mardi 29 octobre 2013

Arrivée marquée des Plectrophanes des neiges

Les vents du sud-ouest auront encore été à l’honneur dans la région au cours de la dernière semaine. Nos attentes ornithologiques pour samedi et dimanche étaient donc plutôt limitées puisque la pluie s’est ajoutée au menu durant la fin de semaine. L’arrivée de la fraîcheur a cependant modifié les choses et une première chute de neige est tombée dans la réserve faunique des Laurentides, située juste en face de nous sur la rive nord du Saint-Laurent. Cet événement semble avoir forcé certains oiseaux à migrer vers le sud malgré les vents contraires.
Sauf pour quelques macreuses et eiders, la très grande majorité des canards observés au quai de Rivière-Ouelle sont des oiseaux en migration. Le quai est donc l’endroit idéal pour savoir quelles espèces sont en mode migratoire. Samedi matin, il était facile pour nous de deviner l’impact de la neige tombée sur les sommets de Charlevoix jeudi dernier en voyant les Harles couronnés et les Petits Garrots migrer devant le quai.

Samedi matin, nous nous attendions presque au pire à Rivière-Ouelle puisque les vents du sud-ouest continuaient à dominer la scène. Malgré cela, les conditions nous ont semblé plutôt agréables et c’est avec grand plaisir que nous nous sommes installés près du quai, à l’abri du vent. La température nous semblait tout juste fraîche à notre arrivée mais, après trois heures immobiles, nous avons quitté le site pratiquement frigorifiés. Au large, comme il fallait s’y attendre, la visibilité était moyenne et les oiseaux qui se déplaçaient en tous sens et à toutes distances au large nous ont souvent forcés à jouer rapidement avec la molette et le zoom, surtout ceux qui filaient vers le nord-est avec le vent en poupe!

Samedi le 26 octobre, malgré la liste de passereaux qui s’amincie de plus en plus, nous sommes repartis satisfaits de ces 43 espèces observées à Rivière-Ouelle entre 6 h 40 à 13 h 25 :
  • 2500 Oies des neiges
  • 200 Canards noirs
  • 24 Canards colverts
  • 1 Sarcelle d’hiver
  • 32 Fuligules milouinans
  • 65 Eiders à duvet
  • 21 Macreuses à front blanc
  • 60 Macreuses brunes
  • 150 Macreuses à bec jaune
  • 26 Hareldes kakawis
  • 10 Petits Garrots – Ce migrateur n’est toujours observé qu’en très petits nombres à Rivière-Ouelle.
  • 26 Garrots à œil d’or
  • 11 Harles couronnés
  • 52 Harles huppés
  • 20 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards
  • 5 Grèbes esclavons
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Océanite sp. – Cet oiseau remontait le fleuve très loin au large en volant rapidement face au vent. Nous avons été incapables de voir les détails de son plumage et de sa silhouette (il était même ardu de simplement suivre l’oiseau entre les vagues!), mais il est probable qu’il s’agissait d’un Océanite cul-blanc. Il faut dire que l’Océanite de Wilson, encore régulier dans l’estuaire il n’y a pas si longtemps, semble être pratiquement disparu des environs sans que personne ne le remarque!
  • 130 Cormorans à aigrettes – En plus de quelques petits groupes, une volée de plus de 100 individus  migrait encore vers le sud-ouest.
  • 2 Grands Hérons
  • 3 Bécasseaux violets – Ils étaient un peu l’espèce-cible de notre sortie! Bien qu’il soit régulier à la toute fin de mai et en automne parfois jusqu’aux premiers jours de décembre, la dernière semaine d’octobre et la première de novembre représentent toujours le meilleur moment pour voir ce limicole.
Pourquoi les Bécasseaux violets ont-ils un plumage si sombre?
Probablement parce qu'ils vivent sur les rochers humides!
Bécasseau violet – Rivière-Ouelle – 26 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 30 Bécasseaux variables
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 75 Goélands argentés
  • 40 Goélands marins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 7 Pigeons bisets
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Faucon pèlerin – Un bel adulte est venu frôler le bout du quai en rasant les flots.
  • 2 Geais bleus
  • 45 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 1 Merle d’Amérique
  • 155 Étourneaux sansonnets
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 360 Plectrophanes des neiges – Pour notre première mention de la saison, nous avons été bien servis! Des groupes comptant jusqu’à 125 individus ont migré devant le quai durant les trois heures où nous avons surveillé le large. Selon mes données, la date moyenne automnale d’arrivée dans la région est le 17 octobre.
  • 2 Parulines à croupion jaune – Elles migraient toutes les deux le long du fleuve, face aux féroces vents du sud-ouest.
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 1 Bruant chanteur
  • 8 Juncos ardoisés
Puisque les passereaux n’ont pas encore voulu collaborer samedi matin, nous avons décidé de nous rendre à Kamouraska dimanche afin de nous consoler en inspectant les limicoles. La diversité d’espèces d’il y a deux mois n’y est plus, mais le site est maintenant beaucoup plus reposant et les oiseaux encore présents sont toujours d’intérêt.

