mardi 29 septembre 2015

Trois limicoles plutôt tardifs

Nous attendons toujours avec impatience les occasions de nous retrouver à l’extérieur et de partir à la rencontre des oiseaux. Je passe la semaine à évaluer ce que la météo nous offrira pour samedi et dimanche et, durant les migrations, à me remémorer ce que j’ai vu à ces dates précises il y a 10, 20 ou 30 ans (avec les années, il y a de moins en moins de dates sur le calendrier qui ne me rappelle rien!). Lorsqu’arrive enfin la fin de semaine, nous sommes prêts à savourer ou à affronter les conditions extérieures, avec en tête les oiseaux qui pourraient être dans la région à ce moment précis. Cette fois, après plusieurs jours de beau temps presque continuel, c’est avec satisfaction que nous avons vu la température chuter soudainement tout juste avant la fin de semaine. Une trop longue séquence de belles journées a souvent l’habitude de littéralement engourdir les oiseaux alors que nous les préférons hyperactifs!

Au lever du jour, samedi matin, il ne faisait qu’un petit 0°C en bordure du fleuve, résultat d’un ciel complètement dégagé durant toute la nuit. La température s’est ensuite rapidement réchauffée dès que le soleil a fait son apparition. Comme il fallait s’y attendre, c’est Rivière-Ouelle que nous avions choisi pour profiter de cette magnifique journée automnale.
Sur place, les vents faibles du nord-est ont été suffisants pour provoquer un petit déplacement d’oiseaux aquatiques, peut-être poussés vers le sud par la fraîcheur de la nuit précédente. La marée très basse en milieu d’avant-midi fournissait un très vaste terrain d’alimentation aux limicoles, ce qui ne nous a pas empêchés de trouver deux espèces plutôt tardives pour la région en ce début officiel de l’automne.
La matinée a été relativement tranquille pour les oiseaux, mais c’est durant ce genre d’excursion que nous constatons à quel point nous fréquentons des endroits d’une beauté exceptionnelle. Ayant quitté mon poste au bout du quai durant deux minutes, j’ai été frappé à mon retour par l’environnement tranquille du secteur. Cette phrase classique m’est encore revenue en tête : « Non mais, c’est-tu beau chez nous!!! ». Ce n’est pas tous les jours que les oiseaux nous laissent le temps de contempler ainsi nos sites favoris!

À Rivière-Ouelle, samedi le 26 septembre entre 6 h 00 et 13 h 05, nous avons eu le plaisir de croiser 64 espèces très variées, telles que :
  • 6250 Oies des neiges – Une première moitié de ces oiseaux volait vers le sud-ouest tôt en matinée. L’autre moitié était concentrée à un même endroit le long des battures d’où les oiseaux essayaient tant bien que mal d’aller se nourrir dans les champs.
  • 1 Bernache de Hutchins – Facilement repérée dans une longue volée de Bernaches du Canada.
  • 430 Bernaches du Canada
  • 106 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 3 Canards pilets
  • 32 Fuligules milouinans
  • 8 Petits Fuligules
  • 4 Eiders à duvet
  • 247 Macreuses à front blanc
  • 55 Macreuses brunes
  • 3 Macreuses à bec jaune
  • 5 Harles huppés
  • 119 Plongeons catmarins – Cette fois, plusieurs catmarins étaient en vol et non simplement posés à l’eau. Puisqu’ils volaient autant vers l’amont que vers l’aval, il s’agissait probablement d’oiseaux déjà sur place plutôt que de vrais migrateurs.
  • 27 Plongeons huards – Les huards étaient particulièrement en évidence au quai de Rivière-Ouelle samedi matin! Comme toujours, ils volaient beaucoup plus près du rivage que leurs cousins catmarins.
  • 1 Grèbe jougris
  • 310 Cormorans à aigrettes
  • 28 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin – Malgré que nous soyons présentement dans le pic migratoire des busards, cet oiseau volait au-dessus du fleuve vers la rive nord au lieu de faire le contraire. Des busards s’attardent régulièrement dans la région jusqu’à la mi-novembre; mon plus tardif traînait encore sur place le 22 décembre 1992.
  • 7 Pluviers argentés
  • 6 Pluviers bronzés
  • 2 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé – Ce chevalier quitte habituellement la région dès la mi-septembre, je n’y ai vu l’espèce en octobre qu’à trois reprises (le plus tardif étant le 12 octobre 2003). Paradoxalement, dans la région des Escoumins, je la notais souvent jusqu’à la mi-octobre!
  • 1 Grand Chevalier
  • 8 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau minuscule – Pour cet autre limicole quittant la région hâtivement, le 26 septembre était déjà ma date régionale la plus tardive (en 2008).
  • 2 Bécasseaux à croupion blanc
  • 9 Petits Pingouins
  • 3 Guillemots à miroir
  • 1 Sterne pierregarin – Un immature tardif est passé devant le quai tout juste au moment où nous quittions le site.
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 11 Alouettes hausse-col
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 4 Sittelles à poitrine rousse

Sittelle à poitrine rousse (Red-breasted Nuthatch – Sitta canadensis)
Rivière-Ouelle – 26 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 4 Roitelets à couronne dorée

Roitelet à couronne dorée (Golden-crowned Kinglet – Regulus satrapa)
Rivière-Ouelle – 26 septembre 2015 © Claude Auchu 
Roitelet à couronne dorée (Golden-crowned Kinglet – Regulus satrapa)
Rivière-Ouelle – 26 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 3 Roitelets à couronne rubis
  • 125 Étourneaux sansonnets
  • 2 Pipits d’Amérique
  • 2 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline obscure
  • 1 Paruline à joues grises
  • 2 Parulines masquées
  • 16 Parulines à croupion jaune

Paruline à croupion jaune (Yellow-rumped Warbler – Setophaga coronata)
Rivière-Ouelle – 26 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 25 Bruants chanteurs
  • 41 Bruants à gorge blanche
  • 1 Bruant à couronne blanche – Ce migrateur automnal a fait son apparition dans la région avec une semaine de retard.
  • 3 Juncos ardoisés
  • 5 Carouges à épaulettes
  • 1 Roselin pourpré
  • 5 Moineaux domestiques

La reste de la fin de semaine a été très venteux du sud-ouest et notre sortie ornithologique de dimanche s’en est ressentie. Nous nous sommes donc contentés d’une petite balade à vélo, lente lorsque nous avions le vent de face mais très rapide lorsqu’il était dans notre dos. La récolte d’oiseaux a été très faible mais, au moins, nous nous sommes dégourdis les jambes!

