mardi 24 septembre 2013

Changement de garde chez les oiseaux

Il semble bien que les oiseaux aient choisi l’équinoxe d’automne pour effectuer le changement de garde! Les gelées nocturnes des derniers jours, en plus de changer la couleur du feuillage, ont aussi ouvert la porte aux bruants migrateurs qui ont fait une arrivée marquée dans la région. Les parulines et autres insectivores sont déjà plus rares mais, comme nous l’a prouvé la dernière fin de semaine, certains nous réservent encore des surprises.

Vendredi matin, de bons vents du nord-est m’ont immanquablement attiré vers Rivière-Ouelle. Cette fois, cependant, il n’était pas question d’escamoter la partie forestière de l’excursion comme Christiane et moi avons dû le faire la semaine dernière! Surtout qu’en route vers le quai, j’ai vu de nombreux passereaux s’envoler de l’accotement de la route, éclairés par les phares de la voiture. Cependant, même si les vents étaient nettement plus forts que durant l’excursion de samedi dernier, les déplacements d’oiseaux marins au large du quai étaient beaucoup moins importants. La visibilité, même si elle ne m’a pas empêché d’identifier les oiseaux les plus distants, était également moins favorable, en bonne partie à cause de la brume présente en altitude. Même si les vents du nord-est étaient très forts, les oiseaux de l’estuaire n’avaient peut-être pas encore eu le temps d’être poussés jusqu’à Rivière-Ouelle.
C’est ainsi qu’après deux heures au quai, j’ai plié bagage pour aller voir plus loin les passereaux qui m’avaient fait défaut la semaine dernière. Une fois à mon site favori, il m’est apparu évident que si les oiseaux marins ne semblaient pas avoir été influencés par la météo, les oiseaux forestiers l’avaient été de belle façon! Malgré la fine pluie qui avait commencé à tomber, il était très agréable de voir les bruants remplir les buissons à chacun de mes pishings et les parulines se poser directement sur les battures. Après cette tournée éclair sous la pluie, je suis retourné observer une heure supplémentaire au quai afin de m’assurer que je ne manquais rien. Et ensuite? J’ai revisité une deuxième fois le site forestier! C’est dans de telles circonstances que j’aimerais posséder le don d’ubiquité!

Avec tous ces allers-retours, j’ai exploré le territoire de Rivière-Ouelle de 6 h 00 à 13 h 20 vendredi le 20 septembre, ce qui m’a permis de voir 51 espèces, dont :
  • 140 Oies des neiges
  • 100 Bernaches du Canada
  • 165 Canards noirs
  • 2 Canards colverts
  • 2 Sarcelles d’hiver
  • 11 Eiders à duvet
  • 23 Macreuses à front blanc
  • 2 Macreuses brunes
  • 3 Garrots à œil d’or
  • 11 Plongeons catmarins – On est loin des 508 vus la semaine dernière dans des conditions presque similaires.
  • 3 Plongeons huards
  • 18 Fous de Bassan
  • 620 Cormorans à aigrettes
  • 12 Grands Hérons
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 3 Éperviers bruns – Ces trois oiseaux migraient ensemble le long du rivage.
  • 1 Pluvier argenté
  • 5 Pluviers semipalmés
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 40 Goélands argentés
  • 35 Goélands marins
  • 7 Tourterelles tristes
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 2 Viréos de Philadelphie – Leur gorge délavée de jaune et leurs yeux bridés donnent à ces viréos un charme certain!
  • 1 Viréo aux yeux rouges
  • 3 Geais bleus
  • 7 Grands Corbeaux
  • 25 Roitelets à couronne dorée
  • 10 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Grive solitaire
  • 2 Merles d’Amérique
  • 3 Pipits d’Amérique
  • 1 Paruline obscure
  • 5 Parulines masquées
  • 1 Paruline flamboyante
  • 125 Parulines à croupion jaune – Toujours la plus abondante en migration, la Paruline à croupion jaune atteint son sommet d’abondance au moment où les autres parulines disparaissent de la région. La présence de ces 125 oiseaux à un même site est presque exceptionnelle pour la région.
  • 2 Bruants des prés
  • 10 Bruants chanteurs
  • 2 Bruants de Lincoln
  • 40 Bruants à gorge blanche
  • 5 Bruants à couronne blanche
  • 6 Juncos ardoisés – Lorsque les premiers juncos apparaissent en bordure du fleuve à Rivière-Ouelle, c’est le signe que l’automne est vraiment arrivé!
Après cette matinée où les passereaux ont réussi à voler la vedette aux oiseaux marins, il était très tentant pour nous de leur consacrer une sortie! Les vents forts du sud-ouest prévus pour samedi n’avaient pas encore commencé à souffler à notre réveil; au contraire, le vent était nul mais des bancs d’un épais brouillard flottaient encore sur la région. Alors, en route pour Saint-Roch-des-Aulnaies à vélo! La piste cyclable qui longe le fleuve entre La Pocatière et Saint-Roch offre un bel assortiment de zones buissonneuses, humides et champêtres en plus, lorsque le brouillard finira par se lever, du fleuve lui-même!
La plus grosse surprise durant cette randonnée a sûrement été l’omniprésence de Moqueurs chats, une espèce qui a parfois déjà quitté la région à cette date! Il semble bien que le brouillard ait stoppé un important mouvement de migrateurs dans ce secteur précis.

