mardi 29 juillet 2014

Faucons émerillons, Moqueur roux et framboises!

La semaine dernière, je mentionnais que la fin de juillet a toujours été ornithologiquement très tranquille pour moi. Cette semaine, sans rareté comme le bec-en-ciseaux pour pimenter nos sorties, le naturel a rapidement repris sa place. Les conditions météorologiques n’ont pas été faciles non plus avec beaucoup de vent samedi et des averses parfois fortes dimanche. Malgré tout, j’ai été incapable de demeurer à l’intérieur et mes sorties, bien que moins fructueuses que je ne l’aurais souhaitées, ont bel et bien eu lieu.

Samedi, ayant entendu le fort vent du sud-ouest siffler durant la nuit, Christiane a décidé de me laisser aller seul observer les oiseaux. Elle m’a cependant bien averti : « Tu es mieux de ne rien voir! ». Ce curieux avertissement vient du fait qu’à quelques reprises, j’ai profité d’excursion en solitaire pour trouver des oiseaux vraiment dignes d’intérêt. Durant les sept ans où nous avons habité aux Escoumins, je me souviens avoir ainsi dénicher des raretés telles un Gobemoucheron gris-bleu (à deux reprises), un Chevelier semipalmé et même deux Mouettes blanches! Depuis que nous sommes à La Pocatière, c’est une Barge marbrée, une Hirondelle noire, un Troglodyte de Caroline et un Bruant sauterelle que j’ai trouvés après que Christiane ait décidé de demeurer à la maison. Elle a réussi à voir certains de ces oiseaux plus tard dans la journée ou encore le lendemain, mais me savoir seul sur le terrain la rend toujours un peu nerveuse…!
Elle a pu dormir tranquille samedi matin puisque, aux prises avec le furieux vent du sud-ouest qui ne me laissait que peu d’abri, j’ai parcouru nos sites habituels à la vitesse de l’éclair. Il y avait en effet bien peu d’oiseaux pour me tenir occupé. Le fleuve avait pris sa teinte grise typique des journées « plates » et le feuillage s’agitait bruyamment dans les arbres en laissant les passereaux hors d’atteinte.

Samedi le 26 juillet, ma petite sortie à Rivière-Ouelle ne m’aura fourni que 41 espèces entre 4 h 55 et 10 h 10. Les voici :
  • 8 Oies des neiges
  • 9 Canards noirs
  • 20 Canards colverts – Sauf pour quelques familles, les canards sont présentement très discrets dans la région. On peut deviner qu’ils sont en mue, cachés dans les sections les plus secrètes des marais.
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 26 Eiders à duvet
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 7 Plongeons catmarins – Où sont donc les 123 catmarins comptés la semaine dernière sous une température pourtant très semblable, mais moins venteuse?
  • 1 Grèbe jougris – Mon premier de l’automne. Depuis quelques années, ce grèbe a pris l’habitude d’arriver dans la région dès la fin de juillet, soit deux semaines plus tôt qu’il y a 10 ans.
  • 6 Cormorans à aigrettes
  • 5 Grands Hérons
  • 5 Petits Pingouins
  • 350 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 7 Goélands marins
  • 7 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes – Les vents du sud-ouest étaient assez puissants pour que les tourterelles se tiennent à l’horizontal sur les fils.
  • 4 Faucons émerillons – En plus d’un adulte croisé à un autre site, j’ai rencontré trois immatures posés côte-à-côte sur un fil électrique en bordure du fleuve. Par expérience, je sais que les adultes ne se posent que rarement, sinon jamais, sur des perchoirs artificiels.
Faucons émerillons – Merlins – Falco colombarius
 Rivière-Ouelle – 26 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Faucon émerillon – Merlin – Falco colombarius
Les dessous roussâtres sont caractéristiques des immatures.
Rivière-Ouelle – 26 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 1 Moucherolle des aulnes
  • 3 Viréos aux yeux rouges
  • 1 Geai bleu
  • 55 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 2 Mésanges à tête noire
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 4 Grives à dos olive
  • 12 Merles d’Amérique
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Moqueur roux – J’ai appris samedi matin qu’un couple de Moqueurs roux niche bien caché dans des rosiers à seulement 500 mètres du quai. Christiane et moi sommes pourtant passés à cet endroit à maintes reprises, mais sans les voir! En sachant où chercher, j’ai finalement pu entrevoir un des oiseaux.
  • 80 Étourneaux sansonnets
  • 5 Jaseurs d’Amérique
  • 3 Parulines masquées
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 3 Bruants familiers
  • 2 Bruants des prés
  • 18 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 16 Carouges à épaulettes
  • 2 Quiscales bronzés
  • 8 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique
Après un samedi de vent et même de pluie, je ne m’attendais vraiment pas à mieux pour dimanche. Au lever dimanche matin, surprise!, le temps est sec et le vent est faible!!! Alors, on déjeune en vitesse et nous voilà à l’extérieur avant que la pluie annoncée n’atteigne la région. Une bonne partie de la promenade s’est déroulée dans une zone buissonneuse où les nombreux petits passereaux semblaient aussi fébriles que nous face au beau temps. Nous n’avons réussi à identifier qu’une faible proportion des oiseaux présents qui se poursuivaient sans cesse, traversant la route devant nous pour ensuite pénétrer profondément dans la forêt. L’excursion s’est terminée par une visite rapide en bordure du fleuve Saint-Laurent.
Je ne peux cacher que l’abondance de délicieuses framboises a régulièrement ralenti le rythme de nos déplacements. Pour le temps que ça dure, autant profiter pleinement de ce fabuleux petit fruit!