C'est entre 6 h 15 et 10 h 30 que nous avons patrouillé les alentours de La Pocatière, dimanche le 27 septembre, pour terminer avec ce minuscule total de 33 espèces :
  • 2 Bernaches du Canada
  • 22 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 1 Gélinotte huppée
  • 2 Grands Hérons
  • 2 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier solitaire – Un autre limicole plutôt tardif. Dans la région, je n’ai observé l’espèce en octobre qu’à deux reprises, le 8 octobre 1990 et le 4 octobre 2008.
  • 150 Goélands à bec cerclé
  • 1 Goéland argenté
  • 2 Pigeons bisets
  • 4 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 7 Geais bleus
  • 43 Corneilles d’Amérique
  • 150 Alouettes hausse-col – Dans les grandes plaines de notre région, il arrive régulièrement que nous voyons d’immenses troupes de passereaux trop loin pour confirmer s’il s’agit d’alouettes ou de pipits. Cette fois, les oiseaux ont levé tout juste devant nous dans un champ et le vent les a fait virevolter, nous permettant de les voir en tous sens : cette fois, c’était bel et bien des alouettes.
  • 15 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Il s’agit de notre première mention à l’intérieur des limites de la ville pour ce nicheur rare dans la région depuis le 12 avril dernier. Vaut mieux la chercher durant l’hiver!
  • 10 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 5 Merles d’Amérique
  • 6 Étourneaux sansonnets
  • 2 Parulines masquées
  • 23 Parulines à croupion jaune
  • 6 Bruants familiers
  • 20 Bruants chanteurs
  • 40 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 1 Carouge à épaulettes
  • 3 Chardonnerets jaunes

Après cette fin de semaine couci-couça, j’étais déjà prêt à surveiller la météo durant la semaine et je me souviens très bien que nous avions vu un Bruant à joues marron et un Bruant de Le Conte à La Pocatière le 2 octobre 2003… J’ai hâte à samedi!!!

mardi 22 septembre 2015

Les oiseaux attendaient les conditions idéales…

Après une semaine trop chaude, un retour à la normale des températures était prévu pour la nuit de samedi à dimanche avec le passage très attendu d’un front froid. Pour nous, la journée fraîche de dimanche était donc déjà réservée pour une excursion à Rivière-Ouelle. Il ne nous restait qu’à décider de notre destination pour samedi.

Encore une fois, nous aurions normalement opté pour une promenade à vélo vers un village voisin. Cependant, les risques de vents forts du sud-ouest, qui semblaient bien vouloir se matérialiser tôt samedi matin, nous ont rendus hésitants et nous avons plutôt choisi de nous diriger vers Kamouraska. Cela signifiait pour nous une moins grande variété d’espèces, mais voir des limicoles de très près allait sûrement être plus agréable que de chercher d’éventuels passereaux dans des buissons agités par le vent! Finalement, les vents ne se sont vraiment levés qu’en soirée, longtemps après notre retour à la maison!

Samedi le 19 septembre, nous avons patrouillé Kamouraska, autant ses champs que ses rivages, entre 6 h 35 et 10 h 10 pour terminer l’avant-midi avec 43 espèces, dont :
  • 18 Oies des neiges
  • 280 Bernaches du Canada – Un petit mouvement de bernaches était très notable au-dessus des champs tôt le matin.
  • 570 Canards noirs – Avec l’ouverture de la chasse (ça s’entendait!!!), les canards ont commencé à se rassembler dans les sections les moins accessibles des battures. Bonne idée!
  • 9 Canards colverts
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 230 Pluviers argentés

Pluviers argentés (Black-bellied Plovers – Pluvialis squatarola
et Bécasseau maubèche (Red Knot – Calidris canutus) 
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 30 Pluviers bronzés – Quelques petits groupes totalisant 27 individus ont été trouvés dans les champs. Trois autres oiseaux, deux juvéniles et un adulte, accompagnaient les Pluviers argentés sur les rives du fleuve.

Pluviers bronzés (American Golden-Plovers – Pluvialis dominica)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
Pluvier bronzé (American Golden-Plover – Pluvialis dominica
et Pluviers argentés (Black-bellied Plovers – Pluvialis squatarola)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 58 Pluviers semipalmés
  • 3 Petits Chevaliers
  • 1 Barge hudsonienne – Une juvénile s’alimentait activement en se faufilant entre les Pluviers argentés qui, eux, semblaient déjà repus.