Samedi le 21 septembre, deux feuillets d’observations quotidiennes ont bien sûr été remplis pour notre excursion de La Pocatière à Saint-Roch-des-Aulnaies. Notre promenade s’est étirée de 6 h 30 à 11 h 55 pour nous offrir un total de 54 espèces, parmi lesquelles :
  • 1 Oie rieuse – À La Pocatière, nous avons été survolés par un individu qui accompagnait un petit groupe d’Oies des neiges se dirigeant vers l’est! En voyant cette oie et en remarquant ses caractéristiques aux jumelles, nous avons été sans voix durant quelques millisecondes, jusqu’à ce que Christiane s’écrie : « Elle a le bedon barré!!! ». Toujours rare dans la région, il ne s’agit que de ma deuxième mention automnale, après celle de l’oiseau (en supposant qu’il n’y en ait eu qu’un seul) qui a séjourné à Rivière-Ouelle entre le 2 octobre et le 13 novembre 2011.
  • 237 Oies des neiges
  • 61 Canards noirs
  • 9 Canards colverts
  • 3 Canards pilets
  • 52 Sarcelles d’hiver
  • 14 Grands Hérons
  • 37 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Bécasseaux à poitrine cendrée
  • 16 Bécasseaux variables
  • 1 Bécassine de Wilson
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Faucon pèlerin
  • 1 Pic mineur
  • 1 Pic flamboyant
  • 2 Viréos aux yeux rouges
  • 10 Geais bleus
  • 13 Alouettes hausse-col
  • 35 Mésanges à tête noire – Comme il arrive souvent, certains oiseaux se déplaçaient le long du fleuve en voltigeant d’un buisson à l’autre.
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 1 Roitelet à couronne rubis
  • 15 Moqueurs chats – Quatorze de ces oiseaux ont été vus sur le territoire de Saint-Roch! Dès qu’un oiseau commençait à « miauler », deux ou trois autres lui répondaient aussitôt. Cette quantité est d’autant plus surprenante que mon maximum de Moqueurs chats observé à l’intérieur d’une même journée n’est que de 16 oiseaux, le 16 juillet 2007! En parcourant ce même trajet le 25 juillet dernier, je n’avais vu que cinq moqueurs!
Moqueur chat – Saint-Roch-des-Aulnaies – 21 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 12 Jaseurs d’Amérique – Ils semblent disparaître rapidement de la région cet automne. Plusieurs sorbiers sont pourtant bien garnis de fruits; j’ai l’impression que plusieurs jaseurs sont encore cachés loin en forêt et qu’ils n’en sortiront qu’avec l’arrivée de l’hiver.
  • 2 Plectrophanes lapons – Un oiseau a été observé dans chacune des deux municipalités. Il s’agit d’une date d’arrivée tout à fait dans les normes pour ce nicheur nordique.
  • 3 Pipits d’Amérique
  • 2 Parulines obscures
  • 1 Paruline flamboyante
  • 27 Parulines à croupion jaune
Paruline à croupion jaune – Saint-Roch-des-Aulnaies – 21 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 29 Parulines masquées – Comme pour les moqueurs, l’observation d’autant de Parulines masquées (8 à La Pocatière et 21 à Saint-Roch) est inhabituelle aussi tard en septembre.
Paruline masquée, femelle immature – Saint-Roch-des-Aulnaies – 21 septembre 2013 © Claude Auchu
 
Paruline masquée, mâle immature – Saint-Roch-des-Aulnaies – 21 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 44 Bruants des prés
  • 51 Bruants chanteurs
  • 14 Bruants des marais
  • 21 Bruants à gorge blanche
  • 2 Bruants à couronne blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 1 Goglu des prés – Cette présence plutôt tardive nous a surpris, mais nous sommes encore loin des mes deux dates d’observation les plus tardives, les 11 octobre 1982 et 10 octobre 1983 à La Pocatière, à une époque où l’espèce était encore abondante dans la région.
  • 790 Carouges à épaulettes – Si le goglu est en diminution, le carouge est maintenant commun jusque tard en automne. Dans les années 1980, il était souvent très difficile de dénicher un seul carouge dans la région après le mois d’août! Maintenant, la culture à grande échelle du maïs leur offre une nourriture abondante tandis que les Roseaux communs qui ont envahi les battures depuis 20 ans servent de dortoir.
  • 2 Roselins familiers – Deux oiseaux observés à deux extrémités de la ville de La Pocatière. Il s’agit de notre première mention depuis le 19 mai pour cette espèce qui ne semble pas réussir à vraiment s’installer comme nicheuse dans la région!!!
Notre promenade jusqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies fut donc très agréable, d’autant plus que le fameux vent du sud-ouest que l’on nous annonçait pour la matinée ne s’est finalement levé qu’à 16 h 30! Une large zone de précipitations accompagnait ces vents, ce qui laissait planer des doutes sur les chances de faire une vraie sortie ornithologique pour dimanche.

En fin d’avant-midi, ce dimanche 22 septembre, nous avons réussi à nous faufiler entre les averses pour une courte excursion à vélo à La Pocatière qui nous a apporté quelques surprises, telles :
  • 1 Autour des palombes – Un immature en vol au-dessus des champs a créé la panique dans un petit groupe de corneilles. N’eut été de leur agitation, nous aurions raté l’autour!
  • 1000 Goélands à bec cerclé – En un seul groupe en vol au-dessus de la ville.
  • 1 Colibri à gorge rubis – Cette observation d’un oiseau à une mangeoire réédite ma date la plus tardive dans la région, qui remonte à 2003… il y a donc 10 ans jour pour jour!
  • 2 Faucons émerillons – Deux individus se chamaillaient bruyamment au-dessus de la ville, ce qui ne correspond pas du tout au comportement d’oiseaux en migration. Ils s’agit donc probablement des oiseaux qui ont niché dans la ville l’été dernier.
  • 40 Pipits d’Amérique
Malgré les aléas de la température, nous sommes parvenus à bien remplir notre fin de semaine et à avoir une bonne idée des passereaux présents dans la région durant le changement de garde des migrateurs. Les bruants qui devraient transiter ici durant les quatre prochaines semaines nous tiendront bien occupés, sans compter les canards de mer, les bécasseaux, les oiseaux pélagiques égarés…

mardi 17 septembre 2013

Du vent et des oiseaux

En septembre, les observateurs d’oiseaux ne s’ennuient jamais. Il y a toujours un groupe d’oiseaux quelque part pour les distraire, peu importe les conditions climatiques. Heureusement, puisque les journées qui se sont succédées durant cette dernière fin de semaine nous ont toutes offertes leurs propres contretemps météorologiques. Mais, avec un peu d’imagination, nous avons réussi à bien intégrer quelques sorties ornithologiques intéressantes malgré ces aléas de la météo et nos autres obligations.

