mardi 26 novembre 2013

Victimes des vents

Le fait saillant de cette dernière fin de semaine aura été le vent… et seulement le vent! Pour ces deux jours, les données officielles à la station d’observations météorologiques de La Pocatière indiquent des vents constants du nord-ouest, soufflant entre 20 et 30 km/h avec des rafales atteignant les 50 km/h! Et, on s’en doute bien, les vents étaient sûrement encore plus puissants à Rivière-Ouelle où les principaux sites ornithologiques sont situés en bordure du fleuve et en terrain plat. Bien sûr, nous sommes relativement habitués à ces conditions venteuses et il faudrait des conditions encore pires pour nous empêcher d’aller observer les oiseaux.
Cependant, les oiseaux que nous cherchons justement à observer sont grandement influencés par les vents et il n’est pas toujours facile de comprendre leurs « raisonnements ». Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, les journées de vents du sud-ouest sont habituellement les moins fructueuses pour l’observation des oiseaux, quelque soit la saison. À l’opposé, les vents qui proviennent du nord (en fait entre le nord-est et le nord-ouest) produisent les meilleures journées. Mais, dans toutes les règles, il y a des exceptions et il semble bien que cette dernière fin de semaine était justement une exception. De bons vents, mais très peu d’oiseaux. Bien qu’à la fin de novembre les déplacements d’oiseaux aquatiques à Rivière-Ouelle soient déjà au ralenti, nous savons qu’une bonne proportion des canards de mer ne quitte pas la région avant la mi-décembre. 

Nous avons donc été plutôt déçus de ne trouver aucune macreuse, ni Harle huppé et très peu d’eiders durant notre excursion de samedi matin. La visibilité sur le Saint-Laurent était moyenne, typique d’ailleurs des journées hivernales, mais nous avons réussi à identifier facilement tous les oiseaux en déplacement au large du quai (ils étaient si peu nombreux…). Des vents aussi puissants et soufflant directement vers nous auraient dû forcer les oiseaux à se déplacer plutôt que de simplement rester posés à l’eau comme lors des journées sans vent. Mais, voilà, les oiseaux en ont décidé autrement pour samedi et dimanche et nous avons connu notre fin de semaine la plus tranquille depuis longtemps. Notons tout de même que le paysage des montagnes de Charlevoix bien enneigées et éclairées par le soleil rasant de fin-novembre était superbe… et nous avons eu bien du temps pour l’admirer!

Samedi le 23 novembre, notre excursion à Rivière-Ouelle entre 6 h 55 et 11 h 50 s’est terminée avec seulement 18 espèces à notre liste. Les voici :
  • 3 Oies des neiges
  • 130 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 5 Fuligules milouinans
  • 37 Eiders à duvet – Après de bons passages durant les jours précédents, il est bien normal que les quantités d’eiders dans la région doivent se refaire. Ces dernières années, des eiders en migration ont été vus à Rivière-Ouelle jusqu’au début de janvier!
  • 4 Hareldes kakawis
  • 6 Grands Harles
  • 4 Plongeons catmarins
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 25 Goélands argentés
  • 30 Goélands arctiques
  • 14 Goélands marins
  • 45 Pigeons bisets
  • 12 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux – Malgré le vent fort du nord-ouest et un petit 0°C, un individu a quitté le secteur du quai vers 8 h 00 et s'est aventuré vers le large, en route pour Charlevoix.
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 125 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes des neiges

Nous savons bien qu’il reste encore des oiseaux marins dans la région. Nous n’avons pas le choix, il faudra retourner à Rivière-Ouelle bientôt!

Dimanche matin, le vent ayant encore pris de la force et le mercure indiquant –7°C, nous avons décidé de faire un peu de route et de nous rendre jusqu’à Kamouraska. Tout était très calme en chemin, les oiseaux semblant vraiment s’être cachés des mauvaises conditions. Les plus intéressants ont été une Buse pattue à Saint-Philippe-de-Néri (elle est rare dans la région cet automne) et un Plongeon huard en vol au-dessus des terres agricoles à Saint-Denis.

Les oiseaux sont tellement discrets présentement que chaque individu attire notre attention. Mercredi le 20 novembre, un ambitieux Faucon émerillon poursuivait longuement et avec ardeur un gros Pigeon biset, une proie de bonne taille pour ce rapace. Lundi le 25, c’est un Grand Héron tardif qui nous a surpris. À noter que ces deux observations ont été faites à partir d’une fenêtre durant une pause à notre travail! Également, une Tourterelle rieuse (la variété des animaleries) a été vue à une mangeoire de La Pocatière samedi et dimanche.

mardi 19 novembre 2013

Chardonnerets jaunes et... Goéland de Thayer!

Dans mon message du 12 novembre, je m’inquiétais de l’absence presque totale de fringillidés dans les sites que je fréquente le plus régulièrement. Ces dernières semaines, les roselins, becs-croisés, tarins et chardonnerets semblent en effet avoir déserté la région, eux qui sont habituellement les espèces les plus évidentes en hiver. Mais voilà que les Chardonnerets jaunes ont été très présents durant nos excursions de samedi et dimanche dernier! J’ai interprété l’apparition soudaine de ces oiseaux comme un rappel à l’ordre : j’avais peut-être oublié que les fringillidés sont des oiseaux très opportunistes, capables d’envahir une région aussi rapidement qu’ils sont capables de la déserter! C’est vrai, mais maintenant, espérons simplement qu’ils demeureront dans la région durant tout l’hiver!!!

Samedi, c’est par le quai de Rivière-Ouelle que notre fin de semaine ornithologique a débuté. En sortant de la voiture, tout juste avant le lever du soleil, Christiane s’est écriée : « Ça sent le mois de mars!!! ». Effectivement, le temps doux, les quelques blocs de glace dérivant sur le fleuve et les cris des corneilles nous donnaient vraiment une impression de début de printemps. Ce temps doux a cependant nuit à la visibilité et une petite brume flottait au large, réduisant quelque peu notre champ d’action. L’absence presque complète de vent a compensé en nous permettant de rester stables, confortablement assis sur nos petits bancs.
Même tôt en matinée, les oiseaux observés à Rivière-Ouelle semblaient être en pause plutôt qu’en migration, ce qui est bien normal après la semaine de vents bien soutenus du sud-ouest que nous venons de connaître. Au quai, ce sont encore les Plongeons catmarins qui étaient en évidence. La majorité des individus se dirigeaient cependant vers l’ouest, ce qui est contraire à ce que nous observons lors des vrais déplacements migratoires. Il y a deux semaines, par exemple, plusieurs des oiseaux volaient en direction est, souvent en groupes et très haut au-dessus du fleuve, nous donnant nettement l’impression qu’ils arrivaient directement du nord-ouest (de la baie James?). Samedi, les catmarins semblaient plutôt corriger leurs positions, comme si les oiseaux en pause dans la région avaient été poussés trop à l’est par les vents des derniers jours.

