mardi 26 avril 2016

Le printemps des roselins

Après avoir savouré la présence de nos oiseaux sous une température idéale il y a une semaine, ce fut cette fois le retour à des conditions légèrement plus difficiles pour nous (et probablement aussi pour les migrateurs nouvellement arrivés). Rien de dramatique, mais le vent du nord et le mercure sous le point de congélation dimanche matin nous ont brusquement ramené à la réalité!

Les oiseaux ont tout de même profité de belles conditions pour migrer depuis une semaine. Bien entendu, nous étions sur le terrain tôt samedi matin pour aller à leur rencontre. Cette fois, c’est par une excursion à La Pocatière que nous avons débuté notre fin de semaine. C’est avec grand plaisir que nous avons croisé trois des quatre espèces dont j’avais prévu l’arrivée dans la région la semaine dernière (le Roitelet à couronne rubis, le Troglodyte des forêts et la Grive solitaire); la quatrième, l’Hirondelle bicolore, avait été observée vendredi. Ouf! Mon honneur est sauf!

Samedi le 23 avril, nous avons parcouru La Pocatière de 6 h 40 à 13 h 00 pour y recueillir un total respectable de 59 espèces, dont :
  • 440 Oies des neiges
  • 40 Bernaches du Canada
  • 14 Canards chipeaux
  • 18 Fuligules à collier
  • 2 Gélinottes huppées
  • 16 Urubus à tête rouge
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un immature en plumage de 2e année a survolé la ville en début d’après-midi.
  • 5 Busards Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 1 Buse à épaulettes – Nous n’avions pas vu de Buse à épaulettes à La Pocatière depuis déjà six longues années!!! Étant tout près de la limite nord-est de son aire de nidification, l’espèce a toujours été rare dans notre région. L’abbé René Tanguay semble d’ailleurs n’avoir capturé qu’un seul spécimen, à La Pocatière en juillet 1946. Durant les années 1980-90, cette buse a tout de même été régulière à un site en particulier où j’avais même réussi à trouver deux nids (en 1985 et 1992). Comme pas hasard, c’est exactement à ce site que nous avons réussi à retrouver l’espèce samedi!
  • 4 Buses à queue rousse
  • 1 Buse pattue
  • 8 Pics maculés
  • 10 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Pics flamboyants
  • 2 Grands Pics
  • 6 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon pèlerin – Ce faucon a été repéré par un petit groupe de Roselins pourprés qui nous l’ont signalé en jetant de fréquents coups d’œil au-dessus de leur tête.
  • 5 Moucherolles phébis
  • 48 Corneilles d’Amérique
  • 6 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 5 Grimpereaux bruns
  • 3 Troglodytes des forêts
  • 4 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 4 Grives solitaires – Malgré le froid du petit matin, les grives nouvellement arrivées étaient bien en voix.
  • 36 Merles d’Amérique
  • 3 Jaseurs boréaux

Scène rarement photographiée : un Jaseur boréal perché dans un érable qui est presque en fleur! 
Nous sommes plus habitués de les voir dans un sorbier enneigé!
Jaseurs boréal (Bohemian Waxwing – Bombycilla garrulus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 3 Bruants hudsoniens

Bruant hudsonien (American Tree Sparrow – Spizelloides arborea)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 28 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 3 Bruants à gorge blanche
  • 20 Juncos ardoisés
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 75 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune
  • 55 Roselins pourprés – Depuis un mois, dans notre secteur comme un peu partout dans le sud du Québec, les Roselins pourprés sont particulièrement abondants autour des habitations. L’espèce avait été absente de la région l’hiver dernier, mais il est maintenant pratiquement impossible de sortir de la maison sans entendre leur gazouillis caractéristique. Les mangeoires débordent maintenant de ces oiseaux couleur de jus de framboise!

Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorphous purpureus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
Roselin pourpré (Purple Finch – Haemorphous purpureus)
La Pocatière – 23 avril 2016 © Claude Auchu
  • 6 Sizerins flammés
  • 17 Tarins des pins
  • 7 Chardonnerets jaunes
  • 20 Gros-becs errants

C’est dimanche matin qu’a eu lieu notre sortie hebdomadaire à Rivière-Ouelle. C’était froid, venteux et la visibilité au large était plutôt limitée… De plus, les déplacements des oiseaux aquatiques au large du fameux quai n’ont pas été à la hauteur de la réputation du site. Mais, habillés comme en hiver, nous sommes demeurés abrités du vent du nord (et aussi, malheureusement, des rayons du soleil) durant trois heures à surveiller le large. Nous sommes sortis de notre cachette complètement frigorifiés pour nous rendre compte que le vent était finalement tombé! Une fois au bout du quai, le soleil nous a réchauffé en seulement quelques minutes!
Puisque tout était relativement calme au large, nous nous sommes concentrés sur un autre spectacle tout aussi intéressant, celui des oiseaux de proie qui traversent le Saint-Laurent! J’en ai parlé la semaine dernière (et l’an dernier, et il y a trois ans…), mais le phénomène nous semble encore tellement étrange qu’il vaut la peine de s’y attarder. Il est bien connu que les oiseaux de proie utilisent les ascendances thermiques pour se déplacer en planant afin d’économiser leur énergie. Ces ascendances sont produites lorsque le soleil réchauffe tellement l’air au niveau du sol qu’il fini par s’élever comme un bulle invisible. Les oiseaux « pénètrent » ces bulles et en profitent pour prendre de l’altitude sans avoir à donner un seul battement d’ailes. Cependant, les ascendances thermiques se développent peu au-dessus de l’eau et les oiseaux de proie préfèrent donc contourner les larges cours d’eau plutôt que de les traverser en battant des ailes. Christiane et moi avons compté les rapaces en migration automnale à Tadoussac durant neuf automnes. Nous sommes donc habitués à voir ces oiseaux longer le fleuve! Ce fut donc pour nous une belle surprise de constater que des buses et des éperviers (et quoi d’autres!) s’élancent au-dessus des 14 kilomètres du fleuve Saint-Laurent à partir de Rivière-Ouelle, donc tout près de chez nous!!! Pour l’instant, il est difficile de dire combien d’oiseaux utilisent ce raccourci, mais il est facile de penser à plusieurs milliers à chaque printemps. Le principal problème pour l’instant est que les rapaces ne semblent être visibles que durant les deux ou trois heures suivant leur décollage, prenant ensuite rapidement de l’altitude au point de devenir invisibles. En attendant de trouver le chemin qu’utilisent ces oiseaux pour se rendre dans le secteur du quai et les conditions favorisant leur traversée, c’est tout de même un beau spectacle de voir les premiers oiseaux matinaux quitter la rive sud vers Charlevoix!