Nous avons passé près de quatre heures (6 h 10 à 10 h 00) sur le terrain dimanche le 27 juillet, pour une récolte de 54 espèces. En voici quelques-unes :
  • 11 Grands Hérons
  • 4 Busards Saint-Martin – Ces quatre busards volaient ensemble sur les battures du fleuve, il s’agissait sûrement d’une famille.
  • 2 Colibris à gorge rubis – Un mâle poursuivant un autre colibri a effectué une longue courbe devant nous avant de venir nous frôler. Durant tout ce temps et malgré le temps nuageux à ce moment, sa gorge déployée est demeurée d’un rouge framboise (!) bien visible. Les oiseaux ont le pouvoir de contrôler les reflets de leur plumage d’une façon incompréhensible! Les colibris nous ont semblé inhabituellement rares dans la région cet été, espérons que la saison de reproduction aura été pour eux une réussite.
  • 1 Pic maculé
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics flamboyants
  • 1 Moucherolle à ventre jaune – Un oiseau chantait encore dans le seul site de nidification connu de l’espèce à La Pocatière.
  • 7 Moucherolles des aulnes
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 14 Viréos aux yeux rouges
  • 1 Hirondelle bicolore – L’été n’est pas encore terminé que l’espèce a déjà pratiquement disparu de la région!
  • 9 Hirondelles rustiques
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 3 Grives fauves
  • 3 Grives solitaires
  • 30 Merles d’Amérique
  • 2 Parulines noir et blanc
  • 2 Parulines obscures
  • 4 Parulines à joues grises
  • 11 Parulines masquées
  • 6 Parulines à tête cendrée
  • 4 Parulines jaunes
  • 6 Parulines à flancs marron – Un mâle nourrissait deux juvéniles bien emplumés.
Paruline à flancs marron – Chestnut-sided Warbler – Setophaga pensylvanica
La Pocatière – 27 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 2 Parulines à gorge noire
  • 12 Bruants des prés
  • 5 Bruants de Nelson
Bruant de Nelson – Nelson’s Sparrow – Ammodramus nelsoni
La Pocatière – 27 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 22 Bruants chanteurs
  • 4 Bruants des marais
  • 15 Bruants à gorge blanche
  • 3 Cardinaux à poitrine rose
  • 60 Carouges à épaulettes
  • 4 Roselins pourprés
  • 1 Tarin des pins – Ce n’est que ma septième mention et mon septième individu en 2014!!! J’ai vraiment hâte que nos fringillidés reviennent dans la région, les forêts sont tellement vides sans eux!
  • 15 Chardonnerets jaunes
Période tranquille, mais tout n’est pas mort dans la région. Plus tôt durant la semaine, nous avons eu le plaisir de rencontrer deux Martinets ramoneurs tout près de la maison. Ces oiseaux sont maintenant insaisissables, se montrant parfois deux ou trois jours de suite avant de devenir invisibles pour quelques semaines. Nous n’avions pas vu de martinets à La Pocatière depuis le 25 juin! Également, pour la troisième fois en deux semaines, nous avons vu jeudi le 24 juillet un énorme Épervier de Cooper, sûrement une femelle, attaquer les Pigeons bisets près de notre lieu de travail. Cette fois, le rapace a même poursuivi un pigeon jusque dans un hangar ouvert sur un côté. Il était possible de les voir se déplacer entre les poutres et sous la machinerie agricole. L’épervier est ressorti bredouille une trentaine de secondes plus tard! Le pigeon a sûrement été bien chanceux!

mardi 22 juillet 2014

Le fameux Bec-en-ciseaux noir!

J’ai toujours classé la deuxième moitié du mois de juillet parmi les périodes ornithologiques les plus tranquilles de l’année, pas très loin derrière la fin de janvier! Les oiseaux chantent à peine, les groupes de migrateurs ne font que commencer à se former et, en plus, il fait chaud. Mais, en 2014, un événement vraiment particulier à mis du piquant, beaucoup de piquant, dans l’histoire ornithologique régionale : la découverte d’un Bec-en-ciseaux noir à Rivière-Ouelle!!!
Pour nous, tout a débuté de façon bien routinière. Vendredi soir, comme je le fais quotidiennement depuis des années, je me suis installé à l’ordinateur immédiatement après avoir lavé la vaiselle. Le premier site que je visite est toujours la page des oiseaux rares du Québec du Regroupement QuébecOiseaux. Même si nous n’allons jamais voir les raretés mentionnées dans cet excellent site, nous aimons bien savoir ce qui circule dans la province, ne serait-ce pour rester alertes. Vendredi, j’ai été bien surpris de voir un Bec-en-ciseaux noir figurer sur la photo du jour! Ma surprise s’est rapidement transformée en stupeur lorsque j’ai constaté que l’oiseau avait été photographié à Rivière-Ouelle, donc pratiquement dans ma cour!!!! Rapidement, Christiane et moi avons tout laissé tomber, ramassant jumelles, télescopes et appareil photo en vitesse pour nous retrouver, dix minutes plus tard, sur le chemin de la Pointe. Un coup d’œil rapide aux différents lieux de rassemblement traditionnels des goélands n’a cependant rien donné et, après 45 minutes, nous étions déjà de retour à la maison. De toute façon, une excursion à Rivière-Ouelle était déjà planifiée pour samedi matin et la marée haute à 10 h 00 allait sûrement augmenter les chances de retrouver le bec-en-ciseaux… et c’est sans compter que nous n’allions sûrement pas être les seuls à le chercher!