Bien que les oiseaux n’étaient pas en mode migratoire, nous avons pu tirer 35 espèces de notre promenade à Rivière-Ouelle samedi le 16 novembre entre 6 h 30 et 13 h 10 :
  • 800 Oies des neiges
  • 1 Bernache du Canada
  • 242 Canards noirs
  • 44 Canards colverts
  • 2 Fuligules milouinans
  • 2 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 8 Macreuses brunes
  • 41 Macreuses à bec jaune
  • 35 Hareldes kakawis
  • 24 Grands Harles
  • 49 Harles huppés
  • 232 Plongeons catmarins – Il est toujours surprenant de constater que tant de catmarins peuvent être vus à Rivière-Ouelle lors d’une journée considérée comme « tranquille »!
  • 3 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Buse pattue
  • 13 Bécasseaux violets – En plus de ce petit groupe qui est passé très près du quai, quelques bécasseaux supplémentaires circulaient trop loin au large pour être identifiés avec certitude. À cette date, le choix est très limité : Bécasseaux violets ou Bécasseaux variables.
  • 600 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 50 Goélands marins
  • 33 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Nos deux premiers individus de la saison étaient visibles d’un même point. Les premiers arrivés sous nos latitudes semblent souvent intimidés de se retrouver dans un environnement aussi différent de celui où ils ont passé l’été. C’est même souvent posés au sol que sont trouvés ces premiers oiseaux, à l’abri du regard des agaçantes corneilles.
  • 2 Pies-grièches grises – Même si les pies-grièches sont généralement solitaires, ces deux oiseaux volaient ensembles. À Tadoussac, il y a une quinzaine d’années, j’avais déjà observé cinq individus perchés dans un même arbre!
  • 6 Geais bleus
  • 28 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique
  • 400 Étourneaux sansonnets
  • 3 Plectrophanes lapons
  • 450 Plectrophanes des neiges
  • 71 Chardonnerets jaunes – Présents un peu partout, des groupes de 15 et 34 oiseaux ont été observés depuis le bout du quai. Je n’avais pas vu plus de deux individus durant la même journée depuis le 29 septembre!!!
  • 5 Moineaux domestiques
Il n’y a pas que Christiane pour qui les conditions météorologiques semblaient printanières samedi matin. Nous avons même croisé une Marmotte commune, une première mention en novembre pour nous deux!!! Je crois même n’en avoir jamais rencontré en octobre!

Il y avait bien longtemps que nous n’avions pas exploré la ville de La Pocatière et ses environs immédiats de façon adéquate. Il était donc plus que temps pour nous de consacrer une matinée à faire le tour de notre propre patelin. Dimanche matin, l’occasion était belle pour nous d’effectuer une longue marche à travers les rues de la ville. La température encore douce n’aidait en rien à pousser les oiseaux vers les mangeoires, mais il était intéressant pour nous de revoir les quartiers de la ville que nous allons parcourir jusqu’à nous en lasser cet hiver…
En début d’après-midi, j’ai décidé d’aller jeter un coup d’œil aux quelques canards encore présents à La Pocatière. Puisque je savais à l’avance quelles espèces je risquais de croiser, j’ai choisi de laisser mon télescope à la maison et de ne traîner que mes jumelles, l’appareil-photo et son téléobjectif et mon vélo (ce qui est déjà beaucoup à gérer pour deux mains et un seul cou…!). Les canards présents ressemblaient fortement à mes prévisions et un beau groupe très varié de goélands s’est laissé prendre en photos de très loin.
De retour à la maison plus tard en après-midi, j’ai transféré mes photos dans l’ordinateur et quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver… un Goéland de Thayer!!! Selon moi, l’identification de l’oiseau, un immature en plumage de premier hiver, ne laisse aucune place à l’hésitation tellement il est bien typé (ce qui est plutôt rare pour un oiseau aussi variable que le Goéland de Thayer)! Il est certain que si j’avais eu mon télescope entre les mains, l’oiseau m’aurait littéralement sauté aux yeux. Il est même surprenant que je ne l’ai pas repéré aux jumelles, mais c’est une preuve de plus que l’on se fait déjouer par bien des oiseaux. Je n’aurais jamais pensé qu’un jour j’oserais identifier un Goéland de Thayer au Québec sans même le voir au vol mais, voilà, c’est arrivé!

Les 3 h 15 passées sur le terrain à La Pocatière dimanche le 17 novembre nous aurons finalement fourni ces 26 espèces :
  • 12 Canards colverts
  • 2 Fuligules milouinans
  • 2 Petits Fuligules
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Grand Héron
  • 50 Goélands à bec cerclé
  • 40 Goélands argentés
  • 1 Goéland de Thayer – Depuis plus de 30 ans, j’ai vu des milliers de Goélands argentés et arctiques en plumage de premier hiver, mais aucun (pas même les quatre Goélands de Thayer de premier hiver que j’ai vus auparavant au Québec!) n’avait cette coloration « café au lait »!!! Qu’en pensez-vous?