Entre canards et oiseaux de proie, Rivière-Ouelle avait 51 espèces à nous offrir dimanche le 24 avril entre 5 h 30 et 13 h 30, parmi lesquelles :
  • 2050 Oies des neiges – Encore beaucoup de mouvements chez les oies, mais les oiseaux n’ont pas encore commencé à se poser dans les champs.
  • 5 Bernaches cravants
  • 185 Bernaches du Canada
  • 98 Canards noirs
  • 19 Canards colverts
  • 44 Sarcelles d’hiver
  • 61 Eiders à duvet
  • 62 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 3200 Macreuses à bec jaune – Lorsque nous étions cachés du vent à regarder un fleuve rempli de vagues, le nombre de Macreuses à bec jaune visibles s’annonçait faible (« pas plus de 500 » disait alors Christiane). Installée sur le quai une fois le vent tombé, ma compagne a pu compter plus facilement les oiseaux qui dérivaient maintenant devant nous : un beau total de 3200 individus!

Macreuses à bec jaune (Black Scoters – Melanitta americana)
Rivière-Ouelle – 24 avril 2016 © Claude Auchu
  • 6 Hareldes kakawis
  • 38 Grands Harles
  • 51 Harles huppés
  • 39 Plongeons catmarins – Oui, ça arrive parfois que les catmarins soient rares à Rivière-Ouelle!
  • 1 Plongeon huard
  • 125 Cormorans à aigrettes
  • 10 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 133 Buses à queue rousse – Toutes ces buses ont quitté la rive sud par petits groupes atteignant une douzaine d’individus pour une traversée d’au moins 14 kilomètres.
  • 1 Guillemot marmette – Ce n’est que la deuxième fois que nous observons cette espèce à Rivière-Ouelle au mois d’avril.
  • 6 Petits Pingouins
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 30 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 5 Goélands bruns – Un adulte et deux immatures en plumage de troisième année sont passés tour à tour devant le quai. Plus tard, deux adultes sont trouvés se reposant ensemble le long du rivage.
  • 12 Goélands marins
  • 1 Martin-pêcheur d’Amérique
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Moucherolle phébi
  • 45 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 19 Mésanges à tête noire – À Rivière-Ouelle, il arrive régulièrement que des groupes de Mésanges à tête noire se déplaçant vers le sud-ouest le long du fleuve se retrouvent coincés au bout des différentes pointes rocheuses. Dimanche matin, un groupe de 16 oiseaux a essayé à plusieurs reprises de s’envoler de la pointe aux Orignaux (où se trouve le quai) avant de se laisser retomber vers le sol comme des feuilles mortes.
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 13 Merles d’Amérique
  • 9 Plectrophanes des neiges
  • 17 Bruants chanteurs
  • 70 Quiscales bronzés

Même si les derniers jours d’avril sont traditionnellement les plus productifs en canards dans la région au printemps, cette fin de semaine nous a encore prouvé que ce sont toujours les oiseaux qui ont le dernier mot. On peut s’amuser à essayer de prévoir quelles espèces seront présentes, à quel endroit et en quelle quantité (c’est une part importante du jeu!), mais nous adorons tout de même être déjoués! 

mardi 19 avril 2016

Canards pilets et Plongeons catmarins (beaucoup!)

Enfin!!! Oui, enfin une fin de semaine où je n’ai rien à redire contre la météo! Que du beau temps, du soleil, des vents légers à modérés en plus de nouveaux oiseaux arrivés durant la dernière semaine! Nous nous sommes donc jetés à corps perdu dans le birding durant ces deux journées pour en ressortir fatigués, mais très satisfaits!