Vendredi matin, c’est sous un brouillard opaque que nous nous sommes dirigés vers les milieux forestiers à la recherche de passereaux. Au début de l’excursion, la visibilité était parfois limitée à moins de 30 mètres, ce qui était loin de nous aider à identifier (ou même de simplement réussir à voir) les oiseaux qui émettaient des « tsips » et des « piifs ». Ce n’est que vers 9 h 00 que le soleil a fini par dissiper le brouillard pour nous permettre de travailler efficacement avec nos yeux!

Nous avons tout de même réussi à voir 44 espèces à La Pocatière ce vendredi 13 septembre entre 7 h 25 et 10 h 15. En voici une partie :
  • 35 Bernaches du Canada
  • 2 Chevaliers solitaires
  • 1 Pic maculé
  • 1 Pic mineur
  • 3 Pics flamboyants
  • 1 Grand Pic
  • 1 Moucherolle phébi – Après être devenu très commun dans la région durant les années 1990, ce moucherolle semble plus localisé depuis le début des années 2010. En 2010, j’avais réussi à observer l’espèce durant 78 journées, mais je suis passé à 46 en 2011 et à seulement 33 journées l’an dernier. J’en suis à 39 journées en 2013 et ça achève… Mes habitudes d’observateur n’ont pourtant pas changé ces dernières années (ceux qui suivent ce blog s’en sont sûrement rendu compte!), une telle baisse ne peut être reliée qu’aux effectifs du phébi.
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 2 Viréos aux yeux rouges
  • 20 Geais bleus – De petits groupes étaient visiblement en migration dès que le brouillard s’est dissipé.
  • 3 Merles d’Amérique
  • 1 Moqueur chat
  • 150 Étourneaux sansonnets
  • 1 Paruline noir et blanc
  • 1 Paruline obscure
  • 2 Parulines à joues grises
  • 7 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 2 Parulines à collier
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 1 Paruline bleue
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 3 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
  • 20 Bruants des prés
  • 16 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant de Lincoln – Avec le temps, les rares zones buissonneuses où l’espèce nichait à La Pocatière se sont transformées en jeunes forêts. Ce n’est donc qu’en migration que l’on peut maintenant observer ce bruant sur le territoire pocatois. Bien sûr, il est encore relativement facile à trouver dans les bûchers de l’arrière-pays.
Bruant de Lincoln – La Pocatière – 13 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 2 Bruants des marais
  • 14 Bruants à gorge blanche
Des vents du nord-est étaient prévus pour samedi, ce qui est idéal pour une excursion à Rivière-Ouelle en automne. Avec de tels vents, nous savons bien que tout est possible au quai et nous étions prêts à négocier avec les risques de pluie qui étaient également au menu. Cependant, au moment d’aller au lit vendredi soir, la pluie tombait avec une telle force que je n’ai même pas réglé le réveille-matin pour le lendemain! Tout indiquait alors que la matinée de samedi allait tomber… à l’eau. Mais je n’ai dormi que d’un œil et, à 5 h 20 samedi matin, j’étais debout devant le téléviseur à regarder les images satellitaires de MétéoMédia en essayant de faire mes propres prévisions. La masse des précipitations tombées la veille s’était déplacée vers le nord du Nouveau-Brunswick et une autre, qui me semblait plutôt immobile, était au-dessus du parc des Laurentides. À l’extérieur, l’asphalte était sec et il n’y avait pas de brouillard… c’était suffisant pour nous convaincre! Nous avons déjeuné en vitesse et nous voilà en route pour Rivière-Ouelle!
Une fois au quai, le temps était très sombre, mais la visibilité au large était malgré tout excellente. Le vent ne soufflait qu’à 15 km/h du nord-est, mais c’est tout de même bien abrités en bordure d’un rosier que nous avons passé les quatre heures suivantes à tenter d’identifier les nombreux oiseaux poussés par le vent. Vers 8 h 30, une fine pluie s’est mise à tomber mais, avec le mouvement d’oiseaux dont nous étions enfin témoins, nous avons décidé de rester sur place le plus longtemps possible. Lorsque nous avons finalement quitté, la pluie était devenue vraiment persistante. Nous avons été forcés de mettre fin prématurément à notre excursion et à oublier les passereaux dont les déplacements sont souvent influencés, eux aussi, par les vents du nord-est. Presque toutes nos observations ont donc été faites au quai, mais le nombre d’individus pour certaines espèces compense grandement le manque de variété.