Le Goéland de Thayer immature à son premier hiver, flanqué de deux Goélands à bec cerclé, deux Goélands argentés et d’un Goéland  bourgmestre  à son premier hiver. Sa taille et ses proportions sont semblables à celles d’un Goéland arctique, mais son plumage est nettement trop sombre pour cette espèce. Les rémiges primaires, les plumes les plus sombres de l’oiseau, se terminent par un fin liséré blanc. Les tertiaires avec le centre foncées et une lisière blanche sont aussi caractéristiques de l’espèce. Notez à quel point le bec du Goéland de Thayer est plus mince que celui des deux Goélands argentés à sa gauche.
Goéland de Thayer immature à son premier hiver – La Pocatière – 17 novembre 2013 © Claude Auchu

Goéland de Thayer immature à son premier hiver parmi les Goélands argentés, bourgmestres et à bec cerclé
– La Pocatière – 17 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 12 Goélands arctiques

Goéland arctique – La Pocatière – 17 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 3 Goélands bourgmestres

Goéland bourgmestre, immature à son premier hiver – La Pocatière – 17 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 10 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 17 Tourterelles tristes
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Geais bleus
  • 80 Corneilles d’Amérique – Au début de l’excursion, nous étions à évaluer lesquelles des corneilles observées étaient bien installées et prêtes à hiverner localement. Mais, un peu plus tard, nous avons croisé une bande d’une soixantaine d’individus qui migraient silencieusement vers le sud-ouest, bien haut dans les airs. De toute évidence, les migrations ne sont pas encore terminées et nous risquons encore de perdre des oiseaux!
  • 5 Alouettes hausse-col
  • 32 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Bec-croisé bifascié – Cet oiseau qui survolait la ville en criant s’est avéré n’être que notre deuxième  individu en 2013!!! Mes notes indiquent cependant qu’en 1983 et ’86, je n’avais eu aucune mention de l’espèce. Mais c’était il y a bien longtemps, à une époque où j’étais très peu mobile.
  • 30 Chardonnerets jaunes – J’imagine que les deux individus notés irrégulièrement autour de notre demeure depuis près de deux mois se trouvaient dans un des groupes croisés durant l’excursion.
  • 13 Moineaux domestiques
Finalement, les passereaux qui devaient être le centre d’attention de notre journée de dimanche se sont encore fait voler la vedette par un oiseau aquatique! Mais les visites de Goéland de Thayer au Québec, documentées par une photo de surcroit, sont tellement rares que les Chardonnerets jaunes sauront sûrement m’en excuser!

mardi 12 novembre 2013

Mergule nain et Pic à dos rayé

Il n’y a pas à en douter, nous sommes bien en novembre! Les journées raccourcissent au même rythme que nos listes quotidiennes d’oiseaux et le temps est tellement sombre que j’ai presque hâte qu’il y ait de la neige au sol pour refléter les rares rayons de soleil qui percent encore! Heureusement, il y a encore des oiseaux, pas des tonnes, mais il en reste… Si les oiseaux aquatiques ont encore beaucoup à offrir dans la région, les espèces terrestres nous font cependant redouter le pire pour l’hiver qui s’en vient!

