mardi 31 mai 2016

Des labbes pour tout le monde (et un Guillemot de Brünnich pour quelques-uns!)

Il n’y a pas que des oiseaux que l’on peut croiser au quai de Rivière-Ouelle. Samedi matin, jusqu’à huit observateurs s’y étaient rassemblés pour partager les richesses ornithologiques des lieux. Avec tous ces yeux scrutant le large, tout était en place pour une matinée exceptionnelle. La visibilité au large s’est même améliorée durant les quatre heures qui ont suivies le lever du soleil.

Tout se déroulait rondement avec de nombreux Plongeons catmarins, Guillemots marmettes et Labbes parasites qui essayaient d’attirer notre attention. Puis arriva un oiseau qui vola la vedette. Provenant de l’ouest, un Petit Pingouin accompagné de ce qui devait être un Guillemot marmette allaient passer relativement près du quai. J’ai pointé distraitement mon télescope sur eux pour constater avec stupeur que la marmette portait une nette ligne blanche horizontale au bec : un Guillemot de Brünnich!!! L’alerte a immédiatement été lancée et certains des observateurs présents ont eu le temps de voir ou d’entrevoir cette ligne blanche. Pour ma part, en suivant le vol vacillant du guillemot alors qu’il s’éloignait de nous, j’ai réussi à voir et revoir cette fameuse ligne blanche à chaque fois que l’oiseau penchait du bon côté! Ce fut plutôt bref comme observation, ce qui laissa sur le coup quelques doutes dans mon esprit. Mais, finalement, puisque j’ai très bien vu la principale caractéristique du Guillemot de Brünnich en plumage nuptial, pourquoi refuserais-je de considérer cette mention?!?
À Rivière-Ouelle, il nous arrive parfois de voir des Guillemots marmettes « bridés », avec leur mince ligne blanche derrière l’œil. Cette caractéristique est bien moins évidente que ce que nous avons vu chez le Guillemot de Brünnich. Au tout premier coup d’œil, sa coloration supérieure m’a paru légèrement plus claire que celle du pingouin mais, honnêtement, je ne pourrais pas dire si elle l’était plus ou moins que chez les G. marmettes vus plus tôt. De la même manière, le bec était moins épais que celui du pingouin, mais je n’ai pas eu le temps de le comparer à celui d’une marmette!
J’étais tout de même prêt à voir un Guillemot de Brünnich dans la région. Je m’attendais cependant à ce qu’il s’agisse d’un oiseau en plumage de première année, qui ne nichera donc pas cet été, comme nous en voyons parfois chez les deux autres gros alcidés. D’ailleurs, la semaine dernière, j’ai encore fait le tour de nos guides d’identification pour me rafraîchir la mémoire au cas où… Avec les oiseaux, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre!

Vers 9 h 00, un petit banc de brouillard arrivant du nord-est est venu indiquer aux derniers observateurs présents que le temps était venu d’aller voir plus loin. Pour les amateurs d’ornithologie, les zones d’intérêt abondent à Rivière-Ouelle. Des îlots de forêt mixte, des pointes rocheuses parsemées de buissons, des bancs de sables, des vasières… les oiseaux ont bien des endroits où se cacher. Certaines journées, ils peuvent être difficiles à trouver mais, samedi, ils s’étaient tous donnés le mot pour être présents au même moment. Même sur l’heure du midi, où ils sont habituellement déjà au ralenti, de nombreux petits passereaux se déplaçaient le long du fleuve. Aidés de Thomas et de Louis rencontrés plus tôt sur le quai, nous nous sommes faits un plaisir d’inspecter les groupes de parulines et viréos, les quelques limicoles et les nombreux goélands.

Samedi le 28 mai, notre longue promenade sur le territoire de Rivière-Ouelle s’est déroulée entre 4 h 45 et 13 h 00. Les oiseaux qui suivent ne sont qu’une partie des 94 espèces que Christiane et moi avons vues et identifiées :
  • 30 Canards noirs
  • 8 Canards colverts
  • 1 Canard souchet
  • 8 Fuligules à tête rouge – Un groupe de huit oiseaux était posé à l’eau loin au large du quai, à un endroit où on s’attendrait plutôt à voir des macreuses!
  • 70 Eiders à duvet
  • 11 Macreuses à front blanc – Le nombre de Macreuses à front blanc a commencé à dépasser celui des Macreuses à bec jaune, un signe certain que l’été est à nos portes. Des « front blanc » non-nicheuses sont en effet régulières dans la région durant l’été, ce qui n’est pas le cas pour sa cousine à bec jaune.
  • 5 Macreuses brunes
  • 10 Macreuses à bec jaune
  • 2 Garrots à œil d’or
  • 9 Harles huppés
  • 828 Plongeons catmarins – Une quantité qui ne surprend plus personne à Rivière-Ouelle, mais qui fait toujours plaisir à voir! Nous avons encore pu entendre les longs miaulements des catmarins à quelques reprises.
  • 3 Plongeons huards
  • 2 Grèbes jougris

Grèbes jougris (Red-necked Grebes – Podiceps grisegena)
Rivière-Ouelle – 28 mai 2016 © Claude Auchu
  • 91 Cormorans à aigrettes
  • 5 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 8 Pluviers semipalmés
  • 6 Chevaliers grivelés
  • 1 Tournepierre à collier
  • 1 Bécasseau variable
  • 4 Bécasseaux violets
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 2 Bécasseaux semipalmés
  • 3 Bécassins roux
  • 76 Labbes parasites – Tous les observateurs présents au bout du quai ont pu se rendre compte à quel point les Labbes parasites peuvent parfois être communs au large de Rivière-Ouelle : un bon télescope et savoir où et comment les chercher suffisent souvent à les trouver! Il était souvent possible de voir 5 ou 6 labbes posés à l’eau côte-à-côte! Les journées d’abondance et de bonnes conditions d’observation comme celles de samedi fournissent de belles occasions de se familiariser avec les différences de plumages et de proportions chez cette espèce si variable. Encore une fois, des oiseaux plus gros ou plus petits, plus costauds ou plus sveltes, ayant une forte bande pectorale ou ayant les dessous complètement unis ont été observés.
  • 56 Guillemots marmettes – Une autre bonne matinée pour cet alcidé dont l’abondance peut parfois surprendre. Samedi matin, plusieurs ont pu constater à quel point ses dessus brunâtres peuvent être difficiles à discerner selon l’éclairage. Pour moi, ce sont le bec mince et la tête plus fine de la marmette qui lui donnent une allure très différente du Petit Pingouin; sa taille légèrement plus grande et la coloration plus pâle des parties supérieures suivent dans l’ordre. Ayant ces caractéristiques en tête, nous nous sentions sûrs de nous!
  • 1 Guillemot de Brünnich – Et arriva celui-là! Ce guillemot est un nicheur arctique abondant, certaines colonies accueillant jusqu’à un million d’individus. Une bonne partie de ces oiseaux hivernent sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. Dans la région, il ne s’agit que de la deuxième mention de Guillemot de Brünnich, la première remontant au 16 décembre 1950 alors l’abbé René Tanguay récoltait un spécimen à Saint-André. À cette époque, les Guillemots de Brünnich remontaient parfois le fleuve en grand nombre tard à l’automne, certains se rendant même jusqu’aux Grands Lacs!!! Pour se retrouver ici au printemps, notre oiseau doit avoir simplement suivi le mouvement des pingouins et des marmettes vers la région. C’est une première pour moi, et toute une!!!
  • 119 Petits Pingouins
  • 75 gros alcidés sp
  • 14 Mouettes tridactyles
  • 10 Mouettes de Bonaparte
  • 600 Goélands à bec cerclé
  • 300 Goélands argentés
  • 2 Goélands bruns – Deux immatures de première année.
  • 15 Goélands marins
  • 1 Sterne caspienne – Nous ne l’espérions pas vraiment, mais l’oiseau trouvé la veille par Thomas était encore présent près de l’embouchure de la rivière. Cette énorme sterne n’a pas l’habitude de s’attarder longtemps au même endroit en dehors de ses sites de prédilection. Dans la région, nous ne voyons l’espèce qu’une année sur trois environ. La première mention régionale remonte au 11 juillet 1990 lorsque j’avais trouvé deux oiseaux à La Pocatière.

Sterne caspienne (Caspian Tern – Hydroprogne caspia)
Rivière-Ouelle – 28 mai 2016 © Claude Auchu
  • 110 Sternes pierregarins
  • 3 Sternes arctiques – J’ai réussi à extraire trois Sternes arctiques des groupes de Sternes pierregarins volant assez près pour être inspectés. Cette grande voyageuse est plus pélagique que sa cousine durant les migrations.
  • 625 sternes sp – Effectivement, beaucoup de sternes n’ont pu être identifiées à l’espèce…
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 5 Moucherolles des aulnes
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 1 Tyran tritri
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 1 Viréo mélodieux
  • 5 Viréos de Philadelphie – Parmi les nombreux petits passereaux en déplacement le long du fleuve, nous avons pu voir cinq Viréos de Philadelphie,une belle quantité pour une seule excursion.
  • 6 Viréos aux yeux rouges
  • 12 Hirondelles bicolores
  • 100 Hirondelles de rivage – Peut-être rassemblées à cet endroit par le vent du nord-est, une centaine d’Hirondelles de rivage se nourrissaient dans le haut de la rivière en début d’après-midi.
  • 3 Hirondelles rustiques
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 3 Parulines obscures
  • 7 Parulines masquées
  • 12 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines tigrées
  • 1 Paruline à collier
  • 10 Parulines à tête cendrée
  • 3 Parulines à poitrine baie
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 8 Parulines jaunes
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 7 Parulines rayées
  • 1 Paruline bleue
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 6 Parulines à gorge noire
  • 1 Paruline du Canada
  • 1 Paruline à calotte noire
  • 1 Goglu des prés
  • 27 Carouges à épaulettes
  • 31 Quiscales bronzés
  • 2 Vachers à tête brune
  • 1 Roselin pourpré
  • 1 Bec-croisé des sapins – Bien que rare et surtout irrégulier dans la région, il existe plusieurs mentions de ce bec-croisé en bordure du fleuve à Rivière-Ouelle.
  • 2 Tarins des pins

Cette excursion passera à l’histoire pour ces nombreux oiseaux, ses superbes conditions d’observation, sa belle température mais, surtout, pour la bonne compagnie dont nous avons bénéficié du début à la fin!

J’aurais bien aimé que la journée de dimanche soit aussi belle et fructueuse que celle de samedi pour terminer mon printemps ornithologique en beauté. Mais c’est par une journée parsemée de nombreuses petites averses que j’ai tenté une autre sortie à Rivière-Ouelle (encore?) en début d’avant-midi. La récolte a été modeste, mais il faut dire que ce n’était que par acquit de conscience; il m’est arrivé tellement souvent de voir des mouvements ornithologiques majeurs lors de journées de pluie que j’hésite maintenant à les considérer comme des journées de repos! Voilà, le printemps ornithologique 2016 est terminé…

jeudi 26 mai 2016

Les labbes et les marmettes de Rivière-Ouelle

Dimanche et lundi, Christiane et moi avons effectué deux sorties à Rivière-Ouelle. Les vents ont soufflé du nord-est durant ces deux excursions, mais en étant beaucoup moins forts lundi (heureusement!).

Le passage du front froid durant la nuit de samedi à dimanche ne semblait pas avoir totalement terminé son œuvre dimanche matin et l’humidité était encore perceptible sur le fleuve autant que dans l’air ambiant. La visibilité au large était donc loin d’être parfaite, mais tout de même assez nette pour constater que les oiseaux ne se déplaçaient que de façon modérée. Ces quantités plutôt modestes semblent indiquer que la migration printanière sur le fleuve tire vraiment à sa fin, mais tout n’est pas encore terminé, loin de là! Les espèces encore en migration ne sont simplement pas aussi visibles que pouvaient l’être les canards plus tôt en saison.
Comme il arrive régulièrement dans ma région, les vents du nord-est de dimanche ont provoqué un petit mouvement migratoire chez les oiseaux de proie et quelques-uns suivaient de très près les rives du Saint-Laurent. Le printemps 2015 avait été particulièrement fructueux pour les goélands dans la région, ce qui indiquait sûrement une forte période de frai des capelans. En 2016, nous avons assisté à un retour à la normale chez les goélands avec des quantités variables d’une excursion à une autre.

À Rivière-Ouelle, dimanche le 22 mai, nous avons observé 73 espèces entre 5 h 00 et 10 h 50. En voici un aperçu :
  • 21 Oies des neiges
  • 4 Canards chipeaux
  • 3 Canards souchets
  • 1 Fuligule à tête rouge – Un mâle peu farouche qui nageait tranquillement sur un étang a même accepté de se laisser photographier.

Fuligule à tête rouge (Redhead – Aythya americana)
Rivière-Ouelle – 22 mai 2016 © Claude Auchu
  • 4 Fuligules milouinans
  • 33 Eiders à duvet
  • 2 Macreuses à front blanc
  • 11 Macreuse brunes
  • 21 Macreuses à bec jaune
  • 2 Hareldes kakawis
  • 112 Plongeons catmarins
  • 3 Plongeons huards
  • 11 Grands Hérons
  • 4 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un immature de première année en migration était suivi de près par un adulte. Les mentions d’adulte aussi tard au printemps sont encore rares dans la région.
  • 3 Éperviers bruns
  • 6 Petites Buses
  • 2 Pluviers argentés
  • 5 Pluviers semipalmés
  • 7 Chevaliers grivelés
  • 1 Bécasseau variable
  • 3 Bécasseaux violets – Que se soit à la fin de mai ou encore en novembre, les rochers bordant le bout du quai demeurent l’endroit le plus facile d’accès dans la région où chercher des Bécasseaux violets.

Bécasseau violet (Purple Sandpiper – Calidris mariitima)
Rivière-Ouelle – 22 mai 2016 © Claude Auchu
  • 23 Bécasseaux minuscules
  • 3 Labbes parasites – Ils étaient beaucoup moins portés à se déplacer que la semaine dernière. Ces oiseaux ont été vus posés à l’eau, en vol nonchalant ou encore à la poursuite d’un Goéland à bec cerclé.
  • 5 Guillemots marmettes
  • 83 Petits Pingouins
  • 2 Mouettes tridactyles – Elles ont probablement été poussées jusqu’à nous par les vents du nord-est.
  • 8 Mouettes de Bonaparte
  • 200 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 3 Goélands bruns – Encore trois immatures en plumage de première année trouvés un peu partout sur le territoire.
  • 10 Goélands marins
  • 1 Grand Pic
  • 6 Geais bleus
  • 15 Hirondelles bicolores
  • 1 Hirondelle de rivage
  • 6 Hirondelles rustiques
  • 2 Moqueurs chats
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline à joues grises
  • 3 Parulines masquées
  • 4 Parulines flamboyantes
  • 6 Parulines jaunes
  • 1 Paruline bleue
  • 20 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 3 Bruants familiers
  • 28 Bruants chanteurs
  • 11 Bruants à gorge blanche
  • 32 Carouges à épaulettes
  • 20 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune
  • 2 Orioles de Baltimore – En plus du mâle qui protège un territoire depuis une semaine, un autre mâle en migration a aussi été rencontré tout près du fleuve.
  • 10 Tarins des pins
  • 37 Chardonnerets jaunes

Le vent du nord-est qui soufflait encore lundi avait perdu beaucoup de sa force, étant même pratiquement nul par moment. Le taux d’humidité de l’air avait également baissé, ce qui nous a fourni des conditions presque parfaites pour notre matinée à Rivière-Ouelle. Confortablement installés au bout du quai durant 4 h 30, nous avons pu constater à quel point les vagues de la veille, même si elles n’étaient pas particulièrement importantes, nous avaient fait rater bien des volatiles. Profitant de ce fleuve tranquille, plusieurs oiseaux étaient posés à l’eau et se laissaient doucement porter par la marée.
Parmi les faits saillants de la journée, notons un fort mouvement de Guillemots marmettes, une espèce régulière à Rivière-Ouelle depuis moins de 15 ans. Alors que les populations de bien des oiseaux sont en chute libre, il est agréable d’assister à la colonisation de la région par une nouvelle espèce!
Un autre fait marquant de l’excursion aura simplement été notre décompte de Labbe parasite. Il n’est pas toujours facile de compter ces oiseaux lorsqu’ils sont en pause plutôt qu’en déplacement dans la région. La matinée de lundi nous a montré à quel point les quantités que nous notons peuvent parfois être sous-estimées. Tôt lundi matin, nous avons observé à plusieurs reprises des labbes en vol très loin au large, mais qui finissaient toujours par se poser à l’eau. À ce moment, la marée finissait de monter et les oiseaux dérivaient donc vers l’amont. Mais, lorsqu’elle a commencé à redescendre, des labbes possiblement déjà notés revenaient vers nous. Devrions-nous prendre le risque de les compter en double? Les chiffres que Christiane avait notés avec tant de rigueur indiquaient que notre décompte était rendu à 15 labbes, ce qui nous semblait peut-être un peu élevé. Nous avons donc décidé de reprendre le décompte à zéro en ne notant que les labbes qui descendaient le fleuve. Durant l’heure qui a suivi, nous avons dû pousser le zoom de l’oculaire au maximum à plusieurs reprises pour repérer les labbes qui étaient posés sur l’eau toujours très loin au large. Finalement, si les 15 oiseaux notés durant la première partie de l’excursion nous avaient presque semblé exagérés, sachez que le deuxième décompte nous a donné un surprenant 35 Labbes parasites! Nous notons toujours les oiseaux rencontrés avec le maximum de soins afin que nos excursions soient représentatives. Nous constatons cependant trop souvent que ces chiffres ne sont vraiment qu’approximatifs!

Notre excursion à Rivière-Ouelle du lundi 23 mai s’est étirée de 4 h 40 à 13 h 05 et s’est terminée avec un total de 82 espèces, incluant :
  • 32 Oies des neiges
  • 3 Bernaches du Canada
  • 1 Canard chipeau
  • 58 Eiders à duvet
  • 17 Macreuses à front blanc
  • 21 Macreuses brunes
  • 225 Macreuses à bec jaune – Ces macreuses étaient sûrement présentes au même endroit dimanche, mais le vent et les vagues les gardaient hors de vue.
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 145 Plongeons catmarins – Encore une fois, de petits groupes de catmarins vocalisaient bruyamment au large du quai.
  • 13 Plongeons huards – Une quantité surprenante de huards ont été observés loin au large, dérivant parmi les catmarins, les labbes et les goélands. Règle générale, les huards se tiennent beaucoup plus près de la rive.

Plongeon huard (Common Loon – Gavia immer)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2016 © Claude Auchu
  • 4 Fous de Bassan
  • 96 Cormorans à aigrettes
  • 8 Grands Hérons
  • 9 Urubus à tête rouge
  • 1 Petite Buse
  • 1 Marouette de Caroline
  • 5 Pluviers semipalmés
  • 2 Pluviers kildirs
  • 5 Chevaliers grivelés
  • 35 Labbes parasites – Une belle quantité!
  • 88 Guillemots marmettes – Il s’agit du plus grand nombre de marmettes que nous ayons vu à Rivière-Ouelle jusqu’à maintenant! C’est le 16 décembre 1992 que j’ai observé mon premier individu dans la région, ce qui pouvait très bien s’inscrire dans les mouvements vers le Haut-Saint-Laurent que les alcidés font parfois tard à l’automne. Ma deuxième mention a été effectuée le 2 juin 1998 et, à partir de ce moment, l’espèce est vite devenue annuelle à Rivière-Ouelle.
  • 171 Petits Pingouins
  • 70 gros alcidés sp – Avec autant de pingouins et de marmettes, il est certain que les gros alcidés volant trop loin du rivage n’ont pu être tous identifiés.
  • 1 Guillemot à miroir
  • 12 Mouettes tridactyles
  • 1 Mouette de Bonaparte
  • 800 Goélands à bec cerclé
  • 200 Goélands argentés
  • 1 Goéland arctique
  • 4 Goélands bruns – Un immature en plumage de première année, deux de deuxième année et un de troisième année.
  • 1 Goéland bourgmestre
  • 7 Goélands marins
  • 32 sternes sp – De petits groupes de sternes trop loin pour être identifiées ont aussi été vues devant le quai. Les probabilités qu’il s’agisse de Sternes arctiques sont loin d’être faibles!
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 1 Moucherolle des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 1 Viréo mélodieux – En regardant un oriole construire son nid, nous avons vu un Viréo mélodieux qui transportait lui-aussi des matériaux! Je ne croyais pas que ce viréo commençait à nicher aussi tôt!
  • 14 Geais bleus
  • 14 Mésanges à tête noire
  • 3 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Une sittelle fréquente encore la mangeoire qui l’a nourri durant tout l’hiver. Cette espèce est maintenant presque commune en hiver dans la région, mais redevient rare aussitôt que le printemps pointe le bout de son nez.
  • 2 Moqueurs chats
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 11 Parulines masquées
  • 9 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à collier
  • 6 Parulines à tête cendrée
  • 5 Parulines jaunes
  • 1 Paruline bleue
  • 5 Parulines à croupion jaune
  • 14 Bruants à gorge blanche
  • 1 Goglu des prés
  • 23 Carouges à épaulettes
  • 41 Quiscales bronzés
  • 1 Vacher à tête brune – Sur un terrain où de nombreux passereaux se préparent à nicher, une femelle de vacher faisait sa tournée… N’oublions pas que cette espèce dépose ses œufs dans le nid d’autres oiseaux chanteurs!
  • 2 Orioles de Baltimore – Grâce à notre ami Gilles, le couple d’orioles de Rivière-Ouelle nichera encore cette année dans un gros nid construit avec de nombreux bouts de corde de coton! Le nouveau nid en construction se trouve à seulement 1 m 50 sous celui de l’an dernier!

Oriole de Baltimore (Baltimore Oriole – Icterus galbula)
Rivière-Ouelle – 23 mai 2016 © Claude Auchu
  • 38 Chardonnerets jaunes
  • 3 Moineaux domestiques

Deux sorties à Rivière-Ouelle en deux jours, n’est-ce pas exagéré au moment où les passereaux sont communs partout? Peut-être, mais le quai (pour ne parler que de lui) est tellement invitant qu’il est souvent difficile pour nous de débuter nos journées ailleurs. Nous sommes vraiment choyés d’avoir un site ornithologique aussi riche que le quai de Rivière-Ouelle à seulement quelques kilomètres de la maison!!! Que se soit pour ses spécialités ornithologiques ou simplement pour la quiétude de l’endroit, une visite au quai se termine rarement sans une anecdote à raconter.
Bien sûr, le quai n’est pas le seul site d’intérêt à Rivière-Ouelle. Après tout, lundi matin, nous n’y avons séjourné que la moitié du temps passé dans la municipalité. Les passereaux, les oiseaux de proie, les limicoles et les autres bêtes à plumes ne sont jamais laissés de côté… mais le quai vaut à lui seul le détour! 

mardi 24 mai 2016

Maubèche des champs et Bruant des plaines

La longue fin de semaine de la Journée nationale des patriotes est toujours marquante dans une année ornithologique. Trois jours de congé durant la période de l’année où un maximum d’espèces sont présentes dans nos régions au même moment… comment pourrait-il en être autrement??? De plus, les conditions extérieures s’annonçaient belles pour les trois jours, mais avec des vents de force et de direction variables. Bref, de quoi satisfaire tout le monde!
À l’image du drôle de printemps que nous connaissons, la migration des oiseaux me semble vraiment étrange cette année. Certains printemps, les conditions météorologiques sont tellement belles que les migrateurs traversent notre région en un clin d’œil, sans s’arrêter. D’autres années, au contraire, les conditions adverses (fortes précipitations, vents violents, temps froid) bloquent et concentrent les oiseaux sur notre territoire. J’aurais été porté à croire que le printemps 2016 allait se classer parmi ceux qui empêchent les oiseaux de se rendre facilement jusqu’à leurs territoires de nidification. Mais certains oiseaux n’ont pas semblé importunés et des espèces aussi différentes que les Oies des neiges ou les Bruants à couronne blanche semblent avoir déjà terminé leur transit! De leur côté, les espèces néo-tropicales (moucherolles, viréos, parulines…) n’arrivent que par petites vagues et disparaissent rapidement avant même l’arrivée de la suivante! Vraiment étrange!

Puisque nous sommes malgré tout dans le meilleur moment de l’année, j’ai pu trouver un peu de temps en milieu de semaine pour aller voir ce qui rôde dans la région pendant que nous sommes occupés ailleurs.

Voici donc un aperçu des 49 espèces que j’ai croisées à La Pocatière jeudi le 19 mai :
  • 4 Canards chipeaux
  • 2 Canards d’Amérique
  • 7 Canards noirs
  • 5 Canards colverts
  • 12 Canards souchets
  • 2 Fuligules à tête rouge
  • 2 Petits Fuligules
  • 1 Érismature rousse – Je me suis toujours demandé quels événements dans l’évolution de l’espèce ont donné aux Érismatures rousses mâles ce gros bec bleu ciel aux allures clownesques?!? Nous observons ce drôle de canard qu’une année sur trois dans la région immédiate de La Pocatière. L’espèce semble fréquenter la région depuis longtemps : Willie LaBrie dit avoir observé deux mâles et trois femelles à Kamouraska le 26 mai 1946! Cette mention peut sembler peu crédible mais en 1989, soit 43 ans plus tard, j’avais moi-même fait le suivi de trois oiseaux (deux mâles et une femelle) qui avaient passé l’été à Saint-Pascal. Pourtant, 27 autres années plus tard, l’érismature n’est toujours pas annuelle dans mon secteur.

Érismature rousse (Ruddy Duck – Oxyura jamaicensis)
La Pocatière – 19 mai 2016 © Claude Auchu
  • 1 Bihoreau gris – Maintenant, toutes mes rencontres avec le Bihoreau gris sont mémorables tellement il est devenu rare dans la région.
  • 3 Pics mineurs
  • 2 Pics flamboyants
  • 1 Viréo mélodieux – J’ai réussi à avoir un rare contact visuel avec ce viréo! Cette espèce est localisée dans la région de La Pocatière et il faut surveiller les grands saules et peupliers en bordure des rivières pour espérer l’entendre. Mais ces arbres sont justement tellement haut et densément feuillus qu’il est très difficile de mettre un œil sur le chanteur. Dans la liste des oiseaux de la région qu’il a publiée il y a 50 ans, l’abbé René Tanguay considérait l’espèce comme hypothétique. Il est maintenant un nicheur peu commun dans la région.
  • 7 Mésanges à tête noire
  • 1 Grive fauve
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 1 Paruline couronnée
  • 4 Parulines à joues grises
  • 5 Parulines masquées
  • 1 Paruline tigrée
  • 1 Paruline à collier
  • 1 Paruline jaune
  • 7 Parulines à croupion jaune
  • 5 Bruants des marais
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 2 Vachers à tête brune
  • 2 Roselins familiers – En soirée, alors que j’étais devant l’ordinateur, j’ai vu du coin de l’œil un petit oiseau perché dans le thuya visible par une fenêtre du salon. À ma grande surprise, il s’agissait d’une femelle de Roselin familier qui inspectait la cime de l’arbre, probablement à la recherche d’un site de nidification. En nous approchant de la fenêtre, nous avons également trouvé un mâle perché juste à côté. Nous étions tellement près d’eux que je me suis demandé si c’était le couple d’Humains qui observait le couple de Roselins familiers ou bien le contraire! Même s’ils ont niché à La Pocatière une première fois en 1993, le statut du Roselin familier est toujours difficile à bien cerner dans la région.
  • 1 Roselin pourpré
  • 30 Tarins des pins
  • 30 Chardonnerets jaunes

C’était peut-être encore l’hiver à La Pocatière lundi le 16 mai (il neigeait et le mercure indiquait 1°C à 6 h 00) mais, vendredi le 20 mai, l’été était déjà arrivé (avec un beau 25°C à 16 h 00). Autrement dit, le printemps n’aura duré que trois jours???

Samedi matin, après une nuit où le mercure n’est pas descendu sous les 12°C, nous avons pris la route pour une longue promenade à vélo dans les routes de campagne de La Pocatière. Jusqu’à maintenant, les conditions variables de ce printemps ne nous avaient pas vraiment permis d’enfourcher nos vélos, de loin le meilleur moyen de transport pour l’observation des oiseaux. C’est justement en nous déplaçant silencieusement d’un site à l’autre que nous avons trouvé les deux vedettes de la journée. Lors de nos déplacements en voiture, combien d’oiseaux rares frôlons-nous sans les voir ou les entendre?

Samedi le 21 mai, notre tournée à travers La Pocatière nous aura fourni 71 espèces entre 5 h 00 à 13 h 30, parmi lesquelles :
  • 1 Butor d’Amérique
  • 1 Petite Buse
  • 1 Maubèche des champs – Un oiseau a été entendu longuement dans un site où l’espèce n’a probablement jamais niché, même durant les plus belles années de cet élégant limicole dans la région. Malgré nos recherches, nous n’avons pas réussi à voir la maubèche qui vocalisait probablement en vol plutôt que perchée. Il s’agit de notre première mention printanière depuis quatre ans!!! Comme bien d’autres oiseaux champêtres, la Maubèche des champs semble souffrir énormément de la transformation des pratiques agricoles. Dans ma région, c’est probablement la disparition des pâturages qui a privé les Maubèches des champs, les Sturnelles des prés et les Goglus des prés (leurs noms le disent!) de sites de nidification sécuritaires.
  • 5 Pics maculés
  • 4 Pics mineurs

Pic mineur (Downy Woodpecker – Picoides pubescens)
La Pocatière – 21 mai 2016 © Claude Auchu
  • 3 Pics chevelus
  • 2 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 1 Moucherolle des aulnes
  • 10 Moucherolles tchébecs
  • 5 Moucherolles phébis
  • 3 Viréos à tête bleue
  • 27 Geais bleus – Au lever du soleil, 12 oiseaux encore en migration volaient au-dessus de grands champs. Ils ne nicheront sûrement pas cette année!
  • 3 Hirondelles de rivage
  • 9 Grives fauves
  • 1 Grive solitaire
  • 3 Grives des bois – La plus rare de nos grives nicheuses était bien en évidence samedi matin.
  • 31 Merles d’Amérique
  • 2 Moqueurs chats
  • 1 Moqueur roux
  • 1 Pipit d’Amérique
  • 17 Parulines couronnées – Je ne sais pas si c’est vraiment la paruline la plus abondante, mais il s’agit sans contredit de la plus bruyante!
  • 1 Paruline des ruisseaux
  • 6 Parulines noir et blanc
  • 10 Parulines à joues grises
  • 13 Parulines masquées
  • 6 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline à collier
  • 15 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 11 Parulines jaunes
  • 6 Parulines à flancs marron
  • 6 Parulines bleues

Paruline bleue (Black-throated Blue Warbler – Setophaga caerulescens)
La Pocatière – 21 mai 2016 © Claude Auchu
  • 13 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 1 Paruline du Canada
  • 29 Bruants familiers
  • 1 Bruant des plaines – Un autre que nous n’avions pas croisé depuis quelques années, notre dernière observation remonte à 2012 alors qu’un mâle chanteur avait passé l’été à Saint-Onésime. La première mention de ce bruant dans la région remonte au 13 mai 1992. Trois ans plus tard, un mâle s’est hybridé avec un Bruant familier à La Pocatière.

Bruant des plaines (Clay-colored Sparrow – Spizella pallida)
La Pocatière – 21 mai 2016 © Claude Auchu
  • 11 Bruants des prés
  • 20 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 21 Bruants à gorge blanche
  • 2 Juncos ardoisés
  • 9 Cardinaux à poitrine rose
  • 12 Goglus des prés – Les goglus sont beaucoup plus à l’aise dans les champs situés loin du fleuve qui ne sont pas encore consacrés à la monoculture.
  • 32 Carouges à épaulettes
  • 1 Sturnelle des prés – Tous les goglus, la maubèche et la sturnelle étaient présents dans le même secteur.
  • 32 Quiscales bronzés
  • 1 Oriole de Baltimore
  • 7 Roselins pourprés
  • 16 Tarins des pins
  • 85 Chardonnerets jaunes – Ils étaient vraiment omniprésents, c’était parfois même la seule espèce que l’on entendait!

Bien sûr, la fin de semaine ne s’est pas arrêtée là! Un très faible front froid est passé durant la nuit de samedi à dimanche en faisant virer le vent au nord-est. Des conditions rêvées pour visiter Rivière-Ouelle deux fois plutôt qu’une! Un compte-rendu de ces deux excursions et les surprises qu’elles nous ont fournies suivra dans les prochains jours…

mardi 17 mai 2016

Plongeons catmarins, Labbes parasites, Goélands bruns et le « cap » maritime de Rivière-Ouelle

Avec les trombes de pluie prévues pour la fin de semaine, j’avais décidé de consacrer l’après-midi de vendredi aux oiseaux, au cas où nos plans pour samedi et dimanche tomberaient à l’eau. La température était douce et le soleil bien présent, mais un petit vent du nord-est soufflait parfois avec ardeur. Je percevais même un contraste très net de température selon que le côté du buisson où je me trouvais était exposé au soleil ou au vent. Dès le départ, les passereaux ont pris la vedette, eux qui nous ont tellement fait défaut depuis le début du printemps. J’ai choisi un boisé de Rivière-Ouelle qui offre à la fois l’avantage de se trouver près du fleuve tout en ayant une bordure bien exposée au soleil.
Les oiseaux étaient bien présents en cet après-midi, mais ils chantaient très peu. Seulement trois des neufs espèces de parulines observées ont été entendues! Mais j’avais tout mon temps et j’étais prêt à attendre les oiseaux si nécessaire. Confortablement installé dans un endroit débordant de petits insectes, j’ai laissé les oiseaux venir à moi.

Ainsi, mon passage à Rivière-Ouelle vendredi le 13 mai entre 12 h 10 et 15 h 20 m’a permis de voir 45 espèces, dont :
  • 2 Urubus à tête rouge
  • 1 Balbuzard pêcheur
  • 1 Épervier brun
  • 8 Pluviers semipalmés
  • 6 Chevaliers grivelés
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 20 Goélands à bec cerclé
  • 50 Goélands argentés
  • 2 Goélands bruns – Deux immatures, un en plumage de première année et un autre de troisième année accompagnaient un petit groupe de goélands sur les îlots de la rivière Ouelle.

Goéland brun, immature 1ère année (Lesser Black-backed Gull – Larus fuscus)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2016 © Claude Auchu
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics flamboyants
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine rousse
  • 2 Roitelets à couronne dorée
  • 20 Roitelets à couronne rubis
  • 2 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc – La rencontre avec cette paruline m’a fait particulièrement plaisir. Elle avait réussi à me glisser entre les doigts durant tout l’automne 2015, ma dernière observation remontait donc au 27 juillet de l’an dernier!
  • 1 Paruline verdâtre – Celle-là est toujours difficile à voir dans la région au printemps (et pas beaucoup plus facile durant la migration automnale).
  • 1 Paruline masquée
  • 2 Parulines tigrées

Paruline tigrée (Cape May Warbler – Setophaga tigrina)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2016 © Claude Auchu
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à poitrine baie
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 2 Parulines bleues
  • 25 Parulines à croupion jaune

Paruline à croupion jaune (Yellow-rumped Warbler – Setophaga coronata)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2016 © Claude Auchu
  • 7 Bruants familiers – Un oiseau faisait le tour des cônes d’épinette tombés au sol durant l’hiver et réussissait encore à y trouver des graines.

Bruant familier (Chipping Sparrow – Spizella passerina)
Rivière-Ouelle – 13 mai 2016 © Claude Auchu
  • 20 Bruants chanteurs
  • 12 Bruants à gorge blanche

Après la pluie tombée durant la nuit, la journée de samedi devait être ensoleillée et peu venteuse, ce qui s’annonçait parfait pour notre classique hebdomadaire à Rivière-Ouelle. Notre seule crainte s’est cependant réalisée lorsqu’à 8 h 00, un épais mur de brouillard est venu réduire de moitié la durée de la partie maritime de notre sortie. C’était d’autant plus dommage que notre décompte des oiseaux circulant au large se déroulait rondement et que nous étions en route pour cumuler des quantités plus qu’intéressantes!
Le brouillard a changé nos plans pour l’aquatique, mais le forestier ne s’en est pas vraiment ressenti. Nous avons pu inspecter les boisés sans être distraits par les canards qui essaient trop souvent de nous retenir le long des rivages. Par conséquent, le nombre de canards barbotteurs est demeuré peu élevé, perdus qu’ils étaient dans le brouillard.

Nous avons tout de même terminé notre excursion de samedi le 14 mai à Rivière-Ouelle avec un remarquable 95 espèces rencontrées entre 5 h 10 et 13 h 00. En voici une large sélection :
  • 3000 Oies des neiges
  • 2 Bernaches cravants
  • 47 Bernaches du Canada
  • 1 Canard souchet
  • 15 Eiders à duvet
  • 83 Macreuses à front blanc
  • 10 Macreuses brunes
  • 3000 Macreuses à bec jaune
  • 1 Harelde kakawi
  • 2 Petits Garrots
  • 7150 Plongeons catmarins – Encore une fois, tous ces oiseaux filaient vers l’ouest à un rythme soutenu; par moment, Christiane a même dû les compter par groupe de dix! Relativement peu d’oiseaux étaient posés à l’eau, le mot d’ordre semblant être : « On quitte! ». Il ne faut pas oublier que ces 7150 catmarins ont été comptés avant l’arrivée du brouillard, soit entre 5 h 20 et 8 h 00, ce qui nous donne 45 oiseaux à la minute! Qu’ont-ils fait lorsque le brouillard est apparu? Ont-ils continué leur déplacement sans voir où ils allaient? Ont-ils pris de l’altitude afin de voler au-dessus du brouillard? À moins qu’ils aient arrêté net à l’endroit où ils étaient rendus?
  • 2 Plongeons huards
  • 1 Grèbe jougris
  • 1 Fou de Bassan – Seulement un oiseau; c’est ce qui arrive lorsque l’on quitte le quai trop tôt!
  • 1 Balbuzard pêcheur
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 2 Éperviers bruns
  • 2 Petites Buses – Vers midi, le brouillard s’est levé rapidement et deux Petites Buses en ont profité pour continuer leur migration.
  • 38 Pluviers semipalmés
  • 4 Pluviers kildirs
  • 4 Chevaliers grivelés
  • 2 Chevaliers solitaires
  • 4 Grands Chevaliers
  • 13 Petits Cheveliers
  • 15 Bécasseaux minuscules
  • 23 Labbes parasites – Oui, nous avons vu 23 Labbes parasites! Comme les Plongeons catmarins, la majorité de ces oiseaux se déplaçaient vers l’ouest d’un vol décidé, laissant croire qu’ils avaient eux aussi l’intention de s’envoler pour l’Arctique. Certaines journées, les labbes observés à Rivière-Ouelle sont plutôt en quête de nourriture, ce qui est très évident par leur comportement!
  • 23 Petits Pingouins
  • 1 Mouette tridactyle
  • 3 Mouettes de Bonaparte
  • 75 Goélands à bec cerclé
  • 75 Goélands argentés
  • 8 Goélands bruns – Cette fois, aucun oiseau n’a été vu en vol au large du quai. Un immature en plumage de première année (le même que la veille) et sept de troisième année étaient plutôt posés en bordure de la rivière. Le nombre élevé d’oiseaux de troisième année nous surprend toujours. En toute logique, ils devraient pourtant être de la classe d’âge la moins commune (puisque des immatures meurent à chaque année et que le plumage adulte est conservé durant toute la vie de l’oiseau à partir de sa quatrième année). Comment se fait-il alors que nous voyons tant de Goélands bruns en plumage de troisième année??? Plusieurs resemblent vraiment à des adultes vus de loin et ce n’est que lorsqu’ils sont vus de plus près ou encore en vol que les couvertures alaires brunâtres deviennent apparentes.

