mardi 12 janvier 2016

Becs-croisés, Perdrix grises et harfangs

Une autre fin de semaine avec une température au-dessus de la normale… et donc une autre fin de semaine à penser aux oiseaux qui profitent de ces conditions cachés quelque part dans la région! Il y a tellement de sites potentiels pour abriter des oiseaux refusant de quitter la région que nous ne savons trop par où commencer nos fins de semaine. Comme d’habitude, c’est au lever tôt le matin que la décision finale est prise.
Nous avions prévu faire une tournée à l’intérieur de terres depuis longtemps, mais l’hiver est tellement lent à s’installer le long du fleuve qu’il est difficile pour nous de penser à ce qui se passe ailleurs! Mais, voilà, nous avions décidé qu’il fallait y aller sans faute cette fin de semaine. Nous avons donc débuté la matinée de samedi dans le fin fond de Saint-Onésime.

Comme nous nous y attendions un peu, les fringillidés étaient plutôt rares sur place, mais le passage rapide et bruyant d’un petit groupe de Becs-croisés bifasciés nous a agréablement surpris. Une fois rendus profondément en forêt, il était très facile pour nous de constater à quel point les oiseaux devenaient rares aussitôt que l’on quittait les secteurs « habités ». C’était en effet autour des quelques chalets que les oiseaux étaient présents, même ceux qui ne semblent y trouver aucun avantage. Ce sont donc probablement les oiseaux attirés par la présence humaine (tels les Geais bleus, par exemple) qui, par leurs cris, encouragent les autres espèces à s’approcher des habitations.

Saint-Onésime n’avait que ces 15 petites espèces à nous offrir samedi le 9 janvier entre 7 h 45 et 9 h 25 :
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 3 Mésangeais du Canada – Fidèles au poste, mais pas toujours faciles à voir. Ils viennent jeter un rapide coup d’œil avant de continuer leur route! Personne sur place n’a donc pensé à les apprivoiser?!?
  • 13 Geais bleus
  • 6 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 28 Mésanges à tête noire
  • 3 Mésanges à tête brune
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Grimpereau brun
  • 4 Étourneaux sansonnets
  • 7 Becs-croisés bifasciés – Notre dernière observation de cette espèce remonte au mois de juillet dernier. Le bec-croisé n’a pas été vraiment abondant dans la région depuis déjà plusieurs années.
  • 7 Sizerins flammés
  • 2 Gros-becs errants

Dimanche matin, en attendant la pluie annoncée, nous avons décidé de pousser une petite pointe vers l’est de notre région à la recherche de n’importe quoi (puisque tout semble possible cet hiver!). Notre premier vrai arrêt a eu lieu au quai de Rivière-Ouelle où nous avons encore eu la chance de voir quelques canards, restait à les identifier!
Nous avons ensuite poursuivi notre randonnée vers l’est en faisant de nombreux détours. Ces « viraillages » nous auront permis de voir une vingtaine d’espèces, des communes comme des plus rares. Ce type d’excursion, sans prendre le temps de nous attarder à un site, nous fait toujours rater des espèces faciles; cette fois, aucun pic n’a été vu. Par contre, les harfangs ont été à l’honneur.

Dimanche le 10 janvier, nous avons patrouillé le secteur de La Pocatière jusqu’à Saint-Germain, en passant par Saint-Pascal. Voici ce que nous en avons tiré :
  • 1 Macreuse à front blanc – Un groupe de quatre macreuses dérivaient lentement loin au large du quai de Rivière-Ouelle. En compagnie de Jean-François Rousseau, nous les avons suivies continuellement au télescope durant une trentaine de minutes, durée pendant laquelle les conditions de visibilité se sont malheureusement détériorées. Nous avons finalement réussi à en identifier qu'une seule, mais trois des quatre oiseaux avaient les ailes sombres, ce qui élimine la Macreuse brune. Ce n'est que lorsqu'une des macreuses s'est trouvée à nous faire face que j'ai réussi à bien discerner le front blanc qui se découpait nettement sur le reste de l'oiseau. À quelques reprises, Christiane et moi avons également cru entrevoir la joue plus pâle d'un des individus, ce qui laisse croire qu'une femelle de Macreuse à bec jaune était également présente. Peu importe l'espèce, toutes les macreuses sont inusitées dans la région en janvier, mais la Macreuse à front blanc est habituellement celle qui nous quitte le plus tôt en automne!
  • 2 Garrots à œil d’or – Même ces deux garrots, des femelles, sont inhabituels à Rivière-Ouelle en janvier!
  • 6 Perdrix grises – Ces six belles petites poules sommeillaient près d’une grange à Saint-Denis.

Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Saint-Denis – 10 janvier 2016 © Claude Auchu
  • 1 Gélinotte huppée
  • 2 Goélands arctiques
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 1 Goéland marin
  • 225 Pigeons bisets – Les pigeons sont souvent nombreux sur les silos des secteurs de Saint-Denis, Kamouraska et Saint-Pascal. Le total de notre journée est sûrement sous-estimé.
  • 27 Tourterelles tristes
  • 13 Harfangs des neiges – Les harfangs étaient particulièrement en évidence sur notre trajet. Sur ces 13 oiseaux, six se trouvaient sur le territoire de Rivière-Ouelle. De telles quantités étaient relativement courantes dans la région entre 1982 et 1995. Lors du recensement des oiseaux de Noël du 14 décembre 1991 à La Pocatière, nous avions terminé la journée avec 37 harfangs!!!
  • 1 Pie-grièche grise – La pie-grièche étant peu commune dans la région ces dernières années, il vaut la peine de mentionner cet oiseau présent à Saint-Germain.
  • 11 Geais bleus
  • 30 Corneilles d’Amérique
  • 12 Grands Corbeaux
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 1 Merle d’Amérique – À Saint-Pascal.
  • 260 Étourneaux sansonnets
  • 30 Jaseurs boréaux
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 2 Juncos ardoisés – Ensemble, à Saint-Pascal.
  • 32 Moineaux domestiques

Avec un début d’hiver aussi doux, il est difficile pour nous de ne pas penser au couple de Troglodytes de Caroline qui avait essayé d’hiverner à La Pocatière l’an dernier. L’hiver 2014-15 avait été particulièrement glacial et le premier individu est disparu dès le début de janvier alors que le deuxième a pu résister au froid jusqu’à la mi-février. L’endroit était pourtant parfait pour eux, avec des mangeoires bien garnies et des nichoirs disponibles pour le printemps. Que ce serait-il passé si ces oiseaux avaient plutôt choisi cet hiver et réussi à hiverner? Aurions-nous eu droit à une nichée de Troglodyte de Caroline le printemps suivant? Probablement! Espérons que les hivers doux comme celui qui débute permettront à ces oiseaux colonisateurs de poursuivre leur route vers le nord.