En attendant, c’est bien sûr par Rivière-Ouelle que nous avons débuté notre fin de semaine, surtout que tout un cocktail de précitations était prévu pour dimanche. Samedi matin, au lever du soleil, les vents étaient nettement moins puissants que ceux auxquels nous nous attendions et c’est sans trop de difficulté que nous avons passé les 150 premières minutes de l’excursion bien installés au bout du quai. Même si les mouvements des oiseaux au large n’étaient pas aussi denses que ceux de la semaine dernière, nous avons été bien occupés par les nombreux petits groupes qui circulaient en tous sens. Le passage des Plongeons catmarins, pour ne nommer qu’eux, s’est fait par duos plutôt que par bandes et nous avons tout de même été surpris d’avoir compté près d’une centaine d’individus à la fin de notre excursion. 
La vedette de la matinée fut sans contredit un Mergule nain qui descendait rapidement le fleuve au large du quai. Il faut toujours une bonne dose d’attention et de concentration pour repérer et identifier ce poids plume. L’expérience de centaines d’heures à scruter les flots nous est sûrement d’un grand secours.

Voici la liste des 33 espèces que nous avons croisées à Rivière-Ouelle le samedi 9 novembre entre 6 h 20 à 11 h 45 :
  • 80 Oies des neiges
  • 1 Bernache du Canada
  • 67 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 2 Fuligules milouinans
  • 36 Eiders à duvet – Ils étaient beaucoup plus discrets que la semaine dernière!
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 39 Macreuses brunes
  • 27 Macreuses à bec jaune
  • 70 Hareldes kakawis
  • 1 Petit Garrot
  • 30 Garrots à œil d’or
  • 22 Harles huppés
  • 85 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 1 Grand Héron
Grand Héron juvénile – Rivière-Ouelle – 9 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 2 Busards Saint-Martin – Après avoir été introuvables durant le mois d’octobre, un mâle et une femelle ont enfin été observés durant l’avant-midi. L’espèce fréquente régulièrement la région jusqu’à la mi-novembre et certains individus ont même déjà prolongé leur séjour jusqu’à Noël.
  • 5 Bécasseaux violets – Trois oiseaux, posés sur les rochers bordant le quai, manifestaient fréquemment leur présence en lançant de petits cris bien audibles de notre position.
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 4 Goélands arctiques
  • 25 Goélands marins
  • 1 Mergule nain – Il semble bien que ce minuscule alcidé soit annuel dans la région. Même en ne visitant les sites ayant le plus de potentiel qu’une seule fois par semaine, nous avons réussi à voir l’espèce ici plus d’une année sur deux depuis 2003.
  • 7 Guillemots à miroir
  • 40 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 1 Geai bleu
  • 14 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 10 Mésanges à tête noire
  • 5 Étourneaux sansonnets
  • 47 Plectrophanes des neiges
  • 2 Durbecs des sapins – Notre première mention de l’automne pour ce fringillidé typiquement hivernal (mais qui est tout de même un nicheur rare dans l'arrière-pays). En 2011, avec un hiver très riche en nourriture, notre premier individu n’était apparu que le 12 décembre, la date la plus tardive des dix dernières années. L’an dernier, avec un hiver particulièrement pauvre en nourriture en forêt, nous avons observé les premiers durbecs près du fleuve dès le 13 octobre. La date moyenne, selon mes données, serait autour du 1er novembre; la quantité de nourriture en forêt serait donc moyenne cette année?!?
D’ailleurs, à quel genre d’hiver ornithologique devons-nous nous attendre? Une fois que les espèces aquatiques auront quitté la région, quels sont les oiseaux qui nous accompagneront durant l’hiver? Habituellement, ce sont les fringillidés (tarins, becs-croisés, roselins, etc.) qui mettent de la vie et de la couleur durant la saison froide. Les différentes espèces se relaient souvent d’une année à l’autre, les Chardonnerets jaunes par exemple, étant présents les années où les sizerins sont absents (et vice-versa). Mais, cet automne, TOUS les fringillidés semblent absents en même temps!!! Les graines de conifères, qui nourrissent une bonne partie de ces oiseaux, sont produites en quantités variables d’une année à l’autre, les mauvaises années succédant aux bonnes. Ainsi, comme mentionné pour le durbec, l’hiver 2011-12 fut si riche en graines et en fruits que les arbres ont dû se « reposer » l’année suivante et l’hiver 2012-13 a été extrêmement pauvre (sûrement le pire depuis longtemps!). Alors, cette année, nous aurions été en droit de nous attendre à une bonne année de production de graines et de fruits, ce qui n’a visiblement pas été le cas, du moins pas dans les régions habitées. Les sorbiers et les conifères ont bien produit quelques fruits et graines, mais rien pour attirer et garder dans la région les espèces tant recherchées. Les Becs-croisés bifasciés, qui ont été presque absents du sud du Québec en 2013, sont-ils présentement occupés à vider les épinettes de leurs graines quelque part dans le nord de la province? Apparaîtront-ils dans la région au milieu de l’hiver lorsqu’ils auront tout dévoré? Espérons-le pour les pauvres ornithologues que nous sommes!!!

