mardi 25 mars 2014

Que des canards hivernants...

Nous aurions eu bien de projets ornithologiques à réaliser cette dernière fin de semaine si seulement la température avait été tout juste saisonnière. Mais les choses étant ce qu’elles sont, nous avons encore dû nous adapter. Avec le temps, on finit d’ailleurs par s’habituer et c’est avec philosophie que nous avons une fois de plus affronté les conditions hivernales.

Devant nous rendre à Rivière-du-Loup samedi avant-midi, nous avons quitté La Pocatière très tôt en comptant faire, vous vous en doutez, une ou plusieurs haltes ornithologiques en chemin. Le premier arrêt s’est effectué au quai de Rivière-Ouelle où les glaces encore très présentes sur le fleuve nous ont laissé dès le départ une mauvaise impression. Quelques coups d’œil (ou plutôt « de télescope ») tout autour et nous étions déjà prêts à quitter. Nous y avons tout de même vu notre premier Harle huppé de la saison en plus de six Perdrix grises résidentes. Le reste du trajet s’est déroulé sans grande surprise sinon quelques goélands à l’approche de Rivière-du-Loup. Malgré les bonnes conditions de visibilité, étrangement, nous n’avons observé que deux Harfangs des neiges sur notre trajet.
Tant qu’à être sur place, pourquoi ne pas consacrer quelques minutes pour vérifier si le retard de deux semaines qu’ont les migrations à La Pocatière se ressent aussi à Rivière-du-Loup? Il semble bien que ce soit le cas puisque le fleuve était à peine plus riche en oiseaux qu’il ne l’est dans ma région. La majorité des quelques canards observés étaient probablement des hivernants locaux plutôt que de réels migrateurs.

Samedi le 22 mars, une tournée à Rivière-du-Loup entre 12 h 00 et 14 h 00 m’aura permis de voir les espèces suivantes :
  • 1 Canard noir
  • 11 Canards colverts
Canard colvert – Rivière-du-Loup – 22 mars 2014 © Claude Auchu
  • 2 Canards pilets – Il s’agit sûrement des deux femelles qui ont hiverné sur place, un événement plutôt exceptionnel dans le Bas-Saint-Laurent.
Canard pilet femelle – Rivière-du-Loup – 22 mars 2014 © Claude Auchu
  • 7 Fuligules milouinans
  • 1 Garrot à œil d’or – Un seul garrot sur le fleuve indique bien le retard des migrations ce printemps!
  • 11 Grands Harles
  • 12 Goélands argentés
  • 5 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 50 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 3 Étourneaux sansonnets
Dimanche matin, puique les conditions hivernales persistaient toujours (-9°C avec des vents du nord et des chutes de neige parfois très denses), nous avons opté pour une promenade en forêt comme celles que nous faisons habituellement en janvier. Nous avons donc pris la route pour les milieux conifériens situés au sud du village de Saint-Onésime. Si le reste du printemps se déroule comme prévu (!?!), nous ne devrions pas revisiter ce site avant la fonte complète de toute la neige présentement au sol (en espérant qu’il ne faille pas attendre jusqu’en juillet!).

En attendant, les oiseaux suivants ont fait acte de présence à Saint-Onésime dimanche le 23 mars entre 6 h 50 et 10 h 20 :
  • 1 Gélinotte huppée – Elle était perchée au sommet d’un grand peuplier.
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 1 Mésangeai du Canada
  • 9 Geais bleus
  • 8 Corneilles d’Amérique – La présence de quelques corneilles près des chalets dans cette forêt de conifères nous a rappelé que nous sommes tout de même dans la deuxième moitié du mois de mars!
  • 2 Grands Corbeaux
  • 26 Mésanges à tête noire
  • 2 Mésanges à tête brune
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun – Les grimpereaux hivernent avec régularité dans la région mais d’une manière tellement discrète que nous croisons toujours l’espèce de façon fortuite.
  • 1 Étourneau sansonnet
  • 3 Chardonnerets jaunes – Pas de roselin, ni de durbec, ni de bec-croisé! Trois Chardonnerets jaunes ont été les seuls fringillidés observés dans ce milieu pourtant très conifériens. Quel hiver étrange!!!
Présentement, au Québec, ce n’est pas des prochaines élections provinciales dont tout le monde discute. C’est plutôt de cet hiver qui s’accroche encore et encore et qui meuble toutes les conversations! Un coup d’œil à certains sites et blogs ornithologiques nous apprend cependant que nous ne sommes pas les seuls à attendre avec impatience l’arrivée d’un éventuel printemps. Que ce soit dans les provinces de l’Atlantique, en Ontario ou dans tout l’est des États-Unis, plusieurs birders semblent n’être qu’à un cheveu de la dépression! De notre côté, le moral reste bon même si je sais bien que chaque journée perdue ce printemps ne pourra pas être reprise plus tard. Comme à chaque année, l’été arrivera au début de juin et le printemps 2014 n’aura été que plus court. Comme il y a deux ans, nous connaissons cette année un printemps de tous les records mais, cette fois, à l’envers!

