mardi 22 septembre 2015

Les oiseaux attendaient les conditions idéales…

Après une semaine trop chaude, un retour à la normale des températures était prévu pour la nuit de samedi à dimanche avec le passage très attendu d’un front froid. Pour nous, la journée fraîche de dimanche était donc déjà réservée pour une excursion à Rivière-Ouelle. Il ne nous restait qu’à décider de notre destination pour samedi.

Encore une fois, nous aurions normalement opté pour une promenade à vélo vers un village voisin. Cependant, les risques de vents forts du sud-ouest, qui semblaient bien vouloir se matérialiser tôt samedi matin, nous ont rendus hésitants et nous avons plutôt choisi de nous diriger vers Kamouraska. Cela signifiait pour nous une moins grande variété d’espèces, mais voir des limicoles de très près allait sûrement être plus agréable que de chercher d’éventuels passereaux dans des buissons agités par le vent! Finalement, les vents ne se sont vraiment levés qu’en soirée, longtemps après notre retour à la maison!

Samedi le 19 septembre, nous avons patrouillé Kamouraska, autant ses champs que ses rivages, entre 6 h 35 et 10 h 10 pour terminer l’avant-midi avec 43 espèces, dont :
  • 18 Oies des neiges
  • 280 Bernaches du Canada – Un petit mouvement de bernaches était très notable au-dessus des champs tôt le matin.
  • 570 Canards noirs – Avec l’ouverture de la chasse (ça s’entendait!!!), les canards ont commencé à se rassembler dans les sections les moins accessibles des battures. Bonne idée!
  • 9 Canards colverts
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 230 Pluviers argentés

Pluviers argentés (Black-bellied Plovers – Pluvialis squatarola
et Bécasseau maubèche (Red Knot – Calidris canutus) 
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 30 Pluviers bronzés – Quelques petits groupes totalisant 27 individus ont été trouvés dans les champs. Trois autres oiseaux, deux juvéniles et un adulte, accompagnaient les Pluviers argentés sur les rives du fleuve.

Pluviers bronzés (American Golden-Plovers – Pluvialis dominica)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
Pluvier bronzé (American Golden-Plover – Pluvialis dominica
et Pluviers argentés (Black-bellied Plovers – Pluvialis squatarola)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 58 Pluviers semipalmés
  • 3 Petits Chevaliers
  • 1 Barge hudsonienne – Une juvénile s’alimentait activement en se faufilant entre les Pluviers argentés qui, eux, semblaient déjà repus.

Barge hudsonienne (Hudsonian Godwit – Limosa haemastica), Pluvier argenté (Black-bellied Plover – Pluvialis squatarola) et Bécasseau maubèche (Red Knot – Calidris canutus)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 16 Tournepierres à collier
  • 28 Bécasseaux maubèches

Bécasseaux maubèches (Red Knots – Calidris canutus)
Kamouraska – 19 septembre 2015 © Claude Auchu 
  • 200 Bécasseaux sanderlings – Les espèces du mois d’octobre commencent lentement à prendre leur place!
  • 17 Bécasseaux variables
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 45 Bécasseaux semipalmés
  • 85 Goélands argentés – La grande majorité de ces oiseaux se trouvaient dans les mêmes champs que les Pluviers bronzés.
  • 2 Pics flamboyants
  • 2 Faucons émerillons – Ils n’ont pas été trouvés en bordure du fleuve (et à proximité des limicoles), mais plutôt dans les champs. Comme nous, les émerillons ont dû remarquer que les pipits et les alouettes sont de retour dans la région.
  • 25 Alouettes hausse-col
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 4 Jaseurs d’Amérique
  • 36 Parulines à croupion jaune
  • 1 Tarin des pins – Notre premier tarin depuis un mois!
  • 40 Chardonnerets jaunes

