mardi 28 février 2017

Le retour tant attendu des corneilles et des goélands

Oui, enfin, les oiseaux ont repris la route vers le nord! Pour l’instant, dans ma région, les Corneilles d’Amérique et différents goélands sont les migrateurs les plus en évidence, mais ils ouvrent lentement la voie aux autres. Je trouve toujours surprenant de voir à quel point les oiseaux répondent rapidement au moindre changement de masse d’air. Mardi dernier, nous avons fait la route entre Québec et La Pocatière et seulement quelques corneilles étaient présentes en bordure de l’autoroute. Pourtant, à peine quatre jours plus tard et profitant d’un redoux (avec un maximum de 7,6°C le 23 février), elles étaient déjà communes dans la région samedi, autant dans la ville que dans les champs! J’aimerais bien savoir d’où arrivent ces oiseaux. De la région de Québec? De Montréal? Ou peut-être du nord des États‑Unis? Chose certaine, il y a encore moins de nourriture disponible présentement qu’il y en avait cet hiver. Avec les chutes de neige qui restent à venir (dont la fameuse « tempête des corneilles » de la mi-mars…), les oiseaux auront sûrement à jouer du coude pour survivre!

Samedi matin, c’est sous les joyeux croassements des corneilles que nous avons parcouru La Pocatière. Le mercure est demeuré légèrement sous le point de congélation durant toute la journée. Une fine couche de neige fraîche recouvrait le sol et rendait bien visible les pistes des mouffettes et des ratons-laveurs nouvellement sortis de leur torpeur.

À La Pocatière, samedi le 25 février, les oiseaux suivants ont croisé notre route entre 7 h 40 et 10 h 45 :
  • 5 Pigeons bisets
  • 1 Tourterelle triste
  • 1 Goéland arctique – Notre premier depuis le 2 janvier!
  • 2 Pics mineurs
  • 3 Pics chevelus
  • 4 Geais bleus
  • 57 Corneilles d’Amérique – Seulement trois ou quatre corneilles avaient osé passer l’hiver à La Pocatière, ce qui rend l’arrivée de tant de migratrices encore plus spectaculaire! Ce n’est pas à chaque année que leur retour est aussi notable.
  • 11 Grands Corbeaux
  • 18 Mésanges à tête noire
  • 1 Sittelle à poitrine blanche – Elle vocalisait bruyamment dans une érablière, un autre signe du printemps!
  • 50 Étourneaux sansonnets
  • 80 Jaseurs boréaux
  • 7 Moineaux domestiques
  • 56 Durbecs des sapins – Deux groupes importants d’environ 25 individus chacun ont été observés, en plus de quelques oiseaux isolés. Le durbec a été de loin le fringillidé le plus en évidence cet hiver.
  • 1 Tarin des pins – Seulement notre quatrième mention pour l’hiver 2016-17!
  • 20 Chardonnerets jaunes
  • 25 Plectrophanes des neiges

Après une nuit toute en averse, nous avons pris la route de Rivière-Ouelle en espérant que les oiseaux aquatiques aient suivi l’exemple des corneilles et effectué un retour marqué dans la région. Comme nous nous y attendions, ce sont les goélands qui ont volé la vedette en circulant rapidement au large du quai, poussés par le vent du sud-ouest soufflant à plus de 50 km/h. Bien qu’ils hivernent en grand nombre le long des côtes de Charlevoix, soit à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau, les goélands sont rares et irréguliers à Rivière-Ouelle en janvier et février. L’absence de nourriture, amplifiée par la présence de glaces poussées de ce côté‑ci du fleuve par les vents du nord-ouest, est bien sûr la cause de cette rareté. Lorsque nous voyons des goélands à Rivière-Ouelle à la fin de février, il est facile pour nous de conclure qu’il s’agit d’oiseaux provenant de l’extérieur de la région. Il faut tout de même souligner que le réchauffement climatique rend les glaces de moins en moins présentes en bordure de la rive sud de l’estuaire. Il y a une trentaine d’années, par exemple, les glaces s’entassaient souvent le long du rivage jusqu’au début d’avril. À l’époque, il était même ardu de simplement se rendre jusqu’au quai de Rivière-Ouelle en hiver, la route n’étant pas déneigée!!!

Dimanche le 26 février, entre 7 h 05 et 10 h 45, notre tournée à Rivière-Ouelle nous a fourni les espèces suivantes :
  • 1 Garrot à œil d’or – Même la présence de ce canard pourtant régulier le long de la rive nord du fleuve en hiver est inhabituelle ici en février.
  • 13 Perdrix grises

Perdrix grises (Gray Partridges – Perdix perdix)
Rivière-Ouelle – 26 février 2017 © Claude Auchu
  • 3 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 12 Goélands argentés – Les premiers goélands à Rivière-Ouelle sont habituellement vus passant rapidement sans s’arrêter. Il faut souvent attendre la mi-avril et l’arrivée des éperlans avant de les voir s’arrêter dans la région.
  • 1 Goéland arctique
  • 17 Goélands marins
  • 13 Corneilles d’Amérique
  • 5 Grands Corbeaux
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 17 Étourneaux sansonnets

Le terrible hiver 2016‑17 aura été un des moins riches en oiseaux depuis longtemps. Nous savons bien qu’il n’est pas encore tout à fait terminé, mais personne ne nous en voudra d’avoir savouré pleinement cet avant‑goût du printemps.