mardi 14 mars 2017

Les premiers carouges sous la froidure

Pour une deuxième fin de semaine consécutives, nous avons eu droit à des conditions d’observation vraiment hivernales. Nous avons même atteint ‑22,9°C samedi matin, ce qui représente à ma grande surprise la température la plus froide de l’hiver 2016‑17 (ce qui signifie également que cet hiver a été malgré tout relativement doux)! Il y a eu bien sûr des redoux dignes du mois de mars, mais le froid qui a suivi la pluie a transformé la neige en glace. Les oiseaux essaient malgré tout de se faufiler jusqu’à nous, comme en fait foi le Quiscale bronzé présent dans notre cour le 5 mars et qui représente pour moi une nouvelle date d’arrivée hâtive, battant celle établie le 10 mars 1985, il y a donc 32 ans. Autre événement encourageant : le 4 mars, un Grand Corbeau transportait une branchette pour son nid.

Malgré ces conditions difficiles, ma fin de semaine ornithologique avait tout de même bien débuté, tôt vendredi matin le 10 mars. En me rendant à mon travail (à pied, bien entendu), j’ai eu la surprise d’entendre les cris soutenus d’un Bec‑croisé des sapins! J’ai immédiatement levé les yeux vers le ciel en espérant le voir, mais c’est plutôt une Pie‑grièche grise que j’ai repérée. Pendant qu’elle quittait le secteur d’un vol direct, le bec‑croisé continuait à crier en volant en cercle au-dessus de moi, mais en restant toujours hors de vue. Pour être aussi nerveux, j’ai l’impression que le bec‑croisé est passé bien près de servir de déjeuner à la pie‑grièche!

Samedi, comme il se doit, nous avons fait une petite tournée ornithologique. Puisque les conditions ne se prêtaient guère à une sortie le long du fleuve, nous avons dû opter pour une autre tournée en forêt. Les oiseaux n’y étaient pas plus communs que durant l’hiver qui s’achève (enfin, j’espère qu’il achève!), mais faire un peu d’exercice avec une paire de jumelles autour du cou nous a fait le plus grand bien. Effectivement, les oiseaux n’étaient pas très démonstratifs et le vent glacial soufflant de l’ouest avec force n’avait rien pour les inciter à sortir. Même les Mésanges à tête noire ont été difficiles à trouver! Heureusement, quelques mangeoires se trouvaient sur notre route.

Samedi le 11 mars, nous avons réussi à voir les oiseaux suivants à La Pocatière entre 8 h 00 et 11 h 00 :
  • 1 Gélinotte huppée
  • 8 Pigeons bisets
  • 3 Tourterelles tristes
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic chevelu
  • 9 Geais bleus
  • 200 Corneilles d’Amérique – Un groupe dense de corneilles était perché du côté abrité d’un petit bosquet de conifères situé en plein champ.
  • 5 Grands Corbeaux
  • 9 Mésanges à tête noire
  • 30 Étourneaux sansonnets
  • 16 Durbecs des sapins
  • 1 Roselin familier – Toujours aussi insaisissable dans la région, un mâle a trouvé la motivation nécessaire pour chanter à pleins poumons juste au moment où nous sortions de la maison!
  • 15 Chardonnerets jaunes
  • 2 Gros-becs errants
  • 1 Plectrophane des neiges
  • 3 Carouges à épaulettes – Ces trois mâles faisaient vraiment pitié à voir, cherchant des graines dans la neige glacée sous une mangeoire. J’espère que les risques qu’ils prennent pour arriver les premiers aux meilleurs sites de nidification en valent vraiment la peine! Selon mes données, les premiers carouges arrivent maintenant dans la région en moyenne une semaine plus tôt que durant les années 1980!

Côté météo, la matinée de dimanche a été à peine plus chaude que celle de samedi. Nous nous sommes tout de même rendus à Rivière‑Ouelle où, après une rapide inspection, nous avons pris la décision de poursuivre notre route vers l’est jusqu’à Saint‑Germain. Avec le froid et le vent, tout était particulièrement tranquille dans les champs, même dans le secteur où des centaines d’étourneaux ont hiverné et servi de repas aux Éperviers de Cooper et aux Faucons gerfauts. Pourquoi donc se sont-ils dispersés? Est-ce la pression des rapaces qui était rendue insoutenable ou encore l’arrivée prochaine de l’équinoxe printanier les a poussés à s’éparpiller?

Notre promenade entre Rivière-Ouelle et Saint-Germain nous aura procuré les quelques espèces suivantes dimanche le 12 mars :
  • 6 Perdrix grises – Elles étaient rassemblées discrètement le long d’une grange à Kamouraska.
  • 1 Gélinotte huppée
  • 1 Harfang des neiges
  • 3 Geais bleus
  • 48 Corneilles d’Amérique
  • 3 Grands Corbeaux
  • 14 Alouettes hausse-col – Les alouettes qui ont hiverné dans la région sont maintenant rejointes par leurs congénères arrivant du sud. La neige glacée dans les champs limite sûrement l’accès à la nourriture pour tous ces oiseaux.

Alouette hausse-col (Horned Lark – Eremophila alpestris)
Kamouraska – 12 mars 2017 © Claude Auchu
  • 8 Mésanges à tête noire
  • 6 Étourneaux sansonnets – On est loin des 1000 individus vus le 29 janvier dernier!
  • 14 Moineaux domestiques – Un petit groupe de 14 moineaux était présent sur une ferme de Saint-Germain. Les moineaux sont de plus en plus rares dans la région et c’est toujours une satisfaction pour nous de trouver de nouvelles populations. Il s’agit peut‑être d’une espèce introduite en Amérique par erreur, mais elle fait partie de nos vies depuis tellement longtemps que nous avons développé une sorte d’affection pour elle!
  • 6 Durbecs des sapins
  • 5 Plectrophanes des neiges

Encore un peu de courage pour nous et, surtout, pour les oiseaux. Le printemps finira bien par arriver!