mardi 27 décembre 2016

Goélands, bruants et Épervier de Cooper

Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas! L’an dernier, les vacances des Fêtes nous avaient permis d’observer un nombre et une variété sans précédent d’espèces d’oiseaux aquatiques attardées dans la région par la température anormalement douce. Cette année, par contre, nous avons eu droit à un début d’hiver plus classique avec le mercure plongeant jusqu’à ‑22°C le 16 décembre dernier. Les conditions météorologiques sont donc plus près de la normale et, à moins de vouloir passer pour un climato-sceptique (!!!!!), nous devons en être soulagés.

C’est en solo que j’ai fait les deux premières vraies excursions de nos vacances. Celle de samedi à travers La Pocatière m’a permis de confirmer que le Bruant des prés fréquente encore la mangeoire de mon ami Bernard.

Voici la liste des espèces que j’ai rencontrées à La Pocatière samedi le 24 décembre entre 8 h 30 et 12 h 45 :
  • 1 Grand Harle
  • 25 Goélands argentés
  • 20 Goélands arctiques
  • 5 Goélands marins
  • 75 Pigeons bisets
  • 6 Tourterelles tristes
  • 1 Pic chevelu
  • 7 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 12 Grands Corbeaux
  • 22 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 165 Étourneaux sansonnets
  • 2 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant des prés – Ce courageux mais timide bruant est à peine sorti de sa cachette lors de mon passage. Après quelques photos, je me suis éclipsé discrètement pour lui laisser la place.

Bruant des prés (Savannah Sparrow – Passerculus sandwichensis)
La Pocatière – 24 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 3 Durbecs des sapins
  • 4 Moineaux domestiques

J’ai passé la matinée de Noël à explorer Rivière-Ouelle. À mon arrivée au quai, tôt le matin, les vents forts du nord-ouest poussaient d’immenses vagues qui venaient se briser contre le bout du quai. Le voile de gouttelettes ainsi produites s’élevait jusqu’à une dizaine de mètres de hauteur! Pas question pour moi de m’approcher!
Ce vent encourageait visiblement les goélands à se déplacer vers le sud-ouest. Les eiders m’ont cependant fait faux bond, même si les conditions m’apparaissaient satisfaisantes pour migrer.

Ma tournée à Rivière-Ouelle de dimanche le 25 décembre s’est déroulée de 7 h 10 à 11 h 50 et m’a fourni les espèces suivantes :
  • 1 Grand Harle – Un seul canard observé alors qu’il y a un an, nous avions vu 7 espèces et 121 individus!
  • 4 Goélands à bec cerclé
  • 163 Goélands argentés
  • 47 Goélands arctiques

Goéland arctique (Iceland Gull – Larus glaucoides)
Rivière-Ouelle – 25 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 1 Goéland bourgmestre – Peut-être serez-vous surpris d’apprendre que le Goéland bourgmestre est une espèce rare à Rivière-Ouelle!?! Le nombre de Goélands bourgmestres n’est que rarement supérieur à 1% des Goélands arctiques!!!
  • 28 Goélands marins
  • 20 Pigeons bisets
  • 14 Tourterelles tristes
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 20 Grands Corbeaux
  • 12 Alouettes hausse-col

Alouette hausse-col (Horned Lark – Eremophila alpestris)
Rivière-Ouelle – 25 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 25 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche
  • 40 Étourneaux sansonnets
  • 1 Plectrophane lapon
  • 20 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche – Ce bruant et un des deux juncos fréquentent une mangeoire située pratiquement en plein champ. Pour compenser, ces amateurs de sous-bois sombres se cachent sous la galerie de la maison.
  • 2 Juncos ardoisés
  • 5 Durbecs des sapins

Le lendemain de Noël, plutôt que de participer à un quelconque « Boxing Day », Christiane et moi avons décidé de faire une lente tournée à travers la région. Profitant de l’absence de vent, l’oiseau le plus intéressant de la promenade était perché bien haut.

Lundi le 26 décembre, les espèces suivantes ont retenu notre attention.