Barge hudsonienne (Hudsonian Godwit – Limosa haemastica), Pluvier argenté (Black-bellied Plover – Pluvialis squatarola) et Bécasseau maubèche (Red Knot – Calidris canutus)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 16 Tournepierres à collier
  • 28 Bécasseaux maubèches

Bécasseaux maubèches (Red Knots – Calidris canutus)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 200 Bécasseaux sanderlings – Les espèces du mois d’octobre commencent lentement à prendre leur place!
  • 17 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 45 Bécasseaux semipalmés
  • 85 Goélands argentés – La grande majorité de ces oiseaux se trouvaient dans les mêmes champs que les Pluviers bronzés.
  • 2 Pics flamboyants
  • 2 Faucons émerillons – Ils n’ont pas été trouvés en bordure du fleuve (et à proximité des limicoles), mais plutôt dans les champs. Comme nous, les émerillons ont dû remarquer que les pipits et les alouettes sont de retour dans la région.
  • 25 Alouettes hausse-col
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 4 Jaseurs d’Amérique
  • 36 Parulines à croupion jaune
  • 1 Tarin des pins – Notre premier tarin depuis un mois!
  • 40 Chardonnerets jaunes

Localement, le front froid que tout le monde attendait a traversé la région très tard dans la nuit de samedi à dimanche. Le mercure est passé de 22°C à 3 h 00 dimanche matin à seulement 13° à 8 h 00, mais sans qu’une seule goutte de pluie ne tombe sur La Pocatière. Dès notre départ, au premier coup d’œil, la couleur bleu foncé des montagnes de Charlevoix de l’autre côté du fleuve annonçait une excellente visibilité! 
Les vents ont bien sûr tourné au nord-ouest et, croyez-moi, ils étaient beaucoup plus forts au quai de Rivière-Ouelle que ne l’indiquent les données officielles pour La Pocatière! Le quai pointant lui-même vers le nord-ouest, il n’y a aucun endroit où s’abriter des vents lors de telles journées. Nous sommes demeurés cachés tant bien que mal entre la voiture et une haie de rosiers durant près de quatre heures à scruter le large, pendant que les larmes provoquées par le vent coulaient jusqu’à nos tempes! Il y a bien longtemps que je n’avais pas eu les poumons aussi remplis d’air, j’aurais sûrement pu retenir mon souffle durant trois jours!!! Mais c’était de l’air pur et les oiseaux bougeaient enfin!
Nous savons tous que les migrateurs automnaux sont toujours très motivés par le passage d’un front froid. Les vents ayant tournés en toute fin de nuit, nous nous demandions bien à quel point les oiseaux présents dimanche matin avaient réagi durant la nuit. Un groupe d’une centaine de Pluviers semipalmés étaient justement posés sur la plage bordant le quai, attendant probablement la marée baissante pour se nourrir. Mais nous avons trouvé plutôt étrange de les entendre babiller presque continuellement, eux qui sont habituellement silencieux durant les périodes de repos. Pourquoi tant de fébrilité? Nous avons peut-être eu la réponse sur l’heure du midi alors que nous nous trouvions à un site situé quelques kilomètres plus loin. Deux groupes de pluviers, de 60 et de 80 individus respectivement, nous ont survolés à haute altitude et se sont dirigés carrément vers le sud. Les petits groupes de Pluviers semipalmés que nous voyons en vol dans la région se déplacent généralement au ras du sol ou de l’eau et que sur de courtes distances. Se pourrait-il que le ciel dégagé et les vents forts du nord-ouest aient motivé les pluviers si vocaux dimanche matin à poursuivre leur migration? Et que les oiseaux vus sur l’heure du midi n’ont pas pu résister à cette tentation??? Encore d’autres questions sans réponse…!

Entre 6 h 00 et 13 h 20, dimanche le 20 septembre, nous avons rencontré 57 espèces dans les limites de Rivière-Ouelle. En voici un large échantillon :
  • 42 Oies des neiges
  • 89 Bernaches du Canada
  • 4 Canards d’Amérique – Ils accompagnaient des petits groupes de Canards pilets.
  • 152 Canards noirs
  • 10 Canards colverts
  • 155 Canards pilets
  • 18 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à tête rouge – Les oiseaux en migration font souvent de bien étranges co-voiturages. Dimanche, une femelle de Fuligule à tête rouge accompagnait une Macreuse brune!
  • 11 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules
  • 12 Eiders à duvet
  • 20 Macreuses à front blanc
  • 73 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 56 Plongeons catmarins
  • 6 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris – Après le passage du fuligule et de la macreuse, ce sont un Grèbe jougris et un Petit Pingouin qui ont décidé de faire un bout de chemin ensemble!
  • 125 Cormorans à aigrettes
  • 24 Grands Hérons
  • 13 Pluviers argentés
  • 1 Pluvier bronzé
  • 240 Pluviers semipalmés
  • 8 Grands Chevaliers
  • 5 Bécasseaux sanderlings

Bécasseau sanderling (Sanderling – Calidris alba)
Rivière-Ouelle – 20 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 8 Bécasseaux variables
  • 38 Bécasseaux semipalmés
  • 3 Labbes parasites – Vraiment une de mes espèces favorites!!! C’est toujours un plaisir de les voir circuler de manière athlétique, même par grands vents. Lorsqu’on la connaît, leur silhouette bien découpée aide à les repérer de très loin.
  • 17 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 1 Mouette tridactyle
  • 40 Goélands argentés
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 105 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Pipits d’Amérique
  • 1 Jaseur d’Amérique
  • 7 Parulines obscures – Étrangement, nous n’avons vu que trois espèces de parulidés, mais sept Parulines obscures.
  • 3 Parulines masquées
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 3 Juncos ardoisés

Je l’ai déjà peut-être trop dit, mais les vents occupent vraiment une place primordiale dans le succès d’une excursion ornithologique. Autant les vents forts du sud-ouest prévus pour samedi n’annonçaient rien de bon, autant ceux du nord-ouest de dimanche ont rempli leurs promesses. Il est vrai que les vents chauds du sud-ouest poussent parfois des espèces plus sudistes jusqu’à nous. Mais il faut presque obligatoirement attendre que les vents tournent au nord-ouest pour que ces oiseaux deviennent visibles en étant concentrés dans certains sites stratégiques. Alors, vivement le prochain front froid! 

mardi 15 septembre 2015

Deux phalaropes...!

C’est l’automne, avec sa température changeante et ses bourrasques de vent! La saison où de nombreux oiseaux se perdent et où nous, les observateurs, réussissons à nous réjouir de ces infortunes. C’est donc vrai, le malheur des uns fait le bonheur des autres!?!

