mardi 16 février 2016

Cinq Perdrix grises…

Les conditions météorologiques rencontrées lors de nos sorties ornithologiques n’ont vraiment pas été faciles cette dernière fin de semaine. La température est descendue jusqu’à -24°C et les vents, surtout eux!, ont atteint les 60 km/h. Avec tout ça, des conditions de blizzard ont été souvent présentes, ce qui limitait grandement la visibilité. D’ailleurs, tôt dimanche matin à partir du quai de Rivière-Ouelle, nous avons vu le blizzard arriver de l’ouest; c’était un spectacle magnifique, mais le succès de notre excursion a été grandement hypothéqué!

Auparavant, la courte promenade de samedi à travers la ville de La Pocatière s’est effectuée sous une neige souvent épaisse. Je vous fais grâce des espèces rencontrées qui sont, finalement, à peu de choses près les mêmes que la semaine dernière. Dans ces conditions difficiles, nous avons entendu trois bruants que nous n’avons pu voir et identifier. Deux étaient probablement les Bruants chanteurs découverts ces dernières semaines; l’identité du troisième reste encore à confirmer.

Dimanche matin, le ciel était encore clair au lever du soleil et les montagnes de Charlevoix particulièrement lumineuses de l’autre côté du fleuve. L’arrivée du blizzard nous a cependant empêchés d’être aussi efficaces que nous l’aurions espéré et l’excursion a fini par ressembler à une lente promenade en voiture!

Voici la trop courte liste des oiseaux rencontrés durant nos pérégrinations entre La Pocatière, Rivière-Ouelle et Saint-Pacôme dimanche le 14 février :
  • 5 Perdrix grises – Avec si peu d’oiseaux visibles, ces cinq perdrix nous ont permis de sauver la face! À Rivière-Ouelle, elles se nourrissaient avidement sous un conifère, sans être effrayées par notre présence à moins de sept mètres d’elles. Il va sans dire que nous les avons observées et photographiées depuis l’intérieur de la voiture afin de ne pas les déranger inutilement.

Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14 février 2016 © Christiane Girard 
Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 14 février 2016 © Christiane Girard 
  • 9 Tourterelles tristes
  • 3 Harfangs des neiges
  • 2 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 1 Grand Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire
  • 15 Étourneaux sansonnets
  • 300 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche – Probablement à cause du temps froid, le Bruant à gorge blanche était de retour à la mangeoire de notre voisin, nous ne l’avions pas vu depuis le 2 janvier. Entre temps, un autre avait été trouvé à l’autre extrémité de la ville.
  • 8 Chardonnerets jaunes
  • 1 Moineau domestique

Ce fut une bien petite fin de semaine ornithologique, mais tout à fait classique du milieu de l’hiver. Il faut dire que les conditions rencontrées samedi et dimanche ressemblaient fortement à ce que nous avons connu durant tout l’hiver 2014-15. Il y a un an, la température maximale moyenne des deux premières semaines de février n’avait été que de -14°C alors que -7 constitue la normale. Pour la même période cette année, nous sommes en plein sur la normale, en grande partie à cause du froid des 12, 13 et 14 février. Alors, ne nous plaignons surtout pas!

Lundi matin, j’ai appris que le Pic maculé serait encore présent au même endroit où nous l’avons vu au début de décembre et durant la deuxième moitié de janvier! J’ai croisé le propriétaire de la mangeoire qui m’a assuré qu’il voit le pic (« celui avec le ventre "jaunasse" et la gorge rouge ») pratiquement tous les jours!!!
Le retour du Bruant à gorge blanche et du Pic maculé m’a ramené à l’esprit une question que je me suis posé pendant longtemps : les oiseaux savent-ils vraiment où se trouve leur mangeoire? Il est évident que les oiseaux aussi mobiles que les mésanges et les Gros-becs errants connaissent l’emplacement de cette source d’alimentation gratuite. Mais lorsque les espèces totalement dépendante d’une mangeoire s’en éloignent lors d’un redoux, parviendront-elles à la retrouver? Au fil des ans, de nombreux indices m’ont indiqué qu’elles réussissent sans trop de problème à y revenir (à moins qu’elles ne trouvent mieux ailleurs!). Je me souviens en particulier d’une Paruline à croupion jaune qui avait essayé d’hiverner aux Escoumins en 2000-01. Une mangeoire située près de l’embouchure de la rivière semblait être sa seule source d’alimentation et, à chaque jour, nous réussissions à la voir sans top attendre. En plein mois de janvier, nous avions donc été particulièrement surpris de la trouver à une autre mangeoire située 600 mètres plus loin, de l’autre côté de la rivière et de la route 138 et 40 mètres plus haut (en haut de la côte à Essipit, pour ceux qui connaissent l’endroit)!!! Pourtant, la paruline était de retour à sa mangeoire habituelle dès le lendemain. Il ne faut donc pas sous-estimer les ressources des oiseaux. Ils n’ont pas le choix, leur vie en dépend!
En terminant, j’ai appris qu’un Grand Héron avait séjourné à La Pocatière jusqu’en janvier et que nous passions tout près de lui à tous les jours en nous rendant au travail! Si nous réussissons à ne pas voir un Grand Héron, ce doit être bien facile de rater un simple passereau!!!