Localement, le front froid que tout le monde attendait a traversé la région très tard dans la nuit de samedi à dimanche. Le mercure est passé de 22°C à 3 h 00 dimanche matin à seulement 13° à 8 h 00, mais sans qu’une seule goutte de pluie ne tombe sur La Pocatière. Dès notre départ, au premier coup d’œil, la couleur bleu foncé des montagnes de Charlevoix de l’autre côté du fleuve annonçait une excellente visibilité! 
Les vents ont bien sûr tourné au nord-ouest et, croyez-moi, ils étaient beaucoup plus forts au quai de Rivière-Ouelle que ne l’indiquent les données officielles pour La Pocatière! Le quai pointant lui-même vers le nord-ouest, il n’y a aucun endroit où s’abriter des vents lors de telles journées. Nous sommes demeurés cachés tant bien que mal entre la voiture et une haie de rosiers durant près de quatre heures à scruter le large, pendant que les larmes provoquées par le vent coulaient jusqu’à nos tempes! Il y a bien longtemps que je n’avais pas eu les poumons aussi remplis d’air, j’aurais sûrement pu retenir mon souffle durant trois jours!!! Mais c’était de l’air pur et les oiseaux bougeaient enfin!
Nous savons tous que les migrateurs automnaux sont toujours très motivés par le passage d’un front froid. Les vents ayant tournés en toute fin de nuit, nous nous demandions bien à quel point les oiseaux présents dimanche matin avaient réagi durant la nuit. Un groupe d’une centaine de Pluviers semipalmés étaient justement posés sur la plage bordant le quai, attendant probablement la marée baissante pour se nourrir. Mais nous avons trouvé plutôt étrange de les entendre babiller presque continuellement, eux qui sont habituellement silencieux durant les périodes de repos. Pourquoi tant de fébrilité? Nous avons peut-être eu la réponse sur l’heure du midi alors que nous nous trouvions à un site situé quelques kilomètres plus loin. Deux groupes de pluviers, de 60 et de 80 individus respectivement, nous ont survolés à haute altitude et se sont dirigés carrément vers le sud. Les petits groupes de Pluviers semipalmés que nous voyons en vol dans la région se déplacent généralement au ras du sol ou de l’eau et que sur de courtes distances. Se pourrait-il que le ciel dégagé et les vents forts du nord-ouest aient motivé les pluviers si vocaux dimanche matin à poursuivre leur migration? Et que les oiseaux vus sur l’heure du midi n’ont pas pu résister à cette tentation??? Encore d’autres questions sans réponse…!

Entre 6 h 00 et 13 h 20, dimanche le 20 septembre, nous avons rencontré 57 espèces dans les limites de Rivière-Ouelle. En voici un large échantillon :
  • 42 Oies des neiges
  • 89 Bernaches du Canada
  • 4 Canards d’Amérique – Ils accompagnaient des petits groupes de Canards pilets.
  • 152 Canards noirs
  • 10 Canards colverts
  • 155 Canards pilets
  • 18 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule à tête rouge – Les oiseaux en migration font souvent de bien étranges co-voiturages. Dimanche, une femelle de Fuligule à tête rouge accompagnait une Macreuse brune!
  • 11 Fuligules milouinans
  • 3 Petits Fuligules
  • 12 Eiders à duvet
  • 20 Macreuses à front blanc
  • 73 Macreuses brunes
  • 1 Garrot à œil d’or
  • 56 Plongeons catmarins
  • 6 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris – Après le passage du fuligule et de la macreuse, ce sont un Grèbe jougris et un Petit Pingouin qui ont décidé de faire un bout de chemin ensemble!
  • 125 Cormorans à aigrettes
  • 24 Grands Hérons
  • 13 Pluviers argentés
  • 1 Pluvier bronzé
  • 240 Pluviers semipalmés
  • 8 Grands Chevaliers
  • 5 Bécasseaux sanderlings

Bécasseau sanderling (Sanderling – Calidris alba)
Rivière-Ouelle – 20 septembre 2015 © Claude Auchu
  • 8 Bécasseaux variables
  • 38 Bécasseaux semipalmés
  • 3 Labbes parasites – Vraiment une de mes espèces favorites!!! C’est toujours un plaisir de les voir circuler de manière athlétique, même par grands vents. Lorsqu’on la connaît, leur silhouette bien découpée aide à les repérer de très loin.
  • 17 Petits Pingouins
  • 1 Guillemot à miroir
  • 1 Mouette tridactyle
  • 40 Goélands argentés
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 105 Corneilles d’Amérique
  • 7 Grands Corbeaux
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Pipits d’Amérique
  • 1 Jaseur d’Amérique
  • 7 Parulines obscures – Étrangement, nous n’avons vu que trois espèces de parulidés, mais sept Parulines obscures.
  • 3 Parulines masquées
  • 12 Parulines à croupion jaune
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 3 Juncos ardoisés

Je l’ai déjà peut-être trop dit, mais les vents occupent vraiment une place primordiale dans le succès d’une excursion ornithologique. Autant les vents forts du sud-ouest prévus pour samedi n’annonçaient rien de bon, autant ceux du nord-ouest de dimanche ont rempli leurs promesses. Il est vrai que les vents chauds du sud-ouest poussent parfois des espèces plus sudistes jusqu’à nous. Mais il faut presque obligatoirement attendre que les vents tournent au nord-ouest pour que ces oiseaux deviennent visibles en étant concentrés dans certains sites stratégiques. Alors, vivement le prochain front froid!