • 6 Moucherolles des aulnes
  • 7 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Geais bleus
  • 255 Corneilles d’Amérique – Un groupe de 200 oiseaux était posé dans un champ.
  • 1 Grand Corbeau
  • 7 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle de rivage
  • 10 Hirondelles à front blanc
  • 11 Hirondelles rustiques
  • 1 Mésange à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 3 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 1 Grive solitaire
  • 2 Moqueurs chats
  • 38 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines jaunes
  • 2 Bruants des marais
  • 8 Goglus des prés
  • 80 Carouges à épaulettes
  • 35 Quiscales bronzés
  • 1 Moineau domestique
Et la réponse au quiz du dernier message? Il s’agit simplement d’une des rémiges primaires les plus internes, probablement la troisième (voir le site The Feather Atlas), d’une Corneille d’Amérique leucique!!! En novembre dernier, le propriétaire d’un boisé de Rivière-Ouelle où nous allons régulièrement observer les oiseaux nous a dit voir à l’occasion une corneille avec du blanc dans les ailes. Durant les 2-3 semaines qui ont suivi, nous avons réussi à voir cette corneille à quelques reprises. En avril dernier, nous avons eu la surprise de trouver la plume du quiz dans un sentier traversant le boisé. Après quelques questionnements sur la zone pâle très visible sur la plume, nous nous sommes souvenus de cette fameuse corneille atteinte de leucisme, cet état où le plumage d’un oiseau peut, en tout ou en partie, être dépourvu de pigmentation.

Rémige primaire d'une Corneille d'Amérique leucique
Le mauvais état de la plume indique qu’elle a passé l’hiver sous la neige et le rachis coupé près de sa base, à peine visible sur la photo, laisse même croire que la corneille a peut-être été victime d’un rapace (selon la savante analyse de Christiane qui connaît les oiseaux plume par plume!). La plume du quiz étant plus pointue que celle présentée sur The Feather Atlas, la corneille était probablement une immature, comme la majorité des oiseaux atteints de leucisme ou d’albinisme que nous voyons. Ces oiseaux survivent rarement très longtemps, leur aberration de plumage les rendant plus facilement repérables par les prédateurs en plus d’être moins résistants aux intempéries.