Voici un aperçu du petit total de 39 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle samedi le 14 septembre entre 6 h 10 et 10 h 40 :
  • 3 Oies des neiges
  • 41 Bernaches du Canada
  • 136 Canards noirs
  • 1 Canard colvert
  • 5 Canards pilets
  • 15 Fuligules milouinans
  • 44 Eiders à duvet
  • 64 Macreuses à front blanc
  • 107 Macreuses brunes
  • 3 Macreuses à bec jaune
  • 4 Garrots à œil d’or
  • 1 Perdrix grise – Peu avant d’entrer dans le village dans la pénombre de ce matin nuageux, nous avons vu une Perdrix grise détaler devant nous sur la route 132 et s’envoler tout juste au passage de la voiture. Comme Christiane me l’a fait remarquer, il y en avait possiblement une douzaine d’autres tapies dans le fossé!
  • 508 Plongeons catmarins – Pratiquement tous ces oiseaux se dirigeaient vers l’est en petits groupes comptant jusqu’à une douzaine d’individus, certains très près du quai. S’il s’agit d’un déplacement migratoire comme nous le supposons, il est très hâtif pour une telle quantité d’oiseaux!
  • 14 Plongeons huards – Alors que les catmarins se dirigeaient vers l’est au ras de l’eau, la majorité des Plongeons huards volaient vers l’ouest et souvent à bonne hauteur directement au-dessus du quai.
  • 4 Grèbes jougris
  • 52 Fous de Bassan
  • 1510 Cormorans à aigrettes – Nous avions déjà dépassé les 1000 individus à peine 10 minutes après notre arrivée au quai!
  • 7 Grands Hérons
  • 1 Balbuzard pêcheur – Un balbuzard volait vers le sud-ouest le long du rivage vers 6 h 30. Bien que rare dans la région en automne (et pas beaucoup plus commun au printemps et en été…), c’est une des espèces de rapaces qui semble le moins hésiter à traverser le fleuve dans la région.
  • 1 Courlis corlieu
  • 4 Phalaropes à bec étroit – Ils voltigeaient et se posaient à l’eau au large du quai, devenant alors à peine visibles entre les vagues.
  • 80 Mouettes tridactyles – Un mouvement typique des journées de vents du nord-est! La Mouette tridactyle est vue régulièrement au large du quai de Rivière-Ouelle, mais des vents du nord-est sont nécessaires pour obtenir de telles quantités.
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 65 Sternes pierregarins
  • 1 Labbe parasite – Honnêtement, nous nous attendions à voir plus qu’un seul labbe…
  • 2 Guillemots à miroir
  • 1 Paruline verdâtre – Si un séjour aussi prolongé au quai limite toujours le nombre de passereaux observés, nous avons été ravis de voir une Paruline verdâtre! Elle a été observée irrégulièrement durant une vingtaine de minutes alors qu’elle s’abritait dans les rosiers (qui, justement, nous servaient aussi d’abri contre le vent). La paruline n’avait pas la tête aussi grise que chez celles que nous observons habituellement en octobre, il s’agissait peut-être d’un adulte.
En fin d’après-midi samedi, la pluie avait cessé et les vents étaient tombés. De chez moi, j’imaginais facilement les Mouettes tridactyles et les autres oiseaux déportés depuis l’estuaire qui devaient être en train de redescendre le fleuve. Allait-il en rester quelques-uns pour le lendemain?
Nos plans pour dimanche étaient d’abord d’aller inspecter les limicoles à Kamouraska sur l’heure du midi, mais nous avons décidé de séjourner d’abord à Rivière-Ouelle en espérant terminer l’excursion écourtée la veille. Malheureusement, les vents ont tourné au sud-ouest durant la nuit pour devenir rapidement aussi fort que ceux que nous avons eu à affronter à Kamouraska la semaine dernière. À Rivière-Ouelle, avec ces vents, nous n’avons même pas osé faire la partie forestière qui était pourtant notre but premier. Chez les espèces aquatiques, comme il fallait s’y attendre, les quantités étaient revenues à la normale. Plus tard, à Kamouraska, même partiellement protégés du vent par la situation géographique du site, nous avons dû être constamment sur nos gardes afin que le télescope ne soit pas emporté par les vents soufflants à 35 km/h!

Le temps d’observation de la matinée venteuse du dimanche 15 septembre a été réparti presque également entre Rivière-Ouelle et Kamouraska.

À Rivière-Ouelle entre 6 h 10 et 9 h 40, voici les espèces dont la présence ou la quantité nous ont le plus marqué :
  • 510 Bernaches du Canada – Un groupe de plus de 400 oiseaux se reposait dans un champ.
  • 3 Grèbes esclavons
  • 22 Grèbes jougris – Aidés par le vent, ils fonçaient vers l’est comme de vrais bolides.
  • 1 Busard Saint-Martin – À 7 h 15, un immature est arrivé directement de la rive nord du fleuve en étant fortement ballotté par le vent fort du sud-ouest. Durant nos nombreuses traversées entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, il nous est arrivé à plusieurs reprises de voir des busards en plein milieu du fleuve.
  • 35 Pluviers bronzés – Ce beau groupe était posé dans le même champ que les bernaches mentionnées plus haut.
À Kamouraska, les limicoles étaient encore bien visibles, mais les Pluviers argentés et les Bécasseaux maubèches semblaient s’être réfugiés à un autre site. Voici donc une partie de ce que nous avons observé sur le territoire de Kamouraska entre 9 h 50 et 12 h 45 :
  • 9 Urubus à tête rouge – Quatre oiseaux se nourrissaient d’une carcasse de mouffette.
Urubu à tête rouge – Kamouraska – 15 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 100 Pluviers argentés
  • 210 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier solitaire
  • 3 Grands Chevaliers
  • 25 Petits Chevaliers
  • 2 Barges hudsoniennes
  • 1 Bécasseau maubèche
  • 4 Bécasseaux sanderlings
  • 1000 Bécasseaux semipalmés – Il est souvent difficile de compter précisément le nombre de limicoles sur les rivages rocheux comme ceux de Kamouraska, surtout lorsque les oiseaux sont dérangés par le vent, les faucons et les randonneurs. Dimanche matin, la marée qui finissait de monter a concentré les Bécasseaux semipalmés en quelques groupes souvent très denses relativement faciles à évaluer.
Bécasseaux semipalmés – Kamouraska – 15 septembre 2013 © Christiane Girard
 
