mardi 3 mars 2015

Bernache du Canada et Autour des palombes

Avec des vents continuels soufflant souvent à plus de 60 km/h, les conditions d’observation n’ont pas été de tout repos cette dernière fin de semaine. Dans de telles circonstances, je réagis toujours de la même manière : je me plains un peu, mais je finis toujours par sortir malgré tout! Il est certain que nous avons raté quelques espèces et beaucoup d’individus mais, au moins, nous étions à l’extérieur, le meilleur endroit où trouver des oiseaux. La fin de semaine nous a tout de même fourni sa part de surprise. La transition entre l’hiver et le printemps s’est faite sentir en nous fournissant un hivernant inattendu et un comportement nuptial rarement rapporté chez une autre espèce.

La journée de samedi nous a vu parcourir différents sites de La Pocatière, autant à la recherche d’oiseaux que d’endroits à l’abri des vents pour les observer. C’est d’ailleurs à partir d’un site abrité que nous avons confirmé l’hivernage réussi pour une nouvelle espèce dans la région! D’autres surprises ont été moins plaisantes et un peu plus prévisibles compte tenu de la météo, soit l’absence complète de Tourterelle triste sur notre liste quotidienne et la rareté des Étourneaux sansonnets.

Nous avons finalement réussi à trouver ces 19 espèces à La Pocatière samedi le 28 février entre 7 h 10 et 10 h 45 :
  • 1 Bernache du Canada - De toute évidence, une Bernache du Canada a hiverné avec succès à La Pocatière! Un puis deux oiseaux tardifs pour la région avaient été observés près des étangs de décantation durant les derniers jours de décembre 2014. Depuis, nous avons jeté quelques rapides coups d’œil à cet endroit, surtout pour surveiller la présence des corbeaux, corneilles et étourneaux et d’un éventuel Goéland arctique. Mais tout fut plutôt calme dans ce secteur cet hiver. Alors, imaginez notre surprise de retrouver une bernache à cet endroit le 28 février!!! Avec l’hiver frigorifique qui se termine, les étangs de décantation ont été gelés durant pratiquement toute la saison. La bernache a dû survivre en se nourrissant dans les champs situés tout autour où le vent empêche la neige de s’accumuler. Si un oiseau de la taille d’une bernache présent en terrain découvert réussi à déjouer notre vigilance durant deux mois, on peut se demander combien de petits passereaux forestiers se cachent aux différentes mangeoires! Cet hivernage est tout un exploit, même pour un oiseau aussi résistant et adaptable que la Bernache du Canada! À noter qu’il y a quatre ans, deux Oies des neiges ont été vues en janvier puis tard en février dans le même secteur!
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Geais bleus
  • 14 Corneilles d’Amérique
  • 8 Grands Corbeaux
  • 2 Alouettes hausse-col
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Étourneau sansonnet – Contrairement à nous, les étourneaux ont probablement décidé de demeurer à l’intérieur.
  • 1 Jaseur boréal
  • 10 Plectrophanes des neiges
  • 46 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin pourpré
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 4 Sizerins flammés
  • 260 Tarins des pins
  • 38 Gros-becs errants
  • 1 Moineau domestique

Samedi, nous avons aussi entrevu un gros épervier adulte qui a semé la panique dans un groupe de Tarins des pins présent à une mangeoire. Si nous devions absolument mettre un nom sur cet oiseau, nous choisirions l’Épervier de Cooper. Mais, comme rien ne nous y oblige, nous préférons demeurer prudents et avouer que nous n’avons simplement pas eu le temps de l’identifier.

Dimanche matin, pour célébrer le début du printemps ornithologique, nous étions présents au quai de Rivière-Ouelle dès le lever du soleil. Nous n’avions aucune attente autre que de penser aux beaux moments qui nous attendent à ce site privilégié durant les prochaines semaines! Donc, peu d’oiseaux à voir, ni au quai ni même ailleurs dans la municipalité, le vent froid qui soufflait encore y était sûrement pour quelque chose.

Nous avons étiré notre présence à Rivière-Ouelle de 6 h 25 à 8 h 50 ce dimanche 1er mars pour ne réussir à voir que les quelques oiseaux suivants :
  • 1 Grand Harle – Un mâle filait vers l’est à toute vitesse, il faut dire qu’il avait le vent dans le dos! À cette date, il peut s’agir aussi bien d’un hivernant que d’un premier migrateur. Nous n’avions pas vu l’espèce ici depuis le 11 janvier.
  • 5 Pigeons bisets
  • 2 Harfangs des neiges

Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
Rivière-Ouelle – 1er mars 2015 © Claude Auchu
  • 4 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 18 Étourneaux sansonnets
  • 42 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bec-croisé bifascié
  • 17 Tarins des pins

Puisque les oiseaux nous boudaient en bordure du fleuve, pourquoi ne pas aller voir s’il en est de même en forêt? Nous avons donc pris la route vers l’intérieur des terres pour nous retrouver au sud de Saint-Onésime. Sur place, le vent était un peu moins fort, mais les oiseaux pas beaucoup plus coopératifs.

Voici les oiseaux rencontrés durant les 75 minutes passées à Saint-Onésime :
  • 1 Autour des palombes – Un adulte survolait un boisé d’un battement d’ailes ample et rigide, ressemblant beaucoup au vol nuptial des Petites Buses. Le 23 mars 1989, dans la réserve de Parke (au sud-est de Saint-Alexandre-de-Kamouraska), j’avais eu la chance de voir deux autours en pleine parade, volant avec les plumes sous-caudales blanches bien déployées.
  • 1 Pigeon biset
  • 1 Pic mineur
  • 2 Geais bleus
  • 1 Grand Corbeau
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 3 Mésanges à tête brune
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Étourneaux sansonnets
  • 9 Durbecs des sapins – Bien caché dans une épinette, nous avons trouvé un mâle adulte qui fredonnait de bien étranges notes. Parmi celles qui ont attirées notre attention, deux « tchocs » ressemblaient à s’y méprendre à un des cris de la Grive solitaire! Entendre de telles notes en forêt un 1er mars nous a rendu bien nerveux…!
  • 20 Sizerins flammés – Étrangement, nous n’avons rencontré aucun tarin!
  • 5 Gros-becs errants

C’est ainsi que s’est déroulée notre petite fin de semaine. Comme vous tous, nous attendons avec impatience que le mercure recommence à grimper. Bientôt, nous pourrons faire des excursions de plus de six heures au même endroit. Moins de kilométrage, mais plus de birding! Nous avons bien hâte!