Samedi matin, notre but premier était de nous rendre à Rivière-Ouelle afin de profiter du beau vent du nord-est qui, enfin, soufflait durant une fin de semaine. Cependant, l’arrivée rapide d’un épais banc de brouillard, repéré avant même de quitter La Pocatière, nous a encouragé à plutôt mettre en branle notre plan B. Cette alternative, qui était de toute façon prévue pour dimanche, consistait en une randonnée de 30 kilomètres à vélo à travers La Pocatière dans ce que nous appelons « le grand tour ».
Cette tournée, qui débute par l’intérieur des terres, nous amènent à travers toutes sortes d’habitats où une belle variété d’espèces est habituellement facile à récolter. Mais, dès le départ, nous avons été quelque peu déçus par le manque chronique d’oiseaux, nos sites préférés semblant souvent désertés. Finalement, après plusieurs arrêts trop tranquilles, c’est en arrivant à notre « spot à bruants » que tout a débloqué avec la rencontre d’un bon groupe d’oiseaux composé d’insectivores autant que de granivores.
Comme c’est toujours le cas à la mi-septembre, nous avons noté une arrivée marquée de bruants dans la région. Le Bruant des prés, en particulier, a beau être un nicheur commun dans la région, c’est lors de la migration automnale que sa population apparaît dans toute son ampleur. Il est même souvent possible de reconnaître certains oiseaux de la sous-espèce labradorius, qui niche dans le nord du Québec, à son plumage plus foncé.

Notre randonnée à vélo de samedi le 12 septembre, entre 5 h 45 et 12 h 00, nous aura fourni 63 espèces sur le territoire de La Pocatière comme, par exemple, :
  • 9 Bernaches du Canada
  • 2 Canards branchus
  • 1 Canard d’Amérique
  • 70 Canards noirs
  • 1 Chevalier solitaire
  • 8 Petits Chevaliers
  • 2 Bécasseaux à poitrine cendrée

Bécasseau à poitrine cendrée (Pectoral Sandpiper – Calidris melanotos)
La Pocatière – 12 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic maculé
  • 2 Pics mineurs
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Pic flamboyant
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons – Un émerillon a effectué un passage très remarqué par les petits passereaux, mais n’a toutefois pas semblé impressionner un Geai bleu outre mesure.
  • 7 Moucherolles phébis – Cette belle récolte pour la mi-septembre a été grandement aidée par un petit groupe de quatre oiseaux qui allaient cueillir des insectes directement sur la surface d’un étang.
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 2 Viréos de Philadelphie
  • 4 Viréos aux yeux rouges
  • 36 Geais bleus
  • 105 Corneilles d’Amérique
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grive fauve – Cette fois, nous avons eu un contact visuel avec cette espèce plus facile à repérer au son en automne. La grive a été surprise dans une zone buissonneuse dans la pénombre du petit matin.
  • 18 Merles d’Amérique
  • 4 Moqueurs chats
  • 3 Pipits d’Amérique
  • 11 Jaseurs d’Amérique
  • 3 Parulines obscures
  • 2 Parulines à joues grises
  • 17 Parulines masquées

Paruline masquée, mâle immature (Common Yellowthroat – Geothlypis trichas)
La Pocatière – 12 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 1 Paruline flamboyante
  • 1 Paruline à collier
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 7 Bruants familiers
  • 38 Bruants des prés
  • 62 Bruants chanteurs
  • 3 Bruants des marais

Bruant des marais (Swamp Sparrow – Melospiza georgiana)
La Pocatière – 12 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 19 Bruants à gorge blanche
  • 60 Carouges à épaulettes
  • 34 Chardonnerets jaunes

Après le brouillard de samedi, ce sont les averses matinales qui ont mis notre sortie à Rivière-Ouelle en veilleuse dimanche matin! Nous avons même ressenti une étrange culpabilité d’être à l’intérieur de la maison un dimanche à 8 h 00, ce qui nous arrive pratiquement jamais!!! Nous avons décidé d’effectuer les tâches prévues pour l’après-midi en espérant que les averses s’arrêtent le plus tôt possible. Lorsque la pluie a cessé en milieu d’avant-midi, nous avons bâclé nos autres obligations en moins de deux et, à 11 h 00, nous faisions déjà notre entrée à Rivière-Ouelle!
Rendus au quai, nous avons été plus que satisfaits de noter l’excellente visibilité au large et les vents du nord-est tant attendus. Encore une fois bien installés sur nos petits bancs, nous avons porté attention durant plus de trois heures aux moindres mouvements des oiseaux circulant loin au large. Les déplacements de canards près de la rive étaient assez limités, ce qui est bien compréhensible en mi-journée, mais en travaillant fort, nous avons réussi à trouver notre part de visiteurs de l’estuaire. Il m’est arrivé plus d’une fois d’assister à de beaux passages d’oiseaux en plein après-midi lors des journées de vents du nord-est. Je me rappelle en particulier du 6 novembre 1988 où j’avais compté pas moins de 145 Mouettes tridactyles descendant le fleuve face au vent du nord-est.
Paradoxalement, les vedettes de la journée ont été trouvées tout près du bout du quai. En effet, Christiane a remarqué deux gros limicoles passant rapidement devant nous en direction ouest. Quelques secondes plus tard, ces mêmes oiseaux sont revenus sur leurs pas et, pour notre plus grand bonheur, ils se sont posés dans une ligne de débris flottant devant le quai : deux phalaropes… et pas n’importe lesquels!!!
En débutant l’excursion aussi tard en avant-midi, nous avons dû laisser tomber la partie forestière du trajet et les passereaux sont donc sous-représentés sur notre liste finale. C’est dommage parce que les vents du nord-est ont souvent autant d’impact sur les oiseaux terrestres qu’aquatiques. Mais, bof!, une fois n’est pas coutume!