Dimanche matin, malgré les chutes de neige, nous sommes partis à vélo pour une randonnée en forêt. Notre première demi-heure sur le terrain a été tellement tranquille que nous avions seulement quatre espèces sur notre liste (pas besoin de les inscrire, on y allait de mémoire!) lorsque nous avons atteint le boisé. Si les oiseaux ne s’annonçaient pas beaucoup plus nombreux à ce site, nous avons eu la chance de croiser un petit groupe de merles qui, bien cachés entre les épinettes, débarrassaient les sorbiers de leurs fruits. En inspectant le groupe, nous avons trouvé un Jaseur d’Amérique puis un rare Pic à dos rayé, une belle consolation pour l’effort fourni.

À La Pocatière, dimanche le 10 novembre, notre excursion de 2 h 45 en forêt nous aura tout de même fourni les 17 espèces suivantes :
  • 2 Canards colverts
  • 30 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Pic à dos rayé – Voilà une espèce qui était nettement plus commune à La Pocatière il y a 25 ans! Malheureusement, le boisé qui accueillait alors les deux espèces de « picados » est tombé sous les scies à chaîne. Même si, à ma connaissance, aucun nid n’a encore été trouvé, le Pic à dos rayé niche sûrement à l’occasion dans la région. J’avais d’ailleurs été le témoin privilégié d’une parade nuptiale à La Pocatière le 15 mai 1992.
  • 1 Grand Pic
  • 11 Geais bleus
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 20 Merles d’Amérique
  • 1 Jaseur d’Amérique – Notre premier depuis le 30 septembre. Un peu comme les sizerins et les chardonnerets, les deux espèces de jaseurs sont rarement abondants durant un même hiver. Puisque les Jaseurs boréaux ne sont pas encore arrivés dans la région (je n’ai vu qu’une petite bande il y a une dizaine de jours), peut-on s’attendre à voir d’autres Jaseurs d’Amérique apparaître d’ici le début de l’hiver?
  • 1 Bruant à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Moineau domestique
Il est remarquable de voir à quel point les oiseaux occupent non seulement nos temps libres, mais également nos pensées. C’est peut-être même encore pire lorsque le manque d’oiseaux à observer nous laisse plus de temps pour émettre nos hypothèses…Depuis 1975, j’ai traversé toutes sortes d’hivers avec les oiseaux, qu’ils soient abondants ou non. Chacun m’a apporté un peu plus de compréhension sur la dynamique des espèces et toutes les sous-questions que ça implique. Nous verrons bien ce que l’hiver 2013-14 nous apportera de plus…

mardi 5 novembre 2013

Les Eiders à duvet volent la vedette!

Les conditions météorologiques s’annonçaient vraiment idéales pour notre fin de semaine ornithologique. Après un vendredi tout en vent (jusqu’à 60 km/h sans compter les rafales!) et en douceur (20°C en mi-journée!), la température est revenue aux normales de saison pour samedi et dimanche. Le mercure a donc tourné autour du point de congélation et les vents ont (enfin!) soufflé du nord-ouest. Au début du mois de novembre, les canards de mer sont souvent à l’honneur et ce sont ces oiseaux qui, cette fois, étaient dans notre mire (au sens figuré, bien entendu!).