Samedi, les conditions étaient encore une fois superbes pour cette excursion qui risquait fort de passer à l’histoire. Nous avons décidé de suivre notre itinéraire habituel et de commencer la journée au quai pour profiter des courts instants de l’aube où les oiseaux se déplacent. En nous installant au bout du quai, nous inspectons toujours le rivage de part et d’autre du quai avant de nous concentrer sur le large. J’avais à peine mis l’œil dans le télescope que je suis tombé sur le bec-en-ciseaux qui ratissait l’anse des Mercier à la limite de la marée basse!!! Estomaqué, j’ai lancé à Christiane : « Y’é là! » pour me faire répondre un : « Niaise-moé donc toé! » incrédule. J’ai insisté : « Y’é là! Il… il… il "skim"…! (comment décrire en vitesse la technique de pêche d’un tel oiseau?!?) ». Le temps qu’elle se retourne avec son télescope, j’ai ajouté : « Il est à la limite de l’eau… pas loin de la pêche à anguilles… vis-à-vis les deux Grands Hérons… ». Finalement, Christiane l’a repéré à son tour et, en quelques secondes, nous avons ramassé nos instruments pour nous approcher de la vedette. Le bec-en-ciseaux suivait un trajet bien défini, se dirigeant vers le nord sur une centaine de mètres avant de faire demi-tour et, face au petit vent du sud, fendre l’eau avec son bec. L’oiseau revenait donc régulièrement passer devant moi en me permettant de faire des photos plutôt ordinaires sous un gros soleil rose pointant à peine à l’horizon. Après un peu moins de dix minutes, il est parti vers le sud-ouest en direction du chemin de la Pointe.
Bec-en-ciseaux noir – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu
Bec-en-ciseaux noir – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu
Bec-en-ciseaux noir – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu
 
C'est sous ce soleil magifique mais très peu lumineux que les photos précédentes ont été prises.
Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu
Après deux belles heures passées au quai à compter de très nombreux Plongeons catmarins, nous avons plié bagage pour continuer notre promenade l’esprit en paix, mais le corps débordant toujours d’adrénaline. Après les nombreux détours habituels, nous nous sommes rendus sur le chemin de la Pointe comme nous le faisons à chaque semaine. Comme prévu, nous n’étions pas seuls et plusieurs dizaines d’observateurs circulaient dans le secteur depuis l’aube! Le bec-en-ciseaux dormait tout près et c’est en compagnie d’amis ornithologues que nous voyons trop rarement que nous avons passé les heures suivantes. En début de l’après-midi, Jean-Denys Babin, celui qui a découvert et identifié le bec-en-ciseaux deux jours plus tôt, est venu constater l’onde de choc qu’a provoqué sa trouvaille. Il nous a raconté que c’est en prenant une simple marche de santé, sans jumelles (!), qu’il a remarqué cet oiseau particulier qu’il ne connaissait pas. Ce n’est que de retour chez lui, en consultant un guide d’identification, qu’il a fini par mettre un nom sur l’oiseau et constaté à quel point il était loin de son aire normale. Il a alors communiqué avec Denis Faucher qui a réussi à retrouver et à photographier l’oiseau vendredi. Denis a fait suivre l’information au site des oiseaux rares du Québec et le reste fait maintenant partie de l’histoire.
En discutant avec les autres observateurs, j’ai pu tracé l’itinéraire du bec-en-ciseaux pour la matinée. Nous l’avons vu quitter le secteur du quai à 5 h 19, il a ensuite été vu en vol le long du chemin de la Pointe vers 5 h 45 pour se retrouver à l’embouchure de la rivière Ouelle entre 6 h 30 et 8 h 00. Dérangé par la marée montante, il est finalement retourné vers l’extrémité est du chemin de la Pointe où il a passé une bonne partie de la journée. Après notre départ, des observateurs ont revu l’oiseau à l’embouchure de la rivière à 16 h 30 avant qu’il ne retourne vers le chemin de la Pointe vers 17 h 00.
Il ne s’agit que de la deuxième mention du Bec-en-ciseaux noir au Québec, un spécimen avait auparavant été récolté à Nicolet le 26 octobre 1938. L’oiseau de Rivière-Ouelle est de toute évidence arrivé dans notre province suite à l’ouragan Arthur qui, après avoir frôlé la Caroline du Nord le 3 juillet, a remonté vers les Maritimes en entraînant avec lui des tonnes d’oiseaux. Diverses espèces de sternes, de nombreuses Mouettes atricilles et, bien sûr, quelques Becs-en-ciseaux noirs se sont ainsi retrouvés en Nouvelle-Écosse et dans le sud du Nouveau-Brunswick. Certains oiseaux qui ont touché terre en bordure de la mer ont peut-être réussi à retourner vers le sud mais un certain nombre, affaiblis ou perdus dans un endroit trop isolé, finiront probablement par mourir sur place. Le bec-en-ciseaux de Rivière-Ouelle semblait en grande forme même si plusieurs ont remarqué qu’il dormait beaucoup. Mais c’est probablement parce que cette espèce se nourrit surtout durant la nuit, au moment où les vents sont plus faibles (et donc moins de vagues) et où les poissons se rapprochent de la surface. Christiane et moi avons repéré le bec-en-ciseaux dès 5 h 10, c’est probablement pour cette raison que nous semblons être les seuls à l’avoir vu se nourrir!
À ma connaissance, il ne s’agit que de la deuxième présence d’un oiseau directement associé à un ouragan dans la région. Au début de septembre 2010, l’ouragan Earl avait poussé des milliers de  Mouettes atricilles (entre autres!) dans les Maritimes et plusieurs s’étaient retrouvées au Québec, dont au moins trois individus dans la région. Curieusement, même si les becs-en-ciseaux évitent habituellement la haute mer, un oiseau s’est tout de même retrouvé à Cape Town, en Afrique du Sud, le 4 octobre 2012!

Il n’y avait pas qu’une seule espèce à Rivière-Ouelle samedi le 19 juillet, aussi rare soit-elle! Entre 4 h 45 et 12 h 45, nous avons repéré 61 espèces, dont :
  • 23 Oies des neiges
  • 4 Canards pilets – Maintenant rarement rapporté en bordure du fleuve en juillet. Il était pourtant commun jusqu’au début des années 1990.
  • 1 Fuligule milouinan
  • 33 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 123 Plongeons catmarins – Les catmarins circulaient inhabituellement près du rivage tôt samedi matin. Une telle quantité est rarement atteinte en été et, après plusieurs excursions avec « seulement » une vingtaine d’oiseaux notés, nous nous demandons combien d’individus sont réellement présents dans la région en plein cœur de l’été!
Plongeon catmarin – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 1 Plongeon huard
  • 1 Fou de Bassan – Un immature en plumage de 3e année, notre premier fou depuis le 24 mai.
  • 95 Cormorans à aigrettes
  • 31 Grands Hérons
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature de 1ère année a été bruyamment accompagné hors de leur territoire par un couple de Faucons émerillons.
  • 4 Pluviers semipalmés
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1 Guillemot marmette
  • 42 Petits Pingouins
  • 6 Mouettes de Bonaparte
  • 250 Goélands à bec cerclé
  • 10 Goélands argentés
  • 20 Goélands marins
  • 1 Bec-en-ciseaux noir – Il y a des oiseaux qui sont vraiment faciles à identifier! À 5 h 10, même si le soleil paraissait à peine à l’horizon, je n’ai eu aucune difficulté à reconnaître le bec-en-ciseaux. D’abord repéré alors qu’il s’éloignait de nous, la large bordure blanche des rémiges secondaires contrastant avec le reste des parties supérieures noires ont suffit à éliminer en une fraction de seconde toutes les autres possibilités!

Un Bec-en-ciseaux noir et un Eider à duvet sur la même photo?
À coup sûr, une des deux espèces est en dehors de son aire!
Bec-en-ciseaux noir, Eider à duvet et Goéland à bec cerclé – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu


Bec-en-ciseaux noir et Goélands à bec cerclé – Rivière-Ouelle – 19 juillet 2014 © Claude Auchu

  • 1 Coulicou à bec noir – Comme il y a deux semaines, mais à un site distant de près de deux kilomètres du premier, un court arrêt près d’une zone buissonneuse nous a permis d’entendre chanter un coulicou.
  • 2 Pics flamboyants
  • 2 Faucons émerillons
  • 2 Moucherolles des aulnes
  • 7 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Grands Corbeaux
  • 6 Hirondelles bicolores
  • 20 Hirondelles de rivage
  • 22 Hirondelles rustiques – Il est toujours plaisant de croiser des familles nombreuses de cette espèce de plus en plus rare au Québec.
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Grives fauves
  • 3 Grives à dos olive
  • 2 Parulines obscures
  • 9 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 1 Paruline à collier
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 6 Parulines jaunes
  • 6 Bruants familiers – Un oiseau perché avec le bec débordant de matériaux de nidification nous avait déjà confirmé qu’une deuxième nichée se préparait. Mais, pour ne laisser aucun doute, un autre Bruant familier est venu s’accoupler avec le premier!
  • 5 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson
  • 19 Bruants chanteurs
  • 12 Bruants à gorge blanche
  • 1 Goglu des prés
  • 3 Roselins pourprés
Nous voilà donc avec un « lifer » inespéré. Il y a quelques années, j’ai séparé ma liste d’oiseaux en deux parties : une liste « honorable », celle des oiseaux trouvés par moi ou une personne qui m’accompagne, et une liste « honteuse », celle dont mon seul mérite se limite au fait de m’être simplement déplacé voir un oiseau trouvé par un autre observateur. Dans quelle liste devrais-je classé le Bec-en-ciseaux noir? Même si nous savions qu’il y en avait un dans la région, nous l’avons trouvé à un site inattendu qui faisait partie de notre itinéraire…!?! Bonne question!

Dimanche, l’humidité prévue se laissant attendre, nous en avons profité pour faire une randonnée à vélo à La Pocatière. Le nombre d’individus augmente lentement pour certaines espèces alors que pour d’autres, comme le Bruant familier, il semble y avoir une explosion du nombre d’oiseaux. Jusqu’à maintenant, la saison de nidification semble vraiment avoir été une réussite.