Durant la journée du dimanche 13 septembre, nous sommes demeurés à Rivière-Ouelle de 11 h 00 à 15 h 30. Voici un aperçu de ce que nous avons vu :
  • 45 Oies des neiges – Cette fois, il ne s’agit pas que d’estivantes. Les migratrices ont enfin fait leur apparition!
  • 7 Bernaches du Canada
  • 1 Canard chipeau
  • 12 Macreuses à front blanc
  • 27 Macreuses brunes
  • 1 Harle couronné
  • 53 Plongeons catmarins
  • 19 Fous de Bassan – Une belle quantité pour ces oiseaux qui semblent toujours être en mouvement dans la région. Il est en effet très rare de voir un individu posé à l’eau.
  • 81 Cormorans à aigrettes
  • 100 Pluviers semipalmés
  • 5 Bécasseaux variables
  • 22 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Phalaropes à bec large – Après quelques hésitations, il a bien fallu se rendre compte que les deux gros phalaropes se nourrissant devant le quai étaient des Phalaropes à bec large! Il s’agissait de deux juvéniles en mue vers le plumage d’hiver, un des oiseaux étant nettement plus avancé que l’autre. Les vents du nord-est sont sûrement responsables de la présence de ces oiseaux aussi près du rivage. Il n’existe que sept autres mentions connues du Phalarope à bec large dans Kamouraska-L’Islet. La première mention, un oiseau capturé par Willie Labrie, remonte au 6 mai 1932.
  • 6 Labbes parasites – Il n’y avait qu’un seul juvénile parmi les six oiseaux vus dimanche. Nous n’avions vu aucun labbe durant le mois d’août, peut-être en lien avec le temps très doux et le manque de vent favorable.
  • 1 Petit Pingouin – Ce gros alcidé est irrégulier à Rivière-Ouelle à partir du mois d’août, pouvant être carrément absent un automne, mais commun l’année suivante.
  • 4 Mouettes tridactyles – Nous sommes loin de la quantité de novembre 1988, mais chaque oiseau a été grandement apprécié.
  • 1 Faucon émerillon
  • 3 Pipits d’Amérique

Il est souvent mentionné que les vents du nord-est sont un pré-requis pour récolter beaucoup d’oiseaux à Rivière-Ouelle. Si, à la base, ce principe est vrai, j’ai été souvent témoin de journées de vent du nord-est carrément nulles! À l’opposé, je me souviens aussi de journées avec des vents du sud-ouest qui ont réussi à nous fournir des océanites! Je me demande donc souvent si je ne devrais pas plutôt me renseigner sur les conditions qui prévalent en dehors de ma région. Après tout, par définition, les oiseaux égarés ne viennent pas d’ici!!! 

mardi 8 septembre 2015

Des canards pour samedi, des parulines pour dimanche et des bécasseaux pour lundi

La longue fin de semaine de la Fête du travail se trouve dans l’une des périodes de l’année où la diversité d’espèces aviaires est la plus élevée. Pour moi, elle est à l’automne ce que la fin de semaine de la Fête des Patriotes est au printemps. Les personnes possédant suffisamment de temps libre ou encore le don d’ubiquité peuvent réussir à cumuler une très grande diversité d’espèces au début de septembre. Comme nous ne disposons ni de l’un ni de l’autre, nous nous débattons comme nous le pouvons pour réussir à profiter à plein de nos fins de semaine. Il n’est pas toujours facile de réussir à faire fusionner la température, la direction des vents, le taux d’humidité, la marée, etc. avec nos autres obligations pour rendre nos excursions les plus profitables possible. En fait, les seules choses qui ne nous font jamais défaut sur le terrain sont notre enthousiasme et notre fébrilité.

Samedi matin, nous avons débuté les trois jours de congé par notre sortie hebdomadaire à Rivière-Ouelle, en espérant que les vents du nord-est des deux jours précédents aient encore un impact. Ce ne fut peut-être pas le cas, mais le vent faible du sud-ouest n’était pas du tout gênant et la visibilité au large était excellente. En plus des canards, les limicoles et les passereaux aussi étaient présents, mais en petit nombre.

Voici une partie des 55 espèces que nous avons trouvées à Rivière-Ouelle, samedi le 5 septembre entre 5 h 20 et 11 h 20 :
  • 35 Bernaches du Canada – Nos premières migratrices de l’automne. Les bernaches sont encore assez rares dans ma région durant l’été pour nous permettre de faire facilement la différence entre les estivantes et les migratrices.
  • 22 Canards noirs
  • 12 Canards pilets
  • 6 Fuligules milouinans
  • 41 Eiders à duvet
  • 14 Macreuses à front blanc
  • 1 Macreuse brune
  • 1 Harle couronné
  • 103 Plongeons catmarins – Nous avons été plutôt surpris d’avoir réussi à faire grimper notre total de catmarins jusqu’à la centaine d’individus. Comme c’est souvent le cas lors des matinées de vents faibles, la majorité des oiseaux dérivaient posés à l’eau au large du quai. Ils passaient donc tout doucement et discrètement devant nous, en petits groupes allant jusqu’à cinq oiseaux. À ce rythme, le total ne grimpe que lentement!
  • 3 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan
  • 192 Cormorans à aigrettes
  • 37 Grands Hérons
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 23 Pluviers semipalmés

