mardi 25 février 2014

Grands Corbeaux en amour!

La fin de février s’est bien fait sentir durant ces derniers jours, avec une température douce tournant autour du point de congélation et un soleil bien présent durant la fin de semaine. Comme tout ne peut pas être positif, nous avons cependant eu à affronter un vent fort du sud-ouest samedi et dimanche. Ce vent aura peut-être aidé les premières corneilles migratrices à atteindre la région puisque des individus étaient visibles (et audibles!) un peu partout dans la ville qu’elles avaient désertée depuis le début de janvier.

Le défi pour nous durant cette fin de semaine a donc été de profiter des oiseaux présents tout en évitant d’être emportés par le vent. Pour la matinée de samedi, nous sommes retournés sur notre promontoire favori d’où nous avons pu revoir encore une fois les Carouges à épaulettes, cinq individus cette fois, qui réussiront de toute évidence leur hivernage en se nourrissant simplement au beau milieu d’un champ. Les corvidés étaient bien présents sur place et les comportements pré-nuptiaux de certains Grands Corbeaux nous ont fait sourire en plus de nous préparer à ce qu’ils avaient à nous montrer dimanche!

Voici la liste des oiseaux que nous avons vus à La Pocatière samedi le 22 février :
  • 7 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 46 Corneilles d’Amérique
  • 40 Grands Corbeaux – Les corbeaux sont présentement les oiseaux qui ressentent avec le plus de  vigueur l’arrivée prochaine du printemps. De notre emplacement, nous avons pu être témoins de nombreuses pirouettes aériennes et d’échanges de cris ténus entre deux individus qui venaient parfois frôler notre position, tout en jouant avec le vent.
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 100 Étourneaux sansonnets
  • 10 Plectrophanes lapons
  • 13 Plectrophanes des neiges
  • 5 Carouges à épaulettes
  • 1 Durbec des sapins – Une très rare présence de l’espèce près de la ville cet hiver!
  • 2 Moineaux domestiques
Dimanche matin, nous avons pris le chemin des boisés conifériens situés au sud de Saint-Onésime, en espérant que les vents de 50 km/h qui faisaient rage en bordure du fleuve y soient moins agaçants. Une fois rendus à destination, surprise!, les vents étaient nuls!!! Ils se sont bien sûr levés un peu plus tard, mais la courte période de grâce nous aura permis de constater encore une fois à quel point tout est TRÈS calme en forêt… En trois heures de balade avec tous nos sens en éveil, nous n’avons récolté que 64 individus de 11 espèces. Au risque de me répéter, l’hiver      2013-14 aura vraiment été moche pour les ornithologues!

Voici tout de même ce que nous avons réussi à tirer de Saint-Onésime dimanche le 23 février entre 7 h 00 et 10 h 00 :
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 5 Mésangeais du Canada – Ils ont refusé de s’approcher de nous, dédaignant même les friandises qui leur étaient destinées!
  • 8 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé
Ajoutons qu’un petit arrêt tôt le matin nous aura tout de même permis de voir un Merle d’Amérique à La Pocatière, notre premier depuis plus d’un mois. Mais, l’observation qui nous a le plus réjouis durant cette fin de semaine a été faite à Saint-Pacôme sur le chemin du retour. Nous avons alors croisé deux Grands Corbeaux qui volaient ensemble en transportant chacun une branchette pour leur nid! Depuis des années, nous observons régulièrement des corbeaux qui aménagent leur nid durant le mois de mars, mais je crois bien que c’est la première fois que je suis témoin de ce comportement dès le mois de février!

Nous avons trouvé plutôt difficile l’hiver qui se termine. Et ce n’est pas à cause du froid, ni de la neige… après tout, un hiver normal au Québec est censé être froid et neigeux et, de ce côté, je suis capable d’en prendre! C’est bien sûr le manque d’oiseaux, autant en variété qu’en quantité, qui nous a dûrement affectés. Je me suis souvent demandé à quoi pouvait ressembler un hiver passé au milieu de nulle part, avec toujours les mêmes oiseaux à observer jour après jour. J’ai vraiment l’impression de l’avoir vécu cette année, avec un début d’hiver très rude qui a fait rapidement fuir les oiseaux aquatiques, mais qui s’est calmé à la mi-janvier sans nous procurer plus de variété. Les oiseaux granivores et frugivores que j’ai longtemps attendus ne se sont jamais rendus jusqu’à nous. Maintenant, nous attendons l’arrivée du printemps avec un enthousiasme prudent… d’ailleurs, un petit -20°C n’est-il pas prévu pour samedi et dimanche prochain???