À Rivière-Ouelle :
  • 1 Harfang des neiges
  • 3 Geais bleus
  • 1 Alouette hausse-col
  • 3 Plectrophanes lapons – Comme il arrive souvent, les Plectrophanes lapons préféraient la compagnie des Alouettes hausse-col à celle des Plectrophanes des neiges.
  • 23 Plectrophanes des neiges

Et à Kamouraska :
  • 1 Épervier de Cooper – Un immature était perché au sommet d’un silo où se trouvaient quelques minutes plus tôt un groupe de Pigeons bisets. Au départ du rapace, les pigeons sont rapidement revenus prendre leur place. C’était tout de même étrange de voir un épervier bien installé à un tel endroit!
  • 7 Alouettes hausse-col
  • 7 Plectrophanes lapons
  • 110 Plectrophanes des neiges

Mardi matin, ce fut le retour du temps doux. Pour nous, une promenade à Saint-Pacôme s’imposait en ce début d’hiver, ne serait-ce que pour vérifier si les oiseaux y sont aussi rares qu’ailleurs. Il semble bien que même ce village si accueillant pour nos oiseaux en hiver n’avait pas non plus ce qu’il fallait pour les retenir cette année.

Entre 8 h 50 à 10 h 40, mardi le 27 décembre, les quelques oiseaux suivants ont été dénichés à Saint‑Pacôme :
  • 5 Tourterelles tristes
  • 5 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Grand Pic
  • 2 Geais bleus
  • 3 Corneilles d’Amérique
  • 2 Grands Corbeaux
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 2 Sittelles à poitrine blanche
  • 1 Étourneau sansonnet – Oui, un seul!
  • 1 Cardinal rouge – En plus de ce mâle, un couple est présent dans un autre secteur du village. Une petite population nicheuse semble maintenant installée à Saint‑Pacôme.
  • 1 Durbec des sapins

J’en profite pour signaler également l’observation d’un Écureuil gris à La Pocatière samedi. Cette espèce atteint occasionnellement ma région tard en automne. Personnellement, j’ai été témoin de quatre ou cinq présences dont celle d’un individu qui semble être demeuré au même endroit durant au moins deux ans. J’imagine que la majorité de ces rongeurs ont atteint la région par leurs propres moyens. Ma mention la plus surprenante dans la région est celle d’un écureuil présent à la pointe de la rivière Ouelle en décembre il y a une vingtaine d’années. S’il a atteint ce site par lui‑même, il lui a fallu traverser de très nombreux champs en plus de la rivière Ouelle! Des « migrations » d’Écureuils gris, comparables aux déplacements bien connus des lemmings, se produisent parfois dans le cœur de l’aire de l’espèce. En 1842, au Wisconsin, un tel mouvement aurait impliqué près d’un demi-milliard d’individus (ce n’est pas moi qui les ai comptés!)!!! Il n’y a pas que les oiseaux qui attirent notre attention à l’extérieur, mais avouons que ce sont encore eux qui sont les plus intéressants! 

mardi 20 décembre 2016

Un Bruant des prés en décembre!

Puisque nous sommes en hiver (quelqu’un au Québec en doute-t-il?), le succès de nos excursions ne tient souvent qu’à un fil. Pour moi, une sortie ornithologique n’est réussie que lorsqu’elle offre une idée réaliste des espèces et des quantités d’oiseaux présents dans le secteur visité. Durant les périodes les plus froides de l’hiver, les oiseaux ne s’activent souvent qu’au minimum afin d’économiser leur énergie et deviennent donc plus difficiles à trouver. La neige qui tombe peut aussi réduire grandement notre champ de vision. Réussir à avoir un portrait fidèle des populations d’oiseaux peut donc représenter tout un défi! Bien sûr, chaque hiver est différent, mais je me doute bien que celui de 2016-17 ne se classera pas parmi les plus fructueux. Peu importe le froid, la neige, le vent et le manque d’oiseaux (…c’est ça le pire!), nous continuerons à faire nos petites tournées ornithologiques avec entrain. Les comptes rendus sur ce blogue risquent cependant d’être courts et répétitifs…
La semaine dernière, j’écrivais qu’il y a présentement plus d’oiseaux rares au Québec que d’observateurs pour les trouver. Nous avons eu un autre bel exemple alors que, pour la deuxième fin de semaine consécutive, j’ai appris le vendredi qu’une rareté fréquentait une mangeoire à La Pocatière! Après un Cardinal à poitrine rose, voilà qu’un Bruant des prés venait de faire son apparition! Le concept de rareté est bien sûr relatif et un Bruant des prés en plein mois de décembre mérite amplement ce titre. Ce bruant est un nicheur commun, voire abondant, dans la région et il est peut-être même la seule espèce champêtre dont les populations n’ont pas trop perdu de plumes depuis 30 ans. Il faut dire qu’une simple touffe d’herbes en bordure d’un fossé est suffisante pour abriter son nid. Il nous quitte habituellement à la mi-octobre et, dans la région, je n’ai vu l’espèce qu’à deux reprises en novembre. Un tel oiseau apparaissant à la mi-décembre laisse entrevoir tout ce qui se cache encore ici et là! Gardons l’œil ouvert!!!

Notre seule véritable excursion de la fin de semaine s’est déroulée samedi matin à La Pocatière. Les conditions étaient vraiment hivernales et le mercure est demeuré autour de -17°C durant les trois courtes heures passées sur le terrain. Nous avons débuté l’excursion en visitant le poste d’alimentation qui accueille le Bruant des prés depuis quelques jours. Nous n’avons pas eu à attendre longtemps avant que la vedette des lieux fasse son apparition. Le pauvre oiseau faisait plutôt pitié à voir par ce grand froid et passait tout son temps accroupi sur ses talons à manger du millet. Il était tout de même très vif et farouche et, à l’arrivée d’un Geai bleu, il s’est envolé loin de la haie qui semblait être son refuge.
Nous avons complété l’excursion en visitant un boisé très tranquille où seules quelques mésanges ont fait acte de présence.

Samedi le 17 décembre, nous avons trouvé les espèces suivantes à La Pocatière entre 7 h 40 et 10 h 45 :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 6 Pigeons bisets
  • 18 Tourterelles tristes
  • 3 Pics chevelus
  • 6 Geais bleus
  • 4 Grands Corbeaux
  • 24 Mésanges à tête noire
  • 70 Étourneaux sansonnets
  • 38 Jaseurs boréaux
  • 1 Bruant des prés – Cinq ans auparavant, presque jour pour jour, nous étions au même endroit à admirer un Urubu noir!

Bruant des prés (Savannah Sparrow – Passerculus sandwichensis)
La Pocatière – 17 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 3 Durbecs des sapins
  • 8 Gros-becs errants
  • 4 Moineaux domestiques

La matinée de dimanche, avec sa succession de neige, de grésil et même de verglas, nous a forcé à écourter notre sortie. À La Pocatière, nous avons tout de même aperçu notre premier Harfang des neiges de l’hiver. Une petite vague de harfangs semble d’ailleurs avoir atteint la région depuis une semaine; on m’a signalé trois autres oiseaux entre Saint-Roch-des-Aulnaies et Saint-Denis. Les premiers harfangs arrivent habituellement dans la région dès la mi-novembre.

Je viens tout juste de mettre à jour la Liste annotée des oiseaux des MRC de Kamouraska et de L’Islet. Depuis la mise à jour précédente, de nombreux oiseaux rares ont été observés dans la région. Le statut d’une espèce est même passé de « visiteur exceptionnel » à « résident rare »! En plus, j’ai appris l’existence d’une deuxième mention régionale de Tyran de l’Ouest! 

mardi 13 décembre 2016

Pas de Mergule nain… mais un Cardinal à poitrine rose!