Pluvier semipalmé (Semipalmated Plover – Charadrius semipalmatus)
Rivière-Ouelle – 5 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 3 Grands Chevaliers
  • 1 Courlis corlieu – À Rivière-Ouelle, les courlis ne sont que rarement vus au sol. Ils sont habituellement repérés à leurs cris et (parfois) vus en vol.
  • 19 Bécasseaux semipalmés – Ils me semblent particulièrement peu communs cet automne, à moins qu’ils ne fassent halte dans la région que durant la semaine?!?
  • 4 Mouettes de Bonaparte
  • 500 Goélands à bec cerclé – Nous avons encore trouvé un autre oiseau bagué provenant de la région de Varennes. L’an dernier, cet individu avait également été trouvé à Rivière-Ouelle, pratiquement au même endroit, par un ami.
  • 2 Sternes pierregarins
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic flamboyant
  • 2 Faucons émerillons
  • 1 Moucherolle tchébec
  • 6 Geais bleus
  • 6 Grives fauves – Elles ont encore une fois été entendues avant le lever du soleil, au cours d’un arrêt près d’une zone buissonneuse.
  • 1 Grive à dos olive
  • 1 Pipit d’Amérique – Nous l’avions presque oublié celui-là! Pourtant, l’arrivée du premier pipit migrateur au début de septembre est tout à fait dans les normes.
  • 2 Parulines à joues grises
  • 5 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Bruant de Lincoln
  • 8 Carouges à épaulettes
  • 9 Chardonnerets jaunes

C’est finalement dimanche matin que nous avons fait notre randonnée dédiée aux oiseaux forestiers que nous remettions depuis quelques fins de semaine. La température chaude a rendu cette promenade très agréable et l’absence presque totale de vent a grandement aidé au repérage des oiseaux. Notre circuit à vélo n’aura été que de 12 kilomètres que nous avons parcourus en cinq heures, à un rythme très lent. En fait, nous avons marché à côté du vélo durant le tiers du trajet.
Nous faisons ce même trajet à bicyclette au moins une fois par année (ce serait bien plus si nous en avions le temps!) depuis plusieurs années. Les habitats traversés sont surtout composés de jeunes forêts et de milieux champêtres, seulement de très petites parcelles de boisés matures sont visitées. Mais, justement, dans un secteur composé de grands mélèzes, nous avons décidé de prendre un petit chemin privé pour aller voir où il conduisait. À notre grand étonnement, nous nous sommes retrouvés en quelques tours de roue dans un petit bûché, un format réduit de ceux que nous visitons durant l’été à la recherche de Parulines à couronne rousse, de Mésangeais du Canada et d’autres espèces typiques des forêts de conifères ouvertes. Nous n’avons donc été qu’à moitié surpris d’y trouver, vous l’aurez deviné, deux mésangeais et quatre Parulines à couronne rousse! La présence simultanée de quatre Moucherolles phébis et d’une Tourterelle triste chanteuse nous rappelait que des milieux agricoles se trouvaient juste à côté.

Dimanche le 6 septembre, entre 5 h 55 et 11 h 00, nous avons trouvé 50 espèces lors de notre excursion aux passereaux à Saint-Onésime. En voici un échantillon :
  • 1 Plongeon huard – À notre arrivée, il survolait le village en criant.
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 4 Pics maculés – Un juvénile, bien installé au sommet d’un poteau électrique, a quitté son perchoir à plusieurs reprises pour aller capturer des insectes en vol! Les Sphyrapicus ont vraiment des comportements étranges!!!
  • 2 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 8 Pics flamboyants
  • 3 Moucherolles tchébecs
  • 6 Moucherolles phébis
  • 5 Viréos à tête bleue
  • 4 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Mésangeais du Canada
  • 59 Geais bleus – Ils étaient omniprésents; il aurait vraiment fallu être aveugles et sourds pour les rater! Christiane s’est fait un plaisir de les noter l’un après l’autre dans son petit calepin.
  • 35 Mésanges à tête noire
  • 12 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 4 Roitelets à couronne rubis
  • 6 Merlebleus de l’Est – Quatre immatures se nourrissaient ensemble près d’une grange. Deux oiseaux avaient presque entièrement acquis leur plumage adulte, alors que les deux autres étaient en plumage juvénile encore frais. Ces derniers étaient donc sortis du nid depuis très peu de temps. Il est connu que les oisillons de la première nichée aident parfois au nourrissage de ceux de la deuxième; il aurait été intéressant de savoir si ce fut le cas avec ces deux nichées!

Merlebleu de l’Est, juvénile (Eastern Bluebird – Sialia sialis)
Saint-Onésime – 6 septembre 2015 © Claude Auchu

Merlebleu de l’Est, juvénile en mue (Eastern Bluebird – Sialia sialis)
Saint-Onésime – 6 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 1 Grive fauve
  • 1 Grive à dos olive
  • 1 Grive solitaire
  • 53 Merles d’Amérique
  • 7 Moqueurs chats
  • 74 Jaseurs d’Amérique – Les jaseurs également étaient présents en bon nombre, gobant autant les insectes en vol que les fruits des Cerisiers à grappes.
  • 3 Parulines obscures
  • 8 Parulines à joues grises
  • 23 Parulines masquées

Paruline masquée (Common Yellowthroat – Geothlypis trichas)
Saint-Onésime – 6 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 2 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline tigrée
  • 2 Parulines à collier
  • 7 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 5 Parulines à flancs marron
  • 2 Parulines bleues – Ces deux mâles chantaient encore.
  • 4 Parulines à couronne rousse

Paruline à couronne rousse (Palm Warbler – Setophaga palmarum)
Saint-Onésime – 6 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 1 Cardinal à poitrine rose
  • 1 Goglu des prés
  • 8 Roselins pourprés
  • 16 Chardonnerets jaunes

Encore une fois, cette belle promenade nous a fourni un nombre relativement peu élevé de parulines. Mais c’est dans l’air du temps, les insectivores néo-tropicaux sont de moins en moins nombreux. Au début des années 1980, lorsque j’ai commencé à vraiment m’intéresser aux parulines automnales, n’importe quel boisé en bordure de la ville de La Pocatière abritait assez de parulines pour me tenir occupé durant une demi-journée. Maintenant, ces boisés sont pratiquement désertés par les parulines et il est plus prudent d’aller les chercher à l’intérieur des terres si l’on ne veut pas être déçu!
Autre fait notable, le petit nombre de fringillidés s’est limité à quelques Chardonnerets jaunes et Roselins pourprés. L’hiver dernier ayant été très riche en granivores, il est tout à fait normal de s’attendre à ce que la prochaine saison froide soit beaucoup plus tranquille. Cependant, certaines épinettes ont produit beaucoup de cônes; des oiseaux finiront bien par les trouver!