Déjà, samedi matin, nous étions extrêmement fébriles lorsque nous avons pris la route de Rivière-Ouelle. Je fais personnellement les mêmes trajets pour voir les mêmes espèces aux mêmes endroits depuis près de 35 ans, mais c’est toujours avec la même frénésie que je retrouve « mes » sites favoris. C’est particulièrement vrai à la mi-avril où les espèces aquatiques prennent littéralement tout l’espace disponible.
Avec une bonne visibilité au large, une marée montante et des vents légers du nord-est, tout était en place pour connaître une matinée extraordinaire. Nous sommes même demeurés à notre poste au bout du quai durant plus de cinq heures, sans jamais connaître de temps mort. Nous y avons été témoins d’une arrivée massive de Canards pilets, un événement qui n’est pas toujours facile à cerner dans la région. Certaines années, très peu de pilets sont vus lors de la migration printanière, nous laissant l’impression que ces oiseaux passent tous à l’intérieur d’une seule journée… et tant pis pour nous si c’est lorsque nous sommes au travail! Pendant que les centaines de pilets survolaient le quai, les Macreuses à bec jaune s’accumulaient un peu plus à l’ouest et les Plongeons catmarins filaient vers l’amont loin au large. Bref, ça bougeait fort au quai de Rivière-Ouelle samedi matin!
D’un autre côté, notre récolte de passereaux et autres espèces forestières a été particulièrement faible, peut-être simplement parce que nous l’avons démarrée sur l’heure du midi. De toute façon, nous comptions bien nous reprendre dimanche.

Ainsi, à Rivière-Ouelle samedi le 16 avril, nous avons trouvé ces 57 espèces entre 5 h 40 et 13 h 40 :
  • 1150 Oies des neiges
  • 15 Bernaches cravants – Comme il arrive parfois, surtout tôt en saison alors qu’une partie des battures est encore sous les glaces, certaines des Bernaches cravants observées se nourrissaient parmi les débris marins au large du quai.

Bernaches cravants (Brants – Branta bernicla)
Rivière-Ouelle – 16 avril 2016 © Claude Auchu 
  • 100 Bernaches du Canada
  • 2 Canards branchus
  • 2 Canards d’Amérique
  • 400 Canards noirs
  • 250 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 1930 Canards pilets – En plus des oiseaux vus en vol à partir du quai, plus de 1000 pilets se nourrissaient dans les champs près de l’embouchure de la rivière.

Canards pilets (Northern Pintails – Anas acuta)
Rivière-Ouelle – 16 avril 2016 © Claude Auchu
Canards pilets (Northern Pintails – Anas acuta)
Rivière-Ouelle – 16 avril 2016 © Claude Auchu
  • 35 Sarcelles d’hiver
  • 22 Fuligules à collier
  • 31 Fuligules milouinans
  • 6 Petits Fuligules
  • 77 Eiders à duvet
  • 33 Macreuses à front blanc
  • 2000 Macreuses à bec jaune – À Rivière-Ouelle, les Macreuses à bec jaune se comportent toujours de la même façon. Tôt le matin, elles remontent le fleuve en petits groupes et vont se poser à un endroit précis situé directement à l’ouest du quai. De la fin d’avril au début de mai, lorsque les conditions sont idéales (c’est-à-dire un temps clair et une absence totale de vent), il est parfois possible de compter des quantités surprenantes d’individus. Le 2 mai 2015, Christiane avait réussi à faire grimper le total jusqu’à 12500 macreuses!
  • 15 Hareldes kakawis
  • 193 Garrots à œil d’or
  • 1 Harle couronné
  • 35 Grands Harles
  • 61 Harles huppés
  • 1 Gélinotte huppée
  • 3143 Plongeons catmarins – Ce fut une autre belle matinée pour les catmarins… et pour nous! Comme c’est pratiquement toujours le cas lors de tels déplacements, tous ces oiseaux se dirigeaient vers l’ouest. Vers 9 h 00, le flot était devenu tellement soutenu qu’il était difficile de compter les oiseaux un à un! Encore une fois, ce mouvement massif serait passé inaperçu si nous n’avions pas été munis de puissants télescopes, la presque totalité de ces oiseaux étant invisibles à l’œil nu.
  • 2 Plongeons huards – Le 16 avril peut être considéré comme une date hâtive pour trouver des huards dans la région, ce qui peut sembler surprenant pour cette espèce nettement plus résistante au froid que son cousin catmarin. Mais il faut se rappeler que, tout comme les canards, les plongeons en mue perdent toutes leurs rémiges simultanément, ce qui les rend incapables de voler durant plusieurs semaines en hiver. Certains Plongeons catmarins débutent leur mue dès la fin de novembre, mais les huards attendent plutôt le milieu ou la fin de l’hiver pour le faire, ce qui retarde sûrement leur migration vers le nord.

Contrairement aux Plongeons catmarins, les huards sont souvent vus tout près du rivage.
Plongeons huards (Common Loons – Gavia immer)
Rivière-Ouelle – 16 avril 2016 © Claude Auchu
  • 71 Fous de Bassan – Un excellent total pour notre première mention de l’année!
  • 136 Cormorans à aigrettes
  • 5 Grands Hérons – Les hérons également étaient en migration. Deux oiseaux sont passés tellement loin au large qu’ils étaient à peine visibles du rivage.
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 19 Buses à queue rousse – Durant les 45 dernières minutes passées au quai, nous avons encore vu quelques Buses à queue rousse quitter la rive sud et se diriger vers Charlevoix, à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseaux. Ce n’est que tout récemment que l’on s’est rendu compte de l’importance du secteur du quai de Rivière-Ouelle comme point de départ des oiseaux de proie traversant le fleuve.

Prochain arrêt : Charlevoix!
Buse à queue rousse (Red-tailed Hawk – Buteo jamaicensis)
Rivière-Ouelle – 16 avril 2016 © Claude Auchu
  • 3 Pluviers kildirs
  • 13 Petits Pingouins
  • 300 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 1 Goéland brun – Un adulte de cette espèce européenne a été vu en migration au large du quai. Les effectifs de ce goéland augmentent rapidement en Amérique, nous en trouverons sûrement d’autres au cours de deux prochains mois.
  • 25 Goélands marins
  • 15 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Notre dernier ce printemps?
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Geais bleus
  • 53 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 10 Merle d’Amérique
  • 57 Étourneaux sansonnets
  • 60 Plectrophanes des neiges – Un groupe compact d’une soixantaine d’oiseaux migraient loin au large.
  • 18 Bruants chanteurs
  • 20 Carouges à épaulettes
  • 110 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 5 Sizerins flammés
  • 5 Tarins des pins
  • 1 Chardonneret jaune

Dimanche, les oiseaux forestiers ont à leur tour eu l’opportunité d’apparaître sur nos listes d’observation. Nous avions même décidé de ne pas jeter de coup d’œil au fleuve, afin de consacrer chaque minute disponible à voir autre chose que des canards. Mais, bien entendu, lorsqu’un canard apparaissait près de nous, nous le regardions quand même!
Après une matinée à parcourir les boisés, nous avons inspecté le ciel durant près de trois heures à la recherche d’oiseaux de proie en migration. Le vent du sud-ouest n’était pas idéal (dans la région, les plus fortes migrations de rapaces en bordure du fleuve se produisent lorsque les vents soufflent du nord-est!), mais quelques rapaces ont tout de même fait acte de présence.

Dimanche le 17 avril, nous avons parcouru le territoire de La Pocatière de 6 h 30 à 13 h 45 pour y voir les 54 espèces suivantes :
  • 150 Oies des neiges
  • 28 Bernaches du Canada
  • 3 Canards branchus
  • 11 Canards chipeaux
  • 2 Canards d’Amérique
  • 3 Canards noirs
  • 15 Canards colverts
  • 2 Canards souchets
  • 14 Fuligules à collier
  • 12 Garrots à œil d’or
  • 1 Gélinotte huppée
  • 2 Grands Hérons
  • 22 Urubus à tête rouge
  • 3 Busards Saint-Martin

Busard Saint-Martin (Northern Harrier – Circus cyaneus)
La Pocatière – 17 avril 2016 © Claude Auchu
  • 3 Éperviers bruns
  • 27 Buses à queue rousse
  • 4 Buses pattues
  • 2 Pluviers kildirs
  • 25 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 5 Pigeons bisets
  • 10 Tourterelles tristes
  • 5 Pics maculés – Comme à chaque année vers le 20 avril, les Pics maculés sont arrivés en force. Ces cinq oiseaux ont été vus à trois endroits différents. Un mâle était même présent au site où un individu s’est attardé au moins jusqu’à la fin de janvier, mais je n’irai pas jusqu’à dire que c’est lui!
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 3 Moucherolles phébis
  • 7 Geais bleus
  • 95 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 1 Alouette hausse-col
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 4 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Grimpereaux bruns
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 55 Merles d’Amérique
  • 45 Étourneaux sansonnets
  • 12 Jaseurs boréaux
  • 1 Jaseur d’Amérique – Un Jaseur d’Amérique, rare par ici l’hiver dernier, accompagnait un petit groupe de Jaseurs boréaux. Le reste des effectifs n’atteindra la région qu’à la fin de mai.

Jaseur d’Amérique (Cedar Waxwing – Bombycilla cedrorum)
La Pocatière – 17 avril 2016 © Claude Auchu
  • 1 Bruant fauve
  • 22 Bruants chanteurs
  • 12 Juncos ardoisés
  • 20 Carouges à épaulettes
  • 60 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune
  • 19 Roselins pourprés
  • 2 Becs-croisés bifasciés
  • 35 Sizerins flammés
  • 60 Tarins des pins
  • 5 Chardonnerets jaunes
  • 17 Gros-becs errants
  • 5 Moineaux domestiques

Ça y est, le mur psychologique de la mi-avril est franchi! Maintenant, les espèces insectivores pourront faire leur entrée. Les Roitelets à couronne rubis, les Troglodytes des forêts, les Grives solitaires et les Hirondelles bicolores vont arriver durant la prochaine semaine, traçant la route pour les premières parulines. En même temps, les canards atteindront leur sommet d’abondance au cours des deux prochaines semaines. Les choses se dérouleront à un rythme soutenu jusqu’au 10 juin. Profitons-en! 

mardi 12 avril 2016

Cache-cache avec l'Urubu noir

La dernière semaine n’aura pas été facile pour nos oiseaux. La succession de longues périodes de froid et les chutes de neige des derniers jours ont rendu la vie difficile autant pour les espèces habituées à nos hivers qu’aux nouveaux arrivants. Au début du printemps, l’arrivée des migrateurs avant que de nouvelles sources de nourriture ne deviennent disponibles crée parfois une vive compétition entre les différentes espèces. C’est très évident cette année et, depuis le début du printemps, il nous arrive régulièrement de voir des oiseaux consommer des aliments de dernier recours. Pour l’instant, seuls les Bruants chanteurs semblent garder le moral, chantant à pleins poumons même durant les matinées à -13°C!
Nos excursions de samedi et de dimanche ont ressemblé énormément à celles de la fin de semaine dernière. Samedi, nous nous sommes rendus à Rivière-Ouelle en espérant que la température saisonnière de vendredi ait poussé de nouveaux migrateurs jusqu’ici. Les faibles risques de neige prévus ne devaient pas nuire à nos plans. Dimanche, avec le retour d’une température presque hivernale, nous avons jugé qu’il valait mieux nous concentrer sur les oiseaux forestiers…