Samedi matin, un passage obligé par Rivière-du-Loup m’a laissé deux heures de libre pour observer les oiseaux. Instinctivement, c’est vers le quai du traversier que je me suis dirigé avec bien des espèces possibles en tête. Tout d’abord, un coup d’œil à l’embouchure de la rivière et le long du quai pour m’assurer qu’aucune Hirondelle à front brun n’avait été poussée jusqu’ici par les vents violents mais très chauds de la veille. Hélas non, il aurait peut-être fallu que ces conditions se présentent deux semaines plus tard puisque c’est souvent à la mi-novembre que les Hirondelles à front brun sont poussées vers le nord-est du continent… Tant pis!
Je me suis ensuite installé près du quai en espérant trouver au large plus d’espèces maritimes qu’à Rivière-Ouelle; après tout, je me retrouvais tout de même un gros 52 kilomètres plus en aval! Mais, malgré une visibilité presque parfaite, très peu d’oiseaux en déplacement au large ont pu être repérés. Même l’arrivée d’un petit vent du nord vers 10 h 00 n’a pu provoquer le mouvement souhaité. Ce genre de situation, où je me retrouve sur un site ayant du potentiel mais sans réussir à en tirer quoi que ce soit, me conforte toujours dans mon habitude d’observer près de chez moi : je passe moins de temps sur les routes mais plus sur les sites où je suis plus en mesure de mieux apprécier les oiseaux que je vois!

Voici donc la courte liste des oiseaux observés à partir du quai de Rivière-du-Loup samedi le 2 novembre entre 9 h 00 et 11 h 00 :
  • 2000 Oies des neiges
  • 15 Bernaches du Canada
  • 75 Canards noirs
  • 3 Canards colverts
  • 20 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 40 Hareldes kakawis
  • 19 Harles huppés
  • 6 Plongeons catmarins
  • 1 Plongeon huard
  • 125 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 3 Goélands marins
  • 1 Petit Pingouin
Très peu d’eiders, une seule macreuse et aucun Guillemot à miroir! S’il est vrai qu’entre 9 h 00 et 11 h 00, les déplacements d’oiseaux sont souvent déjà terminés, je m’attendais tout de même à plus d’action, surtout avec le contraste de température des 24 heures précédentes!
Sur le chemin du retour vers La Pocatière, un court arrêt à Kamouraska s’imposait. En mi-journée, la marée n’était pas encore assez haute pour concentrer les limicoles à un seul et même endroit, mais nous avons tout de même réussi à voir les deux espèces les plus en évidence en ce début de novembre :
  • 10 Pluviers argentés
  • 125 Bécasseaux variables – Une belle quantité pour la date!
Dimanche matin, les choses allaient-elles être meilleures à Rivière-Ouelle qu’elles ne l’ont été à Rivière-du-Loup la veille? Chose certaine, nous étions prêts à fournir les efforts nécessaires pour y parvenir! Tout comme samedi, les conditions étaient saisonnières (-1°C à notre arrivée) et c’est donc bien emmitouflés que nous nous sommes présentés au fameux quai. Ces belles conditions ont même fait que deux autres observateurs locaux nous ont accompagnés au quai durant une partie de la matinée. La presque totalité des birders de la région pointaient donc leurs télescopes simultanément vers le large en ce dimanche matin!
Chez les oiseaux, ce sont surtout les Eiders à duvet qui ont retenu l’attention. Même si je suis témoin de leur migration automnale à Rivière-Ouelle depuis plus de 30 ans, je ressens encore une incroyable poussée d’adrénaline à chaque fois que je vois surgir les bandes de ces gros canards qui finissent par venir frôler le bout du quai!

