mardi 17 mars 2015

Pic à dos rayé, Épervier de Cooper et post mortem des Troglodytes de Caroline

Durant la dernière semaine, les corneilles ont profité de quelques belles journées pour atteindre la région en grand nombre. À partir de maintenant, les Corneilles d’Amérique seront présentes quotidiennement sur ma liste et ce, probablement jusqu’en décembre prochain. Depuis toujours, les corneilles sont parmi les trois espèces que j’observe avec le plus de régularité à chaque année. Du 1er janvier 1982 au 31 décembre 2014, j’ai observé l’espèce 10248 jours sur les 12053 de la période. L’Étourneau sansonnet (9715 jours) et la Mésange à tête noire (9525 jours) suivent dans l'ordre. Bien qu’elles hivernent dans la région en nombre variable, l’arrivée printanière des corneilles représente pour moi une sorte de retour à la normale chez les oiseaux.

Ayant du temps libre vendredi et profitant d’une température belle mais froide (-15°C au lever du soleil), nous avons opté comme il se doit pour une sortie dans un site hivernal. Même si nous avons tous hâte que le printemps prenne la place qui lui revient, c’est avec plaisir que nous nous sommes retrouvés dans un milieu coniférien après un long trajet à 25 km/h sur une route glacée. Les oiseaux étaient d’une fébrilité toute printanière, les pics tambourinaient vigoureusement tandis que les Mésanges à tête brune se poursuivaient en criant. L’absence totale de vent en forêt nous aura permis de passer quatre heures bien remplies à explorer minutieusement les lieux.

Nous avons sillonné le fin fond de Saint-Onésime vendredi le 13 mars entre 7 h 10 et 11 h 10 pour y trouver ces 21 espèces :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Pigeon biset
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Pic mineur
  • 4 Pics chevelus – Un oiseau cherchant sa nourriture frappait avec tellement de force le tronc d’un arbre mort que nous étions certains d’avoir affaire à un Grand Pic. Après une dizaine de minutes de recherche, nous avons été bien surpris de ne trouver qu’un simple Pic chevelu!
  • 1 Pic à dos rayé – Une rencontre rare et toujours appréciée avec cette espèce dans la région. Le Pic à dos rayé niche sûrement dans nos parages, du moins occasionnellement. Le 15 mai 1992, j’avais d’ailleurs été témoin de la parade nuptiale d’un couple dans un boisé de La Pocatière. J’avais revu la femelle au même endroit les 24 juin et 7 juillet, mais sans preuve formelle de nidification.
  • 3 Mésangeais du Canada
  • 7 Geais bleus
  • 28 Corneilles d’Amérique – Les corneilles ne perdent vraiment pas de temps avant de trouver le chemin vers les sites de nidification même les plus loin en forêt.
  • 6 Grands Corbeaux
  • 37 Mésanges à tête noire
  • 4 Mésanges à tête brune
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 16 Étourneaux sansonnets
  • 7 Plectrophanes des neiges
  • 63 Durbecs des sapins – Les durbecs étaient surtout présents près des postes d’alimentation.

Durbec des sapins (Pine Grosbeak – Pinicola enucleator)
Saint-Onésime – 13 mars 2015 © Claude Auchu
  • 2 Roselins pourprés
  • 6 Becs-croisés bifasciés
  • 10 Sizerins flammés

Sizerin flammé (Common Redpoll – Acanthis flammea)
Saint-Onésime – 13 mars 2015 © Claude Auchu
  • 30 Tarins des pins
  • 22 Gros-becs errants

Samedi matin, nous nous sommes dirigés vers Rivière-Ouelle. Tout comme la veille, la matinée était superbe, mais tout juste un peu trop froide pour inciter les migrateurs aquatiques à se déplacer. Nous sommes tout de même demeurés au bout du quai durant plus d’une heure à regarder les grandes plaques de glace poussées par la marée venir se fracasser contre la structure de pierre et de métal.