Dimanche le 20 juillet, nous avons parcouru La Pocatière entre 5 h 30 et 11 h 00 pour dénicher 69 espèces différentes, telles :
  • 50 Canards chipeaux
  • 1 Sarcelle d’hiver
  • 10 Urubus à tête rouge – Tous rassemblés sur un même pylone, un perchoir traditionnel pour les urubus du secteur depuis quelques années déjà.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Pluvier semipalmé
  • 1 Pluvier kildir
  • 3 Chevaliers grivelés
  • 1 Petit Chevalier
  • 2 Bécasseaux minuscules
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Pic maculé
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics chevelus
  • 5 Pics flamboyants – Un immature suivait pas à pas un mâle adulte sur une pelouse.
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 6 Moucherolles phébis
  • 1 Tyran tritri
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Viréo mélodieux – Notre premier à La Pocatière cette année! Et il chantait le long de la rue que nous empruntons quotidiennement à vélo pour aller travailler!
  • 25 Viréos aux yeux rouges
  • 87 Corneilles d’Amérique
  • 1 Grand Corbeau
  • 2 Hirondelles de rivage
  • 5 Hirondelles à front blanc
  • 10 Hirondelles rustiques
  • 23 Mésanges à tête noire
  • 8 Sittelles à poitrine rousse – Une quantité intéressante qui nous laisse déjà rêver à un hiver rempli de leurs petites notes nasillardes.
  • 1 Roitelet à couronne dorée – Un juvénile avec aucune coloration sur la calotte.
  • 5 Grives fauves
  • 1 Grive à dos olive
  • 5 Grives solitaires
  • 43 Merles d’Amérique
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Paruline couronnée
  • 1 Paruline obscure
  • 15 Parulines masquées
  • 5 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à collier
  • 3 Parulines à gorge orangée – Un mâle nourrissait deux oisillons hors du nid.
  • 7 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 3 Parulines bleues
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 85 Bruants familiers – Ils étaient omniprésents avec une très forte proportion de juvéniles.
  • 20 Bruants des prés
  • 3 Bruants de Nelson
  • 32 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 12 Bruants à gorge blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Vachers à tête brune – Dans une petite forêt de conifères, un juvénile réclamait encore à grands cris de la nourriture que ses parents adoptifs ne lui fournissaient plus. Dans un quartier résidentiel, un autre juvénile est passé bien près de se frapper contre la vitre d’une portière de voiture avant de se laisser tomber au sol. De bien belles proies pour un chat, un épervier ou un émerillon!
  • 8 Roselins pourprés
  • 29 Chardonnerets jaunes
  • 2 Gros-becs errants – Un couple en vol au-dessus d’un boisé pour une rare mention estivale récente à La Pocatière. Pourtant, au début des années 1980, je trouvais parfois des juvéniles à peine capables de voler sur les pelouses de l’Institut de technologie bio-alimentaire, pratiquement dans le centre-ville de La Pocatière!
  • 7 Moineaux domestiques
Dimanche midi, nous sommes retournés sur le désormais célèbre chemin de la Pointe, en espérant savourer à nouveau le cadeau d’Arthur. Nous n’y avons trouvé qu’une foule d’ornithologues à la mine déconfite, certains en attente depuis l’aube, le bec-en-ciseaux ayant décidé de plier bagages. Il a sans doute profité de la nuit pour aller pêcher dans des eaux peut-être plus poissonneuses. Plusieurs aimeraient sans doute savoir où…

mardi 15 juillet 2014

Premier bécasseau et... dernier Monarque?

À la mi-juillet, nous nous retrouvons une fois de plus à cheval sur deux périodes importantes. Nous sommes encore en pleine période de nidification, en particulier pour les migrateurs néo-tropicaux qui nourrissent présentement leurs oisillons. Pour plusieurs autres espèces, cependant, la période de dispersion post-nuptiale devient de plus en plus évidente. Cette dispersion s’amplifiera au fil des prochaines semaines pour finir par se fondre avec la migration automnale.
Cette dernière fin de semaine, nous avons une fois de plus bénéficié d’excellentes conditions pour patrouiller notre région. Malgré cela, les oiseaux ne nous ont pas paru particulièrement abondants. Les sites visités sont pourtant très bien connus de nous deux et il est peut-être là le problème : nous sommes tellement conscients de ce qui est « normal » à ces endroits à la mi-juillet que la moindre petite baisse de population nous saute littéralement au visage!

C’est à Rivière-Ouelle qu’a débuté notre fin de semaine ornithologique. Nous sommes arrivés au quai sous une « super lune » particulièrement remarquable. La marée commençait tout juste à descendre à ce moment en entraînant vers l’aval les oiseaux et des débris divers à une vitesse surprenante. Avec les immenses battures qui se sont rapidement retrouvées à découvert, il est probablement normal que nous n’ayons trouvé aucun Goéland brun, eux qui nous avaient tant surpris la semaine dernière. Bien que le nombre total de goélands ressemblait à celui observé il y a une semaine, les oiseaux avaient plusieurs kilomètres de battures où se nourrir hors de notre portée!