Bécasseaux semipalmés – Kamouraska – 15 septembre 2013 © Christiane Girard
 
Bécasseaux semipalmés – Kamouraska – 15 septembre 2013 © Christiane Girard
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 2 Bécasseaux à poitrine cendrée
  • 40 Bécasseaux variables
  • 95 Goélands à bec cerclé
  • 275 Goélands argentés – Ces oiseaux étaient presque tous couchés sur l’îlot Julien. Dans la région, il est rare de voir plus de Goélands argentés que de Goélands à bec cerclé entre avril et novembre.
  • 1 Faucon pèlerin
Il est toujours surprenant de voir à quel point le nombre d’oiseaux observés à un même site peut varier selon la direction du vent. Si un vent du nord-ouest (ou du nord-est si vous observez en bordure du fleuve) apporte souvent avec lui une bonne part de nouveautés durant l’automne, un vent du sud-ouest est habituellement synonyme de temps mort. Mais, en fait, c’est plutôt le contraste de température avec la journée précédente qui est le plus important; dix jours de nord-ouest consécutifs n’apporteront pas nécessairement dix jours de nouveautés. Le vent du nord-ouest est provoqué par le passage d’un front froid et les migrateurs, autant les passereaux que les rapaces et les oiseaux aquatiques, suivent de très près ce front. Si, par exemple, à la sortie d’un embouteillage, les automobiles se suivent pare-choc contre pare-choc, la distance entre les voitures augmente lorsque le trafic redevient fluide. Ainsi, plus on est loin du passage du front froid (qui représente l’embouteillage), plus il y a d’espace entre les oiseaux en déplacement.
Si vous avez la chance d’habiter dans un endroit où les migrateurs se concentrent, que ce soit près d’un cours d’eau majeur ou d’un boisé isolé, des sorties régulières par toutes les températures vous permettront rapidement de repérer à l’avance les meilleurs journées.

mardi 10 septembre 2013

Viréos, barges et premières oies migratrices

Cette fois encore, nos plans étaient déjà établis lorsque la fin de semaine est arrivée. Puisque je pouvais encore profiter d’un long congé de trois jours, j’avais choisi de réserver la matinée de vendredi pour voir ce qui se cachait encore en forêt. Samedi, sachant que la marée était haute au lever du soleil, nous avons décidé de retourner à Kamouraska pour scruter les limicoles comme nous avons fait il y a deux semaines. Pour dimanche, le passage du front froid annoncé devrait peut-être apporter un peu de nouveauté à Rivière-Ouelle. La fin de semaine était déjà bien remplie avant même d’arriver!

Vendredi matin, il était bien évident que nous avions les deux pieds dans l’automne avec un petit 8°C au lever du soleil et, surtout, un bon vent de l’ouest qui dépassait déjà les 20 km/h (mais ce n’était rien, il allait dépasser les 40 km en après-midi!). Malgré les limites que ce vent allait m’imposer, j’ai enfourché mon vélo pour faire une tournée de cinq heures à travers les routes de La Pocatière. Le parcours choisi m’a permis de visiter les érablières et les cédrières mais aussi les milieux agricoles avant de terminer mon circuit par les battures du Saint-Laurent.
Le nombre d’espèces rencontrées en chemin s’est avéré plutôt faible, ce qui n’est pas vraiment surprenant avec un tel vent, et la grande majorité des petits passereaux étaient rassemblés à un même endroit bien abrité. Il semble y avoir eu un mouvement de Viréos aux yeux rouges et le nombre d’oiseaux que j’ai inscrit dans mon carnet de notes était sûrement sous-estimé. En fait, à chaque fois que je levais les jumelles après avoir vu un mouvement dans le feuillage, je voyais deux ou trois viréos! J’aurais peut-être dû tripler mon estimation!

À La Pocatière, vendredi le 6 septembre, j’ai rencontré un petit 38 espèces entre 6 h 00 et 11 h 00. En voici un vaste échantillon :
  • 1 Oie des neiges
  • 160 Canards noirs – Le nombre de canards a augmenté rapidement sur les battures depuis quelques temps. En plus de l’arrivée des premiers migrateurs, les oiseaux locaux ont fini de muer et ils ont retrouvé la capacité de voler, ce qui a sûrement aidé à augmenter les troupes.
  • 3 Canards colverts
  • 1 Urubu à tête rouge
  • 400 Goélands à bec cerclé
  • 20 Pigeons bisets
  • 8 Tourterelles tristes
  • 2 Pics chevelus
  • 1 Faucon émerillon
  • 1 Viréo à tête bleue
  • 12 Viréos aux yeux rouges – Plus j’y pense et plus je suis certain d’avoir vu plus qu’une douzaine de viréos…
  • 3 Geais bleus
  • 35 Corneilles d’Amérique
  • 4 Grands Corbeaux
  • 11 Mésanges à tête noire
  • 3 Roitelets à couronne dorée
  • 4 Roitelets à couronne rubis
  • 1 Grive fauve – Elle se nourrissait discrètement de fruits de Cornouiller stolonifère.
  • 250 Étourneaux sansonnets
  • 5 Jaseurs d’Amérique
  • 2 Parulines obscures
  • 11 Parulines masquées
  • 2 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 1 Paruline à flancs marron
  • 9 Parulines à croupion jaune
  • 3 Parulines à gorge noire
Paruline à gorge noire – La Pocatière – 6 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 12 Bruants familiers
  • 13 Bruants chanteurs
  • 1 Bruant des marais
  • 17 Bruants à gorge blanche
  • 1 Junco ardoisé
Les passereaux en général étaient très mobiles vendredi matin et, de toute évidence, la fraîcheur de la nuit en avait forcé plusieurs à se déplacer!