Malgré l’absence presque totale d’espèces aquatiques et des fringillidés qui retournent peu à peu en forêt, nous avons réussi à trouver 22 espèces à Rivière-Ouelle samedi le 14 mars entre 6 h 50 et 11 h 10 :
  • 3 Grands Harles
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Épervier de Cooper – Tôt le matin, à l’entrée du village, un bel Épervier de Cooper adulte était perché dans un mélèze. L’oiseau semblait très calme et même le passage d’un piéton tout près n’a pas semblé l’importuner. Le soleil n’étant pas encore levé, il ne nous servait à rien d’essayer de le photographier. Mais, repassant dans le même secteur une quinzaine de minutes plus tard, nous avons été bien surpris de voir que l’oiseau n’avait pas bougé d’une plume! Motivés par le soleil qui venait tout juste de paraître à l’horizon, nous avons rapidement saisi l’appareil photo pour immortaliser la scène depuis l’intérieur de l’auto. Mais, en me retournant vers l’épervier avec l’appareil photo en main, il avait disparu! Pourquoi certains oiseaux semblent-ils donc être allergiques aux appareils photo?
  • 2 Goélands marins
  • 10 Pigeons bisets
  • 32 Tourterelles tristes – Les tourterelles nous ont paru particulièrement rares dans la région durant l’hiver qui se termine. Samedi, en plus d’un oiseau qui chantait près du quai, nous sommes tombés sur une bande de 31 individus posés dans l’entrée d’une résidence! Les tourterelles étaient-elles rares ou simplement très localisées l’hiver dernier?!?
  • 1 Harfang des neiges – Avec la disparition presque complète de la neige dans les champs de Rivière-Ouelle et l’arrivée marquée des corneilles, les harfangs sont déjà plus difficiles à trouver.
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 4 Geais bleus
  • 48 Corneilles d’Amérique – En début d’avant-midi, quelques corneilles se sont élancées au-dessus du fleuve à partir du quai en route vers les côtes de Charlevoix, à 15 kilomètres de distance.
  • 3 Grands Corbeaux
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 1 Junco ardoisé – Présent près d’un chalet dans un secteur dépourvu de mangeoire. Les premiers migrateurs devraient atteindre la région vers le 25 mars.
  • 1 Durbec des sapins
  • 5 Sizerins flammés
  • 4 Tarins des pins
  • 21 Moineaux domestiques – Avec l’arrivée même timide du printemps, les moineaux semblent se disperser. Certains oiseaux sont maintenant vus à des endroits rarement visités par l’espèce.

Ce fut notre fin de semaine ornithologique, pas aussi printanière que nous l’aurions voulue. La matinée de dimanche, bien neigeuse et venteuse, n’aura été pour nous qu’une bonne randonnée à pied.

Et le Troglodyte de Caroline? La semaine dernière, j’ai eu les dernières nouvelles de l’oiseau. Je devrais mettre l’accent sur le mot « dernières » puisqu’après avoir suivi l’oiseau quotidiennement depuis le début de l’hiver, le propriétaire d’une mangeoire de La Pocatière m’a confirmé ne pas l’avoir revu après le 16 février. Le troglodyte semblait encore en bonne forme à ce moment, il est bien possible qu’il ait été victime d’un prédateur. Chose certaine, ce petit colonisateur a choisi un bien drôle d’hiver pour essayer de s’installer ici! Donc, un petit récapitulatif : un mâle chanteur de Troglodyte de Caroline est d’abord trouvé à La Pocatière le 16 septembre 2014. Un deuxième oiseau, sûrement une femelle, accompagnait le mâle à partir du 4 novembre. Un des oiseaux semble être disparu au tout début de l’année 2015, nous avons personnellement vu les deux individus simultanément pour une dernière fois le 1er janvier. Le deuxième oiseau serait donc mort à son tour le 16 février.
En terminant, j’ai profité de la fin de l’hiver pour effectuer une mise à jour de la Liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet.