mardi 26 juillet 2016

Une famille de Petites Nyctales à La Pocatière

La semaine dernière, comme il arrive parfois, j’ai reçu un courriel d’une lectrice de ce blogue me demandant de l’aider à identifier un oiseau. Elle m’a fourni l’enregistrement d’un cri qu’elle entend la nuit dans le boisé derrière chez elle, à La Pocatière, depuis une dizaine de jours. Une petite recherche sur le site de chants d’oiseaux Xeno-Canto nous a vite permis, à Christiane et à moi, de confirmer notre premier doute : il s’agit d’au moins deux Petites Nyctales juvéniles réclamant de la nourriture à grands cris! L’information était intéressante, mais pas exceptionnelle puisque ce petit hibou est un nicheur régulier, bien que peu commun, dans Kamouraska-L’Islet. C’est lorsque j’ai appris l’endroit exact où les nyctales étaient entendues que j’ai été vraiment surpris. Ces oiseaux n’ont pas niché dans les grandes forêts bordant la limite sud de La Pocatière comme je m’y attendais, mais plutôt le long d’une crête rocheuse située à moins de 900 mètres du fleuve et adjacente à la ville!!! Vraiment surprenant!!! Lors de mon passage à cet endroit, vendredi soir, au moins une jeune nyctale criait encore.
Samedi matin, notre premier objectif en débutant la journée était de patrouiller la partie de la crête rocheuse d’où provenaient les cris entendus la veille. Un miracle aurait été nécessaire pour trouver une des Petites Nyctales, mais je m’en serais voulu de ne pas avoir essayé. Le miracle ne s’étant pas produit, nous avons tout de même pu voir l’étrange habitat dans lequel les nyctales ont pourtant niché avec succès. La forêt du versant sud est surtout composée d’érables et de bouleaux de tailles variées, mais les conifères, sauf quelques Pins gris qui poussent sur le roc au sommet de la crête, y sont très rares. Maintenant, je dois réviser ma notion de ce qu’est l’habitat de nidification de la Petite Nyctale!

Notre tournée s’est poursuivie sur le territoire de La Pocatière où nous avons rencontré, au cours de l’avant midi du samedi 23 juillet, un petit total de 49 espèces. En voici une partie :
  • 16 Canards chipeaux
  • 1 Canard d’Amérique
  • 5 Canards colverts
  • 15 Canards souchets

« Oh! Regardez comme c’est mignon, ils ont le nez de leur mère! »
Canards souchets (Northern Shovelers – Anas clypeata)
La Pocatière – 23 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 3 Busards Saint-Martin – Trois busards ensemble, les jeunes ont donc quitté leur nid.
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 2 Tyrans tritris – Un groupe de corneilles a eu la mauvaise idée de se reposer près de ces deux féroces tritris. Plusieurs jeunes corneilles ont eu l’occasion d’apprendre pourquoi ils portent le nom de «  tyran »!
  • 12 Viréos aux yeux rouges
  • 55 Corneilles d’Amérique – Nous avons trouvé un nid de corneilles construit complètement à découvert au sommet d’un poteau électrique le long de la voie ferrée!!! Il s’agit sans doute d’un nid bricolé par de jeunes corneilles pas encore assez matures pour nicher. J’ai déjà vu à plusieurs reprises des nids de corneilles construits dans des arbustes, mais jamais auparavant sur un poteau!

Nid de Corneille d’Amérique (American Crow – Corvus brachyrynchos)
La Pocatière – 23 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 3 Hirondelles bicolores
  • 39 Hirondelles rustiques – Il est toujours agréable de voir de belles bandes d’Hirondelles rustiques voler au-dessus des champs à la fin de l’été. Malgré le printemps tardif, la saison de nidification 2016 semble avoir été fructueuse.
  • 6 Grives solitaires
  • 23 Merles d’Amérique
  • 1 Moqueur chat
  • 25 Jaseurs d’Amérique
  • 14 Parulines masquées
  • 4 Parulines jaunes
  • 22 Bruants familiers
  • 15 Bruants des prés
  • 1 Bruant de Nelson
  • 33 Bruants chanteurs
  • 10 Bruants à gorge blanche
  • 2 Goglus des prés
  • 50 Quiscales bronzés

Dimanche matin, direction Rivière-Ouelle! Au lever du soleil, l’atmosphère y était particulièrement reposante : temps doux, presque aucun nuage et vent pratiquement nul. Au loin, les miaulements des Plongeons catmarins et les grognements des Mouettes de Bonaparte se mêlaient aux doux sifflements des familles d’Eiders à duvet. Après deux heures assis confortablement au bout du quai à compter les oiseaux circulant au large, nous sommes allés voir ce qui se passait dans les champs et les boisés.

Voici une liste partielle des 69 espèces rencontrées à Rivière-Ouelle dimanche le 24 juillet entre 5 h 00 et 10 h 50 :
  • 1 Fuligule milouinan
  • 88 Eiders à duvet
  • 7 Macreuses à front blanc
  • 6 Macreuses brunes
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 60 Plongeons catmarins

Plongeons catmarins (Red-throated Loons – Gavia stellata)
Rivière-Ouelle – 24 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 7 Plongeons huards
  • 90 Cormorans à aigrettes
  • 22 Grands Hérons
  • 1 Bihoreau gris – Le bihoreau est l’une des espèces dont la diminution dans la région au cours des 20 dernières années a été la plus notable. Cet adulte n’était pas présent sur les battures, mais pêchait paisiblement dans un fossé.
  • 6 Urubus à tête rouge – À l’opposé, l’urubu est sans contredit l’espèce dont l’augmentation du nombre d’individus est la plus notable.
  • 4 Busards Saint-Martin
  • 5 Pluviers semipalmés

Pluvier semipalmé (Semipalmated Plover – Charadrius semipalmatus)
Rivière-Ouelle – 24 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 5 Chevaliers grivelés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 1 Grand Chevalier
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1 Bécasseau à croupion blanc – Un oiseau relativement hâtif accompagnait quelques Bécasseaux semipalmés.
  • 9 Bécasseaux semipalmés
  • 1 Guillemot marmette
  • 1 Guillemot à miroir
  • 60 Mouettes de Bonaparte – Ces mouettes n’étaient pas les jeunes âgées d’un an qui ont passé une partie de l’été près du quai. Elles semblent maintenant s’être dispersées et seules quelques-unes étaient encore présentes dimanche. Les autres mouettes étaient surtout des adultes qui migraient vers l’est loin au large du quai.
  • 800 Goélands à bec cerclé
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 2 Pics mineurs
  • 5 Pics flamboyants
  • 1 Pioui de l’Est – Un mâle chantait encore dans le petit bosquet de saules où je l’avais trouvé le 11 juin dernier. Il a donc estivé dans ce drôle d’habitat.
  • 9 Moucherolles des aulnes
  • 2 Moucherolles phébis
  • 4 Tyrans tritris
  • 30 Hirondelles rustiques
  • 8 Sittelles à poitrine rousse
  • 4 Merlebleus de l’Est – Un des rares couples nicheurs à Rivière-Ouelle (sinon le seul!) a produit au moins deux juvéniles.
  • 1 Grive fauve
  • 3 Grives à dos olive
  • 3 Moqueurs chats
  • 65 Étourneaux sansonnets
  • 17 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline à joues grises
  • 14 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 3 Parulines à tête cendrée
  • 5 Parulines jaunes
  • 4 Parulines à croupion jaune
  • 7 Bruants des prés
  • 49 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants des marais
  • 8 Goglus des prés
  • 55 Carouges à épaulettes
  • 8 Roselins pourprés
  • 2 Tarins des pins
  • 43 Chardonnerets jaunes