Samedi matin, à 5 h 00, les météorologues prévoyaient toujours des probabilités de 30 à 40% de chute de neige, suivi d’un dégagement partiel vers 10 h 00. Pour nous, c’était déjà nettement mieux que les -10° prévus pour dimanche matin. Nous avons donc déjeuné en vitesse, enfilé nos vêtements d’hiver, mis notre dîner dans le sac-à-dos et, voilà, nous étions en route pour Rivière-Ouelle.
Mais, une fois rendus sur place, les conditions étaient loin d’être idéales, autant pour nous que pour les oiseaux! En plus d’un vent fort soufflant du nord, une petite neige agaçante est tombée durant pratiquement toute l’excursion (donc, sûrement plus que 30 ou 40%!). Au quai, nous avons résisté aux éléments durant 90 minutes, dont seulement la moitié avec une visibilité relativement claire. Les sections champêtre et forestière de notre promenade n’ont pas fait meilleure figure. Tout ça fait partie du jeu, mais on espère toujours mieux pour une fin de semaine!

Samedi le 9 avril, notre excursion de 6 h 00 à 11 h 00 sur le territoire de Rivière-Ouelle nous aura fourni les 40 espèces suivantes :
  • 6 Bernaches cravants
  • 220 Bernaches du Canada
  • 45 Canards noirs
  • 10 Canards colverts
  • 2 Fuligules milouinans
  • 28 Eiders à duvet
  • 1 Macreuse à front blanc – Notre première ce printemps s’est présentée à une seule journée de ma date la plus hâtive dans la région (le 8 avril 1985, il y a déjà 31 ans!).
  • 20 Macreuses à bec jaune
  • 16 Hareldes kakawis
  • 27 Garrots à œil d’or
  • 22 Grands Harles
  • 9 Harles huppés
  • 6 Perdrix grises
  • 5 Plongeons catmarins – Mais où se cachent donc les catmarins durant de telles matinées???
  • 1 Cormoran à aigrettes
  • 2 Grands Hérons
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 15 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 8 Goélands marins
  • 1 Pigeon biset
  • 8 Tourterelles tristes
  • 2 Harfangs des neiges – Peut-être se croyaient-ils de retour en hiver, mais les deux harfangs vus samedi étaient perchés bien en vue et non cachés au sol.

Harfang des neiges (Snowy Owl – Bubo scandiacus)
La Pocatière – 10 avril 2016 © Claude Auchu
  • 1 Pic mineur
  • 38 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 4 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 1 Roitelet à couronne dorée
  • 2 Merles d’Amérique
  • 30 Étourneaux sansonnets
  • 9 Plectrophanes des neiges – Comme la semaine dernière, des milliers d’individus étaient sans aucun doute cachés dans les champs sauf que les conditions de samedi n’aidaient en rien à les trouver!
  • 2 Bruants hudsoniens
  • 11 Bruants chanteurs – Samedi, même les Bruants chanteurs faisaient pitié. Aucun des oiseaux n’a été entendu, ils cherchaient plutôt leur nourriture autour des bâtiments, à l’abri du vent. Par leur comportement, ils semblaient même dire : « C… de temps!!! ».
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Carouges à épaulettes
  • 8 Quiscales bronzés – Il y a une semaine, en passant devant l’endroit où j’avais photographié des Quiscales bronzés dans une flaque d’eau l’an dernier, Christiane m’avait pointé quelques oiseaux noirs perchés tout près en me disant qu’ils attendaient sans doute que la glace des fossés fonde. Samedi matin, au même endroit, tout était recouvert de neige fraîche et les oiseaux avaient quitté le site, sans doute las d’attendre.
  • 10 Roselins pourprés
  • 15 Sizerins flammés
  • 10 Chardonnerets jaunes

À la fois frustrés d’avoir connu une excursion matinale aussi pauvre mais encouragés de voir enfin le soleil percer les nuages en milieu d’après-midi, nous avons décidé d’aller voir si l’Urubu noir de la semaine dernière allait oser se pointer au dortoir d’urubus. Puisqu’il avait été revu en compagnie des Urubus à tête rouge deux jours plus tôt, nous considérions que nos chances de le retrouver étaient réelles. Effectivement, l’oiseau s’est montré!
Voici la liste des oiseaux vus à La Pocatière samedi le 9 avril entre 14 h 30 et 16 h 00 :
  • 1 Urubu noir – Il est entré au dortoir à 15 h 40, après avoir fait quelques passages au-dessus de nos têtes. Son plumage était encore en plus mauvais état que la semaine dernière, les temps sont difficiles pour lui aussi!

Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
La Pocatière – 9 avril 2016 © Claude Auchu
L'entrée au dortoir, sous le regard de deux Urubus à tête rouge
Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus) et Urubus à tête rouge (Turkey Vultures – Cathartes aura)
La Pocatière – 9 avril 2016 © Claude Auchu
  • 17 Urubus à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Épervier brun
  • 1 Buse à queue rousse
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Faucon émerillon
  • 135 Carouges à épaulettes
  • 65 Quiscales bronzés
  • 17 Roselins pourprés
  • 20 Sizerins flammés
  • 5 Tarins des pins
  • 5 Chardonnerets jaunes
  • 3 Gros-becs errants