Cette dernière fin de semaine représentait probablement notre dernière chance de trouver une espèce particulière qui manque encore à notre liste annuelle. Cette espèce est le Mergule nain, un minuscule membre de la famille des pingouins et macareux qui niche sur les côtes les plus septentrionales du Groenland et de quelques îles au nord de la Russie. Certains automnes, de nombreux mergules pénètrent dans le fleuve Saint-Laurent et quelques oiseaux réussissent même à se rendre jusqu’à la hauteur de Rivière-Ouelle! Depuis ma première mention en 1986, j’ai réussi à trouver l’espèce dans la région au cours de dix automnes, dont quatre depuis 2010. Malheureusement, peu d’individus ont été observés dans le Saint-Laurent en 2016. Nous aurions pourtant bien aimé l’ajouter à notre liste, ne serait-ce que pour nous vanter d’avoir vu les six espèces d’alcidés du Québec à partir du quai de Rivière-Ouelle au cours d’une même année. Puisque nous avons le Guillemot de Brünnich cette année (et deux fois plutôt qu’une!), l’espèce la plus difficile à voir dans la région, trouver un mergule aurait bien fait notre affaire.
Pour ceux qui voudrait se risquer à chercher le Mergule nain dans la région, mes dix observations ont été faites entre le 27 octobre et le 1er décembre et sont concentrées plus particulièrement dans les deux dernières semaines de novembre. Je n’ai jamais vu l’espèce à plus d’une occasion au cours d’un automne, mais nous avons déjà vu cinq oiseaux durant une même matinée. Les mergules ont toujours été vus circulant loin au large du quai de Rivière-Ouelle, sauf un trouvé près du rivage à La Pocatière le 22 novembre 2003. De son côté, l’abbé René Tanguay mentionne des spécimens capturés à Saint-André le 20 décembre 1949 et un autre à La Pocatière le 19 novembre 1959. Je crois me souvenir que ce dernier spécimen aurait été trouvé en bordure de la voie ferrée qui, à son point le plus près, se trouve ici à deux kilomètres du fleuve.

Samedi matin, nous avions encore espoir de trouver un Mergule nain à Rivière-Ouelle. La température qui avait plongé jusqu’à -15°C durant la nuit avait figé le rivage et la rivière sous les glaces, mais le fleuve était encore entièrement dégagé. Je le sais par expérience, une température trop froide n’encourage pas les oiseaux marins à se déplacer. Il y a sûrement encore des oiseaux marins dans la région, mais il faudra attendre le retour des températures de saison pour pouvoir le confirmer.

Samedi le 10 décembre, notre récolte d’oiseaux à Rivière-Ouelle s’est limitée à ces 19 espèces, trouvées entre 6 h 50 et 10 h 35 :
  • 2 Oies des neiges – Un passage rapide à Rivière-Ouelle vendredi après-midi m’avait permis de voir 24 Oies des neiges, mais seulement deux étaient encore visibles samedi matin. Il faut dire que le froid avait totalement changé l’allure de la rivière en moins de 18 heures!!!

Oies des neiges (Snow Geese – Chen caerulescens)
Rivière-Ouelle – 10 décembre 2016 © Christiane Girard
  • 14 Canards noirs
  • 140 Eiders à duvet – Avec des vents du nord froids mais faibles (heureusement!) et une marée montante, il n’était pas surprenant de voir quelques petits groupes d’eiders remonter le fleuve. Certaines années, des eiders peuvent être vus à Rivière-Ouelle jusqu’au début de janvier.
  • 11 Grands Harles
  • 1 Plongeon huard
  • 4 Guillemots à miroir
  • 7 Goélands à bec cerclé – Lorsque Christiane prend le temps de compter tous les goélands un à un, c’est que le nombre d’individus de toute espèce confondue est vraiment bas!
  • 58 Goélands argentés
  • 7 Goélands arctiques
  • 28 Goélands marins – À notre arrivée au quai, trois goélands étaient posés à l’eau et frappaient à grands coups de bec quelque chose qui flottait près d’eux. Aux télescopes, c’est presque avec soulagement que nous avons pu confirmer qu’il ne s’agissait que d’un simple canard de plastique!
  • 15 Pigeons bisets
  • 2 Tourterelles tristes
  • 5 Geais bleus
  • 2 Corneilles d’Amérique
  • 12 Mésanges à tête noire
  • 27 Étourneaux sansonnets
  • 7 Durbecs des sapins
  • 6 Chardonnerets jaunes – Tous présents à une même mangeoire.

Auparavant, vendredi soir, j’avais reçu un courriel d’un résident de La Pocatière m’annonçant qu’un Cardinal à poitrine rose mâle fréquentait ses mangeoires! La présence de cette espèce dans la région en décembre étant tout à fait exceptionnelle, nous avions bien l’intention d’aller jeter un coup d’œil à l’oiseau, s’il réussissait à survivre à la nuit glaciale!!! Samedi, au retour de Rivière-Ouelle, un détour par ces mangeoires bien garnies en nourriture et en oiseaux nous a permis de photographier ce courageux visiteur.

Sur le territoire de La Pocatière, nous avons donc observé :
  • 7 Pigeons bisets
  • 43 Tourterelles tristes – Un beau rassemblement comme nous n’en avions pas vu depuis une dizaine d’années!
  • 1 Pic chevelu
  • 12 Geais bleus
  • 2 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 1 Étourneau sansonnet
  • 1 Cardinal à poitrine rose – Le Cardinal à poitrine rose est un nicheur migrateur commun dans la région. Arrivant à la mi-mai, il nous quitte l’automne dès la mi-septembre. La présence la plus tardive dont j’ai été témoin remonte au 21 septembre 1983!!! Je n’ai donc jamais vu l’espèce ni en octobre ni en novembre! En fait, il est bien possible que l’oiseau trouvé à La Pocatière ait quitté son aire de nidification en septembre tout comme ses congénères, mais qu’il ait ensuite remonté vers le nord comme plusieurs oiseaux désorientés le font tard en automne. Dans ce sens, il n’aurait pas été beaucoup plus surprenant qu’il se soit agit d’un Cardinal à tête noire, le pendant de l’ouest du continent du Cardinal à poitrine rose. Nous avons d’ailleurs déjà observé cette espèce à La Pocatière, les 21 et 22 novembre 2003!

Cardinal à poitrine rose (Rose-breasted Grosbeak – Pheucticus ludovicianus
et Gros-bec errant (Evening Grosbeak – Coccothraustes vespertinus)
La Pocatière – 10 décembre 2016 © Claude Auchu
Les rémiges et couvertures alaires noir et blanc sans aucune plume brune indiquent un mâle âgé d’au moins deux ans. 
Les mentions de mâle adulte de Cardinaux à poitrine rose semblent plutôt rares au Québec aussi tard en saison.
Cardinal à poitrine rose (Rose-breasted Grosbeak – Pheucticus ludovicianus)
La Pocatière – 10 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 9 Durbecs des sapins
  • 1 Chardonneret jaune
  • 18 Gros-becs errants

Même si la température était à peine plus chaude dimanche matin, nous sommes tout de même retournés à Rivière-Ouelle, toujours en espérant voir un mergule. Il y avait encore moins de mouvement que la veille, surtout du côté des goélands, mais nous avons croisé quelques Macreuses à bec jaune.

À Rivière-Ouelle, dimanche le 11 décembre, nous avons observé ces 15 espèces entre 7 h 50 et 9 h 55 :
  • 6 Oies des neiges – Quatre oies de plus qu’hier! Où étaient-elles donc cachées 24 heures plus tôt? Peut-être dans un champ où la nourriture est sûrement plus facile d’accès que sur les rives du fleuve ou de la rivière.
  • 310 Eiders à duvet
  • 4 Macreuses à bec jaune
  • 3 Harles huppés
  • 1 Mouette tridactyle – Un adulte remontait le fleuve.
  • 4 Goélands à bec cerclé
  • 4 Goélands argentés
  • 7 Goélands arctiques
  • 7 Goélands marins
  • 6 Pigeons bisets
  • 1 Pic chevelu
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 17 Mésanges à tête noire
  • 45 Étourneaux sansonnets

Nous n’avons donc pas réussi à voir le Mergule nain tant souhaité. Mais nous avons eu l’opportunité de voir un Cardinal à poitrine rose en plein mois de décembre! Comment aurions-nous pu prévoir un tel dénouement à notre fin de semaine? Il faut dire que nous traitons avec des êtres vivants qui sont dépendants des conditions extérieures (météo, disponibilité de la nourriture…) et qui prennent des décisions qui ne sont pas toujours les plus logiques (tout comme nous!). Présentement, il y a au Québec sûrement plus d’oiseaux rares que d’observateurs. La meilleure chose à faire pour entrer en contact avec eux est simplement d’être sur le terrain avec l’esprit ouvert, d’être prêts à tout! 

mardi 6 décembre 2016

Des Guillemots à miroir… en attendant!

Nous voilà donc en hiver! Le décor a changé totalement durant la dernière semaine avec l’arrivée d’une dizaine de centimètres de neige très collante. La température est demeurée tout juste sur le point de congélation, ce qui a permis aux cours d’eau de rester libres de toute glace. Puisque les oiseaux forestiers ne font actuellement rien pour attirer notre attention, nous nous sommes rabattus une fois de plus sur les espèces aquatiques.

Nous étions donc à Rivière-Ouelle bien avant le lever du soleil samedi matin, à espérer que la neige qui tombait encore nous laisse un petit répit. Mais, comme ce fut le cas au cours de presque toutes nos excursions depuis plus d’un mois, nous avons enduré de notre mieux ces précipitations qui sont tombées sans arrêt durant les trois heures passées au quai. C’était d’autant plus dommage que les oiseaux se déplaçaient à un rythme très soutenu sous une visibilité qui laissait souvent à désirer. Nous ne saurons jamais ce que nous avons raté loin au large!!!
Même durant les nombreux « viraillages » qui ont suivi après notre passage au quai, les oiseaux aquatiques ont réussi à voler la vedette. De très nombreux canards barbotteurs et bernaches étaient encore présents sur la rivière, ce qui nous permis de cumuler pour ces espèces des quantités rarement atteintes dans la région en décembre.

À Rivière-Ouelle, samedi le 3 décembre, ces 36 espèces ont croisé notre chemin entre 6 h 35 et 12 h 35 :
  • 21 Oies des neiges
  • 217 Bernaches du Canada – En plus d’un petit groupe flânant encore dans la rivière, quelques voiliers de migrateurs ont survolé Rivière-Ouelle.

Bernaches du Canada (Canada Geese – Branta canadensis)
Rivière-Ouelle – 3 décembre 2016 © Christiane Girard
  • 183 Canards noirs – Il s’agit d’une quantité exceptionnelle pour Rivière-Ouelle en décembre qui est sûrement liée aux battures du Saint-Laurent encore totalement libres de glace! Je me souviens très bien que, durant les années 1980-90, j’avais souvent de la difficulté à voir un seul Canard noir en décembre!!!
  • 3 Canards colverts
  • 1 Petit Fuligule – Ce canard nous quitte habituellement très tôt, souvent même avant le mois de novembre. Cette mention est d’autant plus surprenante qu’elle a été faite à partir du quai… les Petits Fuligules préfèrent plutôt les petits étangs au fleuve!
  • 152 Eiders à duvet
  • 4 Macreuses à front blanc – Une autre espèce que nous ne voyons que rarement en décembre.
  • 19 Macreuses brunes
  • 24 Macreuses à bec jaune
  • 380 Hareldes kakawis – J’ai toujours trouvé que les kakawis avaient une allure presque grotesque lorsqu’ils sont posés à l’eau. C’est plutôt lorsqu’ils filent en bandes au-dessus de l’eau tels de longs rubans ondulants que ces canards sont à leur meilleur! C’est exactement ce dont nous avons été témoins à plusieurs reprises samedi matin.
  • 9 Garrots à œil d’or
  • 29 Grands Harles
  • 4 Harles huppés
  • 8 Plongeons catmarins
  • 3 Plongeons huards
  • 13 Fous de Bassan – Le passage de ces treize juvéniles (dont un groupe de six!) est un des faits saillants de la matinée de samedi. Depuis 2003, nous n’avons observé des fous en décembre qu’en 2009 et 2015, alors imaginez notre surprise de voir 13 oiseaux au cours d’une même randonnée!!!
  • 1 Pygargue à tête blanche – Un bel adulte.
  • 3 Buses pattues – Peu après le passage du pygargue au-dessus du quai, c’est une Buse pattue qui est venue nous survoler.
  • 3 Bécasseaux violets – Fidèles à leur poste, au bout du quai au moment de la marée haute.
  • 91 Guillemots à miroir – Une autre espèce vue en quantité incroyable, que je n’ai probablement jamais atteinte dans la région de Kamouraska-L’Islet! Ces oiseaux volaient surtout vers le nord-est, souvent en petits groupes de 6-7 individus.
  • 6 Mouettes tridactyles – Communes tout juste à l’est de notre région, les Mouettes tridactyles se rendent régulièrement jusqu’à la hauteur de Rivière-Ouelle tard en automne. La présence de trois adultes et trois immatures samedi n’est donc pas surprenante.
  • 10 Goélands à bec cerclé
  • 7 Goélands argentés
  • 26 Goélands arctiques
  • 10 Goélands marins
  • 65 Pigeons bisets
  • 8 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 3 Geais bleus
  • 1 Corneille d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 5 Mésanges à tête noire
  • 25 Étourneaux sansonnets
  • 8 Plectrophanes des neiges
  • 1 Bruant à gorge blanche – Tout est tellement calme en forêt depuis déjà quelques semaines que la simple rencontre avec un Bruant à gorge blanche grattant le sol sous une épinette nous a grandement réjoui!
  • 1 Sizerin flammé