Avec l’arrivée de l’humidité et des vents dimanche en fin de journée, le projet que nous avions pour lundi semblait de toute façon le seul réalisable. Nous nous sommes rendus à Kamouraska en fin d’avant-midi afin de profiter de la marée haute pour inspecter les oiseaux de rivage présents. En bordure du fleuve, la fraîcheur faisait du bien, mais les vents de 45 km/h et les rafales à 60 rendaient les conditions plutôt instables! Heureusement, les oiseaux, bien que très nerveux, ont pu être vus de près.

Voici la liste des oiseaux de rivage notés à Kamouraska lundi le 7 septembre entre 10 h 30 et 12 h 30 :
  • 100 Pluviers argentés
  • 1 Pluvier bronzé – Un adulte essayait de passer inaperçu parmi les Pluviers argentés.
  • 10 Tournepierres à collier

Un adulte à gauche et un juvénile à droite
Tournepierres à collier (Ruddy Turnstone – Arenaria interpres)
Kamouraska – 7 septembre 2015 © Claude Auchu
Tournepierre à collier (Ruddy Turnstone – Arenaria interpres)
Kamouraska – 7 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 58 Bécasseaux maubèches – Au moins deux adultes ont été repérés parmi les Bécasseaux maubèches.
  • 4 Bécasseaux sanderlings
  • 2 Bécasseaux variables
  • 10 Bécasseaux semipalmés

Une matinée dédiée aux oiseaux aquatiques, une autre aux passereaux et une autre pour les limicoles. Oui, ce fut une fin de semaine réussie! Nous aurions préféré réunir ces trois groupes d’oiseaux en une même excursion, ce qui est parfois possible lors des rares journées où toutes les conditions gagnantes sont réunies. Autrement, puisque ce sont durant les deux ou trois premières heures après le lever du soleil que les oiseaux sont les plus actifs, il nous faut plusieurs sorties pour avoir une idée réelle des espèces présentes dans la région à un moment précis. Et, puisque c’est toujours ce que j’essaie de réussir, j’aurais bien besoin du don d’ubiquité!

mardi 1 septembre 2015

Le meilleur des limicoles

Depuis de très nombreuses années, au fur et à mesure qu’une semaine progresse, je scrute les prévisions météorologiques afin de planifier nos futures activités ornithologiques de la façon la plus efficace possible. Puisque je connais déjà très bien quels oiseaux se retrouvent dans la région de La Pocatière à n’importe quel moment de l’année, c’est donc souvent les conditions extérieures qui décideront la direction que nous allons prendre.
Cette fois, nous avions planifié une longue promenade à vélo à travers La Pocatière afin d’observer les passereaux locaux qui avaient été laissés pour compte la fin de semaine dernière. Vendredi, l’annonce de puissants vents du sud-ouest pour samedi (et probablement pour dimanche également) avait laissé de forts doutes sur le succès d’une telle expédition. Que faire? Les oiseaux sont présentement abondants partout mais, nous le savons tous, les vents forts du sud-ouest n’aident en rien au succès d’une excursion ornithologique.

Depuis le début du mois d’août, nous nous sommes souvent demandés s’il valait la peine de « sacrifier » une matinée pour nous rendre observer les oiseaux (les limicoles en particulier) à Montmagny. La marée haute très tôt samedi matin, le lieu de rassemblement traditionnel des oiseaux de rivage à Montmagny étant en partie à l’abri du sud-ouest… la décision était facile à prendre, on y va! Mon coup d’œil quotidien à la page des oiseaux rares nous avait déjà indiqué que quelques espèces rarement observées dans la grande région de Québec était présentes à ce site si facile d’accès. C’était d’ailleurs plutôt dommage parce que, contrairement à bien des observateurs d’oiseaux, nous préférons ne pas savoir quels oiseaux sont sur place lorsque nous arrivons à un site. Pour nous, le vrai défi n’est pas de voir un oiseau, mais plutôt de le trouver. Mes visites à la page des oiseaux rares ont toujours eu pour but de savoir quels oiseaux circulent dans la province, mais pas nécessairement de savoir où ils sont exactement! Bien sûr, si les raretés de Montmagny sont là, nous les regarderons avec plaisir, mais il nous manquera tout de même un petit quelque chose…
Arrivés à Montmagny juste au moment où la marée commençait à baisser, un coup d’œil rapide dans le petit groupe de limicoles entassés sur les rochers nous a permis de trouver immédiatement le Bécassin à long bec, la rareté #1. Quelques instants plus tard, c’est un Bécasseau à échasses (la rareté #3) qui est déniché parmi les Petits Chevaliers. Après un petit détour à un autre site, c’est le Phalarope de Wilson (la rareté #2) qui fait son apparition. Par la suite, les autres surprises de l’avant-midi ont plutôt été l’arrivée successive de nouveaux observateurs sur place.
Et, justement, alors que tout le monde n’avait d’yeux que pour les limicoles qui se donnaient en spectacle devant nous, Christiane avait remarqué que des hirondelles en migration survolaient continuellement l’embouchure de la rivière du Sud. Avec sa patience habituelle, ma chère compagne s’est amusée à identifier et à compter ces hirondelles et, au moment de notre départ, elle avait accumulé une quantité d’Hirondelles de rivage qui aurait sûrement surpris les observateurs présents!

Voici une partie des 47 espèces que nous avons observées lors de notre passage à Montmagny, samedi le 29 août, de 6 h 15 à 10 h 45 :
  • 1 Canard d’Amérique
  • 30 Canards noirs
  • 300 Canards colverts
  • 10 Sarcelles à ailes bleues
  • 1 Canard pilet
  • 15 Sarcelles d’hiver
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 5 Grèbes à bec bigarré
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de deuxième année.
  • 3 Chevaliers grivelés
  • 24 Grands Chevaliers
  • 260 Petits Chevaliers
  • 1 Bécasseau à échasses – Un juvénile.