Après la matinée fructueuse que nous avons connue à Kamouraska le 25 août dernier, nous n’avons pu résister à la tentation de répéter l’expérience. La météo n’était pas aussi agréable qu’il y a deux semaines et, à cause des épais nuages, le temps était même très sombre. De plus, durant notre visite, le vent atteignait les 35 km/h en provenance du sud-ouest! Mais, qu’importe, les oiseaux étaient là et, pour nous, c’est assez pour connaître une belle journée! Les limicoles étaient cependant extrêmement nerveux et il a été impossible de compter les oiseaux un à un comme Christiane aime tant le faire. Nous avons donc dû évaluer de notre mieux les groupes parfois importants de bécasseaux et pluviers qui se posaient quelques secondes avant de repartir se mélanger à un autre groupe. Il est bien dommage que le vent et les visites répétées d’un Faucon émerillon et d’un Faucon pèlerin aient stressés les limicoles à ce point parce que nous aurions bien aimé scruter plus attentivement les 700 Bécasseaux semipalmés présents sur place…!
Bien sûr, après notre promenade de deux heures sur la rue LeBlanc à tenter de compter les limicoles, il est certain que nous sommes allés voir la Barge marbrée présente sur place depuis au moins le 29 août. Elle a été très facile à trouver et se nourrissait à découvert à la limite de la marée baissante. Mais, il faut bien le dire, elle n’était tout de même qu’un limicole parmi les 1500 autres présents sur le site!

Ainsi, à Kamouraska samedi le 7 septembre, nous avons observé ces limicoles entre 6 h 35 et 10 h 00 :
  • 300 Pluviers argentés – Quelques juvéniles viennent de faire leur apparition dans la région.
  • 400 Pluviers semipalmés
  • 4 Grands Chevaliers
  • 70 Petits Chevaliers – Les Petits Chevaliers étaient presque tous rassemblés dans une petite section du rivage située tout juste à l’est du quai. Pourquoi là en particulier???
  • 1 Barge hudsonienne – Un oiseau en plumage juvénile se nourrissait tout près de la Barge marbrée.
  • 1 Barge marbrée – Cette espèce longiligne est rarement observée en migration au Québec. Dans la région de La Pocatière, il existe tout de même une dizaine de mentions (dont une de deux oiseaux accompagnant une Barge hudsonienne que j’avais observés à Rivière-Ouelle le 30 mai 1996) bien réparties entre la deuxième moitié de mai et août-septembre. Notons particulièrement les deux plus vieilles mentions : un oiseau observé à Saint-Roch-des-Aulnaies le 18 août 1952 et un spécimen récolté à Rivière-Ouelle le 31 août 1933.
  • 1 Tournepierre à collier
  • 65 Bécasseaux maubèches
  • 5 Bécasseaux sanderlings
  • 700 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Bécasseaux minuscules
  • 1 Bécasseau à croupion blanc
  • 8 Bécasseaux variables
  • 7 Bécassins roux
Le passage d’un front froid en soirée samedi était prévu depuis quelques jours. S’il n’a pas été aussi « puissant » que nous l’aurions souhaité, il a tout de même fait tourner les vents au nord-ouest. Il ne nous restait plus qu’à tenter de trouver les oiseaux associés à ce front. C’est souvent en bordure du fleuve que les migrateurs sont les plus perceptibles, même pour les oiseaux terrestres. Rivière-Ouelle était donc encore une fois l’endroit tout désigné pour la matinée de dimanche.

Voici une partie des 59 espèces que nous avons rencontrées à Rivière-Ouelle dimanche le 8 septembre entre 6 h 00 et 12 h 05, dont trois heures passées sur le quai :
  • 115 Oies des neiges – Les premières migratrices sont déjà arrivées! Il y a 25 ans, je les aurais trouvées hâtives mais, avec la multiplication accélérée de la population d’Oies des neiges, il est normal que les dates extrêmes de présences se trouvent elles-mêmes modifiées. Les oiseaux vus dimanche matin se déplaçaient tous vers le sud-ouest. À noter que nous n’avons pas vu une seule des oies estivantes habituellement présentes un peu partout sur les battures! Ont-elles senti elles aussi le besoin de se déplacer? Si oui, qu’est-il advenu des oiseaux blessés qui les accompagnaient?
  • 25 Bernaches du Canada
  • 230 Canards noirs
  • 29 Canards colverts
  • 39 Canards pilets
  • 22 Sarcelles d’hiver
  • 5 Fuligules milouinans
  • 16 Eiders à duvet
  • 6 Macreuses à front blanc
  • 4 Macreuses brunes
  • 4 Macreuses à bec jaune
  • 5 Garrots à œil d’or
  • 1 Gélinotte huppée – Comme il arrive parfois l’automne, nous avons entendu une gélinotte tambouriner.
  • 7 Plongeons catmarins
  • 11 Plongeons huards
  • 7 Fous de Bassan
  • 190 Cormorans à aigrettes
Cormorans à aigrettes – Rivière-Ouelle – 8 septembre 2013 © Claude Auchu
  • 13 Grands Hérons
  • 3 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 1 Marouette de Caroline – Une rare mention automnale dans la région, non pas que l’espèce soit si rare mais plutôt parce qu’elle est toujours d’une discrétion proverbiale.
  • 1 Pluvier argenté
  • 60 Pluviers semipalmés
  • 2 Chevaliers grivelés
  • 1 Grand Chevalier
  • 2 Petits Chevaliers
  • 4 Bécasseaux sanderlings
  • 50 Bécasseaux semipalmés
  • 500 Goélands à bec cerclé
  • 5 Sternes pierregarins
  • 1 Labbe parasite – Un juvénile remontait rapidement le fleuve devant le quai avant de prendre de l’altitude pour aller harceler une Sterne pierregarin. Avec un peu d’expérience, on reconnaît vite un labbe en chasse, longtemps même avant de voir sa cible!
  • 2 Faucons émerillons
  • 1 Faucon pèlerin
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 2 Roitelets à couronne rubis
  • 3 Parulines obscures
  • 3 Parulines masquées
  • 1 Paruline tigrée
  • 1 Paruline à tête cendrée
  • 2 Parulines jaunes
  • 1 Paruline bleue
  • 48 Parulines à croupion jaune
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 1 Bruant des prés
  • 10 Bruants chanteurs
  • 9 Bruants à gorge blanche
  • 13 Chardonnerets jaunes
Cet automne, jusqu’à maintenant, le passage des oiseaux forestiers dans la région semble plutôt timide. Les fringillidés (roselins, becs-croisés et tarins) sont même pratiquement absents des forêts bordant le fleuve. De leur côté, les oiseaux aquatiques ne font que commencer à se montrer et, comme peu d’individus des espèces les plus nordiques (macreuses et catmarins) se sont attardés sur le fleuve cet été, il faudra sûrement attendre le mois d’octobre avant d’atteindre les quantités qui nous font déjà rêver. En attendant, on peut toujours se distraire avec les limicoles!