Bien entendu, dimanche matin, nous étions de retour au dortoir à attendre que l’Urubu noir sorte de son lit! D’autant plus que, cette fois-ci, nous avons vu exactement où il avait couché. En arrivant sur le site du dortoir vers 6 h 50, trois Urubus à tête rouge étaient déjà en vol, malgré le petit -7°C. Nous sommes demeurés sur place durant plus de deux heures, permettant à Christiane de compter un à un les urubus qui quittaient le dortoir en petits groupes. Nous ne savons pas vraiment comment il a pu faire, mais l’Urubu noir a réussi à nous déjouer! A-t-il changé de dortoir après que nous ayons quitté samedi? S’est-il levé à l’aube comme les trois Urubus à tête rouge qui volaient déjà à notre arrivée dimanche matin? À moins qu’il ait fait la grasse matinée et quitté le dortoir après notre départ?
Après nous être remplis les yeux d’Urubus à tête rouge en gros plan, nous avons visité un boisé habituellement riche en passereaux qui nous a laissé sur notre faim. Un détour rapide par les battures du fleuve Saint-Laurent n’a pas vraiment été plus riche; les grandes marées des derniers jours associées aux températures sous le point de congélation et au vent du nord-ouest ont recouvert toutes les battures d’une bonne couche de petits glaçons (que Christiane appelle de la « barbotine »). Les canards barboteurs, les Grands Hérons et les Pluviers kildirs n’ont pas dû apprécier!!!

Ces inconvénients n’ont qu’à peine réussi à diminuer notre plaisir de chercher des oiseaux et nous avons réussi à dénicher ces 33 espèces à La Pocatière dimanche le 10 avril entre 6 h 40 et 12 h 00 :
  • 2 Canards noirs
  • 12 Canards colverts
  • 44 Urubus à tête rouge – Puisque trois urubus volaient déjà au moment de notre arrivée au dortoir, ce sont 41 individus que nous avons vus sortir du lit! Il est tout de même étrange de penser que plus d’une quarantaine d’urubus dorment dans ce petit boisé adossé à des résidences!

Urubu à tête rouge (Turkey Vulture – Cathartes aura)
La Pocatière – 10 avril 2016 © Claude Auchu
Urubu à tête rouge (Turkey Vulture – Cathartes aura)
La Pocatière – 10 avril 2016 © Claude Auchu
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 2 Buses pattues
  • 12 Goélands à bec cerclé
  • 2 Goélands argentés
  • 1 Goéland marin
  • 3 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 3 Grands Pics – Ces trois oiseaux étaient particulièrement exubérants dimanche matin!

Grand Pic (Pileated Woodpecker – Dryocopus pileatus)
La Pocatière – 10 avril 2016 © Claude Auchu
  • 2 Crécerelles d’Amérique

Crécerelle d'Amérique (American Kestrel – Falco sparverius)
La Pocatière – 10 avril 2016 © Claude Auchu
  • 3 Faucons émerillons
  • 1 Moucherolle phébi – Les phébis doivent travailler fort pour réussir à survivre depuis une semaine. L’oiseau vu dimanche cherchait les rares insectes devant la façade sud du Collège de Sainte-Anne.
  • 2 Geais bleus
  • 48 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 145 Merles d’Amérique
  • 65 Étourneaux sansonnets
  • 11 Bruants chanteurs
  • 1 Junco ardoisé – Les juncos sont encore rares dans les environs immédiats de La Pocatière. Si le froid réussit à ralentir des oiseaux aussi résistants que les juncos, on comprend les autres espèces de prendre leur temps!!!
  • 8 Carouges à épaulettes
  • 17 Quiscales bronzés
  • 18 Roselins pourprés
  • 115 Sizerins flammés
  • 6 Tarins des pins
  • 3 Chardonnerets jaunes
  • 50 Gros-becs errants
  • 2 Moineaux domestiques

Le plus drôle dans notre rendez-vous manqué avec l’Urubu noir est que des observateurs venus de Québec ont réussi à le voir en mi-journée! D’où sortait-il? Si un oiseau aussi facile à voir et à identifier qu’un Urubu noir réussit à nous échapper même lorsque l’on pense connaître l’endroit où il dort, combien d’autres plus petits et discrets nous glissent entre les doigts??? 

mardi 5 avril 2016

Un Urubu noir en visite

La température des derniers jours de mars a été saisonnière avec un mercure plongeant sous le point de congélation la nuit, mais remontant rapidement dès le lever du jour. Les migrateurs printaniers ont donc bénéficié de conditions tout à fait normales pour continuer leur route vers les territoires de nidification. La première journée d’avril a été particulièrement douce, nous laissant entrevoir une journée magique pour samedi.
Il arrive parfois que la visite d’un seul oiseau vienne voler la vedette à tous les autres. C’est exactement ce qui est arrivé cette dernière fin de semaine lorsqu’un Urubu noir de passage s’est arrangé pour attirer l’attention sur lui! L’histoire a débuté vendredi lorsque j’ai reçu un appel de Denis Faucher m’annonçant qu’il avait photographié, vers 8 h 50 ce matin-là, un Urubu noir posé sur le toit d’un chalet près du quai de Rivière-Ouelle. Peut-être encore plus étrange que la découverte elle-même est le fait que l’urubu avait l’œil gauche en mauvais état. Nous avions tout deux en tête l’Urubu noir que notre copain Bernard Desmeules avait accueilli devant chez lui en décembre 2011 et qui avait, lui aussi, l’œil gauche amoché! Est-ce que l’urubu de Bernard aurait pu, quatre ans plus tard, décider de revenir dans la région?!? Une comparaison des détails de la tête des deux oiseaux ne correspondent cependant pas, à moins que les replis de la peau se soient modifiés au cours de ces quatre années…? Voyez vous-mêmes :