Le beau temps était enfin de retour dimanche matin. Malheureusement, nous n’avions que deux petites heures disponibles pour partir à la recherche des oiseaux. C’est bien entendu au quai de Rivière-Ouelle que nous avons passé ces trop courtes minutes. Même si le lever du soleil nous a offert un coup d’œil d’une beauté saisissante sur les montagnes de Charlevoix, un ciel bleu et un beau soleil ne garantissent pas nécessairement une excellente visibilité au large. Le contraste entre l’air froid et l’eau a limité la visibilité à un niveau près de celui de la veille. De toute façon, sauf pour les Eiders à duvet, les canards étaient loin d’être aussi communs que samedi.

Dimanche le 4 décembre, les 25 espèces suivantes ont été vues au quai de Rivière-Ouelle et le long de la route pour s’y rendre et en revenir :
  • 8 Oies des neiges
  • 24 Bernaches du Canada
  • 6 Canards noirs
  • 1 Fuligule milouinan – Si le frileux Petit Fuligule nous quitte tôt, son proche cousin le Fuligule milouinan est régulier dans la région jusqu’à tard en décembre. Dimanche, une femelle est venue raser les flots devant nous tout juste avant notre départ du quai.
  • 640 Eiders à duvet
  • 6 Macreuses brunes
  • 17 Macreuses à bec jaune
  • 10 Hareldes kakawis
  • 1 Petit Garrot – Une femelle nageait discrètement sur la rivière.
  • 8 Garrots à œil d’or
  • 26 Grands Harles
  • 4 Harles huppés
  • 2 Plongeons catmarins
  • 2 Plongeons huards
  • 1 Fou de Bassan – Encore un juvénile.
  • 8 Bécasseaux violets – Les Bécasseaux violets étaient particulièrement volubiles dimanche matin. Les petits cris nous déconcentraient souvent de ce qui se passait au large!

Bécasseau violet (Purple Sandpiper – Calidris maritima)
Rivière-Ouelle – 4 décembre 2016 © Claude Auchu
Bécasseaux violets (Purple Sandpipers – Calidris maritima)
Rivière-Ouelle – 4 décembre 2016 © Claude Auchu
  • 5 Guillemots à miroir
  • 2 Goélands à bec cerclé
  • 5 Goélands argentés
  • 5 Goélands arctiques
  • 10 Goélands marins

La belle présence de Fous de Bassan et de Guillemots à miroir en plus de quelques Mouettes tridactyles laissent entrevoir un mouvement des espèces du golfe vers le Haut-Saint-Laurent. La multiplication de nos visites au quai depuis un mois n’est pas uniquement causée par la rareté des oiseaux en forêt. Il manque une espèce à notre liste annuelle que nous aimerions particulièrement ajouter cette année. La prochaine fin de semaine risque fort d’être notre dernière chance pour elle… espérons du beau temps et une visibilité à toute épreuve!!!