mardi 18 mars 2014

Au moins, le Cardinal rouge chantait!

Comme tout le sud du Québec, la région de La Pocatière a une fois de plus reçu une bonne bordée de neige jeudi dernier, qui s’est ensuite poursuivie en plus faible quantité vendredi et samedi. On sait bien que tout sera fondu d’ici cinq semaines (vraiment?), mais il reste que les bancs de neige atteignent tout de même présentement des hauteurs impressionnantes! Mais, puisqu’il n’y a que les samedis et dimanches que nous pouvons consacrer aux oiseaux, il était encore une fois hors de question pour nous de demeurer à l’intérieur!

Samedi matin, afin de profiter de la courte période de calme après la tempête, nous nous sommes dépêchés de nous diriger vers Rivière-Ouelle. En arrivant au quai au lever du soleil, nous avons été confrontés à un fleuve presque complètement recouvert de glace, laissant très peu d’espace pour les canards et goélands que nous souhaitions voir. Il faut tout de même se rappeler qu’il est loin d’être anormal que le Saint-Laurent soit gelé à ce point à la mi-mars, ce serait plutôt le contraire! Jusqu’au début des années 1990, il était souvent inutile de nous rendre au quai avant les tout derniers jours du mois de mars tellement les glaces étaient omniprésentes. Espérer voir un canard à partir du quai était donc souvent inutile. De toute façon, puisqu’il n’y avait pas encore de résidents permanents près du quai à cette époque, la route d’accès n’était tout simplement pas entretenue durant l’hiver! Bien sûr, la succession d’hivers particulièrement doux des dernières années a rapidement modifié nos repères et des conditions qui étaient normales il y a 25 ans à peine nous rendent maintenant plutôt impatients.
Malgré les glaces, les conditions d’observation étaient tout de même plutôt agréables samedi matin, d’autant plus que les vents forts du sud-ouest que nous redoutions avaient été remplacés par une douce brise du nord-est. Les chutes de neige irrégulières n’ont pas vraiment nuit à la visibilité puisque, de toute façon, il n’y avait presque rien à voir… Le mercure tournant autour du point de congélation nous a permis d’étirer notre séjour au quai pendant plus de 90 minutes. Le reste de l’excursion s’est passé à explorer les différents recoins de la municipalité, mais avec encore très peu de résultats.

Même en prolongeant l’excursion de 6 h 50 à 10 h 00, nous n’avons réussi à voir que ces quelques espèces à Rivière-Ouelle samedi le 15 mars :
  • 3 Grands Harles
  • 19 Tourterelles tristes – Deux oiseaux étaient présents près du quai, un endroit que l’espèce ne fréquente pas en hiver. Ils s’approchent donc des sites de nidification…
  • 2 Harfangs des neiges
  • 4 Geais bleus
  • 31 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 75 Étourneaux sansonnets
  • 5 Plectrophanes des neiges
Cette excursion n’aura bien sûr pas comblé nos attentes, mais nous préférons être les témoins directs des mauvaises journées autant que des excellentes, comme celles qui nous attendent d’ici quelques semaines. Mais, honnêtement, nous avons bien hâte de pouvoir réaliser des excursions de plus de six heures à Rivière-Ouelle!!!
Il nous restait encore bien du temps à remplir avant de retourner à la maison, alors pourquoi ne pas faire une petit détour par Saint-Pacôme? Sur place, les oiseaux étaient beaucoup plus fébriles qu’à Rivière-Ouelle et l’arrivée du printemps se faisait enfin sentir. Cette petite heure passée à Saint-Pacôme nous aura permis d’être témoins de bien des comportements qui nous ont presque fait oublier l’interminable hiver qui s’étire encore et encore. Voyez vous-mêmes :
  • 62 Tourterelles tristes – Les tourterelles étaient très actives et se déplaçaient sans cesse, souvent en couples, au rythme de leurs hormones.
  • 2 Pics chevelus – Eux, ils frappaient à grands coups sur les poteaux.
  • 12 Geais bleus – Les geais étaient encore une fois les plus bruyants. Les mouvements de bas en haut de leur tête s’adressaient cependant bien à l’oiseau posé juste en face d’eux et non à tous les autres qui vociféraient partout dans le village.
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 2 Merles d’Amérique – D’où sortaient-ils ceux-là??? Après avoir été presque absents depuis le début de 2014, voilà que deux oiseaux se poursuivaient comme s’ils défendaient un territoire!
  • 30 Étourneaux sansonnets
  • 1 Junco ardoisé – Même le junco se sentait invincible, poursuivant sans cesse le Cardinal rouge jusqu’au sommet de grands érables.
  • 1 Cardinal rouge – Le mâle qui a passé l’hiver discrètement dans le village était bien en voix samedi matin! Même si j’ai suivi l’hivernage de plusieurs cardinaux dans le secteur au fil des années, il ne m’est arrivé que très rarement de les entendre chanter. Tout porte à croire qu’ils quittent la région rapidement à l’arrivée des beaux jours (pour aller où?), sans avoir trouvé de partenaire pour nicher localement.
Cardinal rouge – Saint-Pacôme – 15 mars 2014 © Claude Auchu
Dimanche matin, nous avions l’avant-midi devant nous pour explorer les alentours de La Pocatière. Diverses circonstances ont quelque peu refroidi notre enthousiasme, en particulier la présence d’un chasseur de corneilles au site de compostage de la ville! Nous sommes donc revenus très tôt à la maison, en espérant que l’aller-retour jusqu’à Québec prévu en après-midi fournisse quelques oiseaux de plus à notre liste quotidienne. Ce ne fut pas vraiment le cas et nous avons encore pu constater à quel point le décor ressemble encore à celui du milieu de l’hiver. Même les Corneilles d’Amérique étaient rares le long de l’autoroute, les accotements qu’elles fréquentent assidûment en mars étant encore recouverts de neige.

Pour terminer, saviez-vous qu’un Pouillot boréal (Artic Warbler - Phylloscopus borealis - pour les détails, cliquez ici et ici) a été découvert aux Bermudes le 18 février dernier, une première mention dans l’est de notre continent? Ce petit passereau d’allure anonyme niche dans l’extrême nord de l’Eurasie jusque dans l’ouest de l’Alaska et hiverne dans le sud-est de l’Asie. Un des découvreurs, David Wingate, avait également trouvé un Gobemouche de Sibérie aux Bermudes le 28 septembre 1980!!! Ces deux oiseaux auraient très bien pu se retrouver au Québec, auriez-vous été en mesure de les reconnaître???

mardi 11 mars 2014

Voici finalement les jaseurs!

Et alors, que s’est-il passé chez les oiseaux de notre région la semaine dernière? Est-ce que le froid hivernal qui a sévi durant presque toute la semaine a interrompu les déplacements des premiers migrateurs? Probablement, mais il semble bien que certains, les plus résistants, ont réussi à passer outre cet obstacle! Ainsi, dès vendredi matin, nous nous sommes rapidement rendus compte que les Corneilles d’Amérique avaient littéralement envahi la région en petits groupes bruyants. Me faire réveiller tôt le matin par les croassements printaniers d’une corneille volant pourtant loin de la maison (j’ai l’oreille très sensible aux cris d’oiseaux…) a été une façon très agréable de commencer ma journée!!!

Samedi, puisque la température était de retour près des normales de saison, nous avons opté pour une tournée des différents habitats entourant La Pocatière. Nous savions bien que peu d’espèces avaient encore atteint la région – et c’est bien compréhensible – il était inutile de nous concentrer sur un habitat en particulier. Un bon vent du sud-ouest soufflait tôt le matin avant de tourner au nord en milieu d’avant-midi. Le fleuve bien dégagé de ses glaces nous a aussi encouragé à pousser une petite pointe jusque sur les battures où, partiellement abrités du vent, nous avons pu jeter un coup d’œil au large. Nous avons d’ailleurs été un peu surpris de ne pas y voir un seul goéland! En plus des Goélands arctiques qui hivernent pourtant régulièrement dans la région (bien que nous n’en ayons pas vu ici depuis le 12 janvier!), les Goélands argentés et marins sont souvent déjà présents en bon nombre dès les premiers jours de mars. Leur arrivée massive se fera sûrement au cours des prochains jours.

Samedi le 8 mars, nous avons croisé les espèces suivantes à La Pocatière entre 7 h 30 et 11 h 30 :
  • 3 Grands Harles – Bien que le Grand Harle soit un hivernant irrégulier dans la région, je serais porté à considérer ces trois individus comme étant des migrateurs. Cet hiver, nous n’avions pas observé l’espèce dans la région depuis le 11 janvier, les grands froids du début de l’année les ayant probablement fait fuir.
  • 35 Pigeons bisets
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges
  • 1 Pic mineur
  • 95 Corneilles d’Amérique
  • 21 Grands Corbeaux
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle poitrine rousse
  • 300 Étourneaux sansonnets – Il semble bien que de nouveaux venus aient déjà rejoint les étourneaux qui ont hiverné à La Pocatière.
  • 20 Jaseurs d’Amérique – Les voici donc!!! Même si les pommetiers, les nerpruns et plusieurs sorbiers débordent encore de fruits, pratiquement aucun frugivore n’a hiverné dans ma région pour en profiter. Habituellement, les Jaseurs d’Amérique et boréaux hivernent à tour de rôle dans la région. Après le passage marqué des Jaseurs boréaux l’année dernière, nous nous attendions à ce que se soit au tour des Jaseurs d’Amérique d’être présents en quantité cet hiver. J’ai nettement l’impression que certaines régions situées au nord de La Pocatière avaient elles aussi bien des fruits à leur offrir!
  • 14 Plectrophanes lapons – Chose plutôt rare, les Plectrophanes lapons sont très réguliers à un site en particulier depuis décembre dernier.
  • 32 Plectrophanes des neiges
Pratiquement appuyé contre un toit, ce plectrophane se protège du vent du nord tout en profitant du soleil.
Plectrophane des neiges – La Pocatière – 8 mars 2014 © Claude Auchu
  • 1 Sizerin flammé – Une rare mention de l’espèce dans la région cet hiver.
Samedi, il n’y avait pas que les oiseaux qui étaient heureux de voir le mercure atteindre le point de congélation. Les trottoirs étaient remplis de gens qui se baladaient sourire aux lèvres et lunettes de soleil sur le nez!

J’espère qu’ils en ont bien profité parce qu’à 7 h 00 dimanche matin, il ne faisait que -15°C et les glaces étaient de retour sur le fleuve! Il n’y avait donc pas grand-chose à voir à Rivière-Ouelle, ni le long du rivage, ni au large, et encore une fois, nous avons parcouru au hasard les villages environnants.

Voici les vedettes que le « viraillage » de dimanche le 9 mars nous aura permis de voir :
  • 7 Perdrix grises – À Saint-Philippe-de-Néri, tout près d’un site où nous avions observé l’espèce l’an dernier.
  • 9 Harfangs des neiges – Cette belle quantité incluait une énorme femelle immature trouvée à Saint-Denis.
Quelle toutoune!!!
Harfang des neiges – Saint-Denis – 9 mars 2014 © Claude Auchu
  • 1 Pie-grièche grise – Observée à Saint-Denis. Ce petit prédateur me semble moins régulier depuis quelques années.
Comme vous avez pu vous en rendre compte, ce fut une autre fin de semaine sans histoire. Il y a un an presque jour pour jour, nous avions observé cinq espèces de canards et quatre de goélands à Rivière-Ouelle. Ce n’est donc qu’une question de temps…

mardi 4 mars 2014

D'autres harfangs, en attendant...