Lundi matin, je me suis offert une longue promenade à vélo à travers La Pocatière. La fin de juillet marque le pic de la nidification pour les Jaseurs d’Amérique et les Chardonnerets jaunes et c’était encore très évident durant cette excursion. Les chardonnerets sont volubiles dès leur arrivée sur les territoires de nidification en mai, mais ils attendent habituellement que les plantes soient assez développées pour produire les graines nécessaires au nourrissage des jeunes pour commencer à nicher. Lundi, plusieurs mâles ont été vus en plein vol nuptial, le seul moment de l’année où ils ne pratiquent pas le vol ondulé!
En terminant ma randonnée, j’ai parcouru cinq kilomètres de piste cyclable sur les battures du fleuve en espérant amasser un total convenable de Bruants de Nelson. Pour un deuxième été consécutif, ce petit passereau typique des marais herbeux salées de la région me semble particulièrement rare. C’est toujours durant les derniers jours de juillet et les premiers d’août que les mâles chanteurs sont les plus expressifs et, normalement, il est relativement facile d’entendre plus d’une quinzaine de mâles chanter le long du trajet que j’ai parcouru. Cette fois, j’ai eu de la difficulté à en trouver cinq!!! Le marais côtier est complètement étouffé par la croissance explosive des Roseaux communs et le territoire propice à la nidification du Bruant de Nelson à La Pocatière représente maintenant moins du dixième de ce qu’il était il y a 20 ans. L’habitat où un Râle jaune a chanté durant tout l’été 1995 n’existe carrément plus! Les roseaux ont commencé par croître sur les parties les plus hautes des battures, mais ils ont fini par combler les dépressions où l’eau salée des grandes marées réussissait à contenir leur expansion. Maintenant, il y en a partout! Personne ne semble préoccupé par cette perte d’habitat. Le seul truc que j’ai entendu pour limiter la propagation des roseaux est de planter des arbres parce que cette plante ne pousse pas à l’ombre…! Mais ce n’est pas d’une forêt que les Bruants de Nelson et les Râles jaunes ont besoin, c’est d’un marais herbeux salé!!!... Dommage que ces oiseaux ne soient pas aussi payants que les canards!

J’ai donc terminé la première excursion de mes vacances sur cette note tristounette. Mais j’ai tout de même vu 61 espèces à La Pocatière lundi le 25 juillet entre 5 h 00 et 11 h 30, parmi lesquelles :
  • 5 Bernaches du Canada
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Bécassines de Wilson
  • 16 Tourterelles tristes
  • 2 Colibris à gorge rubis
  • 1 Faucon émerillon
  • 2 Moucherolles à ventre jaune
  • 17 Moucherolles des aulnes
  • 1 Moucherolle phébi
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 25 Viréos aux yeux rouges
  • 2 Hirondelles bicolores
  • 3 Hirondelles à front blanc
  • 7 Hirondelles rustiques
  • 1 Troglodyte des forêts
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 3 Merlebleus de l’Est
  • 2 Grives fauves
  • 7 Grives solitaires
  • 40 Merles d’Amérique
  • 3 Moqueurs chats
  • 25 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline obscure – Les Parulines obscures commencent à sortir de leur habitat de nidification!
  • 1 Paruline à joues grises

Paruline à joues grises (Nashville Warbler – Oreothlypis ruficapilla)
La Pocatière – 25 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 30 Parulines masquées
  • 2 Parulines jaunes
  • 2 Parulines à flancs marron

Paruline à flancs marron (Chestnut-sided Warbler – Setophaga pensylvanica)
La Pocatière – 25 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 1 Paruline bleue
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 25 Bruants familiers
  • 1 Bruant des plaines – Le mâle trouvé à la fin de mai chantait encore au même endroit. Le deuxième oiseau, découvert en bordure de la ville le 8 juillet, n’a pas été entendu depuis le 12.
  • 8 Bruants des prés
  • 5 Bruants de Nelson – Le 29 juin 2004, sur le trajet que j’ai parcouru lundi, Christiane avait réussi à compter 37 individus! Ce n’est pas qu’une chute de la population, c’est carrément un crash!!!
  • 60 Bruants chanteurs
  • 5 Bruants des marais
  • 7 Bruants à gorge blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 3 Cardinaux à poitrine rose

Cardinal à poitrine rose (Rose-breasted Grosbeak – Pheucticus ludovicianus)
La Pocatière – 25 juillet 2016 © Claude Auchu
  • 3 Goglus des prés
  • 80 Carouges à épaulettes
  • 28 Quiscales bronzés
  • 12 Roselins pourprés
  • 60 Chardonnerets jaunes

Durant ces trois excursions, certaines parulines mâles au plumage usé ont été vues chantant en dehors de leur habitat. Ces oiseaux ont commencé à errer en cherchant à accumuler assez d’énergie pour effectuer leur migration automnale. L’été achève, mais le beau temps s’en vient!