mardi 3 septembre 2013

Un peu de tout...

La longue fin de semaine de la fête du travail représente toujours pour moi le pic migratoire automnal des parulines et des plus petits limicoles. C’est à ce moment qu’il est le plus facile d’accumuler un maximum d’espèces et d’individus à l’intérieur d’une même excursion pour ces deux groupes d’oiseaux. Cette fois, les météorologues nous annonçaient pour cette longue fin de semaine ce que nous connaissons depuis le printemps dernier, soit des risques d’averses assez élevés pour chaque journée! C’est donc avec ces probabilités en tête que nous avons commencé à planifier nos journées de congé dès le début de la semaine dernière.

Puisque la marée était haute sur l’heure du midi et que nous ne savions pas vraiment à quel point les probabilités de précipitations pour les journées suivantes allaient se matérialiser, nous avons décidé de pousser une petite pointe jusqu’à Rivière-Ouelle vendredi en début d’après-midi. À une telle heure et avec l’absence totale de vent, les chances que nous soyions témoins de déplacements d’oiseaux étaient assez faibles, nous le savions bien! Effectivement, les mouvements étaient très limités et les passereaux pratiquement absents mais, avec quelques efforts de notre part, nous avons tout de même réussi à dénicher certains oiseaux assez intéressants pour justifier notre présence à Rivière-Ouelle à une telle heure.

Voici une partie des 40 espèces notées à Rivière-Ouelle vendredi le 30 août entre 12 h 10 et 14 h 25 :
  • 35 Grands Hérons
  • 9 Urubus à tête rouge
  • 1 Épervier brun
  • 40 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 4 Grands Chevaliers
  • 1 Courlis corlieu
  • 1 Bécasseau sanderling
Bécasseau sanderling, juvénile – Rivière-Ouelle – 30 août 2013 © Claude Auchu
  • 150 Bécasseaux semipalmés
  • 2 Bécasseaux minuscules
  • 1 Bécassin roux
  • 6 Mouettes de Bonaparte
  • 1 Labbe parasite – Un des très rares oiseaux présents au large du quai à notre arrivée! Il s’agissait d’un individu très sombre, probablement un juvénile, qui se laissait doucement dériver vers l’aval. Bien que régulière, la présence des Labbes parasites est nettement plus imprévisible à Rivière-Ouelle en automne qu’elle peut l’être durant les deux dernières semaines de mai.
Finalement, la pluie prévue pour samedi ne s’est résumée qu’à quelques gouttes tombées durant la nuit et, à notre lever au petit matin, le sol était déjà pratiquement sec. La température était encore très douce (déjà 20°C à 8 h 00 et encore aucun vent), nous avons opté pour une sortie en forêt à la recherche de passereaux. Nous nous sommes donc dirigés vers Saint-Onésime et ses nombreuses routes forestières qui nous ont rarement déçus. Sur place, les oiseaux n’étaient pas aussi nombreux que nous l’aurions souhaité, mais le tout était conforme à ce dont nous sommes témoins depuis le début de l’été. Ainsi, nous avons complété notre sortie avec 14 espèces de parulines, mais nous n’avons observé qu’un seul individu pour 7 d’entre elles.

Notre excursion à Saint-Onésime s’est étirée de 6 h 15 à 10 h 50 samedi le 31 août avec un total tout de même respectable de 53 espèces, dont :
  • 2 Gélinottes huppées
  • 1 Busard Saint-Martin
  • 1 Petite Buse
  • 1 Chevalier solitaire
  • 4 Pics mineurs
  • 1 Pic chevelu
  • 5 Pics flamboyants
  • 2 Crécerelles d’Amérique
  • 2 Moucherolles tchébecs
  • 2 Viréos à tête bleue
  • 7 Viréos aux yeux rouges
  • 18 Geais bleus
  • 13 Mésanges à tête noire
  • 1 Mésange à tête brune
  • 3 Sittelles à poitrine rousse – Malgré l’observation encourageante de 16 individus dans les hautes terres de Saint-Onésime le 1er août dernier, le nombre de sittelles est finalement demeuré bas pour le reste du mois.
  • 5 Roitelets à couronne dorée
  • 10 Roitelets à couronne rubis
Roitelet à couronne rubis – Saint-Onésime – 31 août 2013 © Claude Auchu