Voici une partie des 55 espèces que nous avons croisées à Rivière-Ouelle le samedi 12 juillet entre 4 h 55 et 10 h 25 :
  • 1 Canard chipeau
  • 1 Canard d’Amérique
  • 18 Canards noirs
  • 34 Canards colverts
  • 1 Sarcelle à ailes bleues – Un mâle volait au large du quai en compagnie du Canard d’Amérique.
  • 23 Eiders à duvet
  • 3 Macreuses à front blanc
  • 6 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 14 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards – Au lever du soleil, deux adultes se nourrissaient ensemble très près du rivage. Après avoir lancé de grands cris, le premier s’est envolé pour venir passer tout juste devant nous. Le deuxième a fini par le suivre, mais en nageant.
Plongeon huard – Rivière-Ouelle – 12 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Plongeon huard – Rivière-Ouelle – 12 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 20 Cormorans à aigrettes
  • 17 Grands Hérons 
Grand Héron – Rivière-Ouelle – 12 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 12 Urubus à tête rouge – À Rivière-Ouelle, des urubus patrouillent régulièrement au-dessus d’un des nombreux méandres de la rivière, toujours le même sans que nous sachions pourquoi. Samedi, onze individus étaient sur place.
Urubu à tête rouge – Rivière-Ouelle – 12 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 2 Pygargues à tête blanche – Deux immatures en plumage de 1ère année. L’un d’eux a brièvement poursuivi de très près un Goéland à bec cerclé juvénile. Le goéland aura sûrement appris qu’il ne faut pas trop s’attarder lorsqu’une de ces grosses bêtes s’approche!
  • 1 Marouette de Caroline
  • 6 Pluviers kildirs
  • 1 Chevalier grivelé
  • 1 Bécasseau minuscule – Le premier limicole migrateur est déjà arrivé! Doit-on annoncer à tout le monde que l’automne vient de débuter?
  • 1 Guillemot marmette
  • 22 Petits Pingouins
  • 300 Goélands à bec cerclé – Nous avons trouvé un autre Goéland à bec cerclé bagué à Varennes, celui-là en 2012. Il semble qu’un bon nombre de goélands nichant autour de Montréal viennent passer leurs vacances dans le Bas-Saint-Laurent! Le 5 septembre 1989, j’avais trouvé les restes d’un jeune Goéland argenté sur les battures à La Pocatière. L’oiseau avait été bagué à l’état de poussin dans le nord du Michigan, à 1100 kilomètres de La Pocatière, seulement trois mois auparavant!
  • 10 Goélands argentés
  • 5 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets – À notre grande surprise, six pigeons sont allés se percher dans un bosquet de grands saules!!! Les arbres étaient assez touffus pour que nous perdions complètement les oiseaux de vue!
  • 15 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Faucon émerillon – Un émerillon a capturé ce que nous croyons être une toute jeune Hirondelle bicolore.
  • 1 Tyran tritri – Encore une fois et en plein cœur de la saison de nidification, un individu est observé en déplacement actif le long du fleuve. D’où venait-il et où allait-il?
  • 14 Hirondelles bicolores – Après le passage de l’émerillon, il y en avait probablement une de moins…
  • 13 Hirondelles de rivages – Depuis quelques années, quelques couples nichent dans un minuscule escarpement de moins d’un mètre de hauteur situé dans un endroit tranquille des battures.
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 6 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 17 Merles d’Amérique
  • 4 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines jaunes
  • 5 Bruants familiers
  • 22 Bruants chanteurs
  • 25 Carouges à épaulettes
  • 43 Quiscales bronzés
Dimanche matin, juste avant que la pluie ne débute, nous avons eu le temps d’effectuer une bonne promenade à vélo à travers le territoire de Saint-Pacôme. C’est un circuit que j’emprunte au moins une fois par année depuis maintenant plus de 25 ans. Après toutes ces années, il m’apparaît évident que certaines espèces nicheuses sont présentes en nombre de moins en moins élevé. Dans la région, sauf pour les espèces champêtres, les habitats n’ont pas vraiment changé. Ce qui provoque ces chutes de populations se produisent donc à l’extérieur de ma région…?

Notre visite à Saint-Pacôme dimanche le 13 juillet s’est déroulée entre 5 h 50 et 10 h 00. Nous y avons vu 53 espèces, dont :
  • 2 Canards branchus
  • 9 Sarcelles d’hiver – Une femelle et huit canetons.
  • 2 Grands Hérons
  • 2 Bihoreaux gris
À quinze mètres derrière cette scène bucolique se trouve la très bruyante autoroute 20!
Bihoreaux gris– Saint-Pacôme – 13 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Petite Buse
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 2 Martins-pêcheurs d’Amérique
  • 1 Pic maculé
  • 6 Pics mineurs – Visiblement, les jeunes Pics mineurs ont quitté le nid!
  • 1 Pic chevelu
  • 2 Pics flamboyants
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 4 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 16 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Geais bleus – Même à Saint-Pacôme où ils sont omniprésents durant l’hiver, les Geais bleus deviennent beaucoup plus discrets durant l’été.
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 3 Merlebleus de l’Est – Nous avons vu plus de merlebleus que d’Hirondelles bicolores! C’est le monde à l’envers!
  • 13 Grives fauves
  • 1 Grive solitaire
  • 37 Merles d’Amérique
  • 4 Moqueurs chats
  • 15 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines noir et blanc
  • 1 Paruline à joues grises
  • 25 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 10 Parulines jaunes
  • 1 Paruline bleue
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 20 Bruants familiers
  • 3 Goglus des prés
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 28 Quiscales bronzés
  • 32 Chardonnerets jaunes
Si les oiseaux ne nous ont fourni aucune rareté (nous sommes assez honnêtes pour avouer que c’est souvent ce que nous cherchons!), Christiane a tout de même fait deux belles « coches » dimanche avant-midi. Elle a d’abord touché son premier Lys du Canada, une espèce classée vulnérable au Québec. Elle a ensuite touché ce qui pourrait bien être son dernier papillon Monarque. Les Monarques ont connu une année 2013 particulièrement difficile. Après avoir hiverné au Mexique, les Monarques qui ont remonté vers le nord pour se reproduire ont rencontré l’an dernier des conditions climatiques très difficiles. En plus, ils ont dû composer avec la rareté grandissante de l’Asclépiade, la seule plante dont se nourrit la chenille du Monarque. Sa disparition de nos contrées n’est peut-être pas bien loin…
Monarque – Saint-Pacôme – 13 juillet 2014 © Claude Auchu


mardi 8 juillet 2014

De « gros » Goélands bruns!

Après cette semaine très chaude et humide, nous avions bien hâte de retrouver la fraîcheur du quai de Rivière-Ouelle durant la fin de semaine. Nous comptions bien lui donner une place de choix et un petit coup d’œil aux prévisions météorologiques nous a rapidement fait comprendre que c’est samedi que nous allions retrouver le quai! En effet, le passage d’Arthur, le premier ouragan de la saison, au-dessus des provinces maritimes allait provoquer de bons vents du nord, exactement ce qu’il fallait pour nous rafraîchir! Parlant météo, il était plutôt impressionnant de voir la masse des nuages d’Arthur venir frôler la région; le sud-est était extrêmement sombre alors que le nord-ouest a laissé entrevoir du ciel bleu durant toute la journée de samedi! Pour dimanche, des vents forts devant souffler du sud-ouest, notre plan de faire une promenade à vélo à travers un des villages de la région a dû être remis à plus tard. Nous avons plutôt opté pour une visite dans L’Islet-Sud, loin à l’intérieur des terres, où les vents allaient sûrement être moins gênants.

Samedi matin, installés de notre mieux à l’abri des vents du nord, nous avons rapidement constaté que les mouvements des oiseaux ne correspondaient pas nécessairement à nos attentes et une visibilité limitée au large ne nous aidait en rien. Durant l’automne, les vents du nord et du nord-est poussent régulièrement des espèces de l’estuaire ou encore du golfe du Saint-Laurent vers le quai mais, aussi tôt en été, nous ne nous attendions à rien de ce côté.
Malgré tout, en gardant l’œil collé à l’oculaire du télescope, nous avons réussi à trouver un visiteur très hâtif nichant bien à l’est de notre région! Un peu plus tard, nous avons déniché un petit groupe de Goélands à bec cerclé et quelques Goélands argentés dans lequel se trouvaient pas moins de six Goélands bruns!!! Ces oiseaux étaient rassemblés dans un champ situé à quatre kilomètres du fleuve! Finalement, le petit nombre d’oiseaux vus samedi matin s’est trouvé éclipsé par la qualité de ceux qui se sont laissés observer!

Voici une partie des 56 espèces que Rivière-Ouelle nous a offertes samedi le 5 juillet entre 4 h 40 et 10 h 35 :
  • 6 Oies des neiges
  • 26 Eiders à duvet
  • 26 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 26 Plongeons catmarins
  • 5 Plongeons huards
  • 1 Océanite cul-blanc – Qu’est-ce que ce petit oiseau pélagique pouvait bien faire à Rivière-Ouelle un 5 juillet??? À ma connaissance, la colonie d’Océanites cul-blanc la plus près d’ici se trouve à Sept-Îles, à 400 kilomètres de ma région! L’individu observé samedi volait relativement près du quai en direction nord-est, face au vent. Il s’agit d’une mention très hâtive non seulement pour ma région mais aussi pour la province, l’espèce n’étant pratiquement jamais observée avant la mi-juillet. Nous avions tout de même déjà vu l’espèce à Rivière-Ouelle à la fin de l’été, un oiseau le 28 juillet 2005 et deux le 30 juillet 2010. La majorité des mentions dans la région sont faites en octobre.
  • 9 Grands Hérons
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Sur les battures, un immature en plumage de 1ère année poursuivait en sautillant une Corneille d’Amérique posée près de lui.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Marouette de Caroline
  • 2 Guillemots marmettes
  • 16 Petits Pingouins
  • 3 Mouettes tridactyles
  • 400 Goélands à bec cerclé – Les premiers juvéniles (des oiseaux nés cet été) ont atteint la région! Nous avons aussi trouvé deux adultes bagués à Varennes, un en 2011 et l’autre en 2012. En mai dernier, nous en avions vu un autre bagué à l’état de poussin au même endroit en 2010.
  • 15 Goélands argentés
  • 6 Goélands bruns – À cette époque de l’année où les goélands sont en pleine mue, il est presque difficile de les nommer « premier été », « premier cycle » ou même simplement « première année » comme nous le faisons habituellement! Les oiseaux que nous avons vus étaient tous en pleine mue, ce qui les situerait entre deux âges. Simplifions donc les choses en disant que nous avons observé quatre oiseaux nés l’an dernier, un autre né il y a deux ans et un dernier né il y a trois ans. Nous avons remarqué que deux des oiseaux nés l’an dernier étaient particulièrement costauds, presque trop pour des Goélands bruns. Leur plumage correspondait cependant bien à cette espèce. S’agirait-il simplement de deux gros mâles? La possibilité que deux hybrides G. argenté x G. brun soient présents dans le même champ m’apparaît infinitésimalement faible! À votre avis?
Ce jeune Goéland brun, accompagné de deux G. à bec cerclé, doit fêter ses trois ans ces jours-ci.
Ses grandes couvertures secondaires sont presque complètement absentes!
Goéland brun et Goélands à bec cerclé – Rivière-Ouelle – 5 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Deux Goélands bruns d’un an. Remarquez à quel point celui à l’avant-plan est plus corpulant. Pourtant, son dos très sombre est caractéristique des Goélands bruns de cet âge, tout comme les rémiges primaires sombres bien vues en vol (et visibles sur une autre photo).
Goélands bruns – Rivière-Ouelle – 5 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Quatre Goélands bruns en compagnie de quatre Goélands à bec cerclé et d’un Goéland argenté. De gauche à droite, nous avons respectivement un G. à bec cerclé, un Goéland brun d’un an avec un G. à bec cerclé accroupi devant lui, un Goéland brun de deux ans, un G. à bec cerclé à l’arrière-plan, un G. argenté d’un an, un autre Goéland brun d’un an avec devant lui un G. à bec cerclé et le Goéland brun de trois an.
Les deux G. bruns d’un an nous semblent particulièrement gros! Des mâles?
Goélands bruns, Goélands à bec cerclé et Goéland argenté – Rivière-Ouelle – 5 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Trois des Goélands bruns de la photo précédente : celui de deux ans à l’avant-plan à gauche, un des costauds d’un an à l’arrière-plan au centre et celui de trois ans à droite.
Goélands bruns, Goéland à bec cerclé et Goéland argenté – Rivière-Ouelle – 5 juillet 2014 © Claude Auchu
 
Un des Goélands bruns d’un an à l’arrière-plan à droite avec, à l’avant, l’oiseau de trois ans. Encore une fois, l’oiseau d’un an donne l’impression d’être aussi costaud que le jeune Goéland argenté du même âge présent à gauche. Le G. argenté est cependant nettement plus pâle et une photo en vol du Goéland brun montre également que les primaires internes sont trop sombres pour un jeune G. argenté.
Goélands bruns, Goéland argenté et Goéland à bec cerclé – Rivière-Ouelle – 5 juillet 2014 © Claude Auchu
  • 10 Goélands marins
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Coulicou à bec noir – Tôt le matin, lorsque nous jugeons le temps trop sombre pour observer à partir du quai, nous faisons régulièrement des arrêts pour écouter les oiseaux chanter. Samedi matin, c’est un Coulicou à bec noir qui a volé la vedette; il faut dire que les coulicous sont reconnus pour chanter lors des journées sombres ou même carrément en pleine nuit.
  • 1 Pic mineur
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 1 Tyran tritri
  • 5 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle de rivage
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 4 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 15 Parulines masquées
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 2 Parulines jaunes
  • 3 Bruants des prés
  • 20 Bruants chanteurs
Tôt dimanche matin, nous nous sommes mis en route pour Saint-Pamphile, une petite ville du comté de L’Islet adossée à la frontière américaine. Bien entendu, rares sont les observateurs d’oiseaux qui font un trajet direct entre deux sites. Ainsi, nous avons fait divers détours et arrêts autant à l’aller qu’au retour (j’ai déjà lu un commentaire de l’épouse d’un observateur d’oiseaux qui disait : « Pourquoi habiter à moins de 15 minutes du centre-ville puisque nous ne prenons jamais moins d’une heure pour nous y rendre?!? »).
L’arrêt le plus payant a été fait à Sainte-Louise pour voir (et surtout écouter) si le Moucherolle des saules trouvé il y a deux semaines était encore sur place. Effectivement, il était toujours dans le même petit bosquet et chantait encore à pleins poumons. Si nous réussissons à trouver une matinée libre (!), il serait intéressant de réussir à confirmer sa nidification!
Une heure plus tard, nous avons atteint notre destination, Saint-Pamphile, prêts à passer ses magnifiques étangs de décantation au peigne fin. Malgré la belle variété de canards présents sur place, je dois avouer que les passereaux nous ont un peu laissé sur notre faim. Mais nous savons bien que les journées ne sont pas toutes semblables et nous sommes prêts à l’accepter!

À Saint-Pamphile, dimanche le 6 juillet entre 6 h 00 et 8 h 50, nous avons observé un petit 44 espèces. Voici les principales :
  • 35 Canards branchus
  • 3 Canards d’Amérique
  • 7 Canards noirs
  • 101 Canards colverts – Bien comptés un à un par Christiane. Plusieurs canetons de tailles variées nageant seuls sur les étangs n’ont pas été identifiés.
  • 9 Sarcelles d’hiver
  • 16 Fuligules à collier
  • 29 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 3 Érismatures rousses – Cette espèce est surprenament régulière à Saint-Pamphile. Deux mâles très exubérants et une femelle nageaient ensemble sur un des quatre étangs. J’ai observé mon premier érismature sur ces étangs le 1er juillet 1989, il y a 25 ans et 6 jours! En juillet 2002, une famille a même été découverte sur place, ce qui constitue la seule nidification de l’espèce dans la région et probablement la plus à l’est au Québec!
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Marouette de Caroline – Les quatre étangs de décantation sont entourés d’une belle bordure de quenouilles sûrement fréquentée par plusieurs râles.
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 1 Martinet ramoneur – Le martinet se mêlait aux hirondelles qui se nourrissaient avidement au-dessus des étangs.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 2 Faucons émerillons – Le passage d’un émerillon près des étangs s’est fait au son des cris d’alerte des hirondelles.
  • 21 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle de rivage
  • 2 Hirondelles à front blanc
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Merlebleu de l’Est
  • 4 Grives fauves
  • 2 Grives à dos olive
  • 1 Moqueur chat
  • 10 Jaseurs d’Amérique
  • 40 Quiscales bronzés
Sauf pour un Raton laveur, quatre Cerfs de Virginie et un Orignal, nos « viraillages » entre Saint-Pamphile et le fleuve se sont déroulés sans histoire. Cette fin de semaine nous a démontré une fois de plus que, chez les oiseaux, la qualité compense bien pour la quantité! Comment se plaindre d’une fin de semaine du début de juillet qui nous fourni à la fois un Océanite cul-blanc, six Goélands bruns, un Moucherolle des saules et trois Érismatures rousses???