mardi 18 février 2014

Oiseaux sous la neige

Que de neige! Après plus d’un mois sans chute de neige notable, voilà que nous avons reçu deux bonnes bordées en trois jours! Vendredi dernier, nous avons eu droit à une vraie tempête de neige – une vraie de vrai! – comme nous en recevons maintenant trop peu. La météo s’est calmée pour samedi, mais nous avons eu droit à une autre belle chute de neige dimanche, sans vent cette fois, ce qui nous aura laissé plus de 30 centimètres de poudreuse. Une partie de notre fin de semaine s’est donc déroulée avec une pelle entre les mains plutôt que la paire de jumelles habituelle.

Heureusement, la journée de samedi nous aura laissé quelques heures sans précipitations pour chercher nos chers oiseaux dans ce décor tout blanc. Au départ, nous avions une petite crainte d’être suivis durant notre trajet par une armée de souffleuses à neige comme il arrive souvent le lendemain d’une tempête. Mais il semble bien que les gens aient décidé d’attendre la fin des précipitations prévues pour dimanche pour « partir la souffleuse » et notre promenade s’est déroulée dans une relative tranquilité.

Notre randonnée à travers La Pocatière ce samedi 15 février entre 7 h 45 et 11 h 30 nous aura permis de voir les oiseaux suivants :
  • 1 Épervier brun – Cet hiver, nous n’avons vu que quatre éperviers, dont seulement deux ont pu être identifiés à l’espèce. Il est probablement normal que l’absence de proie, c’est-à-dire d’oiseaux aux mangeoires, influence également le nombre de prédateur…
  • 24 Pigeons bisets
  • 27 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges – Le harfang qui m’a tant surpris par sa proximité de la ville la semaine dernière était encore dans le secteur, bien installé au sommet d’un pylône.
Harfang des neiges – La Pocatière – 15 février 2014 © Claude Auchu
  • 4 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 12 Corneilles d’Amérique
  • 15 Grands Corbeaux
  • 42 Mésanges à tête noire – Enfin, une quantité notable!
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 120 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes lapons
  • 35 Plectrophanes des neiges
  • 1 Moineau domestique – Même les moineaux sont anormalement rares à La Pocatière cet hiver! Bien que leur nombre ait nettement diminué depuis 30 ans (je sais que je ne reverrai plus de groupes de 330 individus à un même site comme ce fut le cas le 28 janvier 1984!), les moineaux continuent à être bien présents dans ma ville. Mais, en décembre dernier, ils sont tout simplement disparus de leurs cachettes traditionnelles. Habituellement, dès que la température se réchauffe quelque peu en hiver, les moineaux retournent à leurs sites de nidification et se mettent à chanter. Mais ce ne fut  pas le cas cet hiver! Après une seule mention en janvier, l’oiseau de samedi dernier n’était que notre deuxième en février! Espérons que les moineaux se sont tout simplement réfugiés près d’une ferme et qu’ils attendent l’arrivée officielle du printemps pour revenir en ville!
Certains des oiseaux observés samedi avaient l’air plutôt surpris par toute la neige tombée la veille et plusieurs cherchaient très activement leur nourriture. Une belle activité régnait donc autour de certaines mangeoires qui avaient été désertées depuis le début de l’hiver. Bien attendu, à la mi-février, les chances de surprise ornithologique sont pratiquement nulles et les oiseaux sont « sur le neutre » pour le reste de l’hiver.

mardi 11 février 2014

Les carouges tiennent bon!

La deuxième fin de semaine de février s’est déroulée sous des conditions météorologiques relativement belles, même si les vents de 40 km/h qui ont soufflé sur la région samedi nous ont sûrement privés de certaines espèces. Dimanche fut une très belle journée hivernale et, malgré le maximum de seulement -10°C, le soleil était assez ardent pour faire fondre la neige sur les toits (et, en février, c’est toujours un plaisir de voir les toits dégoutter!).

Les vents forts de samedi ne nous ont tout de même pas empêché de jeter un coup d’œil aux oiseaux présents dans les milieux ouverts comme nous l’avions prévu. D’un point de vue bien abrité, nous avons donc passé une petite heure à inspecter les champs. Nous avons même réussi à retrouver les Carouges à épaulettes qui, mine de rien, réussirons bientôt un hivernage complet dans la région sans même avoir visiter de mangeoire!!! D’abord découverts à la fin de décembre, ces carouges fréquentent les quelques rangs de maïs encore debout dans des champs, en compagnie de corneilles et d’un nombre variable de Plectrophanes lapons. Nous connaissons très bien les mangeoires situées les plus près de ces champs et les carouges ne pourraient pas les visiter bien longtemps sans être remarqués.

Voici donc les quelques oiseaux que La Pocatière avait à nous offrir samedi le 8 février :
  • 3 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 40 Corneilles d’Amérique
  • 14 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 1 Étourneau sansonnet
  • 30 Plectrophanes lapons – Cette espèce est souvent bien présente dans la région durant l’hiver. Il n’est cependant pas toujours facile de savoir où les oiseaux se cachent.
  • 6 Carouges à épaulettes – La vie de ces carouges dans des champs ne contenant que trois ou quatre rangées de maïs ne doit souvent tenir qu’à un fil. En plus de partager ce qu’il reste de nourriture avec les corneilles, ils doivent composer avec les vents qui soufflent presque en permanence en bordure du fleuve à La Pocatière. Malgré tout, ils tiennent bon!
Avec l’hiver étrange que nous connaissons, même les Étourneaux sansonnets sont devenus rares à La Pocatière. Pourtant, ils dépassaient régulièrement la centaine d’individus au site de compostage de la municipalité il n’y a pas si longtemps. Peut-être se sont-ils simplement dispersés sur le territoire puisque nous voyons et entendons des oiseaux en nous rendant au travail tôt le matin, à l’autre extrémité de la ville. D’ailleurs, sur notre route entre décembre et la mi-février, nous voyons régulièrement deux oiseaux quitter un vieux trou de pic creusé dans un poteau de téléphone au moment de notre passage vers 7 h 15 le matin! Il y a quelques jours, mais cette fois au retour du travail vers 16 h 45, Christiane a repéré six étourneaux qui survolaient ce secteur, en route vers une ferme qui pourrait bien leur servir de dortoir. Mais, tout à coup, un des oiseaux a laissé le groupe pour descendre rapidement et pénétrer dans son trou!!! Nous avons donc présentement le même horaire que les étourneaux!?!

Dimanche, je me suis dirigé vers Rivière-Ouelle dès le lever du soleil en espérant (encore!) qu’un oiseau quelconque me surprenne par sa présence. Honnêtement, mes attentes étaient plutôt limitées, mais les belles conditions à l’extérieur (surtout l’absence de vent!) m’ont permis de m’attarder longuement et d’être certain que si je ne voyais rien, c’était vraiment parce qu’il n’y avait rien à voir! J’ai tout de même eu droit à une petite surprise au quai lorsqu’un Canard noir, arrivant de nulle part, est venu se jeter à l’eau devant moi. Les rivages du fleuve étant coincés sous la glace presque en permanance de décembre à mars, les canards barbotteurs n’ont d’autre choix que de quitter la région en hiver. De mémoire, ce ne serait que ma troisième mention de Canard noir ici en plein cœur de l’hiver!

Dimanche le 9 février, j’ai séjourné à Rivière-Ouelle de 7 h 10 à 9 h 50 pour voir les quelques espèces suivantes :
  • 1 Canard noir
Canard noir – Rivère-Ouelle – 9 février 2014 © Claude Auchu
  • 1 Gélinotte huppée
  • 35 Pigeons bisets
  • 9 Tourterelles tristes
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 140 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes des neiges
Comme la semaine dernière, je me suis dirigé par la suite vers Saint-Pacôme pour une visite complète du village. Voici ce que j’y ai vu :
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 2 Pics chevelus
  • 12 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche – L’espèce est très discrète dans la région cet hiver.
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 1 Tarin des pins – Le tarin accompagnait la quinzaine de chardonnerets à une mangeoire.
  • 15 Chardonnerets jaunes
En après-midi, une petite tournée vers Saint-Roch-des-Aulnaies et Sainte-Louise nous a fourni certaines espèces intéressantes, telles :
  • 1 Perdrix grise – À Saint-Roch, un oiseau est passé en flèche devant la voiture pour disparaître, à notre grande surprise, dans un bosquet d’épinettes très denses! Nous avons déjà vu à plusieurs reprises des pistes de Perdrix grises dans des boisés comparables, mais c’est la première fois que nous constatons de visu que l’espèce n’hésite vraiment pas à s’aventurer en forêt.
  • 4 Harfangs des neiges – Un oiseau a été vu à La Pocatière, un à Saint-Roch et deux autres à Sainte-Louise. Cet hiver, les harfangs sont nettement plus communs à l’ouest de La Pocatière. À Rivière-Ouelle, le centre traditionnel d’abondance de l’espèce dans la région, ces gros hiboux ne sont observés qu’irrégulièrement cet hiver, les oiseaux ne semblent pas intéressés à s’y fixer. Comme je l’écrivais il y a quelques semaines, les harfangs semblent se déplacer d’une drôle de façon cette année. D’ailleurs, en sortant du travail mardi le 11 février, Christiane a repéré un harfang arrivant pratiquement de la ville venir se poser au sommet d’une épinette en bordure d’un petit quartier résidentiel!!! Même si j’ai vu des centaines de harfangs dans ma région au fil des années, c’est la première fois que j’en vois un si près de la ville! Pour moi, ce fut vraiment la surprise totale, presque aussi grande que lorsque j’ai vu mon premier à vie!!!
Harfang des neiges – Sainte-Louise – 9 février 2014 © Claude Auchu
Finalement, il semble bien que les Merles d’Amérique, les jaseurs et les fringillidés que j’attendais pour la deuxième moitié de l’hiver ne se présenteront pas avant l’arrivée des premiers migrateurs. Les sorbiers et les pommetiers sont encore bien remplis et les frugivores n’auront que l’embarras du choix à leur arrivée!

mardi 4 février 2014

Les fameux fringillidés

Nous voici enfin en février, le mois le plus court de l’année (et qui s’en plaindra???). Donc, il ne reste  qu’un tout petit mois avant l’arrivée tant espérée des premiers migrateurs dès les premiers jours de mars. En attendant, nous continuons à parcourir la région à la recherche d’oiseaux qui, cet hiver, nous semblent tous être devenus rares.

Samedi matin, nous avons décidé de reprendre l’excursion initalement prévue pour dimanche dernier, mais que des rafales de vent de plus de 90 km/h avaient forcé l’annulation. Nous nous sommes donc dirigés vers les forêts de conifères de Saint-Onésime, en espérant que des oiseaux aient eu la même idée. Sur place, les conditions étaient vraiment idéales, avec une température douce et des vents pratiquement nuls. Les sons portaient très loin et les tambourinages des pics étaient facilement perceptibles même à bonne distance. Malgré ces conditions rêvées, bien peu d’oiseaux se sont manifestés, mais la présence de quatre espèces de fringillidés durant l’excursion nous a presque surpris! Quatre espèces de fringillidés en forêt est très bien pour un hiver aussi pauvre que celui que nous traversons, même s’ils n’étaient que sept individus…! (À noter que, lundi le 3 février, nous avons vu notre premier Tarin des pins depuis le 28 août!!! Une autre espèce de fringillidé de plus!)