  • 4 Grives fauves
  • 1 Grive à dos olive
  • 27 Merles d’Amérique
  • 2 Moqueurs chats
  • 50 Jaseurs d’Amérique
  • 1 Paruline couronnée
  • 11 Parulines obscures
  • 3 Parulines à joues grises
  • 25 Parulines masquées
  • 4 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline tigrée
  • 1 Paruline à collier
  • 5 Parulines à tête cendrée
  • 1 Paruline à gorge orangée
  • 4 Parulines à flancs marron
Paruline à flancs marron, mâle en plumage d’hiver – Saint-Onésime – 31 août 2013 © Claude Auchu
  • 1 Paruline bleue
  • 1 Paruline à couronne rousse
  • 5 Parulines à croupion jaune – Très peu d’individus et le premier n’a été noté qu’après plus de deux heures d’excursion!
  • 1 Paruline à gorge noire
  • 25 Bruants familiers – Ils étaient presque tous rassemblés en bordure d’un champ entouré de forêt.
  • 49 Bruants à gorge blanche
  • 1 Junco ardoisé
  • 2 Cardinaux à poitrine rose
Cardinal à poitrine rose, mâle immature – Saint-Onésime – 31 août 2013 © Claude Auchu
  • 32 Quiscales bronzés
  • 2 Roselins pourprés
Pour dimanche également, les risques d’averses ont à leur tour été reportés au lendemain. Il ne nous restait plus qu’à souhaiter que le brouillard qui flottait sur la région depuis quelques jours soit dissipé par les vents forts du nord-est qui devaient commencer à souffler durant la nuit. En nous dirigeant vers Rivière-Ouelle avant le lever du soleil dimanche matin, un petit brouillard était encore présent mais les côtes de Charlevoix ont rapidement gagné en netteté au cours de la première heure. Malgré une visibilité devenue relativement bonne, nous avons dû nous faire à l’idée que les oiseaux (sauf les cormorans!) n’étaient pas encore prêts à se déplacer.
Les vents du nord-est qui sont allés jusqu’à frôler les 30 km/h ont rendu la portion forestière de notre promenade plutôt tranquille, les passereaux préférant rester cachés. D’un autre côté, les oiseaux de proie (incluant leurs anciens cousins urubus et faucons) ont été bien en évidence, probablement aidés par les vents; dans la région, les buses et les éperviers sont souvent difficiles à trouver en automne.

Dimanche le 1er septembre, nous avons patrouillé Rivière-Ouelle de 5 h 55 à 12 h 15 pour y dénicher 56 espèces dont voici les plus intéressantes :
  • 13 Oies des neiges – À cette date, il s’agit encore d’oiseaux ayant passé l’été dans la région. Les premières migratrices devraient faire leur apparition d’ici deux semaines.
  • 28 Bernaches du Canada – Comme les Oies des neiges, les quelques bernaches qui passent l’été par ici sont habituellement observées se nourrissant sur les battures ou dans les champs. Les trois petits groupes vus dimanche matin étaient plutôt en déplacement vers le sud-ouest au-dessus du fleuve, ce qui nous laisse croire qu’il s’agissait déjà de migrateurs. Les bernaches ne nichent encore que rarement dans la région.
  • 45 Canards noirs
  • 7 Canards colverts
  • 1 Canard pilet
  • 19 Sarcelles d’hiver
  • 2 Fuligules milouinans
  • 33 Eiders à duvet
  • 17 Macreuses à front blanc
  • 5 Garrots à œil d’or
  • 1 Plongeon catmarin
  • 7 Plongeons huards
  • 2 Grèbes esclavons – Deux oiseaux en mue filaient rapidement vers le nord-est au large du quai. Il s’agit d’une mention automnale relativement hâtive, mais il existe tout de même quelques présences estivales dans la région, comme celles d’un oiseau que nous avons observé à Rivière-Ouelle le 12 juillet 1999 ou d’un autre trouvé au lac aux Loutres le 24 juillet 1964, près de 25 kilomètres à l’intérieur des terres.
  • 2 Grèbes jougris
  • 4 Fous de Bassan
  • 1210 Cormorans à aigrettes – Un beau mouvement migratoire était déjà bien visible dimanche!
  • 32 Grands Hérons
  • 13 Urubus à tête rouge
  • 2 Pygargues à tête blanche – Un adulte et un immature en plumage de 3e année.
  • 2 Busards Saint-Martin
  • 3 Éperviers bruns
  • 3 Petites Buses
  • 1 Buse à queue rousse
  • 215 Pluviers semipalmés
  • 1 Chevalier grivelé
  • 3 Chevaliers solitaires
  • 4 Grands Chevaliers
  • 4 Petits Chevaliers
  • 1 Bécasseau sanderling
  • 170 Bécasseaux sempalmés
  • 1 Bécasseau minuscule
  • 700 Goélands à bec cerclé
  • 12 Sternes pierregarins
  • 1 Colibri à gorge rubis
  • 1 Crécerelle d’Amérique
  • 3 Faucons pèlerins – Maintenant que le Faucon pèlerin est redevenu un nicheur bien réparti dans le sud du Québec, il est possible de l’observer le long des battures dès le retour des limicoles. À l’époque où nous n’observions que les nicheurs nordiques en migration, il fallait parfois attendre le mois d’octobre avant de les revoir à l’automne.
  • 100 Corneilles d’Amérique
  • 1 Hirondelle rustique
  • 5 Roitelets à couronne rubis
  • 3 Parulines masquées
  • 3 Parulines flamboyantes
  • 1 Paruline jaune
  • 5 Parulines à croupion jaune
Lundi matin, avant le début de la pluie initialement prévue pour samedi (!), nous avons fait une rapide promenade de 2 h 30 à vélo, question de nous assurer qu’aucun mouvement majeur d’oiseaux allait nous échapper. Le tout s’est terminé avec un petit total de 36 espèces tout à fait dans les normes.

Avec l’arrivée du mois de septembre, les migrations automnales sont enclenchées pour la majorité des espèces. À chaque année d’ailleurs, je réalise au début de septembre qu’il y a déjà des espèces insectivores que je ne reverrai plus avant l’année suivante! D’un autre côté, le nombre de canards barbotteurs en déplacement le long de la côte devrait augmenter rapidement pour atteindre son apogée dans trois semaines, soit juste avant l’ouverture de la chasse. D’ici là, essayons d’en profiter à notre façon!