Comparez les traits de la face de l’Urubu noir de 2016…
Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
Rivière-Ouelle – 1er avril 2016 © Denis Faucher
… avec ceux de celui de 2011.
Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
La Pocatière – 25 décembre 2011 © Claude Auchu

Samedi matin, Christiane et moi avons pris la route vers Rivière-Ouelle. Comme à chacune de nos sorties, notre objectif premier était d’avoir une idée représentative des oiseaux présents sur le territoire de la municipalité. Si l’Urubu noir se présentait sur notre route, nous l’ajouterions avec plaisir à notre liste, mais nous n’avions pas vraiment l’intention de faire de détour particulier pour tenter de le retrouver. De toute façon, j’avais vraiment l’impression que l’urubu, comme plusieurs des gros oiseaux de proie que nous voyons près du quai de Rivière-Ouelle en avril et en mai, avait simplement franchi le fleuve en direction de Charlevoix!
Les conditions en ce 2 avril étaient vraiment optimales pour l’observation des oiseaux à Rivière-Ouelle. La température était de 0°C, le vent soufflait légèrement du nord-est, la marée commençait tout juste à monter et la visibilité au large frisait la perfection. Avec le temps très doux de la veille, tous les éléments nous semblaient en place pour assister au passage de centaines de canards migrateurs. Mais les canards n’ont pas vu les choses de la même façon que nous! La grande majorité des canards observés semblait plutôt être des oiseaux locaux qui ne se déplaçaient que pour se nourrir ou en réaction à la marée montante. Heureusement, le territoire de Rivière-Ouelle est assez vaste pour compenser de telles situations. Nous avons donc parcouru la municipalité en tous sens, à l’affût des oiseaux en vol, posés dans les champs, se nourrissant en forêt ou à des mangeoires.
Finalement, alors que nous étions sur le point de terminer notre excursion, nous sommes tombés par hasard sur l’Urubu noir qui s’envolait de la cour d’une ferme! Pendant que je me dépêchais de prendre quelques mauvaises photos, l’oiseau s’est dirigé vers le village de Saint-Pacôme situé juste à côté. Nous avons rapidement pris la même route, mais sans réussir à retrouver l’urubu. Nous avons inspecté sans succès les alentours de quelques fermes. En revenant à La Pocatière, je regardais au loin la montagne Thiboutot qui est souvent le point de rassemblement des Urubus à tête rouge dans la région. De toute façon, ce secteur était déjà à notre agenda pour le lendemain… alors, on verra bien!

En attendant, Rivière-Ouelle nous avait tout de même fourni un beau total de 49 espèces en ce samedi 2 avril entre 6 h 10 et 12 h 15 :
  • 1 Oie des neiges
  • 4 Bernaches cravants
  • 177 Bernaches du Canada
  • 112 Canards noirs
  • 13 Canards colverts
  • 13 Canards pilets
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 1 Fuligule milouinan
  • 2 Eiders à duvet
  • 8 Macreuses à bec jaune
  • 27 Garrots à œil d’or
  • 8 Harles couronnés
  • 58 Grands Harles
  • 28 Harles huppés
  • 6 Perdrix grises – Les couples sont maintenant formés chez les Perdrix grises. Samedi matin, nous avons croisé trois couples à l’intérieur d’un seul hectare! Habituellement, la femelle est trouvée couchée ventre au sol tandis que le mâle monte la garde à côté d’elle, se redressant parfois presque à la verticale.
  • 63 Plongeons catmarins – Un excellent total si tôt en saison pour cet oiseau pourtant considéré rare un peu partout dans la province!
  • 16 Cormorans à aigrettes
  • 3 Grands Hérons

Grand Héron (Great Blue Heron – Ardea herodias)
Rivière-Ouelle – 2 avril 2016 © Claude Auchu
  • 1 Urubu noir – L’endroit où nous avons vu l’urubu se trouve à 6,3 kilomètres du lieu de sa découverte vendredi.

Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
Rivière-Ouelle – 2 avril 2016 © Claude Auchu
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 6 Pluviers kildirs
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 20 Goélands argentés
  • 2 Goélands arctiques
  • 12 Goélands marins
  • 13 Pigeons bisets
  • 15 Tourterelles tristes
  • 1 Harfang des neiges – Un des oiseaux vus régulièrement durant l’hiver se trouvait encore sur son perchoir favori au petit matin.
  • 3 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 175 Corneilles d’Amérique
  • 22 Grands Corbeaux – Au lever du soleil, un groupe de 12 corbeaux tournoyaient très haut dans le ciel au quai de Rivière-Ouelle. Avaient-ils l’intention de traverser le fleuve? En tous cas, ils avaient exactement le comportement des oiseaux terrestres sur le point de s’élancer vers Charlevoix!
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 6 Sittelles à poitrine rousse
  • 14 Merles d’Amérique
  • 95 Étourneaux sansonnets
  • 20000 Plectrophanes des neiges – Oui, c’est bel et bien 20000 plectrophanes! Lorsque Christiane a repéré le groupe en vol au-dessus d’immenses champs, elle a lancé avec son exubérance légendaire : « Ils sont au moins 10000! Non, 15000! Non, 20000… peut-être même plus! ». Effectivement, c’est un long ruban de milliers d’oiseaux qui volaient en tous sens et cette évaluation de 20000 individus est encore conservatrice!!! Auparavant, le maximum que nous avions observé au cours d’une même journée était de 15000 oiseaux, vus le 2 avril 2010, exactement six ans auparavant.
  • 15 Bruants chanteurs
  • 58 Carouges à épaulettes
  • 60 Quiscales bronzés
  • 8 Vachers à tête brune – Tous ensemble à la même mangeoire.
  • 1 Roselin pourpré
  • 100 Sizerins flammés
  • 1 Sizerin blanchâtre – Un seul individu a pu être repéré dans les petits groupes de Sizerins flammés rencontrés au cours de l’avant-midi. Très peu de sizerins étaient présents aux mangeoires et il était donc difficile de bien les inspecter.
  • 3 Tarins des pins
  • 4 Gros-becs errants
  • 2 Moineaux domestiques