Bécasseau à échasses (Stilt Sandpiper – Calidris himantopus)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
  • 200 Bécasseaux semipalmés
  • 12 Bécassins roux
  • 1 Bécassin à long bec – Bien que très mobile, cet adulte en plumage nuptial usé était souvent facile à repérer parmi la poignée de Bécassins roux juvéniles présents. À la fin-août, les Bécassins roux adultes ont probablement déjà tous quitté le Québec. Les Bécassins à long bec, par contre, migrent habituellement un mois après leur cousin et il est tout à fait normal de voir un adulte en migration à cette date. Les juvéniles suivront en septembre et en octobre.

Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus) et 
Petits Chevaliers (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu 
Sur cette photo du Bécassin à long bec en vol, les lignes noires de sa queue nettement plus larges 
que les blanches sont rarement aussi en évidence!
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petits Chevaliers (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
Bécassin à long bec (Long-billed Dowitcher – Limnodromus scolopaceus), Bécassins roux (Short-billed Dowitchers – Limnodromus griseus) et Petit Chevalier (Lesser Yellowlegs – Tringa flavipes)
Montmagny – 29 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Phalarope de Wilson – Il était presque drôle de voir ce juvénile en mue se nourrir de façon  hyperactive parmi les autres limicoles. Cette espèce, qui a niché à La Pocatière en 1986, est maintenant pratiquement extirpée du Québec comme nicheur.
  • 7 Mouettes de Bonaparte – En vol au-dessus du fleuve.
  • 165 Goélands à bec cerclé – Un oiseau bagué était posé légèrement trop loin pour nous permettre d’en déchiffrer le numéro.
  • 2 Martinets ramoneurs – Un martinet migrait parmi les hirondelles alors qu’un autre tournoyait encore au-dessus de la ville.
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Faucons émerillons – Un Faucon émerillon s’est attaqué à plusieurs reprises à un Martin-pêcheur d’Amérique, une proie nettement trop grosse et vigoureuse pour lui. D’ailleurs, entre chaque attaque, c’est le martin-pêcheur qui poursuivait à son tour le faucon en poussant de grands cris. La rencontre de deux caractériels!
  • 2 Faucons pèlerins
  • 1110 Hirondelles de rivage – Parmi le flot continue d’hirondelles en déplacement, c’est donc plus d’un millier d’Hirondelles de rivage que Christiane s’est donnée la peine de compter!!!
  • 1 Hirondelle à front blanc
  • 16 Hirondelles rustiques
  • 2 Moqueurs chats
  • 500 Étourneaux sansonnets
  • 2 Parulines obscures
  • 600 Carouges à épaulettes

Dimanche, les vilains vents du sud-ouest balayaient encore la région. Nous nous sommes tout de même dirigés vers Rivière-Ouelle, mais avec des attentes plutôt limitées. C’était effectivement très tranquille au large (où la visibilité était aussi très limitée) et notre passage au quai aura duré moins d’une heure. Malgré les vents et la marée qui descendait très rapidement, nous avons réussi à trouver une belle variété de limicoles et de passereaux qui nous ont fait rêver à ce que nous aurions pu voir si les conditions avaient simplement été « normales ».

Voici une partie des 52 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle dimanche le 30 août entre 5 h 30 et 9 h 35 :
  • 31 Canards noirs
  • 4 Canards pilets
  • 13 Sarcelles d’hiver – Quelques petits groupes se déplaçaient vigoureusement face aux vents devant le quai.
  • 32 Eiders à duvet
  • 1 Harle couronné
  • 3 Plongeons catmarins
  • 5 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan
  • 39 Cormorans à aigrettes
  • 37 Grands Hérons
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Pluvier argenté
  • 24 Pluviers semipalmés
  • 5 Chevaliers grivelés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 1 Grand Chevalier
  • 7 Bécasseaux sanderlings
  • 3 Bécasseaux minuscules
  • 1 Bécasseau à poitrine cendrée
  • 12 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin
  • 2 Tyrans tritris
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 11 Sittelles à poitrine rousse – Je trouve toujours étrange de voir plus de sittelles que de mésanges durant une excursion!
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Parulines obscures
  • 4 Parulines tigrées
  • 6 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie

Paruline à poitrine baie (Bay-breasted Warbler – Setophaga castanea)
Rivière-Ouelle – 30 août 2015 © Claude Auchu
  • 1 Paruline rayée
  • 4 Parulines à croupion jaune

Puisque notre tournée à Rivière-Ouelle s’est faite si rapidement, pourquoi ne pas nous rendre jusqu’à Saint-Denis? Nous y avons séjourné environ 90 minutes pour y trouver 42 espèces, dont :
  • 9 Oies des neiges – Ces oies ont passé l’été sur place, se nourrissant souvent directement sur les pelouses des chalets.
  • 32 Canards noirs
  • 39 Pluviers argentés
  • 27 Pluviers semipalmés
  • 3 Grands Chevaliers
  • 8 Petits Chevaliers
  • 5 Tournepierres à collier
  • 13 Bécasseaux maubèches
  • 1 Bécasseau variable
  • 7 Bécasseaux minuscules
  • 20 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Bécassin roux
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 1 Pic mineur
  • 2 Moqueurs chats
  • 4 Parulines obscures
  • 3 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline jaune
  • 6 Parulines à croupion jaune

Ces deux matinées d’observation nous aura fourni une variété d’espèces digne de cette époque de l’année. Mais les passereaux ont encore une fois eu la vie dure et nous avons bien hâte de pouvoir leur consacrer une excursion! Certains ont sûrement déjà quitté la région et nous ne les reverrons plus avant le mois de mai prochain. J’aurais pourtant bien aimé les voir une dernière fois…