Dans ce groupe de 62 goélands photographiés dans le brouillard se trouvent huit Goélands bruns. 
Voyez-vous l’oiseau en plumage de premier été?
Goélands bruns (Lesser Black-backed Gulls – Larus fuscus), Goélands argentés (Herring Gulls – Larus argentatus
et Goélands à bec cerclé (Ring-billed Gulls – Larus delawarensis)
Rivière-Ouelle – 14 mai 2016 © Claude Auchu
  • 5 Goélands marins
  • 4 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 6 Pics flamboyants
  • 1 Moucherolle des aulnes – Une présence surprenante aussi tôt par ce printemps frisquet. Je n’avais d’ailleurs jamais observé cette espèce aussi hâtivement dans la région, ma date record était auparavant le 19 mai 2012.
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 12 Alouettes hausse-col
  • 18 Hirondelles bicolores
  • 2 Hirondelles rustiques
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 5 Sittelles à poitrine rousse
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 3 Grives solitaires
  • 1 Moqueur chat
  • 1 Plectrophane lapon
  • 1 Plectrophane des neiges – Lors des matins sans vent (c’est rare, mais ça arrive!), le quai de Rivière-Ouelle est un bel endroit où repérer des passereaux à leurs cris. Samedi, un Plectrophane des neiges et un lapon tardifs ont tous deux été nettement entendus.
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline à joues grises
  • 1 Paruline masquée
  • 1 Paruline à collier

Paruline à collier (Northern Parula – Setophaga americana)
Rivière-Ouelle – 14 mai 2016 © Claude Auchu
  • 1 Paruline bleue – Malgré les 15°C et les insectes présents un peu partout, un mâle se nourrissait d’un pain d’oiseaux à une mangeoire! Nous n’avions jamais vu auparavant de Paruline bleue à une mangeoire!?!
  • 33 Parulines à croupion jaune
  • 10 Bruants familiers
  • 3 Bruants des prés
  • 33 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 50 Bruants à gorge blanche
  • 9 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Cardinaux à poitrine rose – Ce couple également se nourrissait sur le même pain d’oiseaux que la Paruline bleue (mais pas au même moment…). Ces mélanges ont parfois un succès surprenant!
  • 30 Carouges à épaulettes
  • 1 Quiscale rouilleux
  • 53 Quiscales bronzés
  • 3 Vachers à tête brune
  • 1 Oriole de Baltimore – Un mâle était de retour à ce qui est probablement le seul site de nidification de l’espèce à Rivière-Ouelle.
  • 3 Roselins pourprés – Durant la dernière semaine, les roselins semblent avoir presque déserté nos sites. Sont-ils partis nicher?
  • 4 Tarins des pins
  • 48 Chardonnerets jaunes
  • 2 Moineaux domestiques

Dimanche matin, en attendant le retour de la pluie, j’ai fait une courte sortie à Rivière-Ouelle afin de voir si le mouvement de Plongeons catmarins était encore perceptible. Un vent fort soufflait du nord-est (ce qui, en partant, ne m’a jamais semblé propice aux gros déplacements de catmarins) et très peu d’oiseaux étaient en effet visibles.

L’occasion est belle pour moi de vous expliquer la façon dont je comprends les mouvements des oiseaux marins à Rivière-Ouelle, en particulier au large du quai. Les observateurs d’oiseaux connaissent très bien l’effet de concentration que peut produire sur les oiseaux terrestres un cap ou une pointe s’avançant dans un plan d’eau d’importance. Nous avons tous déjà vu un petit groupe de passereaux migrateurs coincés à l’extrémité d’un boisé, d’une pointe ou d’un cap qui hésitent à s’envoler au-dessus des champs ou du cours d’eau qui se trouve devant eux. Après plusieurs tentatives, ces oiseaux finissent tous par quitter ce cul-de-sac. La même chose existe à plus grande échelle, on a qu’à penser à Cape May au New Jersey, à Gibraltar dans le sud de l’Espagne ou à Falsterbo en Suède. À ces endroits, c’est toute une gamme d’oiseaux terrestres qui se concentrent et font les cents pas avant de finalement s’élancer au-dessus de l’eau.
Mes observations à Rivière-Ouelle au fil des années m’ont mené à croire que la situation géographique de l’endroit joue un peu le même rôle, mais cette fois pour les espèces marines. Comme les oiseaux terrestres entassés au bout d’un cap, il m’apparaît évident que les oiseaux marins se rassemblent au large de Rivière-Ouelle et hésitent à s’envoler au-dessus de la terre ferme et, surtout, de la partie moins salée du fleuve qui se trouve en amont. Ce serait donc en grande partie la salinité qui forme cette sorte de « cap » qui bloque les oiseaux marins à Rivière-Ouelle. Le Plongeon catmarin est l’espèce dont la concentration est la plus évidente, mais le Labbe parasite et le Fou de Bassan sont aussi des migrateurs réguliers à Rivière-Ouelle qui ne se rencontrent pratiquement jamais plus à l’ouest le long de la rive sud du Saint-Laurent. Il nous est arrivé à plusieurs reprises de voir de petits groupes de Fous de Bassan remonter le fleuve pour les voir redescendre plus tard durant la matinée, comme s’ils n’avaient pas aimé ce qu’ils avaient trouvé en amont. En octobre 2013, nous avions même vu un Océanite cul-blanc faire carrément demi-tour devant le quai pour retourner vers l’estuaire maritime. D’ailleurs, même pour nous, simples observateurs d’oiseaux, la différence entre la végétation aquatique aux deux extrémités de la grande baie de Sainte-Anne est évidente : le décor de la pointe de la rivière Ouelle à marée basse est très différent de celui de Saint-Roch-des-Aulnaies, situé un petit 15 kilomètres plus à l’ouest. De toute évidence, les oiseaux marins réussissent à saisir cette différence même au loin au large!
Et combien de temps ces oiseaux aquatiques séjournent-ils au bout du « cap » maritime de Rivière-Ouelle? Un même Plongeon catmarin s’attarde-t-il durant quelques jours ou plusieurs semaines? Quelles sont les conditions météorologiques qui les bloquent ici et celles qui les incitent à continuer leur voyage? Comme toujours, chaque tentative de réponse amène son lot de nouvelles questions…