Nous voilà donc en mars, au tout début du printemps ornithologique. Enfin! Il ne nous reste plus qu’à attendre l’arrivée des oiseaux… Bien sûr, notre attente est plutôt active puisqu’il est hors de question pour nous de prendre une pause en nous disant que nous ne ressortirons qu’une fois les migrateurs de retour! En attendant, nous gardons le moral et revisitons encore et encore nos sites préférés même si nous avons parfois l’impression de connaître individuellement chacun des oiseaux rencontrés.

Pour cette première fin de semaine de mars, la température fut très agréable bien qu’un peu frisquette. Nous aurions préféré que le mercure soit bien au-dessus du -18°C de samedi matin mais, au moins, les vents étaient faibles. Notre petite tournée de samedi aura encore été faible en diversité malgré que nous ayons visité bien des habitats.

Voici la courte liste des oiseaux que nous avons observés à La Pocatière samedi le 1er mars entre 7 h 15 et 11 h 15 :
  • 9 Pigeons bisets
  • 27 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges
  • 11 Geais bleus – La majorité de ces oiseaux étaient rassemblés près d’une mangeoire qui, lors de nos passages précédents, était pratiquement déserte. Nous sommes sans doute arrivés juste au bon moment!
  • 5 Corneilles d’Amérique
  • 14 Grands Corbeaux
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 75 Étourneaux sansonnets
  • 55 Plectrophanes des neiges
  • 21 Chardonnerets jaunes
Dimanche matin, nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle, en sachant bien que le froid qui sévissait encore n’allait certainement pas inciter les oiseaux à se manifester. Effectivement, c’était extrêmement tranquille et nous n’avons eu d’autre choix que d’aller inspecter un autre village, puis un autre, et un autre… mais toujours sans résultat valable. Finalement, nous nous sommes retrouvés à passer plus de temps dans la voiture qu’à l’extérieur, ce qui est un peu contre nature pour nous qui préférons grandement nous déplacer à pied ou, mieux encore, à vélo! C’est dire à quel point la région est présentement vide d’oiseaux!
Nous avons tout de même rencontré cinq Harfangs des neiges, certains encore présents à des endroits inhabituels pour l’espèce. Il se pourrait bien que les harfangs jouent fortement du coude pour bénéficier des meilleurs sites de chasse et que les jeunes oiseaux, particulièrement nombreux cet hiver, se trouvent repoussés vers des habitats moins favorables. Nous avons bien hâte de voir si nous pourrons remarquer le passage dans la région des nombreux harfangs qui se sont rendus passer l’hiver aux États-Unis et qui devront, un jour ou l’autre, remonter vers le nord. Je me souviens avoir compté neuf individus posés sur les glaces du fleuve entassées dans la baie de Sainte-Anne à La Pocatière le 27 mars 1994. Puisque je n’en avais vu qu’un seul au même endroit la veille, il m’apparaît certain que ces harfangs avaient été bloqués par le fleuve durant leur migration vers le nord et qu’ils s’étaient réfugiés sur les glaces afin de se cacher des corneilles alors bien présentes sur les battures. Ces dernières années, nous avons également vu à plusieurs reprises des harfangs posés sur des blocs de glace (parfois deux sur le même bloc!) dérivant sur le fleuve, particulièrement à la fin de mars ou au début d’avril.
Harfang des neiges – Sainte-Louise – 2 mars 2014 © Claude Auchu
 
Harfang des neiges – Sainte-Louise – 2 mars 2014 © Claude Auchu
Après un hiver si pauvre en oiseau dans la région, chaque migrateur sera accueilli avec enthousiasme. S’ils ne sont pas trop ralentis par le froid, les premiers garrots et harles devraient apparaître d’ici 10 jours et les « oiseaux noirs » (carouges, quiscales et vachers) suivront durant la semaine suivante. Ensuite, les choses devraient se précipiter et chaque journée pourrait nous apporter une nouvelle espèce.