Voici ce que nous avons observé à Kamouraska dimanche le 27 octobre entre 9 h 10 et 11 h 15 :
  • 530 Oies des neiges
  • 65 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 5 Grands Harles
  • 140 Cormorans à aigrettes – Tard en saison, les cormorans sont sûrement plus nombreux à Kamouraska qu’à Rivière-Ouelle. Les îles devant le village servent certainement de dortoir et de lieu de rassemblement pour les oiseaux des environs.
  • 1 Grand Héron
  • 46 Pluviers argentés
  • 12 Grands Chevaliers
  • 20 Bécasseaux maubèches
  • 1 Bécasseau semipalmé – Cet individu probablement mal en point nous semblait particulièrement petit parmi les Bécasseaux variables et maubèches.
  • 10 Bécasseaux à croupion blanc
  • 350 Bécasseaux variables
Bécasseaux variables et Bécasseaux maubèches – Kamouraska – 27 octobre 2013 © Claude Auchu
 
Bécasseaux variables – Kamouraska – 27 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 60 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 9 Goélands marins
  • 2 Pigeons bisets
  • 1 Pie-grièche grise
  • 1 Geai bleu
  • 9 Corneilles d’Amérique
  • 35 Alouettes hausse-col
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 8 Merles d’Amérique
  • 78 Étourneaux sansonnets
  • 30 Plectrophanes des neiges
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 1 Bruant chanteur
  • 2 Juncos ardoisés
  • 15 Moineaux domestiques
Moineau domestique – Kamouraska – 27 octobre 2013 © Claude Auchu
Le mois d’octobre se termine dans quelques jours et j’ai été très surpris de constater que je n’ai pas observé de Busard Saint-Martin depuis le 28 septembre! C’est la première fois qu’une telle chose se produit depuis que je note toutes mes observations (plus de 30 ans!). Il faut dire que les autres rapaces migrateurs n’ont pas été aussi nombreux qu’à l’habitude et ce n’est même que dimanche le 27 octobre que nous avons finalement vu notre première Buse pattue de la saison (à Saint-Denis), elle qui se présente parfois dans la région dès la fin de septembre. Peut-on encore blâmer les vents dominants du sud-ouest qui ont empêché les migrateurs de traverser le fleuve?

mardi 22 octobre 2013

Encore des Petits Pingouins... et réflexion sur les fronts froids

Après avoir été favorisés par les vents du nord-est la semaine dernière, ce sont de forts vents du sud-ouest que nous avons eu à affronter dans la région ces derniers jours. Si de tels vents peuvent parfois être bénéfiques pour les observateurs d’oiseaux au printemps, ils ne le sont que rarement en automne. Ce sont plutôt les vents du nord-ouest associés aux fronts froids qui rendent plus visibles les oiseaux en migration vers le sud. Cet automne, nous avons tous remarqué que peu de fronts froids ont traversé le sud du Québec jusqu’à maintenant et que, par ricochet, les bandes de passereaux normalement associés à ces fronts sont pratiquement inexistantes.

Malgré les vents contraires annoncés pour samedi matin, nous avons fait contre mauvaise fortune bon cœur et nous nous sommes tout de même lancés à la recherche d’oiseaux. Notre premier choix de destination était bien sûr Rivière-Ouelle. À notre arrivée au quai, le vent soufflait encore de l’ouest à une force acceptable. Nous nous sommes empressés de prendre place, prêts à profiter des quelques instants disponibles avant l’arrivée des rafales à 40 km/h du sud-ouest prévues plus tard en avant-midi. Au large, la visibilité était moyenne, mais le soleil qui réussissait à percer les nuages éclairait bien les oiseaux les plus distants.
Les espèces aquatiques habituelles pour la mi-octobre circulaient en petits nombres devant le quai. Nous avons aussi remarqué une présence plus marquée de Goélands argentés et marins, ce qui nous a ramené à l’esprit que les Goélands arctiques devraient faire leur apparition dans la région sous peu. Une fois de plus, la partie forestière de notre excursion a été très tranquille et elle s’est faite au rythme des feuilles et des arbres qui battaient bruyamment au vent. Étrangement, nous avons parfois l’impression de voir plus de passereaux éclairés par les phares de la voiture en nous rendant au quai dans les premières lueurs de l’aube que durant les deux ou trois heures spécialement consacrées à eux plus tard en avant-midi! Les oiseaux seraient donc présents, mais d’une manière très discrète…

Voici les 39 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle samedi le 19 octobre entre 6 h 40 et 11 h 50 :
  • 400 Oies des neiges
  • 68 Bernaches du Canada
  • 20 Canards noirs – En plus du vent, la marée très basse samedi était sûrement en bonne partie responsable du peu de canards barbotteurs observés.
  • 1 Canard colvert
  • 12 Fuligules milouinans
  • 4 Petits Fuligules
  • 235 Eiders à duvet
  • 44 Macreuses à front blanc
  • 77 Macreuses brunes
  • 67 Macreuses à bec jaune
  • 7 Hareldes kakawis
  • 7 Harles huppés
  • 76 Plongeons catmarins
  • 5 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan
  • 6 Cormorans à aigrettes – Il y a une semaine, au même endroit, nous en avions observés plus de 3000 en migration! Ils sont disparus rapidement!!!
  • 7 Grands Hérons
  • 1 Pluvier argenté
  • 13 Pluviers semipalmés
  • 5 Bécasseaux à poitrine cendrée – Avez-vous remarqué à quel point le Bécasseau à poitrine cendrée ressemble à un Bécasseau minuscule géant? On dirait même un « Bécasseau majuscule »!
  • 2 Mouettes de Bonaparte
  • 500 Goélands à bec cerclé
Goéland à bec cerclé – Rivière-Ouelle – 19 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 75 Goélands argentés
  • 30 Goélands marins
Goéland marin, immature 1er hiver – Rivière-Ouelle – 19 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 17 Petits Pingouins – Après avoir fait leur apparition il y a une semaine, les Petits Pingouins étaient encore bien présents samedi matin.
  • 1 Guillemot à miroir
  • 27 Pigeons bisets
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Geai bleu
  • 28 Corneilles d’Amérique – Tôt le matin, nous avons observé trois corneilles s'élancer individuellement au-dessus du fleuve, en route vers Charlevoix! Si nous n’étions pas aussi tard en saison, j’aurais considéré que ces oiseaux étaient en dispersion post-nuptiale, mais nous sommes dans la troisième semaine d’octobre…?!?
  • 3 Grands Corbeaux
  • 10 Alouettes hausse-col
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique
  • 5 Étourneaux sansonnets
  • 1 Bruant hudsonien
  • 4 Bruants chanteurs
  • 3 Juncos ardoisés
Très petite liste de passereaux n’est-ce pas? Les choses ne se sont pas vraiment arrangées dimanche malgré la pluie tombée durant la nuit. Nous avons bien fait une toute petite promenade dans une zone buissonneuse immédiatement après la pluie, mais les vents ont rapidement repris de plus belle. Notre sortie ne fut pas vraiment fructueuse, ce qui a clos notre fin de semaine ornithologique.