À Saint-Onésime, samedi le 1er février, voici les oiseaux que nous avons trouvés entre 7 h 35 et 11 h 15 :
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 11 Geais bleus
  • 3 Grands Corbeaux
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Étourneaux sansonnets – Bien sûr, ils ont été vus en traversant le village et non en forêt…
  • 1 Junco ardoisé
  • 4 Durbecs des sapins
Durbec des sapins – Saint-Onésime – 1er février 2014 © Claude Auchu
  • 1 Roselin pourpré – Un mâle se nourrissait de gravier sur une route en compagnie d’un durbec. C’est le premier que nous voyons dans la région depuis le 20 octobre dernier!
  • 1 Sizerin flammé – Le premier de l’hiver nous a survolé sans s’arrêter!
  • 1 Chardonneret jaune
Puisque les oiseaux sont si dispersés cet hiver et que nos excursions s’en trouvent écourtées, j’ai beaucoup de temps pour fouiller dans mes archives personnelles. J’en ai donc profité pour vérifier si nous avons déjà connu d’autres hivers aussi moches. Dans mes souvenirs, l’hiver 1993-94 avait été tout aussi tranquille pour les oiseaux que celui que nous « subissons » présentement. Je me souviens particulièrement des grands froids qui avaient sévi durant le temps des Fêtes de 1993 et de l’absence presque total de fringillidés dans ma région cet hiver-là. En ressortant mes notes entreposées depuis 20 ans, je voulais surtout comparer mes données de l’hiver 1993-94 avec celles de l’hiver qui le précédait et de celui qui le suivait. Règle générale, les fringillidés (roselins, becs-croisés et durbecs) sont communs dans une région donnée un hiver sur deux et certaines espèces semblent être présentes en alternance. Ainsi, les chardonnerets seront communs l’hiver où les sizerins sont rares et le contraire se produira l’hiver suivant. Justement, l’hiver 1993-94 avait été très riche en sizerins alors que les autres fringillidés avaient été rares, sauf peut-être le Durbec des sapins. Et, comme prévu, mes données des hivers 1992-93 et 1994-95 indiquent que les autres espèces de fringillidés avaient été observés en grand nombre (et, bien sûr, les sizerins avaient été rares).
On se rappelle tous que l’hiver dernier avait été si pauvre en graines de conifères que les fringillidés avaient presque complètement déserté le Québec durant l’automne. Nous nous serions donc attendus à ce que les Becs-croisés bifasciés, les Roselins pourprés et les Tarins des pins soient de retour en force cet hiver. Mais non! Ces espèces sont pratiquement aussi rares que l’hiver dernier et seuls les Chardonnerets jaunes sont présents en nombre respectable. Il arrive très rarement que ces oiseaux soient absents de la région durant deux hivers consécutifs. Il sera intéressant de voir comment les choses se rétabliront au cours des prochains hivers…

Qu’importe, dimanche matin, après une petite chute de neige toute légère, nous avons pris la route pour Rivière-Ouelle, un endroit que nous n’avons pas visité de façon adéquate depuis trois semaines. Sur place, nous nous serions vraiment crus à la fin de mars, avec le fleuve presque totalement libre de glace et le rivage en grande partie dégagé, résultat des vents forts du sud-ouest de la semaine précédente. Mais les oiseaux savaient très bien que nous ne sommes qu’en février et ils sont demeurés très discrets. Même le Goéland arctique, une espèce habituellement bien présente en hiver, n’a pas daigné se montrer.

Notre excursion du dimanche le 2 février à Rivière-Ouelle nous aura offert les oiseaux suivants :
  • 8 Perdrix grises – Il est toujours aussi agréable de les croiser!
  • 1 Gélinotte huppée – Elle était perchée dans un pommier situé plus près de grands champs que d’une vraie forêt!
  • 11 Pigeons bisets
  • 21 Tourterelles tristes
  • 3 Geais bleus
  • 9 Corneilles d’Amérique – Plusieurs corneilles étaient très volubiles, mais elles n’avaient pas encore tout à fait leur intonation typique du printemps.
  • 6 Mésanges à tête noire
  • 100 Étourneaux sansonnets
Pas vraiment surpris de terminer avec une liste aussi maigre, nous avons fait une halte d’une petite heure à Saint-Pacôme, le temps de parcourir à pied les rues les plus riches en mangeoires. Voici ce que nous y avons trouvé :
  • 32 Tourterelles tristes
  • 3 Pics chevelus
  • 12 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 35 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Cardinal rouge – Un mâle a été trouvé près d’une mangeoire. Le cardinal n’est pas aussi en évidence cet hiver qu’il l’était l’an dernier. À ma connaissance, l’espèce n’a pas encore été confirmée nicheuse dans la région, mais le village de Saint-Pacôme lui offre énormément de sites potentiels.
Avec des résultats d’excursion aussi anémiques, pourquoi donc continuer à chercher des oiseaux dans la région? Des espèces rares ou intéressantes sont vues un peu partout dans la province, alors pourquoi ne pas simplement aller les voir? Parce que, pour nous, il y a une chose qui offre infiniment plus de plaisir que de voir un oiseau rare… c’est de le trouver nous-mêmes!!! Essayez, vous verrez bien!