À Rivière-Ouelle, dimanche le 3 novembre, ce sont 38 espèces que nous avons observées entre 6 h 10 et 13 h 45 :
  • 730 Oies des neiges
  • 205 Bernaches du Canada
  • 100 Canards noirs
  • 10 Canards colverts
  • 7 Fuligules milouinans
  • 1 Petit Fuligule
  • 8730 Eiders à duvet – Le passage de belles bandes d’eiders nous ont tenu en alerte durant tout l’avant-midi! Le goupe le plus important comptait 1350 individus, d’après le décompte de Christiane! Plus tard en journée, tous ces oiseaux ont dû se retrouver dans le secteur de Montmagny ou de Saint-Vallier, à la limite ouest de l’eau salée, d’où ils ont dû prendre leur envol au-dessus des terres pour rejoindre la côte atlantique. De mémoire, je  me souviens d’avoir assisté à leur départ de la région vers le sud qu’à une seule occasion (tôt le matin du 9 décembre 2003).
Eiders à duvet – Rivière-Ouelle – 3 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 8 Macreuses à front blanc
  • 37 Macreuses brunes
  • 80 Macreuses à bec jaune
  • 153 Hareldes kakawis
  • 98 Garrots à œil d’or
  • 24 Grands Harles
  • 140 Harles huppés
  • 222 Plongeons catmarins – Il est toujours surprenant de voir des bandes de Plongeons catmarins voler en altitude avec les montagnes de Charlevoix à l’arrière-plan! Dimanche, certains des oiseaux observés nous ont vraiment donné l’impression qu’ils arrivaient directement de leurs territoires de nidification du Grand Nord. Les catmarins sont les plongeons ayant l’aire de nidification la plus nordique. D’où proviennent les oiseaux que nous voyons passer devant le quai de Rivière-Ouelle? De la baie James, de l’île de Baffin ou de l’île d’Ellesmere???
  • 1 Plongeon huard
  • 2 Grèbes esclavons – Ils sont vraiment observés plus régulièrement cet automne!
  • 5 Grèbes jougris
  • 4 Cormorans à aigrettes
  • 2 Grands Hérons
  • 17 Bécasseaux violets
Bécasseau violet – Rivière-Ouelle – 3 novembre 2013 © Claude Auchu
 
Chez les bécasseaux, le bec des mâles est souvent plus court que celui des femelles.
Bécasseau violet – Rivière-Ouelle – 3 novembre 2013 © Claude Auchu
 
Bécasseaux violets – Rivière-Ouelle – 26 vovembre 2013 © Claude Auchu
 
Bécasseau violet – Rivière-Ouelle – 3 novembre 2013 © Claude Auchu
  • 1 Bécasseau variable
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques – Nos deux premiers de la saison froide, ils arrivent toujours en même temps que les premières traces de glace dans les flaques d’eau.
  • 50 Goélands marins
  • 1 Petit Pingouin
  • 14 Guillemots à miroir
  • 17 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 2 Geais bleus
  • 10 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 3 Alouettes hausse-col
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 52 Plectrophanes des neiges
Les autres canards de mer n’ont pas répété le spectacle renversant dont nous avions été témoins le 4 novembre de l’an dernier…

Malgré la période tranquille que nous traversons chez les passereaux, nous avons tout de même vu quelques oiseaux d’intérêt lors de nos déplacements à La Pocatière ces derniers jours comme, par exemple, deux ou trois Sittelles à poitrine blanche et une quinzaine de Jaseurs boréaux. La sittelle et le jaseur étaient beaucoup plus en évidence aux mêmes dates l’an dernier! Mais il y a mieux encore : une collègue de travail m’a raconté que son père avait observé quatre Dindons sauvages sur son « lot à bois » de Saint-Onésime il y a quelques jours! Pour l’instant, il n’existe qu’une seule mention que je qualifierais d’officielle dans ma région, mais je connais deux autres mentions crédibles (une à La Pocatière et l’autre à Saint-Philippe-de-Néri) depuis le début de 2013. Il sera intéressant d’inspecter les champs de maïs l’hiver prochain…!