La rareté des fronts froids cet automne (et surtout des vents du nord-ouest qu’ils provoquent) et l’absence de vague de migrateurs m’ont rappelé une réflexion que j’ai eu à plusieurs reprises durant les neuf automnes que j’ai passés à recenser les oiseaux à Tadoussac. Le nombre d’oiseaux est tellement lié aux vents durant leur migration automnale que j’avais souvent l’impression de compter les heures avec un vent du nord-ouest plutôt que de compter des oiseaux! Autrement dit, les variations de nos résultats au fil des ans m’ont souvent semblé être liés davantage aux nombres d’heures avec un vent du nord-ouest qu’à l’évolution réelle des populations d’oiseaux. Je me souviens en particulier de l’automne 1996 où nous avions terminé les recensements avec un nombre anormalement bas d’oiseaux de proie, dont la Petite Buse. Certains ont rapidement associé ces résultats aux pluies abondantes tombées au Saguenay et sur la Côte-Nord deux mois auparavant. De mon côté, je m’étais rendu compte que le nombre d’heures avec des vents du nord-ouest après le premier mois de recensement était, de mémoire, trois fois inférieures à celui de l’année précédente! Alors, si les Petites Buses étaient simplement passées ailleurs???
Nous sommes tous d’accord pour dire que les Petites Buses et les parulines, par exemple, migrent en profitant des vents du nord-ouest. Alors, je me posais déjà cette question à l’époque : si, pour une raison quelconque, il n’y avait aucun vent du nord-ouest durant un automne, est-ce que nous aurions des Petites Buses et des parulines jusqu’en hiver? Bien sûr que non! Ces oiseaux descendraient tout de même vers le sud. Cependant, au lieu d’être poussés contre certaines barrières naturelles par le vent du nord-ouest et de passer rapidement à l’intérieur des quelques jours où ces vents soufflent, ils migreraient plus lentement et plus dispersés dans l’espace. Ils seraient donc moins faciles à repérer et à compter… mais ils migreraient malgré tout. La très grande majorité des sites où les oiseaux en migration automnale sont inventoriés de façon systématique en Amérique du Nord sont adossés à une grande étendue d’eau, là où les fameux vents du nord-ouest concentrent les migrateurs alors qu’ils descendent vers le sud. Mais, lors des automnes avec peu de vents du nord-ouest (où on se doute bien que les migrateurs passent ailleurs), les résultats des inventaires réalisés à partir de ces sites ont-ils toujours une valeur???

mardi 15 octobre 2013

En profitant du nordet...

La fin de semaine de l’Action de grâce est traditionnellement très riche en oiseaux. En plus de se situer en plein cœur de la période de migration des bruants et des canards, elle nous fournit surtout une dernière chance de profiter d’un congé de trois jours avant la période des Fêtes (ce qui n’est pas à dédaigner!).
Les conditions météorologiques de samedi et de dimanche ont été très satisfaisantes avec une température relativement douce et, surtout, un beau vent du nord-est, même si un petit brouillard flottait en altitude durant les deux matinées. Samedi, notre matinée à Rivière-Ouelle a été bien remplie en espèces aquatiques, mais les passereaux ont été très discrets, voire absents. Puisque les vents devaient encore souffler du nord-est dimanche matin, nous avons décidé d’annuler la longue randonnée à vélo à la recherche de passereaux prévue dans un des villages environnants pour plutôt retourner à Rivière-Ouelle. Un peu de pluie était prévue pour lundi, la journée que nous gardions en réserve pour explorer La Pocatière.

Nos deux séjours à Rivière-Ouelle, à profiter du nord-est et de la marée montante (qui a, elle aussi, un impact non négligeable sur les oiseaux provenant de l’estuaire), ont comporté plusieurs points communs. En plus de visiter les mêmes sites en empruntant à peu de choses près les mêmes routes, nous sommes demeurés dans les limites de la municipalité entre 6 h 25 et 13 h 20 lors des deux journées! La visibilité au large était relativement bonne samedi pour tomber, selon nos critères personnels, à moyenne dimanche. Les bancs de brouillard en altitude ne nous ont pas vraiment nuit, sinon en rendant le paysage très sombre. Curieusement, vers 10 h 00 dimanche matin, nous nous sommes cependant retrouvés pratiquement entourés par le brouillard, sauf directement devant nous où les côtes de Charlevoix, sauf le sommet des montagnes, sont demeurées bien visibles!
Pour permettre la comparaison directe des résultats, je vous présente cette fois les nombres d’individus des différentes espèces pour les deux journées simplement séparés par une barre oblique. On peut donc facilement comparer ce que les deux mêmes observateurs présents aux mêmes endroits par les mêmes conditions et durant le même nombre d’heures ont pu voir.

Voici le bilan comparatif des excursions à Rivière-Ouelle de samedi le 12 (48 espèces) et de dimanche le 13 octobre (43 espèces) :
  • 5750 / 10500 Oies des neiges – Le nombre d’oiseaux est passé du simple au double en 24 heures, ce qui indique que les oies sont encore en mouvement et qu’elles ne font que de courtes haltes dans le secteur.
  • 1 / 0 Oie de Ross – Samedi, un immature a été trouvé parmi un petit groupe d’Oies des neiges qui se nourrissaient dans un champ. Même si les oies voyagent habituellement en famille, aucun adulte n’a été repéré près de l’immature.
Oie de Ross immature et Oies des neiges – Rivière-Ouelle – 12 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 140 / 14 Bernaches du Canada
  • 177 / 160 Canards noirs
  • 1 / 5 Canards colverts
  • 5 / 0 Canards pilets
  • 4 / 0 Sarcelles d’hiver
  • 13 / 6 Fuligules milouinans
  • 0 / 2 Petits Fuligules
  • 438 / 630 Eiders à duvet – De petits groupes d’eiders remontaient le fleuve sans trop de conviction. Certains faisaient même de longues pauses sur l’eau, avant de repartir vers l’amont au passage des groupes suivants. Les Eiders à duvet sont parmi les espèces les plus influencées par les vents du nord-est et les marées montantes qui les motivent grandement à voler vers l’ouest jusqu’à la limite de l’eau salée, d’où ils partent au-dessus des terres vers la côte atlantique.
  • 51 / 38 Macreuses à front blanc
  • 17 / 29 Macreuses brunes
  • 15 / 5 Macreuses à bec jaune
  • 51 / 18 Hareldes kakawis
  • 0 / 1 Petit Garrot
  • 3 / 17 Garrots à œil d’or
  • 87 / 28 Harles huppés
  • 99 / 410 Plongeons catmarins – Après une matinée plutôt moyenne samedi (seulement 99 oiseaux...), les catmarins se sont repris de belle façon dimanche! La majorité des oiseaux vus dimanche se dirigeaient vers le nord-est, parfois en groupe comptant jusqu’à une vingtaine d’individus. Dimanche, vers 10 h 00, c’est au moment où le brouillard nous encerclait presque totalement que les plongeons circulaient le plus près du quai.
Il est plutôt rare que les groupes de catmarins s’approchent assez du rivage pour être photographiés. Puisque ce fut le cas dimanche matin, voici un exemple de ce que nous observons régulièrement à Rivière-Ouelle!
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 13 octobre 2013 © Claude Auchu
 
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 13 octobre 2013 © Claude Auchu
 
Une scène typique: des catmarins se déplaçant avec le village de St-Irénée à l'arrière-plan. 
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 13 octobre 2013 © Claude Auchu
 
Plongeons catmarins – Rivière-Ouelle – 13 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 16 / 8 Plongeons huards – Alors que les catmarins préfèrent migrer très loin des côtes, les huards se déplacent souvent en altitude au-dessus du rivage.
  • 9 / 0 Grèbes esclavons – Nous connaissons de toute évidence un très bon automne pour cette espèce peu commune dans la région.
  • 9 / 8 Grèbes jougris
  • 1 / 1 Fou de Bassan
  • 3050 / 685 Cormorans à aigrettes – Je dois avouer ma grande surprise de constater à quel point les Cormorans à aigrettes sont encore abondants si tard en saison! Serait-ce parce qu’ils ont été si peu communs en août, comme si les oiseaux avaient choisi de migrer tous en même temps plus tard en saison?
  • 9 / 3 Grands Hérons
  • 1 / 0 Balbuzard pêcheur
  • 1 / 0 Pluvier bronzé
  • 21 / 8 Pluviers semipalmés
Pluvier semipalmé juvénile – Rivière-Ouelle – 12 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 2 / 0 Bécasseaux semipalmés
  • 21 / 0 Bécasseaux variables
  • 6 / 46 Mouettes tridactyles – Avec les vents du nord-est, il fallait s’attendre à recevoir la visite de quelques Mouettes tridactyles! Malgré tout, nous avons dû attendre jusqu’à 9 h 00 dimanche matin avant que les premiers petits groupes soient remarqués au large du quai.
  • 0 / 2 Mouettes de Bonaparte
  • 300 / 400 Goélands à bec cerclé
  • 20 / 30 Goélands argentés
  • 15 / 20 Goélands marins
  • 1 / 60 Petits Pingouins – Même s’il est commun au printemps et en été, le Petit Pingouin est habituellement très discret durant l’automne. Mais il peut parfois devenir commun, comme en 2011 alors que nous avions observé l’espèce à 12 occasions entre le 10 septembre et le 4 décembre. Dimanche matin, comme pour la Mouette tridactyle, il a fallu attendre le milieu de l’avant-midi avant que le pingouin ne soit observé en bons nombres au large du quai.
  • 9 / 7 Guillemots à miroir
  • 1 / 0 Macareux moine – Samedi matin, nous avons observé un autre macareux à Rivière-Ouelle, mais pas à partir du quai cette fois! Des 15 individus que j’ai observés à Rivière-Ouelle depuis 1987, c’est sûrement l’oiseau qui est passé le plus près du rivage!
  • 7 / 6 Pigeons bisets
  • 0 / 1 Pic mineur
  • 1 / 1 Pic chevelu
  • 1 / 1 Geai bleu
  • 55 / 20 Corneilles d’Amérique
  • 0 / 1 Grand Corbeau
  • 115 / 9 Alouettes hausse-col
  • 8 / 7 Mésanges à tête noire
  • 0 / 5 Roitelets à couronne dorée
  • 1 / 2 Roitelets à couronne rubis
  • 40 / 50 Étourneaux sansonnets
  • 1 / 1 Plectrophane lapon
  • 8 / 2 Bruants chanteurs
  • 5 / 1 Bruants à gorge blanche
  • 1 / 0 Bruant à couronne blanche
  • 29 / 17 Juncos ardoisés
  • 1 / 0 Chardonneret jaune
Ces deux excursions sous des conditions comparables montrent bien que les oiseaux ont toujours le dernier mot. Si les canards de mer (macreuses, eiders, hareldes) ont été observés en quantités presque semblables, il est remarquable que les spécialités de l’estuaire (Mouettes tridactyles et Petits Pingouins) ont attendu le milieu du deuxième avant-midi avant de faire leur appartion.

Lundi matin, le temps était à la pluie et nous avons eu à affronter une petite averse durant une bonne partie de notre promenade à vélo. Par la suite, l’air est demeuré tellement humide que l’asphalte ne parvenait pas à s’assécher malgré que les précipitations aient cessé. Le contraste de température avec les jours précédents n’a pas été assez marqué pour nous apporter de nouveaux oiseaux. Il ne nous restait donc que quelques passereaux probablement présents sur place depuis le  passage du dernier front froid.

Lundi le 14 octobre, nous avons croisé 37 espèces à La Pocatière entre 7 h 30 et 10 h 40 :
  • 500 Oies des neiges
  • 39 Bernaches du Canada
  • 7 Canards chipeaux
  • 3 Canards noirs
  • 15 Canards colverts
  • 8 Canards souchets
  • 1 Canard pilet
  • 8 Sarcelles d’hiver
  • 5 Petits Fuligules
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 2 Bécasseaux semipalmés
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 5 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Pic flamboyant – Pour ce grand consommateur de fourmis, le 14 octobre constitue une date presque tardive dans la région. Il existe tout de même quelques mentions hivernales pour l’espèce.
  • 14 Geais bleus
  • 50 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 40 Merles d’Amérique
  • 220 Étourneaux sansonnets
  • 1 Paruline masquée
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 1 Bruant hudsonien – Notre premier de l’automne a retardé son arrivée de quelques jours comparativement aux autres années, probablement dû à la migration lente des passereaux cet automne.
  • 2 Bruants familiers
  • 1 Bruant des prés
  • 9 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 6 Bruants à gorge blanche
  • 12 Juncos ardoisés
  • 90 Carouges à épaulettes
  • 5 Roselins pourprés
  • 3 Moineaux domestiques
Même si les passereaux se sont laissés désirer, cette fin de semaine a été des plus intéressantes grâce à ses deux matinées de vents du nord-est. À la mi-octobre, il est évident que plusieurs des passereaux migrateurs attendus ont déjà traversé la région. Lors du passage des prochains fronts froids, ce sont peut-être davantage les espèces égarées qu’il faudra chercher…

mardi 8 octobre 2013

Océanite cul-blanc et Macareux moine à Rivière-Ouelle

Fidèle à mon habitude, j’ai surveillé de près les prévisions météorologiques durant toute la semaine dernière afin de deviner quels oiseaux risquaient de se présenter à nous samedi et dimanche. Comme il arrive si souvent, la pluie abondante inialement prévue pour dimanche a été reportée aux calendes grecques et nous avons finalement pu jouir de deux très belles journées. Bien sûr, du beau temps n’implique pas nécessairement qu’il y a beaucoup d’oiseaux à observer… c’est même souvent le contraire. La température douce et surtout sans contraste majeur de la semaine dernière n’avait en effet rien pour pousser des masses d’oiseaux vers le sud. Mais, peu importe, nous allions être à Rivière-Ouelle samedi matin, quitte à ne rien voir!

À notre arrivée au quai samedi vers 6 h 30, un observateur était déjà sur place. Il s’agissait de Jessé Roy-Drainville qui est venu rapidement à notre rencontre en pointant le ciel derrière nous. C’est que nous venions tout juste de rater un Hibou des marais qui, poursuivi par des corneilles, prenait de l’altitude en devenant invisible sur fond de ciel encore sombre… la matinée commençait d’une bien drôle de façon pour nous!
Une fois bien installés au bout du quai en compagnie de Jessé, nous avons constaté que l’horizon était limpide comme nous ne l’avions pas vu depuis longtemps! En plus, les oiseaux étaient très actifs! Cette suractivité avait même de quoi nous surprendre puisque les vents, qui stimulent souvent les oiseaux à se déplacer, étaient presque nuls. Curieusement, malgré les va-et-vients incessants des macreuses, plongeons et de deux beaux cadeaux provenant du golfe Saint-Laurent, aucun Fou de Bassan n’a été noté; nous en avions pourtant vu 78 la semaine dernière! Avec une visibilité qui permettait même de distinguer les goélands sur les rivages de Saint-Irénée (situés à 16 kilomètres du quai), nous aurions sûrement réussi à en repérer au moins un si l’espèce avait été présente dans le secteur!
Des oiseaux en abondance, des conditions d’observation plus qu’agréables et de la bonne compagnie, notre séjour au quai risquait fort de se prolonger. Et, effectivement, nous n’avons quitté le site qu’à 11 h 00, mais seulement pour continuer notre excursion plus loin dans la municipalité. Il arrive régulièrement que nous observions des passereaux depuis le quai, habituellement des oiseaux en déplacement que nous repérons grâce à leurs notes caractéristiques. Samedi matin, malgré les mouvements bien visibles des espèces aquatiques au large, bien peu d’oiseaux terrestres ont attiré notre attention durant les 4 h 30 passés au quai. Il n’était donc pas surprenant que la deuxième partie de l’excursion se soit déroulée à une rythme beaucoup plus lent que la première.