Plus tard, en début de soirée, j’ai reçu un courriel de Thomas Biteau qui avait observé, vers 17 h 20, un Urubu noir tout près de la montagne Thiboutot à La Pocatière!!! Thomas n’avait pas encore été informé de la présence de l’oiseau de Rivière-Ouelle. À l’heure de cette observation, tout semblait indiquer que l’Urubu noir allait passer la nuit dans ce secteur en compagnie des Urubus à tête rouge…

Dimanche matin, malgré le retour du froid durant la nuit, nous étions près de la montagne Thiboutot dès 7 h 00 à espérer que l’Urubu noir se montre. Durant l’été, les urubus utilisent régulièrement les pylônes situés face au cimetière (comme pas hasard…) pour se chauffer au soleil en début de matinée. Le lieu exact de leur dortoir, qui change possiblement d’endroit selon la saison et les conditions météorologiques, reste encore inconnu.
Nous avons dû attendre jusqu’à 7 h 50 pour voir les premiers Urubus à tête rouge sortir d’un petit boisé situé tout près de notre position. Quinze minutes plus tard, à 8 h 05, l’Urubu noir a fait son apparition et, après avoir tourné lentement au-dessus de nos têtes, il s’est laissé glisser vers la montagne en suivant les autres urubus. Plusieurs des oiseaux, dont l’Urubu noir, sont posés au sommet d’un éboulis rocheux. Nous sommes allés nous stationner au pied de la montagne, à un endroit où le groupe d’urubus était bien visible. Durant plus d’une heure, nous avons pu regarder l’Urubu noir  posé sur son rocher (avec son œil gauche en mauvais état bien visible au télescope) pendant que les Urubus à tête rouge jouaient du coude autour de lui et changeaient souvent de position. À 9 h 20, tout le groupe s’est envolé pour disparaître vers l’est, en direction de Saint-Pacôme. Quelques urubus ont par la suite été vus posés sur un grand arbre sec au loin sans que nous ne réussissions à confirmer la présence de l’Urubu noir.
Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
La Pocatière – 3 avril 2016 © Claude Auchu
Urubus à tête rouge (Turkey Vultures – Cathartes aura) et Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
La Pocatière – 3 avril 2016 © Claude Auchu
Urubu noir (Black Vulture – Coragyps stratus)
La Pocatière – 3 avril 2016 © Claude Auchu
Le fait de concentrer nos recherches sur un seul oiseau a bien sûr eu un impact sur notre récolte d’espèces. Voici donc les oiseaux observés à La Pocatière dimanche le 3 avril entre 7 h 00 à 10 h 00 :
  • 1 Urubu noir – Il s’agit de la cinquième mention d’Urubu noir pour notre région, les précédentes provenant de Saint-André (juillet 1998), La Pocatière (avril 2006 et décembre 2011-janvier 2012) et Saint-Germain/Kamouraska (juillet-octobre 2012). Quatre ou cinq Urubus noirs sont maintenant trouvés au Québec à chaque année. Rappelons que l’Urubu à tête rouge, qui est maintenant commun partout dans le Québec habité, n’avait été observé qu’à cinq reprises dans la province durant le printemps 1976!!! L’Urubu noir sera-t-il commun ici dans 50 ans???
  • 17 Urubus à tête rouge
  • 4 Pigeons bisets
  • 5 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 2 Faucons pèlerins – Deux oiseaux voltigeaient ensemble sur la façade nord de la montagne Thiboutot. J’avais vu un individu à cet endroit le 19 juin 2010. Je ne connais pas de site de nidification de cette espèce à La Pocatière.
  • 1 Moucherolle phébi – Une présence relativement hâtive pour cette espèce dans la région.
  • 2 Geais bleus
  • 115 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 3 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine rousse
  • 200 Merles d’Amérique
  • 140 Étourneaux sansonnets
  • 100 Plectrophanes des neiges
  • 7 Bruants chanteurs
  • 2 Juncos ardoisés
  • 6 Carouges à épaulettes
  • 34 Quiscales bronzés
  • 17 Roselins pourprés
  • 330 Sizerins flammés
  • 7 Tarins des pins
  • 2 Chardonnerets jaunes
  • 52 Gros-becs errants
  • 2 Moineaux domestiques

Lundi matin, Bernard, Thomas et moi avons monté la garde près du dortoir d’urubus en espérant revoir l’Urubu noir. Le froid de cette matinée (-13°C!) a eu pour effet de retarder la sortie du lit des urubus. Il a fallu attendre le passage à basse altitude d’un Pygargue à tête blanche pour qu’une dizaine d’individus quitte finalement le boisé de façon précipitée. Mais aucune trace de l’Urubu noir. Peut-être la veille a-t-il suivi un autre groupe d’urubus vers un dortoir situé ailleurs dans la région. À vous de le retrouver!