Samedi le 5 octobre, nous avons patrouillé le territoire de Rivière-Ouelle de 6 h 25 à 14 h 30, ce qui nous permis de voir 57 espèces, dont :
  • 12000 Oies des neiges
  • 11 Bernaches cravants – L’espèce est rare en migration automnale dans la région et elle n’est alors rencontrée qu’en très petit nombre. Ces 11 individus représentent donc une belle surprise.
  • 6 Bernaches du Canada – Une bien étrange Bernache du Canada accompagnait un important groupe d’Oies des neiges. De taille légèrement supérieure aux oies, la bernache était surtout très sombre, sa poitrine étant à peine plus pâle que son cou noir. Son corps dans l’ensemble était nettement brun-roux au lieu du brun-gris de nos bernaches habituelles. Même sa joue blanche nous apparaissait légèrement roussâtre. Ces caractéristiques pointent vers un oiseau des sous-espèces occidentalis ou fulva, qui nichent en Alaska et sur la côte de la Colombie-Britannique. Bien sûr, les chances qu’un de ces oiseaux se rende jusqu’au Québec sont bien minces et le métissage des différentes races (et des individus d’origine captive présents un peu partout) peut probablement produire des oiseaux ayant les caractéristiques observées samedi.
  • 3 Canards d’Amérique
  • 585 Canards noirs – Seule une faible minorité de ces oiseaux a été observée au quai.
  • 57 Fuligules milouinans
  • 39 Eiders à duvet
  • 132 Macreuses à front blanc
  • 215 Macreuses brunes – Une belle quantité pour la moins commune des macreuses dans la région.
  • 495 Macreuses à bec jaune
  • 2 Hareldes kakawis – Nos premiers de l’automne.
  • 27 Garrots à œil d’or
  • 1 Grand Harle
  • 29 Harles huppés
  • 259 Plongeons catmarins – Les oiseaux en plumage nuptial sont maintenant minoritaires, eux qui étaient nettement majoritaires il y a deux semaines à peine.
  • 8 Plongeons huards
  • 2 Grèbes esclavons
  • 8 Grèbes jougris
  • 1 Océanite cul-blanc – Repéré par Jessé, l’océanite nous a donné la preuve que le quai de Rivière-Ouelle se trouve peut-être à une limite que certaines espèces pélagiques n’aiment pas franchir. Après être passé devant nous en direction ouest, il a fait demi-tour pendant que nous le suivions aux télescopes pour ensuite repartir vers l’est! Puisqu’aucun vent du nord-est digne de ce nom n’a soufflé cette dernière semaine, l’océanite semble donc être arrivé jusqu’ici volontairement. Nous observons maintenant l’espèce pratiquement à chaque année dans la région, entre la fin de juillet et le début de novembre, mais avec un net sommet en octobre.
  • 1060 Cormorans à aigrettes – Au début d’octobre, il s’agit sûrement d’une des dernières grosses journées de migrations des cormorans.
  • 28 Grands Hérons
  • 6 Urubus à tête rouge
  • 20 Pluviers argentés
  • 2 Pluviers bronzés
  • 3 Pluviers semipalmés
  • 1 Tournepierre à collier
  • 31 Bécasseaux maubèches – Observés en deux groupes, ces oiseaux consituent une belle quantité pour Rivière-Ouelle.
  • 6 Bécasseaux à poitrine cendrée
  • 2 Bécasseaux variables
  • 5 Mouettes de Bonaparte
  • 11 Guillemots à miroir – Une autre espèce observée en quantité surprenante! C’est en novembre que les guillemots sont les plus communs dans la région.
  • 1 Macareux moine – L’autre vedette de la fin de semaine! Comme l’océanite, le macareux a fait demi-tour peu après s’être aventuré à l’ouest du quai puisqu’il est repassé dans l’autre sens une dizaine de minutes plus tard, un comportement dont nous avons été témoins à plus d’une occasion! Le macareux également semble devenir de plus en plus régulier dans la régiom, il s’agit déjà de ma huitième mentions à Rivière-Ouelle et ma septième depuis 2008, toutes entre le 21 septembre et le 7 novembre. De son côté, l’abbé René Tanguay signalait déjà deux spécimens capturés à Saint-André-de-Kamouraska en mai 1949 et aux îles Pèlerins (tout juste au large de Saint-André) en mai 1950… deux mentions surpenantes en mai!?!
  • 4 Pics chevelus
  • 18 Alouettes hausse-col
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Paruline à croupion jaune
  • 1 Plectrophane lapon
  • 19 Bruants chanteurs
  • 7 Bruants à couronne blanche
  • 11 Juncos ardoisés
Nous avons été très surpris de voir à quel point les oiseaux aquatiques étaient fébriles samedi matin. Trop souvent, lorsque les conditions météorologiques sont agréables pour les ornithologues, elles ne sont pas favorables aux déplacements des migrateurs. De toute évidence, il nous reste beaucoup à apprendre avant de pouvoir prédire efficacement les allées et venues des oiseaux!

Un vent léger du nord-est était annoncé pour dimanche, ce qui aurait bien pu nous pousser une fois de plus vers Rivière-Ouelle. Cependant, nous essayons toujours de varier nos destinations au cours d’une même fin de semaine, de façon à avoir une idée la plus fidèle possible des oiseaux présents dans les environs de La Pocatière. Nous avons donc opté pour une petite tournée à vélo à travers forêts et champs, même si nos espoirs étaient plutôt limités compte tenu du peu de passereaux observés la veille.
Dimanche matin, les conditions étaient très agréables pour notre promenade. Un peu frisquet peut-être (il faisait 0°C au lever du soleil!), mais les vents ont été faibles durant toute la journée.

Voici donc une partie des 40 espèces que la journée de dimanche le 6 octobre avait à nous offrir sur le territoire de La Pocatière entre 7 h 10 et 12 h 10 :
  • 2000 Oies des neiges
  • 24 Canards noirs
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 4 Pluviers bronzés – Ces quatre oiseaux volaient au-dessus des terres agricoles à trois kilomètres du fleuve.
  • 1 Grand Chevalier
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Faucon émerillon
Faucon émerillon – La Pocatière – 6 octobre 2013 © Claude Auchu
  • 14 Geais bleus
  • 115 Corneilles d’Amérique
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 1 Grive solitaire
  • 38 Merles d’Amérique
  • 125 Étourneaux sansonnets
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 29 Bruants familiers
  • 3 Bruants des prés
  • 31 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 4 Bruants à couronne blanche
  • 12 Juncos ardoisés
  • 80 Carouges à épaulettes
  • 1 Roselin pourpré
  • 4 Moineaux domestiques
Les boisés nous ont paru particulièrement silencieux dimanche matin. Seuls les merles et les geais réussissaient à mettre un peu d’ambiance, autant par leurs cris que par leurs déplacements. Espérons de gros contrastes de température durant les prochains jours afin que les passereaux retrouvent l’envie de migrer!

mardi 1 octobre 2013

Oiseaux d'automne et température estivale

Durant cette dernière fin de semaine de septembre, nous avons connu une température toute estivale, le thermomètre grimpant même jusqu’à 23°C dimanche après-midi. De plus, chose plutôt rare dans la région, les vents ont été pratiquement nuls durant ces deux journées! Si de telles conditions peuvent paraître idéales pour ceux qui passent de longues heures à l’extérieur à la recherche d’oiseaux, elles sont justement tellement idéales que les oiseaux ne ressentent pas l’urgence de migrer. Ce sont donc des oiseaux en pleine pause que nous avons cherchés ces derniers jours, avec les côtés positifs (« Wow! Qu’il fait beau! ») et négatifs (« J’ai l’impression de voir les mêmes oiseaux que la semaine dernière! ») que cela implique.

Puisque la marée était haute en toute fin d’avant-midi vendredi, nous avons décidé de pousser une pointe rapide à Rivière-Ouelle au retour du travail en espérant faire ce que nous appelons la « partie forestière » de notre sortie hebdomadaire dans cette municipalité. Bien entendu, en début d’après-midi et par une température qui n’invite pas aux déplacements, les passereaux étaient bien discrets. Mais, notre curiosité étant satisfaite, nous allions pouvoir consacrer la deuxième partie de notre excursion de samedi à visiter d’autres sites…
Même si les rivages du fleuve n’étaient pas la destination première de notre sortie, ils ne sont jamais bien loin lorsqu’on visite Rivière-Ouelle et certaines espèces aquatiques ont bien sûr été observées.

Voici une liste partielle des oiseaux rencontrés à Rivière-Ouelle vendredi le 27 septembre entre 12 h 20 et 14 h 25 :
  • 97 Bernaches du Canada
  • 150 Canards noirs
  • 22 Canards colverts
  • 4 Canards pilets
  • 17 Grands Hérons
  • 4 Pluviers bronzés
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Moqueur chat
  • 42 Pipits d’Amérique
  • 4 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline masquée
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 7 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants à gorge blanche
  • 14 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé
L’autre partie de notre sortie à Rivière-Ouelle s’est donc déroulée samedi matin, avec le côté maritime à l’honneur. À notre grande surprise, la visibilité au large était plutôt bonne à notre arrivée au quai juste avant le lever du soleil. Habituellement, le temps trop doux qui contraste vivement avec la fraîcheur de l’eau provoque de la convection qui limite grandement notre capacité d’identifier les oiseaux circulant trop loin au large. Les premières minutes ont été bien remplies samedi matin puisque nos chers volatiles se déplaçaient en bons nombres. Ces mouvements ont  cependant cessé rapidement, au même rythme que la visibilité s’est dégradée.

Samedi le 28 septembre, nous avons séjourné à Rivière-Ouelle, sur son quai principalement, entre 6 h 20 et 9 h 45, ce qui nous a permis de voir 45 espèces. En voici une partie :
  • 250 Oies des neiges
  • 31 Canards noirs
  • 32 Canards colverts
  • 3 Canards pilets
  • 10 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à collier
  • 8 Fuligules milouinans
  • 1 Eider à duvet
  • 16 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 8 Harles huppés – Il s’agit d’une date typique d’arrivée automnale pour ce harle à Rivière-Ouelle. Bien que l’espèce estive parfois en petit nombre, il n’y a pas, à ma connaissance, de mention de nidification confirmée hors de tout doute dans la région.
  • 126 Plongeons catmarins – La mue des catmarins vers leur plumage d’hiver est belle et bien débutée! Cette semaine, il y avait déjà beaucoup d’adultes en plumage d’hiver alors que ceux portant encore leur livrée estivale avaient la tête plus ou moins marbrée.
  • 2 Plongeons huards
  • 10 Grèbes jougris
  • 78 Fous de Bassan – Un bon déplacement était perceptible très tôt le matin, ce qui est presque inhabituel pour cette espèce que j’ai toujours considérée comme étant une « lève-tard »! Les oiseaux remontaient le fleuve vers Québec mais, juste avant que nous quittions, ils avaient commencé à redescendre vers l’est. Comme l’été dernier, il est bien possible que la pénurie de nourriture le long des côtes gaspésiennes qui affecte le succès de reproduction soit responsable d’un si grand nombre d’oiseaux dans notre région.
Fou de Bassan – Rivière-Ouelle – 28 septembre 2013 © Claude Auchu

Fou de Bassan – Rivière-Ouelle – 28 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 120 Cormorans à aigrettes
  • 4 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 12 Pluviers semipalmés
  • 24 Bécasseaux variables
  • 1 Mouette de Bonaparte
  • 11 Sternes pierregarins
  • 3 Labbes parasites – Ils sont toujours aussi spectaculaires, autant lors de leurs déplacements rapides (nos deux premiers oiseaux se dirigeaient vers l’ouest d’un vol décidé) que lorsqu’ils poursuivent un goéland (le troisième labbe s’est envolé de l’eau pour aller poursuivre un goéland et s’emparer de son repas avant de redescendre se poser à l’eau)!
  • 95 Corneilles d’Amérique
  • 12 Alouettes hausse-col
  • 12 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline à collier
  • 1 Paruline à croupion jaune
Puisque la partie forestière de Rivière-Ouelle avait été exploitée la veille, nous sommes allés lentement à la rencontre de la marée haute en nous dirigeant plus à l’est.

Notre premier arrêt s’est effectué à Saint-Denis-de-Kamouraska où nous avons séjourné de 9 h 45 à 10 h 50. Voici une partie des espèces rencontrées sur place :
  • 15 Urubus à tête rouge
  • 50 Pluviers argentés
  • 8 Bécasseaux maubèches
  • 1 Bécasseau variable
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 350 Alouettes hausse-col – Les grands champs situés entre Saint-Denis et Kamouraska devaient sûrement abriter quelques milliers d’oiseaux. Les 350 individus notés est le maximum vu en vol en même temps.
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 20 Pipits d’Amérique
  • 2 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 7 Parulines à croupion jaune
Nous avons finalement terminé notre excursion à Kamouraska, en espérant que les limicoles soient aussi présents que lors de nos dernières visites. Ce ne fut pas tout à fait le cas mais, en parcourant les principaux sites, nous avons tout de même réussi à repérer les espèces suivantes :
  • 30 Pluviers argentés
  • 16 Pluviers semipalmés
  • 15 Grands Chevaliers
  • 10 Petits Chevaliers
  • 1 Tournepierre à collier
  • 9 Bécasseaux maubèches
  • 30 Bécasseaux sanderlings
  • 33 Bécasseaux semipalmés
  • 80 Bécasseaux variables
 Avec sa température douce et ses vents faibles, la journée de dimanche était toute désignée pour une longue randonnée à vélo. Cette fois, nous avons décidé de parcourir les rangs de La Pocatière et de revenir vers la maison par la piste cyclable qui longe les battures, une longue promenade des plus agréables.

Ce sont 45 espèces que nous avons croisées à La Pocatière dimanche le 29 septembre entre 6 h 25 et 12 h 30, parmi lesquelles :
  • 3000 Oies des neiges
  • 58 Canards noirs
  • 6 Eiders à duvet
  • 3 Harles couronnés
Harles couronnés – La Pocatière – 29 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 2 Gélinottes huppées
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 8 Tourterelles tristes
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Grand Pic
  • 23 Geais bleus – Les geais circulaient encore en bon nombre dimanche matin. Certains semblaient aller cacher des glands de chênes dans les champs de maïs alors que d’autres allaient cacher des grains de maïs dans les forêts de chênes! Que d’énergie dépensée!
  • 80 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 4 Merlebleus de l’Est – Il y a quelques années, il aurait été inimaginable de voir plus de merlebleus que de Merles d’Amérique à La Pocatière, surtout en septembre!
  • 3 Merles d’Amérique
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 28 Pipits d’Amérique
  • 8 Jaseurs d’Amérique
  • 4 Parulines masquées
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 39 Parulines à croupion jaune
  • 16 Bruants familiers
  • 11 Bruants des prés
  • 50 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 6 Bruants des marais
  • 33 Bruants à gorge blanche
  • 12 Bruants à couronne blanche
  • 3 Juncos ardoisés
  • 6 Carouges à épaulettes
  • 9 Quiscales rouilleux – Ces oiseaux étaient présents dans le secteur où l’espèce a niché durant les années 1980. Bien que de plus en plus rare dans la région, ce quiscale niche probablement encore dans certains secteurs inaccessibles de l’arrière-pays. En 1964, l’abbé René Tanguay le considérait comme un nicheur régulier dans notre secteur.
  • 300 Quiscales bronzés
  • 8 Roselins pourprés
  • 14 Chardonnerets jaunes
Dimanche matin, les bruants ont encore fait belle figure, mais l’absence prolongée des fringillidés, les « vrais » granivores, continue à nous décevoir. Sauf pour une poignée de Roselins pourprés (eux-mêmes présentement très rares le long du fleuve) et les omniprésents Chardonnerets jaunes, nous attendons encore l’arrivée des becs-croisés, gros-becs et tarins qui mettent tant de vie et de couleurs dans nos hivers. Même les Sittelles à poitrine rousse sont actuellement difficiles à trouver. Espérons que ces espèces sont simplement en train de vider les forêts du nord de leurs graines et qu’elles viendront nous rejoindre d’ici l’hiver.

Nous voilà donc à la porte du mois d’octobre. Si ce mois débute avec l’observation des dernières parulines, il peut aussi se terminer avec l’arrivée des premières neiges (en ce sens, il est un peu comme le mois d’avril, mais à l’envers). C’est normalement à cette époque que l’hiver ornithologique que l’on connaîtra commence à se dessiner avec l’installation des premiers hivernants, en espérant que les fringillidés en fassent partie cette année!